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Qu'est-ce qu'apprendre - Marcel Gauchet

Qu'est-ce qu'apprendre - Marcel Gauchet
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Premier bilan d’investigation Transmettre – Apprendre est un séminaire émanant du département Sociétés humaines et responsabilités éducatives. Ce cycle de conférences est placé sous la direction de Marcel Gauchet, directeur de recherches à l’École des hautes études en sciences sociales, et titulaire de la Chaire du Collège des Bernardins 2010 – 2011. Séminaire Transmettre/Apprendre – séance du 24 juin 2010 Avant les vacances d’été, Marcel Gauchet a proposé un premier bilan des cinq séminaires tenus pendant l’année ; que retenir ? Le titre choisi pour ce séminaire « Transmettre-Apprendre » résume l’enjeu de la réflexion, celui d’une tension et d’une rupture entre ces deux notions. Malgré le discrédit officiel, la transmission n’a pas disparu. La famille, le monde de la recherche, certains univers professionnels ont ainsi été l’objet d’une étude (séance n° 3 et 4) ; tous témoignant d’un processus de transmission quand bien même elle serait officiellement condamnée. Écouter/télécharger le podcast de la séance. inShare3

L'HUMANISME Très cher fils, [...] encores que mon feu pere de bonne memoire Grandgousier eust adonné tout son estude, à ce que ie proffitasse en toute perfection & sçavoir politicque, & que mon labeur & estude correspondit tresbien, voire encores oultrepassast son desir, toutesfois comme tu peulx bien entendre, le temps n’estoit tant ydoine ny commode es lettres, comme est de present, et n’avoys copie de tels precepteurs comme tu as eu. Le temps estoit encores tenebreux & sentant l’infelicité & calamité des Goths qui avoient mis à destruction toute bonne literature. Mais par la bonté divine, la lumiere & dignité a esté de mon aage rendue es lettres, & y voy tel amendement, que de present à difficulté seroys ie receu en la premiere classe des petitz grimaulx, qui en mon aage virile estoys non à tord reputé le plus sçavant dudict siecle. [...] D'Utopie, le dix-sept mars, ton père, Gargantua.

Le cerveau, la mémoire et l'apprentissage Le cerveau est le poste de commande de tout organisme vivant. Il est au travail sans relâche. Mais rien de ce qui s'y déroule n'est visible à l'oeil nu. En revanche, le cerveau nous transmet de multiples messages. Le cerveau n'est pas sexy, mais il est formidablement plastique. Le cerveau réagit donc fortement à l'environnement de l'individu. Le cerveau est également le siège de nos souvenirs et de notre mémoire. Thot Cursus explore cette semaine les méandres du cerveau, des intelligences, de la mémoire interne et externe. Illustration : Wikimedia Commons Tous des génies ?

Dominique Ottavi : mettre en lumière une doxa Voir l’enfant comme l’auteur de ses apprentissages, voilà une idée forte qui s’est imposée dans la vision actuelle de l’éducation. Une idée qui peut être contestée mais qui mérite un détour dans l’histoire des idées et que s’est proposé de faire Dominique Ottavi. Pour mettre en lumière les fils qui constituent cette doxa, Dominique Ottavi a souhaité revenir dans un premier temps sur l’influence du philosophe Spencer (1820-1903). Il faudrait aussi ajouter l’idée, fortement marquée par la lecture de Rousseau, qu’il faut laisser l’enfant expérimenter à sa guise, faire peser le moins d’autorité possible sur lui. La figure de Spencer est doublement intéressante car il articule des éléments de l’utilitarisme avec l’héritage du XVIIIe siècle et intègre les idées les plus novatrices de son époque : il représentait la modernité pédagogique. Dans cette histoire des idées, les évolutionnistes ont eu aussi un poids important. inShare1

LA PLÉIADE Les vices se reconnaissent aisément pour être l'opposé des vertus, et on ne peut souligner justement celles-ci sans rappeler leur contraire. Comme nous avons dit que la clarté est le plus remarquable ornement du poème, ainsi l'obscurité se comptera pour son premier vice. Car il n'y a point de différence entre ne pas parler et ne pas être compris. Je penserais même qu'il est plus malhabile de parler obscurément que de ne pas parler du tout, car on occupe le temps d'un homme qui s'amuserait ailleurs. Mais y a manière de juger les obscurités. Car si le poète n'use pas de mots trop recherchés, ni trop affectés, ni impropres, s'il n'est pas trop bref, s'il a suivi une bonne organisation (autant de points qui garantissent contre l'obscurité), alors ce sera la faute du lecteur, et non de l'auteur, s'il n'est pas compris.

