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Judith Butler, meilleure alliée du néo-libéralisme?

Judith Butler, meilleure alliée du néo-libéralisme?
L’article de cette semaine a été écrit par Cyril, qui a déjà publié sur ce blog « Christine and the Queens: une pop queer » et « ‘AdopteUnMec’: inversion ne rime pas avec subversion ». Il revient sur une accusation récurrente à l’égard de la philosophe Judith Butler, tête de turc favorite des polémistes anti-études de genre, et fournit des éléments pour comprendre une pensée pour le moins complexe. Si vous voulez contribuer à ce blog, vous pouvez m’envoyer une proposition d’article à l’adresse cafaitgenre[at]gmail.com. Le débat suscité par la loi sur‭ « ‬le mariage pour tous‭ » ‬ne se réduit pas,‭ ‬du côté des opposants,‭ ‬aux propos effarants d’un cardinal Barbarin ou d’un Serge Dassault.‭ ‬Ces derniers ne font que décliner l’imagerie hélas bien connue de l’homosexualité considérée comme perversion,‭ ‬maladie,‭ ‬détraquement physique et/ou psychologique. La prise en compte de cette vulnérabilité fondamentale est peut-être l’argument qui sépare définitivement Butler du néo-libéralisme.‭ ‬ Related:  corps

Marie Duru-Bellat » Blog Archive » Genre 2 : et le biologique dans tout ça ? C’était prévisible tant sont sensibles les propos qui concernent le sexe, les rapports hommes/femmes, la famille… Mon dernier billet a suscité des réactions fortes auxquelles je me devais de réagir, même si je n’ai guère d’espoir de convaincre ceux qui considèrent mes propos comme tout autant idéologiques que ceux que j’entendais dénoncer comme tels. Pour faire écho à une remarque, l’idéologie consiste précisément à refuser les résultats de la science ; or écrire comme je l’ai fait que « faire découler de la nature les rôles féminins et masculins est scientifiquement intenable » s’appuie sur une liste de références, dont je me contente certes, c’est une limite de l’exercice, d’évoquer les contours (mais que le lecteur ouvert lise les ouvrages cités et on en reparle). Que les résultats de la science soient toujours partiels et provisoires, on peut l’admettre, mais cela ne veut pas dire que tout se vaut et que sur certaines questions on ne puisse départager le vrai du faux.

Faire corps avec Judith Butler 1Lire Judith Butler en français, c’est découvrir son œuvre dans le désordre. C’est aussi rencontrer très tard la philosophe, enseignante du département de rhétorique et de littérature comparée à l’Université de Berkeley, ayant publié dès 1987 et acquis une renommée internationale en 1990. 1 Par ailleurs, J. Vidal souligne la décontextualisation supplémentaire apportée par les retards de t (...) 2Pour balayer rapidement sa bibliographie française, ce n’est qu’en 2001-02, que paraissent, chez Epel et Leo Scheer, Marché au sexe (avec Gayle S. 3C’est avec quinze ans de retard que paraît en français un des livres fondateurs de la théorie queer, Trouble dans le genre : pour un féminisme de la subversion (La Découverte). 4Ces corps qui comptent est l’ouvrage qui nous occupe à présent (et dont le titre ne rend pas compte du dédoublement significatif entraîné par le matter de Bodies That Matter, 1993, corps qui « comptent » et qui « font matière »).

"Théorie du genre": la belle aubaine Un nouvel ennemi est apparu dans les radars de la droite. Cela a commencé avec des manuels de SVT, s’est renforcé avec les manifs de la honte et les mouvements anti-« mariage pour tous ». Personne ne savait très bien de quoi il s’agissait, mais on savait que c’était mal. Le mot d’ordre s’est répandu : le lobby gayo-franco-maçonno-gauchiste a trouvé un nouveau truc, ça s’appelle la théorie du genre et c’est mal. Il paraît qu’ils veulent l’enseigner à l’école. Le mot d’ordre s’est répandu comme une traînée de poudre. La théorie du genre à encore frappé! Il y a eu le communisme et le nazisme. @consultant2kap T'as compris que la théorie du genre est aux portes des Écoles ou tu planes encore? La théorie du genre est en marche. #manifpourtous De l'école à la justice, cette offensive insidieuse de l'idéologie du genre Pont d'Arcole (@aconstant92) June 14, 2013 Alors il faut résister : mieux, il faut combattre. Pourquoi un tel emballement ? AC Husson Like this:

Marie Duru-Bellat » Blog Archive » Le genre : une idéologie, non ; une révolution, oui ! Au début du mois de décembre 2012, le journal Libération se faisait l’écho de la demande, émanant de deux députés UMP, d’une commission d’enquête sur l’introduction et la diffusion de « la théorie du genre » en France, arguant du fait que cette « théorie » représentait « un tel bouleversement de notre contrat social que les Français sont en droit d’en être informés ». Cette requête prend évidemment place dans le contexte des débats autour du projet de loi sur le mariage pour tous qui, au dire de l’un de ces deux députés « s’appuie sur la théorie du genre, idéologie qui consiste à dire que l’homme et la femme sont interchangeables ». Qu’en penser ? D’un côté, ces députés ont raison : la notion de genre est effectivement porteuse d’une remise en cause profonde de ce qu’ils appellent notre contrat social, disons plutôt de la conception dominante de la famille et de l’ordre sexuel établi. Le terme d’idéologie est donc inexact, voire injurieux.

