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Data journalisme

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Du journalisme sans journaliste. Je suis du coin de l'oeil le développement du journalisme à l'ère de réseau.

Du journalisme sans journaliste

Je m'intéresse plus particulièrement à l'arrimage entre les médias et le réseau en traquant la façon dont l'écosystème se modifie. Pour l'instant, comme chroniqué, ici, sur mon blogue sous la catégorie Journalisme, on a pu voir comment lentement les deux sphères se sont rapprochées, et de quelle façon la greffe a pris. Je crois qu'un «nouveau journalisme» émergera de cette rencontre. Ce terme est celui utilisé pour nommer les nouvelles pratiques journalistiques, pas nécessairement pour annoncer la mort ou le replacement du journalisme actuel en tant que tel. Le journalisme traverse une crise qui a débuté bien avant le Web mais qui s'est accélérée avec celui-ci. Nul n'est journaliste en son pays Les journalistes membres de la Fédération des journalistes du Québec (FPJQ) iront à leur congrès annuel la fin de semaine prochaine. «Un journal sans journalistes, sans pupitreurs et sans photographes se prépare.

Jeunes et magazines numériques. Web Social et journalisme participatif. Un néo-journalisme en prise directe. Aux États-Unis, le néo-journalisme, connecté aux réseaux sociaux, est déjà enseigné dans les écoles.

Un néo-journalisme en prise directe

Une mutation nécessaire du métier pas encore évidente de ce côté de l'Atlantique, selon notre maître du genre, Damien Van Achter. Être journaliste professionnel et refuser de se créer un compte sur Facebook, devrait, à mon sens, être considéré comme une faute professionnelle grave. Libre à eux de continuer à croire que les habitants du web ne sont qu’une tribu de sauvages pédophiles qui violent les comptes en banque pour se payer de la coke dans la Vallée du Silicone. Ces journalistes-là ne parlent de toute façon déjà plus à personne. Pour Dave Winer, ancien d’Harvard et pionnier du web, c’est le journalisme lui-même qui est en passe de devenir obsolète.

Avant qu’internet n’arrive, cela coûtait très cher de transporter de l’information jusqu’aux consommateurs finaux, il fallait un fameux capital, des rotatives, des tonnes de papiers et une armada de camions et de paperboy. Photos FlickR.

Fds

Les journalistes web, ces nouveaux « ouvriers spécialisés » de la presse. « Ne dites pas à mère que je travaille sur le web, elle croit que je suis journaliste ».

Les journalistes web, ces nouveaux « ouvriers spécialisés » de la presse.

Cette phrase, inventée par Elisabeth Lévy et Philippe Cohen, pour leur livre Notre métier a mal tourné [1], valait bien quelques développements tant elle met en lumière les difficultés que traversent les journalistes employés par les sites internet d’information. Précarité, rythme infernal, mépris de la part des confrères de l’édition papier (le print, jargonnent certains) jugée plus noble, salaires insuffisants, conditions de travail parfois limites….

Et le journalisme français ne se presse pas pour dénoncer son nouveau prolétariat. A quoi ressemble une rédaction Internet classique, du type de celles adossées à des journaux papier ? Un open space, une série d’écrans d’ordinateur branchés sur le fil de l’Agence France Presse derrière lesquels de jeunes journalistes, scotchés à leurs sièges, tapent frénétiquement sur les claviers. La moyenne d’âge n’y excède pas trente ans. Bâtonnage de dépêche. Le « journaliste citoyen » peut-il tuer les professionnels ? Avec Internet, l’information est disponible partout et en temps réel.

Le « journaliste citoyen » peut-il tuer les professionnels ?

Certes, la fracture numérique existe, mais beaucoup de personnes y ont accès. Ils apprennent peu des journaux sur le plan factuel. Ils ont même tendance à prendre la place des professionnels. Les journalistes doivent donc redéfinir leur mission. Le lecteur a toujours été au centre du travail journalistique. L’internaute concurrence le professionnel qui perd son monopole. En fait, les citoyens offrent une couverture que les agences ou autres media ne pourraient pas offrir.

Certains sites se construisent sur ce présupposé : chacun est un reporter en puissance et peut fournir de l’information à tous. Le journalisme doit faire face à ces nouvelles pratiques et exigences. Le débit d’informations est dense mais aussi très touffu. Finalement, nous n’avons peut-être jamais eu tant besoin de journalistes.

2 ans de datajournalisme vus par le Guardian. Premier média au monde à se mettre au data journalisme, le quotidien britannique The Guardian revient sur ses deux ans d’expérience et les leçons à en tirer.

2 ans de datajournalisme vus par le Guardian

Tous les liens de l’article sont en anglais. Voilà une information intéressante : le data journalisme a désormais gagné ses lettres de noblesse. Pas à la manière de l’élite d’Oxbridge (bien qu’il y ait des données là-dessus), mais plutôt en devenant une norme de l’industrie. Il y a deux ans, quand nous avons lancé le Datablog, tout ça était nouveau. Les gens demandaient encore si raconter des histoires à partir de données relevait vraiment du journalisme et tout le monde n’avait pas vu la risposte d’Adrian Holovaty. Entre-temps, chaque jour amène de nouveaux journalistes toujours plus innovants dans ce domaine. Voilà quelques pistes issues de mes récentes conférences. 1. La grosse différence avec cette époque ?