background preloader

La Révolution, l'Empire et les religions

Facebook Twitter

Le pape Pie VII, prisonnier de l'empereur Napoléon. Contexte historique En acceptant de ratifier, le 15 août 1801, le Concordat conclu entre Rome et le gouvernement français, le pape Pie VII s’engage dans la voie d’une relative normalisation des relations entre le Saint-Siège et la République française.

Le pape Pie VII, prisonnier de l'empereur Napoléon

Néanmoins, la promulgation des soixante-dix-sept Articles organiques, le 18 avril 1802, tend à faire de l’Église de France une Église nationale, aussi peu dépendante de Rome que possible, et asservie au pouvoir civil. Ces articles stipulent notamment que « les papes ne peuvent déposer les souverains ni délier leurs sujets de leur obligation de fidélité, que les décisions des conciles œcuméniques priment sur les décisions pontificales, que le Pape doit respecter les pratiques nationales, qu’il ne dispose enfin d’aucune infaillibilité. » Ainsi le gallicanisme est-il en partie restauré mais le Saint-Père ne peut accepter la subordination de l’Église de France à l’État. Analyse des images Interprétation. Rencontre de Napoléon et du pape Pie VII, le 25 novembre 1804. Contexte historique Le 8 mai 1802, officiellement en gage de reconnaissance nationale pour le retour à la paix, le Sénat avait réélu Napoléon Bonaparte Premier consul pour une période de dix ans.

Rencontre de Napoléon et du pape Pie VII, le 25 novembre 1804

La Constitution de l’an X (4 août 1802) en fait un véritable monarque : consul à vie, Bonaparte peut désigner son successeur. Néanmoins, les complots royalistes – attentat de la rue Saint-Nicaise (24 décembre 1800), complot anglo-royaliste de Cadoudal et Pichegru (mars 1804) – font craindre une restauration de la monarchie. Par ailleurs, Bonaparte est hanté par le souvenir de Charlemagne : comme son « auguste prédécesseur », il souhaite bâtir un empire aux dimensions européennes.

Le 23 avril 1804, le tribun Curée présente au Tribunat une motion conférant le pouvoir impérial héréditaire à Napoléon Bonaparte et à sa famille. Le 10 mai 1804, il reçoit le cardinal Caprara et lui exprime son désir d’être sacré par le pape. Analyse des images Interprétation. Une vie religieuse encadrée par la loi (1802 à 1905) Contexte historique L’adoption de la loi du 18 germinal an X (8 avril 1802) et de ses articles organiques Le Concordat, conclu avec le pape Pie VII (15 juillet 1801), après d’âpres négociations prévoit, notamment, la reconnaissance du culte catholique par l’État et la prise en charge d’une partie de son fonctionnement par les finances publiques en échange de la renonciation par l’Eglise aux biens qu’elle possédait avant la Révolution.

Une vie religieuse encadrée par la loi (1802 à 1905)

Mais Bonaparte rencontre une vive opposition dans les milieux dirigeants, issus du mouvement révolutionnaire et hostiles ou méfiants face au retour du catholicisme dans la vie publique[1]. Il attend donc pour proposer le Concordat au vote le renouvellement des Assemblées qui lui permet de les épurer (18 mars 1802). La paix d’Amiens avec l’Angleterre (25 mars 1802) renforce sa position. Analyse des images Les articles organiques Portalis, l’homme de la situation En septembre 1800, il est nommé conseiller d’État.

Le Concordat de 1801. Contexte historique Le règlement de la question religieuse après la Révolution Au lendemain du coup d’État du 18 Brumaire, Bonaparte, Premier consul, sait que pour se maintenir, il doit régler la crise religieuse qui agite la France depuis dix ans.

Le Concordat de 1801

L’alliance avec l’Église catholique est nécessaire : pour dissocier la cause de la monarchie de celle d’une religion à laquelle les Français restent généralement attachés ; pour réguler, par ses ministres et son enseignement, l’ordre moral et social ; pour assumer les tâches d’éducation et d’assistance que l’État ne peut prendre en charge. De son côté, Pie VII, élu en mars 1800, veut restaurer l’unité de l’Église, gravement menacée par la situation en France, première puissance catholique du temps. En 1789, elle y avait perdu tous ses biens. Analyse des images Convention du 26 messidor an IX. Le Concordat de 1801. Contexte historique Né le 14 août 1742 à Césène, en Romagne, Grégoire Barnabé Chiaramonti – le futur pape Pie VII – est issu d’une famille de vieille noblesse romagnole.

