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Féminisation de la langue: quelques réflexions théoriques et pratiques

Féminisation de la langue: quelques réflexions théoriques et pratiques
Les personnes lisant régulièrement ce blog auront sûrement remarqué que j’essaie au maximum d’éviter d’employer le masculin universel (j’explique ci-dessous ce que j’entends par là). Je voudrais tenter d’expliquer pourquoi (c’est le côté théorique) et surtout comment, par quelques réflexions liées à mon parcours sur cette question et à ma pratique comme féministe, blogueuse, mais aussi comme prof de français langue étrangère. Cette pratique est en évolution constante. Alors que j’étais d’abord extrêmement réticente, je me suis habituée à ces graphies à force de lectures et d’échanges militants, et j’aurais du mal aujourd’hui à faire marche arrière. Ces théories et pratiques rencontrent énormément de résistances. J’ai pu m’en rendre compte à chaque fois que j’ai évoqué, ici ou sur Twitter, des questions liées au sexisme dans le langage. J’ai bien conscience que traiter ce genre de sujet va m’attirer plein de remarques sympathiques en commentaire. Objectifs et justifications théoriques

http://cafaitgenre.org/2013/12/10/feminisation-de-la-langue-quelques-reflexions-theoriques-et-pratiques/

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Stop à la rumeur: parlons de genre Par Anne-Charlotte Husson, agrégée de lettres modernes. Il en a déjà été question sur ce site : depuis 2011, la controverse sur le genre prend de l’ampleur. Elle est née dans des milieux catholiques, s’alarmant de l’introduction du concept (« genre ») dans des manuels de SVT (voir à ce sujet le dossier « La querelle des manuels scolaires » sur le blog d’Anthony Favier, Comprendre le genre catholique).

Pour une non-mixité entre féministes Par Stéphanie Mayer vol38_no1_s1p1_Mayer Une des caractéristiques des féminismes, héritée des luttes passées, est son autonomie politique, laquelle est liée à une conception du séparatisme. La non-mixité, lorsqu’elle est mise en pratique, consiste en une forme d’organisation permettant de contrer, pour une certaine période de temps, les différentes manifestions de l’oppression fondées sur le genre. Cette pratique, apriori neutre, au sens où elle peut être l’outil politique de tous les mouvements de luttes, permet, selon les féministes, d’aménager un espace de liberté politique pour les femmes sur la base d’un « Nous », qui devient ainsi un lieu de ralliement. Cet espace permet de penser collectivement l’action politique, pour certaines, ou de prendre conscience de l’importance des luttes à mener pour d’autres.

Mais où est passée la virilité ? Eric Zemmour est journaliste au Figaro, chroniqueur et écrivain. Sans l'effacement, pour ne pas dire la mort de la virilité, auriez-vous eu l'idée d'en écrire l'histoire? Alain Corbin - Il était temps effectivement de faire le point. Ce qui m'a intéressé, c'est la profondeur historique doublée de cette ambiguïté qui fait que la virilité est un accomplissement reconnu à travers les âges en même temps qu'un fardeau. Ceux qui ont laissé des journaux intimes, des agendas, de l'écriture de soi durant le XIXe siècle ont toujours eu des interrogations dans ce domaine. L'inquiétude est consubstantielle à la sexualité. La non-mixité pour les nuls (et les autres) Lorsque nous avons lancé ce webzine, nous nous attendions à des réactions sur notre non-mixité assumée. Réactions il y eut, même si moins que prévu. C’est pourtant dans le slogan, mais, si mes années de support technique m’ont appris quelque chose, c’est que personne ne lit jamais les petits caractères.

Au bazar du genre, Féminin – Masculin en Méditerranée Au bazar du genre, Féminin – Masculin en Méditerranée - PRESSE Niveau 2 - 500 m² Dates : Du 7 juin 2013 jusqu’au 6 janvier 2014 – Exposition temporaire L'insupportable présence des femmes dans le féminisme Anecdotiques, ces dizaines d'hommes outrés au fil des années lorsque j'avais le malheur de lancer une initiative réservée aux femmes. Anecdotique, le fait que des hommes ne prennent pas la peine de lire les interview que je mène depuis quelques jours mais préfèrent commenter le fait que j'interviewe uniquement des femmes. Je pourrais exposer les dizaines de textes ou de projets intéressant directement les hommes que j'ai pu crer mais je me rends compte que cela ne serait jamais assez, qu'il en faudrait toujours plus, qu'à partir du moment où il y a UN projet sans homme c'est déjà un de trop. Tous ceux qui reprochent la non mixité nous disent bien qu'ils sont très féministes d'ailleurs mais curieusement ils ne semblent pas s'intéresser à ce que les femmes ont à dire, ils préfèrent parler de ce que eux voudraient dire. Une étude montrait qu'on reproche toujours à une femme de parler trop.. parce qu'il a en fait été mesuré qu'elle parle trop face aux femmes qui ne parlent pas.

