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Notes et compétences, quelle équation ?

Notes et compétences, quelle équation ?
C'est une question qui agite la salle des profs, à l'heure de la mise en oeuvre du socle commun. J'émets l'hypothèse de l'incompatibilité. La note sur 20 permet, à travers l'exemple de la dictée, de sanctionner les fautes. On peut rétorquer que dans les multiples évaluations notées, les points sont comptés en positif : on pointe les réussites des élèves par un point, qu'on pourra d'ailleurs décliner jusqu'au quart de point selon le degré d'approximation de la formulation de l'élève. Retirer un demi ou un quart de point sur une question permet de signifier à l'élève que sa réponse n'est pas parfaite, mais qu'elle comprend tout de même un élément de réponse positif. Mais au final il restera encore une soustraction, celle qui sépare le 12 du 20, ces 8 points non acquis. Si l'on se penche sur les moyennes (obtenues par de savants calculs coefficientés), ce "réel" est biaisé. La moyenne d'un élève n'a de valeur que mise en rapport aux autres élèves de la classe.

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Éloge de l'erreur : apprendre, c'est comprendre pourquoi on se trompe ! Apprenez à échouer ou vous échouerez à apprendre. – Tal Ben Shahar (psychologue) Les erreurs sont un sujet de discussion qui soulèvent les passions. Dans la conception traditionnelle, et bien répandue à l’école, l’erreur est souvent quelque chose de négatif. Elle se pense en termes de manque (ignorance, non acquisition ou non maîtrise, absence de travail ou d’efforts). La responsabilité de l’erreur est donc souvent renvoyée du côté de l’enfant (qui n’a pas écouté, qui n’a pas assez travaillé, qui n’a pas bien lu l’énoncé, qui a mal compris, qui ne s’est pas forcé), exceptionnellement du côté de l’adulte (parent ou enseignant qui a mal expliqué). Dans la conception traditionnelle, il suffit donc de combler ce manque et de :

L'évaluation pour apprendre, apprendre à évaluer - Les classes sans note Une tendance qui s'affirme La tendance des "classes sans note" apparaît de manière explicite dans la base nationale d'Expérithèque (actions déclarées et suivies par les CARDIE en académie) : les actions ou dispositifs centrés sur les modes d'évaluation des élèves (approche compétences ou encore "classes sans notes") se répartissent également entre innovation et article 34. L'inscription administrative n'est donc pas signifiante en elle-même ; elle est facteur souvent du contexte local et de l'autorisation que les acteurs se donnent à changer des routines que formellement rien n'impose, si ce n'est la conformité à des évaluations de sortie de cycle (ex. DNB ou Bac). La plupart s'inscrit dans le collège, en concernant une classe d'âge d'élèves finalement élevés à l'ère du Socle commun entré en vigueur dans le premier degré depuis plus de cinq ans.

Évaluer différemment les élèves : l’exemple danois Pas de notes avant 15 ans, pas de palmarès des établissements, des examens qui privilégient les projets ou les travaux inédits, l’utilisation généralisé des TIC dans l’évaluation : le Danemark présente une série de caractéristiques susceptible de faire réfléchir sur les relations entre l’apprentissage et les évaluations scolaires. Ce n’est certainement pas un modèle à recopier (les écoles était d’ailleurs ces derniers jours bloquées par un conflit entre les enseignants et les municipalités) mais il a le mérite d’aider à faire bouger les lignes et de considérer différemment des traits de notre système considérés comme naturels voire inhérents à toute situation scolaire. En France, toute réforme des modalités du Bac semble porter atteinte à la civilisation (universelle, cela va de soi), dévaluer les diplômes ou menacer l’équilibre des savoirs.

Puisqu’on vous dit que la note, ce n’est pas le problème ! L’apparition du socle commun de connaissances et de compétences a introduit, avec le livret personnel de compétences, une « nouvelle » façon d’évaluer au collège, qui, si elle a pu jeter le trouble, a alimenté le débat sur l’évaluation des élèves. La refondation de l’école s’est donnée pour objectif de renouveler le socle commun et d’aller vers une évaluation positive des élèves. Le Conseil Supérieur des programmes travaille à cette rénovation, où la question de l’évaluation est capitale. Noyer le poisson Les opposants à l’évaluation des compétences, comme les syndicats du SNALC et du SNES, présentent constamment des arguments qui jouent du même registre :

Supprimer les notes et « gamifier » sa classe : success story dans les facs américaines Seann Dikkers, professeur assistant en technologies éducatives à l'université de l'Ohio, utilise un système d'évaluation par niveau d'expérience, inspiré par les jeux vidéo. Une forme de notation plus motivante pour les élèves. Depuis combien de temps utilisez-vous un système de points d’expérience au lieu des notes ?