Le Concordat de 1801

La Fête de l'Etre suprême, 20 prairial an II (8 juin 1794) Fête de l'Etre suprême au Champ de Mars (20 prairial an II - 8 juin 1794) Contexte historique L’alliance de la Vertu et de la Terreur A l’été 1793, la Révolution française traverse une période sombre : le pays est durement touché par une crise économique et des troubles sociaux auxquels s’ajoutent une guerre civile (insurrection vendéenne et révolte fédéraliste) et une série de défaites militaires aux frontières.

Fête de l'Etre suprême au Champ de Mars (20 prairial an II - 8 juin 1794)

Or l’entrée de Robespierre, fervent jacobin, au Comité de salut public le 27 juillet 1793 marque un tournant : elle permet au gouvernement révolutionnaire d’opérer un redressement de la situation sur tous les fronts, tandis qu’elle entraîne simultanément une radicalisation de la Révolution. Le culte révolutionnaire de la raison en l'an II. Contexte historique Lille et le culte révolutionnaire Dans l’histoire française, la « déchristianisation » entreprise à partir de brumaire an II (novembre 1793) entraîne l'unique interruption du culte catholique pendant au moins un an et sur tout le territoire.

Le culte révolutionnaire de la raison en l'an II

La Convention veut remplacer le culte romain présumé contre-révolutionnaire par un culte nouveau. Elle laisse les municipalités décider de l’affectation des églises au culte choisi par les citoyens. Les prêtres deviennent abdicataires[1] ou passent dans la clandestinité. Un ensemble de cérémonies nouvelles qualifiées de « cultes révolutionnaires » se met en place. Veto du roi au décret sur les prêtres réfractaires (juin 1792) Contexte historique Les rapports de force à l’époque de l’Assemblée législative Le vote de ce décret, qui condamne les ecclésiastiques non assermentés à la déportation, intervient à un moment de grande tension entre patriotes et partisans du roi.

Veto du roi au décret sur les prêtres réfractaires (juin 1792)

La France est en guerre depuis avril 1792 et, depuis la fuite de la famille royale à Varennes, les rapports sont tendus entre l’Assemblée et le roi. Ce décret fait partie d’une politique d’intimidation du roi de la part des girondins, qui craignent que les aristocrates ne profitent des premières défaites des armées révolutionnaires pour effectuer un coup de force contre la Révolution. L'Abbé Grégoire, prêtre et révolutionnaire. Contexte historique Le portrait d’un « prêtre citoyen » Né en 1750 près de Lunéville (Meurthe-et-Moselle) dans une famille de modestes artisans ruraux, Henri-Baptiste Grégoire étudia au collège des jésuites de Nancy et au grand séminaire de Metz avant d’entamer une triple carrière, ecclésiastique, politique et littéraire.

L'Abbé Grégoire, prêtre et révolutionnaire

Son portrait révèle la personnalité exemplaire d’un prêtre citoyen qui consacra toute son énergie à la Révolution. La Révolution et l'Église en 1791. Contexte historique L’effondrement de la situation de l’Église Au début de la Révolution le catholicisme apparaît comme la religion nationale ; partout des cérémonies religieuses accompagnent avec enthousiasme la mise en place de l’ordre nouveau.

La Révolution et l'Église en 1791

La suppression de la dîme et la transformation des biens de l’Eglise en biens nationaux ne perturbent pas profondément les rapports de l’Eglise et de l’Etat en 1789. Par contre, en 1790, l’adoption de la Constitution civile du Clergé par l’Assemblée constituante fait perdre à l’Eglise son autonomie comme institution et suscite des inquiétudes. Assigner aux diocèses les limites des départements, nouvelles circonscriptions territoriales, contredit de fait les fondements immémoriaux de la légitimité du pouvoir de l’Eglise, et remet en cause ses rapports avec la puissance politique. De ces desservants qui reçoivent un salaire de l’Etat, il exige un serment à la Constitution civile du clergé. L'assassinat de Basseville à Rome.

Contexte historique Les évènements qui aboutissent à la proclamation de la République le 21 septembre 1792 ont entraîné une détérioration rapide des relations entre la France et le Saint-Siège : l’atteinte portée à l’ordre monarchique (déchéance d’un roi catholique), les violences exercées contre ses représentants ou défenseurs et l’arrivée massive de prêtres réfractaires à Rome ont suscité l’exaspération du Vatican.

Cependant, la jeune République profite de l’avantage que lui donnent ses premiers succès militaires et la présence de sa flotte au large des côtes napolitaines pour intimider le Saint-Siège, dans l’espoir de le voir reconnaître le nouveau régime de la France. C’est dans ce but que l’ambassadeur de France à Naples a dépêché son secrétaire de légation le 13 novembre 1792. En décembre 1792, Basseville est sommé de faire disparaître les armes royales des façades du palais Mancini et du Consulat afin de leur substituer l’emblème de la République.

Analyse des images Interprétation. La Fête de l'Etre suprême, 20 prairial an II (8 juin 1794)