Relation maître-disciple : une expression de la transmission Transmettre – Apprendre est un séminaire émanant du département Sociétés humaines et responsabilités éducatives. Ce cycle de conférences est placé sous la direction de Marcel Gauchet, directeur de recherches à l’École des hautes études en sciences sociales, et titulaire de la Chaire du Collège des Bernardins 2010 – 2011. Séminaire Transmettre/Apprendre – séance du 15 avril 2010 Marcel Gauchet a choisi de consacrer cette séance à un autre objet de survivance de la transmission : la relation maître-disciple dans le cadre de l’acquisition du savoir. Pourquoi ? La mettre en évidence permet de prendre conscience que la transmission conserve une part incompressible dans un univers de culture qui la condamne officiellement. Le maître n’existe que s’il est reconnu par des disciples. Le maître peut ignorer qu’il est désigné comme maître : qui n’a jamais reconnu à postériori tel individu comme ayant joué le rôle d’un véritable maître à un moment de son existence ? inShare0

LE CLASSICISME - Je veux vous parler encore avec la même sincérité que j'ai déjà commencé, reprit-elle, et je vais passer par-dessus toute la retenue et toutes les délicatesses que je devrais avoir dans une première conversation, mais je vous conjure de m'écouter sans m'interrompre. Je crois devoir à votre attachement la faible récompense de ne vous cacher aucun de mes sentiments, et de vous les laisser voir tels qu'ils sont. Ce sera apparemment la seule fois de ma vie que je me donnerai la liberté de vous les faire paraître; néanmoins je ne saurais vous avouer, sans honte, que la certitude de n'être plus aimée de vous, comme je le suis, me paraît un si horrible malheur, que, quand je n'aurais point des raisons de devoir insurmontables, je doute si je pourrais me résoudre à m'exposer à ce malheur. Je sais que vous êtes libre, que je le suis, et que les choses sont d'une sorte que le public n'aurait peut-être pas sujet de vous blâmer, ni moi non plus, quand nous nous engagerions ensemble pour jamais.

Théorie de la connaissance et modèle pédagogique ? Nathalie Bulle, sociologue de l’éducation, auteur récemment de L’École et son double, essai sur l’évolution pédagogique en France, Paris, Hermann, 2009 (rééd. 2010) était l’invitée de cette séance. L’objectif de son exposé a été de montrer qu’il existe une étroite relation entre les théories de la connaissance (l’épistémologie) et l’apprentissage scolaire. Dans un premier temps, elle a souhaité mettre en évidence les deux grandes théories de la connaissance qui sous-tendent ces deux conceptions pédagogiques : Transmettre Apprendre.La pensée occidentale s’est construite sur une opposition entre une pensée empirique, où la connaissance est essentiellement un mode d’expérience, et une pensée théorique où la connaissance se construit à partir de modèles. Pour l’Occident, la pensée platonicienne de la connaissance et de l’éducation a été particulièrement influente. L’éducation vise le développement intellectuel qui ouvre l’accès à la connaissance du bien. inShare0

Dire "merci" plutôt que "désolé" : la belle leçon de Yao Xiao ! Présenter ses excuses quand on pense devoir le faire, à première vue, c’est nécessaire. Pourtant, dans la plupart des cas, il y a beaucoup mieux à faire ! Eh oui. Très souvent plutôt que de s’excuser d’avoir été un boulet, il est mille fois préférable de remercier celui ou celle qui vous a supporté/encouragé/relevé/écouté ! Ça évite de se faire du mal… et, surtout, ça fait du bien à quelqu’un d’autre ! C’est justement pour nous aider à préférer le mot « merci » à celui de « désolé », que Yao Xiao, une illustratrice chinoise a eu l’idée géniale de réaliser une sorte de petit mode d’emploi sous forme de bande-dessinée. Quand on se sent coupable d’un petit quelque chose, mieux vaut adopter un comportement positif (« merci ») plutôt qu’une attitude négative (« désolé »). Démonstration ! Dire « merci » plutôt que « désolé », c’est grandir l’autre plutôt que de s’aplatir soi-même. Désolé, pour le temps que vous a pris la lecture de cet article Merci pour votre attention !

Transmettre/Apprendre - La cassure des années 70 Les deux séances passées ont permis de mettre en évidence le rôle clé de la pensée évolutionniste dans les doctrines et les pratiques pédagogiques dominantes à l’ère contemporaine. Toutefois, s’en tenir à une généalogie de la philosophie de l’apprentissage ne suffit pas, il faut également revenir sur la dimension sociale de ce phénomène donc à la fameuse cassure des années soixante-dix. L’objectif du séminaire étant toujours de progresser dans la compréhension de l’impasse pédagogique que nous observons afin d’ouvrir de nouveaux champs d’actions et peut-être des voies de résolution. Cassure culturelle, sociale et idéologique : aspect négatif mais aussi positif Du transmettre… Sous son aspect négatif, elle a pris la forme d’une rupture avec ce qui subsistait de la société de tradition et qui restait malgré tout le socle qui informait l’entreprise éducative. À l’apprendre À la recherche d’un équilibre Le temps nous permet de constater que nous avons basculé d’un unilatéralisme à l’autre.

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