Les élèves ont-ils besoin d'être notés ? Imaginez trois images : sur la première, une tortue, sur la deuxième, une tulipe, sur la troisième, un ballon. Quelles sont les deux images qui ont en commun le même son ? Et bien voilà le genre de question qui sera bientôt posée aux 750 000 élèves de cours préparatoire. Et ce dans le cadre d’évaluations nationales, en français et en mathématiques. C’est ce qu’a annoncé le ministre de l’Education la semaine dernière. L’évaluation est une vraie patate chaude !  En ces temps de conférence nationale sur l’évaluation, voici une vidéo extrêmement intéressante de Marc-André Lalande, un collègue québecquois, qui traite avec humour la question de l’évaluation tout en soulevant nombre de points essentiels. Petit verbatim des principaux éléments abordés dans la vidéo : L’évaluation est un outil, pas une fin en soi, il est temps de rafraîchir nos pratiques en évaluation, notamment (mais pas seulement) à cause du numérique. Définition : L’évaluation est une démarche qui consiste à offrir une rétroaction suite à l’analyse d’un processus, d’une réalisation ou d’une combinaison des deux.

Pourquoi et comment évaluer par compétences L’évaluation par compétences est à la mode dans les salons du ministère de l’Éducation Nationale depuis plusieurs années. Différentes annonces récentes, sur la mise en place d’une Conférence nationale sur l’évaluation des élèves, ou sur l’instauration d’un nouveau socle commun de connaissances au collège, confirment cette tendance.] Dans la pratique pourtant, les choses changent peu. Si en Primaire, les enseignants évaluent souvent par compétences, particulièrement dans leurs bilans trimestriels, ce système est souvent jugé puéril et inadapté au secondaire, où le mode d’évaluation quasi exclusif reste la traditionnelle note sur 20. Le socle commun de connaissances en place au collège, le B2I, imposent dans les textes une validation de compétences, mais dans la pratique, cela s’opère souvent sans véritable concertation, en cochant des croix en fin d’année, pour remplir des tableaux.

Faut-il en finir avec les notes Prévue pour la fin de l’année 2014, la Conférence nationale sur l’évaluation des élèves a « pour mission d’élaborer des recommandations sur l’évolution du système d’évaluation des élèves ». Depuis plus d’un demi-siècle, des chercheurs de différentes disciplines ont mené des centaines de recherches utiles aux réflexions sur les pratiques d’évaluation des élèves. Cette contribution présentera d’abord un certain nombre de conclusions scientifiques avérées et proposera des changements souhaitables, eu égard aux résultats de la recherche. Les recherches sur la notation, menées depuis plusieurs dizaines d’années, aboutissent à au moins cinq résultats consensuels dans la communauté scientifique :

Evaluations. Enfin ! Le ministre a enfin décidé de libérer les enseignants, et les élèves, et les parents, du syndrome de l’évaluationnite aigue. Il y a bien longtemps que je plaide pour une remise à plat de cette question complexe. Non pas qu’il ne faille pas évaluer comme m’en accusent mes détracteurs les plus obtus. Mais il faut, de l’avis de tous les pédagogues sérieux non conquis par le stupide pilotage par les résultats, Mettre les pratiques en concordance avec les finalités du système, pas seulement avec les programmes disciplinaires juxtaposée, à court terme Faire une véritable évaluation et la distinguer clairement du contrôle. La remise à plat est à faire d’urgence car l’évaluationnite liée au pilotage par les résultats est un des facteurs majeurs de la destruction de l’école, bien engagée depuis une dizaine d’années au moins, et considérablement accélérée en 2007.

Ce que le numérique change à ma façon d’évaluer les élèves Professeur d’histoire et géographie, Jean-Pierre Costille raconte, à la première personne, comment les outils numériques modifient sa pratique d’enseignant. Jean-Pierre Costille est professeur d’histoire et géographie au lycée Jules-Haag, à Besançon. Il utilise depuis plusieurs années les outils numériques en classe, comme expliqué dans cet article. Il raconte ici, concrètement, comment ils lui permettent de mesurer régulièrement les progrès ou difficultés de ses élèves. Alors qu’une nouvelle année scolaire commence et que mes élèves de seconde sont en train de réviser – du moins, je l’espère ! –, le chapitre de géographie « Du développement au développement durable », je me suis demandé ce que le numérique avait changé depuis cinq ans à ma façon d’évaluer.

Peut-on changer l'évaluation ? Les pratiques d'évaluation sont-elles contestables ? Sans aucun doute. D'ailleurs elles sont de plus en plus souvent mises en doute par les enseignants eux-mêmes.

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