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Racisme /islamophobie

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« Les complices de l’islamisme » : Marianne au zénith de la médiocrité journalistique. Nous avons donc lu attentivement le dossier et, le moins que l’on puisse dire est qu’en comparaison des ambitions affichées et des déclarations tonitruantes du directeur de la rédaction de Marianne Joseph Macé-Scaron, nous sommes restés sur notre faim.

« Les complices de l’islamisme » : Marianne au zénith de la médiocrité journalistique

En effet, une fois de plus [2], Marianne nous offre un dossier qui déborde de biais journalistiques divers, du plus insignifiant au plus grave : approximations, raccourcis, amalgames, absence de pluralisme, manœuvres voire manipulations, et sensationnalisme à peu de frais. Critiquer l’islam ? C’est évidemment le droit de tout un chacun, de même que chacun doit pouvoir librement dénoncer les dangers représentés par les intégrismes religieux, qu’ils soient juifs, chrétiens ou musulmans, et par leurs alliés. Or le moins que l’on puisse dire est que le dossier de Marianne est loin, très loin de répondre à ces critères. I) Un voile sur la déontologie et la rigueur Démonstration, chiffres à l’appui.

Soit, plus précisément [8] : Ainsi : Et le fond ? Jaurès et Briand, réveillez-vous ! Ils sont devenus fous. On se frotte les yeux.

Jaurès et Briand, réveillez-vous ! Ils sont devenus fous

On relit, une fois, deux fois, trois fois. On se dit que c’est un pastiche, une plaisanterie, une facétie, une blague, un faux, une bouffonnerie, je ne sais quoi encore. On se dit que c’est peut-être un membre du Front national qui se laisse aller à ses fantasmes. Ou un petit garçon qui n’a pas réglé ses problèmes avec les petites filles et qui regrette de ne pas pouvoir regarder sous leurs jupes. Et puis, accablé, il faut se rendre à l’évidence. Son article s’intitule « Les intégristes religieux imposent la jupe sexoséparatiste à l’école » (blogs de Médiapart, 5 avril 2015) : « Les intégristes religieux juifs haredim et musulmans imposent aux croyantes et autres femmes la jupe très très longue et très large — celle cachant les chevilles donc ras-du-bitume — et pas que le seul voile.

Il n’y a pas de problème musulman, seulement un problème français. A Maurice Nadeau lui demandant à son arrivée Gare Saint-Lazare à Paris en 1945, si le problème noir aux Etats-Unis était en voie de règlement, Richard Wright eut cette réponse : « Il n’y a pas de problème noir aux Etats-Unis, seulement un problème blanc[1]. » Pas plus, pourrions-nous dire 70 ans après, qu’il n’y a de problème musulman en France.

Il n’y a pas de problème musulman, seulement un problème français

Seulement un problème français. Pareille intuition guide Edwy Plenel, tout au long des 130 pages de l’essai qui vient de paraitre aux éditions La Découverte, Pour les musulmans. A lui seul, le titre détone avec le climat délirant sur l’Islam. Un délire que le matraquage politique et médiatique voudrait bien rendre collectif, et contre lequel s’érige le co-fondateur et patron de Mediapart. Comme toute initiative qui permettrait un reflux de la lame de fond islamophobe qui déferle en continu depuis des années, ce livre est sans nul doute nécessaire.

Le livre souffre pourtant quelques défauts. . « Un cri de colère contre un sale climat » Emile Zola. Port du voile : les glissements lourds de sens de Nadia Geerts. Hier, 22 février, Mediapart publiait une nouvelle édition d’ « Alter-Egaux », avec comme invitée Nadia Geerts, enseignante belge venue défendre un point de vue proche de celui de Caroline Fourest en France.

Port du voile : les glissements lourds de sens de Nadia Geerts

Ce débat assez frontal entre Rokhaya Diallo et Nadia Geerts a eu le mérite de plonger dans le vif du sujet et d’atteindre, à plusieurs reprises, des moments de vérité très révélateurs. (A cet égard, il nous permet d’oublier le précédent débat, anesthésié, avec Dominique Sopo, expert ès langue de bois.) J’aimerais revenir ici sur un des sujets principaux évoqués lors du débat, à savoir la question du port du voile et de sa signification. La question revient à plusieurs reprises dans le débat1. Pour bien analyser le raisonnement de Nadia Geerts sur la question, il faut d’abord préciser qu’elle met délibérément de côté toute interprétation de type « appropriation du stigmate » : elle répond à une remarque de Rokhaya Diallo dans ce sens en pensant qu’il s’agit là d’un phénomène marginal.

« Le 'musulman modéré', une version actualisée du 'bon nègre' » La religion, une affaire privée. Parce qu’entre autres régressions intellectuelles, éthiques, politiques, nous assistons depuis les massacres des 7, 8 et 9 janvier au retour en force d’un néo-laïcisme autoritaire, brutal et – disons-le – focalisé sur les musulman-e-s, parce que ce néo-laïcisme subvertit radicalement tout ce que la pensée et la législation laïque ont pu avoir d’émancipateur depuis 1880 et 1905, parce qu’en particulier nous ré-entendons aujourd’hui partout l’absurde rengaine sur la nécessité, prétendument laïque, d’une religion qui reste « une chose intime », « cantonnée dans la sphère privée », il nous a paru utile de republier une brève mais efficace leçon de droit et d’histoire, extraite d’un livre dont le titre, lui aussi, est tristement d’actualité.

La religion, une affaire privée

S’il est un élément de la propagande des « laïcards » qui est rarement contesté, c’est l’idée que la religion appartient au « domaine privé ». Mais comment peuvent-ils maintenir ce principe côte à côte avec celui la religion, « chose privée » ? I. A.