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L'évaluation des apprentissages dans une approche par compétences - Gérard Scallon

L'évaluation des apprentissages dans une approche par compétences - Gérard Scallon

« La note est un système totalement archaïque » Comme il l’annonce dans le titre de son ouvrage "Libérons l’école des notes" (Éd. Belin Le Pommier), Anthony Van de Kerkhove propose la généralisation d’une évaluation par compétences. Cet agrégé d’éducation physique nous présente ses arguments. Anthony Van de Kerkhove Pouvez-vous vous présenter ? Je suis professeur d’éducation physique depuis 1998 et j’exerce actuellement dans un lycée général de Pithiviers. Pourquoi revenir une fois encore sur cette question des notes qui divise depuis si longtemps ? En effet, en 1969 déjà il y avait eu une tentative de basculement vers un système en « ABCD ». En quoi la notation est-elle archaïque ? La société a changé, l’école a évolué, on souhaite aujourd’hui un élève actif, qui comprend ce qu’il apprend. L’école véhicule beaucoup d’implicites d’ailleurs beaucoup d’élèves ignorent quels sont précisément les attendus. Dans votre livre, vous assurez que « fin des notes » est parfois encore confondue avec « fin de l’évaluation ». Livre couverture

« Les notes sont un outil de pouvoir des enseignants sur les élèves » Philippe Tournier, secré­taire géné­ral du Syndicat natio­nal des per­son­nels de direc­tion de l'éducation natio­nale (SNPDEN-UNSA). Que pensez-vous de l'évaluation pra­ti­quée actuel­le­ment en France ? Notre sys­tème d'évaluation sur 20 n'est pas satis­fai­sant. Avoir son bac avec 10 de moyenne signi­fie que l'on a obtenu que des 10 par exemple, ou alors des notes très dif­fé­rentes, comme un 3 et un 17. Quels sont les pro­blèmes de ce modèle ? L'évaluation est aca­dé­mique, donc nous tri­ons les élèves sur des cri­tères aca­dé­miques comme la dis­ser­ta­tion ou le pro­blème mathé­ma­tique. Comment faire pour le changer ? Il y a eu des pré­cé­dents. Quelles sont les pers­pec­tives d'évolution demain ? Pour le futur, tout est ima­gi­nable ! Le sys­tème actuel est tout à fait en har­mo­nie avec ce qui est attendu de lui : le tri des élites sociales. Julie Crenn

Notes et compétences, quelle équation ? C'est une question qui agite la salle des profs, à l'heure de la mise en oeuvre du socle commun. J'émets l'hypothèse de l'incompatibilité. La note sur 20 permet, à travers l'exemple de la dictée, de sanctionner les fautes. Si l'on se penche sur les moyennes (obtenues par de savants calculs coefficientés), ce "réel" est biaisé. Ces constantes s'expliquent par des mécanismes protecteurs de la part du professeur, obnubilés tant par la réussite des élèves, que par la moyenne que l'on présente en conseil de classe. La moyenne d'un élève n'a de valeur que mise en rapport aux autres élèves de la classe. La norme "réelle" instituée est en soit un renoncement. Ce système pervertit les apprentissages, notre coeur de métier. La logique du socle commun et du travail par compétences est d'un autre ordre paradigmique, qui efface une partie des effets pervers de système de notation. Aussi la double-évaluation est-elle, dans le cadre du système institué, à éviter.

“Evaluer par compétences” = “Evaluer par Items ou objectifs” ? 12novembre2011 Par Arnaud Durand Cela fait 5 ans, maintenant que j'ai entendu parler d'évaluation par compétences : "pas de note et plus de sens!" En travaillant sur un projet (mathix à l'époque qui est devenu scolatix.org) nous avions commis l'erreur de faire la confusion entre l'évaluation par items/objectifs et l'évaluation par compétences. Bien sûr dans la pratique, elles "fonctionnent" de manière quasi-identique. La différence se tient sur ce que l'on évalue. a) Une compétence n'est pas un objectif. Une compétence n'est pas un objectif car en soi elle ne peut pas être atteinte. De plus penser atteindre une compétence, c'est penser que l'on a rencontré toutes les situations possibles où mobiliser cette compétence même les situations auxquelles justement on n'a pas pensé, et aussi être sûr que l'on sera capable de la mobiliser à tous les coups, c'est absurde par définition. b) Une compétence se développe en situation "C'est en forgeant qu'on devient forgeron".