Performance (art) La performance implique quatre éléments fondamentaux: le temps, l'espace, le corps ou la présence de l'artiste dans un médium, et la relation entre le créateur et le public. Les actions, généralement réalisées dans des galeries d'art et des musées, peuvent avoir lieu dans la rue, dans tout type de cadre ou d'espace et pendant n'importe quelle période. L'objectif est de susciter une réaction, parfois à l'aide de l'improvisation et de la mise en scène artistique. Le thème est généralement lié aux processus de vie de l'artiste, au besoin de dénonciation ou de critique sociale et à un esprit de transformation. La performance peut n’être exécutée qu’une fois ou réitérée, s’appuyer ou non sur un scénario, être improvisée ou avoir fait l’objet de longues répétitions. Le terme «performance» vient de l'expression anglaise «performance art», mais ne doit pas être confondu avec les «performing arts» qui regroupent plutôt l'ensemble des arts vivants.

Le genre n'est pas une théorie, c'est un fait Le genre n'est pas une théorie : c'est un fait. Cette formule, j'ai eu l'occasion de l'utiliser dans des billets précédents. Et j'ai dû souvent la marteler à nouveau contre les néo-réactionnaires qui se sont fait un devoir de continuer leur lutte contre l'égalité en la rhabillant "lutte contre la théorie du djendeur". Je me suis dit qu'il était temps que j'explicite complètement cette formule. Il n'est pas forcément facile de le montrer : un fait ne se donne pas à voir immédiatement. Considérons maintenant un autre point : puisque je sais que la Terre est ronde, je peux avoir envie de savoir pourquoi. Je peux montrer que les corps chutent dans certains contextes. Pour que les choses soient plus claires, considérons un autre cas : l'évolution. Mais dire "les espèces évoluent" ne nous dit rien du pourquoi et du comment de ces évolutions. Les spécialistes de physiques et de biologie évolutionniste trouveront sans doute ma présentation schématique. Venons-en au genre enfin.

Cartographie du féminisme Recensé : Nancy Fraser, Le Féminisme en mouvements. Des années 1960 à l’ère néo-libérale, traduit de l’anglais par E. Ferrarese, Paris, La Découverte, 2012, 331 p., 24 €. Célèbre en France pour son dialogue critique avec Axel Honneth [1], Nancy Fraser l’est moins pour sa cartographie des tendances récentes du féminisme. Les trois actes du féminisme Quoique composé d’articles hétéroclites, Le féminisme en mouvements est doté d’une introduction substantielle, qui permet à N. Le second moment de l‘ouvrage (« Le féminisme dompté ») se cristallise autour du binôme redistribution/reconnaissance. Refusant la version « standard » de l’histoire du féminisme qui invoque le passage d’un mouvement exclusif, bourgeois, hétérosexuel et blanc, à une lutte inclusive, menée par les ouvrières, les femmes de couleur et les partisanes de la cause lesbienne ou trans, N. Que répondre alors à l’accusation de Judith Butler selon laquelle N. La troisième partie de l’ouvrage (« Le féminisme renaissant ?

Qu’est-ce que la performance ? Steven Cohen, Chandelier, 2001 Par Gérard Mayen, critique de danse Une définition impossible ? C’est devenu une figure quasi obligée de tout exposé concernant la performance : entamer celui-ci en s’interrogeant sur l’impossibilité même qu’il y aurait à la définir. L’embarras peut toucher à la période comme aux champs artistiques où on va pouvoir la repérer. Devant pareil embarras, on s’entendra bien souvent à conclure que l’instabilité de sa définition doit être rangée parmi ses traits caractéristiques. C’est parfois en passant par ses marges, ou en précisant ce qu’il en est de pratiques voisines, que nous esquisserons une constellation ayant trait à la performance. Un embarras terminologique Une action en train de se produire Ici, il faut abstraire le terme de performance de sa composante qui tire vers les notions de prouesse ou d’excellence – une acception qu’on laissera plus volontiers au domaine du sport, par exemple. L’énoncé performatif : dire/produire À l’origine : les arts visuels 1.

[French] Genre! Actus – Recherche sur le genre (2) Près de 8 millions d’articles scientifiques issus de 1 800 champs différents ont été analysés, du XVIème siècle à aujourd’hui. Les femmes sont sous-représentées parmi les auteur⋅e⋅s. Ainsi, alors qu’elles représentent 39% des postes permanents dans les universités, elles ne représentent que 27% des auteur⋅e⋅ s des publications récentes (1990-2012). Elles ne sont également auteures que de 26% des publications récentes avec un seul auteur. Les auteur⋅e⋅s de l’étude avancent plusieurs hypothèses pour expliquer cet écart entre hommes et femmes. Vous pouvez aller voire un graphique interactif synthétisant les données de cette étude ici. Source Une femme est représentée comme un objet sexuel, si son corps ou les parties sexualisées de son corps sont utilisés pour la représenter et sont séparées du reste de sa personnalité. Les auteur⋅e⋅ s ont essayé d’établir un lien entre cette propension à déshumaniser une homologue objectivisée et leur rapport à leur apparence et à leur corps. Source Source

BODY ART L'expression body art réunit des artistes qui travaillent ou on travaillé avec le langage du corps afin de mieux interroger les déterminismes collectifs, le poids des rituels sociaux ou encore les codes d'une morale familiale et religieuse. À partir de gestes et d'attitudes s'est ainsi constituée une histoire complexe, qui s'inscrit dans l'esthétique de la dématérialisation de l'œuvre d'art propre aux années 1960. Durant la période fondatrice, comprise entre le début des années 1960 et la fin des années 1970, le corps apparaît fréquemment comme le vecteur de la contrainte et de la rébellion. Les expériences exécutées directement sur lui expriment, tantôt avec humour, tantôt avec gravité, les remises en cause des idées préconçues sur nos manières d'être. Le body art n'a cependant pas été une esthétique au sens exact du terme, comme en témoignent les différentes expressions utilisées par les artistes pour qualifier leur projet : happening, performance, action, cérémonie, event.

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