La petite graine Je vous arrête tout de suite: non, je ne parle pas de cette petite graine. J’utilise souvent l’image de la « petite graine » pour désigner les effets du travail militant au quotidien. Il n’est pas si fréquent que, sur le moment, dans le vif d’un débat, ce travail soit gratifiant. Débattre d’un sujet qui nous tient à coeur, avec des personnes plus ou moins informées, attentives, concernées et bienveillantes, c’est très, très difficile. On n’en a pas toujours l’envie, ni le courage – et c’est normal. Avoir avalé la pilule rouge implique que vous voyez le sexisme (je parle de ce que je connais le mieux, mais évidemment ça vaut pour le racisme, les LGBTphobies, etc.) beaucoup plus souvent qu’avant, et qu’il vous devient même impossible de ne pas le remarquer, ce qui peut être épuisant en soi.

Papa bleu, maman rose LE MONDE | • Mis à jour le | Par Florence Dupont (Ancienne élève de l’Ecole normale supérieure, agrégée de lettres classiques, elle est professeur de latin à Paris-Diderot.) Du bleu et du rose partout dans le ciel de Paris : les manifestants contre le projet de loi sur le mariage pour tous ont déferlé dans les rues de la capitale en agitant des milliers de fanions, de drapeaux et de banderoles à ces deux couleurs. Ils en ont saturé les écrans télé. Rose et bleu, la "manif" est la croisade des enfants. Bleu ou rose : les deux couleurs qui marquent les bébés à l'instant de leur naissance assignent à chacun, définitivement, sa résidence sexuelle. La médecine, l'état civil et ses premiers vêtements enferment l'enfant à peine né dans l'alternative du genre.

Mais alors c'est quoi militer La question du militantisme est une question finalement assez épineuse. Ainsi par exemple beaucoup de femmes féministes hésitent à se déclarer comme militantes ; d'autant plus lorsqu'elles entendent régulièrement "qu'elles ne militent que sur Internet". Beaucoup de femmes, dans les interviews que je suis en train de mener, me disent, alors même qu'elles ont énuméré tout ce qu'elles faisaient au quotidien, me disent "ne pas se voir comme des militantes". C'est une assertion qui ne serait pas à discuter si elle n'émanait pas parfois d'un dénigrement certain qui conduit beaucoup de femmes à toujours minorer ce qu'elles peuvent faire. Il est étonnant de dire "qu'on ne milite que sur internet" et de voir en 2015, de voir Internet comme un lieu "à part", comme un lieu qui ne ferait pas partie de la vie. En ce cas je dois me dire que "je ne travaille que sur Internet".

La porte en pleine figure J'étais dans le bus lorsqu'un homme âgé, avec une canne, s'est levé pour me laisser sa place. Je voyais que c'était un réel effort pour lui et qu'il était même dangereux de le laisser debout, lui qui tanguait un peu sur ses jambes. J'ai pensé lui expliquer que la galanterie était ridicule, qu'elle n'avait aucun sens et que seule la politesse importait. Association George Sand: L'écriture inclusive « Le masculin l’emporte sur le féminin », règle de grammaire, une des seules que tout le monde semble avoir intégré au plus profond de son être quand chaque jour la grammaire est reniée par la majorité d’entre nous (la langue française est fort complexe, je vous l’accorde). Nos voisins anglosaxons n’ont pas ce problème, leur écriture est bien moins binaire que la nôtre. C’est pourquoi nous devons faire preuve d’un progressisme bien plus grand pour faire évoluer notre langue. Mais quoi, c’est si difficile de se rendre compte que l’Académie française et des siècles de sexisme ont réduit l’existence féminine à un néant absolu dans une phrase et qu’il est temps de rétablir l’égalité ? Pourquoi ce n’est pas la majorité qui l’emporte ?

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