#sansnotes – et maintenant, les questions qui fâchent Pour conclure cette première partie du dossier consacré aux évaluations sans notes, nous abordons trois questions qui traversent le débat public, questions d’ordre politique, pédagogique, éducatif. Pour y répondre, des extraits d’articles de blogs, ou des spécialistes et praticiens de terrain prennent la parole pour livrer leur analyse. Nous partirons pour cela des trois idées reçues suivantes. La fin des notes, une idée de gauche ?Sur le terrain, concilier notes et compétences, c’est chronophage.La fin des notes, c’est bien joli, mais comment va-t-on orienter les élèves ?La fin des notes, une idée de gauche ? Dans son article « Les notes, une menace ? Claude Lelièvre, malicieux, a rappelé sur son blog les termes d’un débat posé lors du congrès d’Amiens, en 1968. 1968… encore un coup des soixante-huitards… pensez-vous ! 2. Il faut en revenir à une notation plus positive.

Ces collèges qui ont supprimé les notes... Par François Jarraud Critiquées de toutes parts, les notes n'ont plus la cote. Mais ce n'est pas pour autant que l'approche par compétences séduise les enseignants. D'autant que le premier contact, qui rompt avec une tradition d' évaluation plus que centenaire, prend la forme du livret personnel de compétences (LPC), un fastidieux pensum bureaucratique, un vrai antidote au plaisir d'enseigner. Pourtant des collèges ont spontanément sauté le pas. "C'est une enseignante de passage dans l'établissement qui a lancé l'idée", explique Jean-Claude Rogeon, principal du collège Guiton à La Rochelle. Pourquoi avoir fait ce choix ? Pourtant ces équipes se sont heurtées à des résistances. Dans la réussite de ces projets, le rôle de l'encadrement semble essentiel. Reste le bilan. François Jarraud Liens : Le dossier de Surgères Un dossier du Café Sur le LPC

Des notes ou des couleurs ? Cette année, j’ai récupéré une classe de lycée évaluée par compétences. Dans un monde où les chiffres servent de repères, on en parle de plus en plus, et j’ai dû m’approprier cette nouvelle façon d’évaluer sans mettre de note chiffrée. Bon, ce n’est pas difficile car en sciences, on évalue depuis longtemps des méthodes et des savoir-faire sans passer par la sacro-sainte valeur chiffrée, parfois jugée dévalorisante. L’idée générale est donc de ne plus donner à l’élève de note chiffrée, mais d’apprécier la maîtrise de son travail ou des tâches qu’il réalise. Évaluer une compétence nécessite donc de prendre en compte simultanément des connaissances (savoir), des aptitudes (mettre en œuvre) et des attitudes (se comporter face au travail demandé). C’est une évaluation globale d’actions permettant de réaliser une tâche plus ou moins complexe, et de ce fait, une simple note est peu représentative de sa maîtrise. Il est, je pense, essentiel que l’élève sache « à quelle sauce il est mangé ».

Oui aux compétences à l’école, mais pas n’importe comment ! Ce texte de Jean-Michel Zakhartchouk est une réponse au journal Libération qui a publié le 31 octobre 2012 un article sur le Livret Personnel de Compétences, en donnant la parole à quatre collègues. Il est trop facile de se moquer du livret de compétences utilisé dans les écoles et collèges et qui va être « simplifié », comme le font les enseignants interrogés dans le numéro de mercredi 31 octobre de Libération, pages 14 et 15 « un livret de compétences qui perd des cases ». Oui, on peut toujours se gausser de telle formulation, en reprochant d’ailleurs aux compétences énoncées dans ce livret à la fois d’être trop générales et floues, et trop détaillées et relevant d’une « bureaucratisation du savoir ». Il est en revanche beaucoup moins facile de mettre en œuvre une évaluation qui aide les élèves à progresser, qui leur donne des indications sur là où ils en sont, une évaluation qui à la fois mette en confiance mais aussi soit plus exigeante, finalement, que la notation traditionnelle.

Les pré-requis à la suppression des notes Les expériences de suppression des notes dans des classes de collège ont tendance à se multiplier ces dernières années. Il me semble qu'au delà d'un travail militant, effectué sur le terrain par des personnels de direction et des enseignants conscients des enjeux de la question, cette tendance ait été renforcée par la mise en place en 2005 d'un droit à l'expérimentation dans le cadre de l'article 34 de la loi d'orientation. Sur la question de la suppression des notes, l'innovation "institutionnelle" et l'innovation "de terrain" peuvent donc se rencontrer, et cette double paternité est souvent un gage de réussite. J'ai moi même accompagné, à la direction d'un collège d'Indre-et-Loire, une expérimentation de suppression de notes dans un cours de mathématiques de 4e. - Un chef d'établissement qui impulse, ou qui aide à la mise en oeuvre si l'impulsion vient d'un enseignant ou d'une équipe. - Des parents d'élèves avec qui on a échangé, que l'on a rassuré.

L'indispensable subjectivité de l'évaluation Antipodes, n°156, avril 2002, 26-34 / GERARD, F.-M. / 2002 Télécharger la publication 1. Le rêve de l'objectivité Lors de nombreuses interventions relatives à l'évaluation, que ce soit à propos de l'évaluation d'actions de formation, de projets, de manuels scolaires ou encore des acquis des élèves, la réflexion que nous entendons le plus souvent est « nous faisons de l'évaluation, mais un peu n'importe comment, nous devrions faire une évaluation plus objective... ». Cette réflexion traduit une préoccupation légitime — les enjeux de l'évaluation sont importants, et on ne peut pas se permettre de « faire n'importe quoi » — ainsi qu'une réelle difficulté — comment faire pour ne pas « faire n'importe quoi ». Les tentatives tant théoriques que pragmatiques de rendre l'évaluation objective sont dès lors nombreuses, mais au bout du compte elles semblent toutes déboucher sur un échec : atteindre l'objectivité semble être de l'ordre de la chimère, du rêve inaccessible. 2. 3. 3.1. 3.2. 3.3. 3.4. 3.5.

« Avec ou sans note » : telle n’est pas la question ! Spécialiste de l’accompagnement du changement et du développement professionnel, François Muller est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont « École : la grande transformation ? Les clés de la réussite » (avec Romuald Normand, ESF 2013). François Muller, spécialiste de l’accompagnement du changement et du développement professionnel, concepteur de RESPIRE, réseau social de l’éducation, répond à l’Ajéduc sur la question de la notation. À l’heure où le jury de la Conférence nationale sur l’évaluation auditionne et délibère afin de rendre ses recommandations, lors des journées de l’évaluation des 11 au 13 décembre 2014, la problématique de l’évaluation semble se concentrer sur la question de la notation. On s’arc-boute sur le visible alors que les processus en jeu sont invisibles. « Avec ou sans note » n’est pas la question. La note signifie peu pour l’élève sur sa progression et la manière de s’améliorer. Il faut armer conceptuellement et pratiquement les enseignants.

Evaluer les acquis : adapter l'évaluation aux niveaux de formation Evaluer les acquis de formation, oui mais comment ? Comment assurer l’adéquation entre les objectifs visés par la formation et l’évaluation censée mesurer leur atteinte ? Voici une proposition. Ma proposition est construite au croisement de deux taxonomies : « SOLO », pour « Structure of Observed Learning Outcomes » (Structure des résultats observés des apprentissages) de Biggs et Collis (1982) et Bloom (1956). « SOLO » a justement le mérite d’attirer notre attention sur les livrables résultant des apprentissages. Ainsi, écrit Carmel McNaught (2011), « l’évaluation doit être liée au résultat souhaité des apprentissages » (..). J’ai déjà abordé la taxonomie de Bloom dans le billet « De l’intérêt des objectifs pédagogiques ». « Maîtriser » regroupe le deux niveaux supérieurs (« Evaluer » et « Créer » pour le domaine cognitif). Evaluer les fondamentaux Evaluer au niveau « Maîtrise » Enfin, le troisième niveau requiert à son tour des « résultats observables des apprentissages » plus complexes.

Évaluer pour mieux faire apprendre, un défi pour l’École, selon Olivier Rey Olivier Rey est ingénieur de recherche en éducation, responsable du service Veille & Analyses de l’Institut français de l’éducation à l’ENS de Lyon, spécialisé sur les questions d’évaluation, de curriculum et de développement des compétences en contexte scolaire. 1. Vous venez de publier, avec Annie Feyfant, un dossier de veille de l’Ifé intitulé "évaluer pour [mieux] faire apprendre" ? Peut-on dire que le titre que vous avez choisi reste encore un défi pour l’école française ? C’est un défi pour l’École car dans une large mesure, celle-ci est articulée autour d’épreuves d’évaluation qui ont pour fonction de contrôler ce qu’ont fait les élèves plus que de les aider dans les apprentissages. C’est en ce sens qu’on évoque parfois une faible culture de l’évaluation en France : on ne vise pas là le manque d’évaluations – il y en a même sans doute trop ! Les croyances restent fortes quand à l’usage de la notation-sanction pour motiver les élèves. 2. 3. 4. Sélection de lectures : J'aime :

Les 4 défis Formation #3 Mesurer l'efficacité Recherche : Les 4 défis Formation #3 Mesurer l’efficacité Précédent Suivant avril 21st, 2016|Catégories: Curation triée, Méthodes et organisation|Mots-clés: formation|0 commentaire Partagez sur les réseaux sociaux : Articles similaires Laisser un commentaire Vous devez être identifié sur pour poster un commentaire. Mon compte : Rejoignez-nous Réinitialiser le mot de passe Veuillez entrer votre email. Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur notre site.

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