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Esthétique

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Carole Talon Hugon : Une histoire personnelle et philosophique des arts. Tome I. Les PUF ont lancé il y a peu, dans toutes les disciplines, une collection intitulée « une histoire personnelle » avec pour principe qu’un grand spécialiste traite, avec une subjectivité assumée, de son domaine propre.

Carole Talon Hugon : Une histoire personnelle et philosophique des arts. Tome I

Pour la philosophie de l’art, c’est Carole Talon-Hugon qui a eu l’initiative du projet et qui s’occupe de le mener à bien en étant en même temps l’auteur des volumes qui y sont consacrés ; spécialiste reconnue des questions esthétiques, elle a publié un remarquable « Que sais-je ? » consacré à l’Esthétique [1], une réflexion sur le montrable dans l’art [2] ainsi qu’une très stimulante conceptualisation des rapports entre l’art et l’éthique, mettant à distance l’espèce d’immunité que l’étiquette « œuvre d’art » pouvait conférer à certaines œuvres présentées comme transgressives [3].

Carole Talon-Hugon publie aujourd’hui le premier volume de son « histoire personnelle et philosophique des arts » dont elle assure la direction et la rédaction. Évaluer l’Art : Propriétés ou Conventions. Demandez à un crapaud ce que c’est que la Beauté.

Évaluer l’Art : Propriétés ou Conventions

Il vous répondra que c’est sa femelle avec deux gros yeux ronds sortant de sa petite tête, une gueule large et plate, un ventre jaune, un dos brun (Voltaire, Dictionnaire philosophique). Les philosophes de l’art se sont beaucoup intéressés à l’existence implicite ou explicite de propriétés dont seraient dotées les œuvres d’art. Il est remarquable que les économistes ont, eux aussi, proposé de décomposer les objets banals en caractéristiques.

Jacqueline Lichtenstein : Les raisons de l'art. Jacqueline Lichtenstein, auteur d’un ouvrage de référence sur l’analyse philosophique de la couleur [1], vient de publier un salutaire essai [2] dans lequel elle s’en prend avec raison à tous ces discours philosophiques s’arrogeant le droit de parler de tout et, en particulier de la peinture, sans n’avoir la moindre connaissance théorique ni, et encore moins, pratique de cette dernière.

Jacqueline Lichtenstein : Les raisons de l'art

Il n’est pas rare en effet de voir un certain nombre de philosophes s’approprier un domaine pictural sur lequel ils déversent nombre de commentaires sans que ceux-ci ne soient appuyés sur une connaissance sérieuse de l’histoire de l’art ni sur une pratique personnelle et intime de la peinture, comme si donc le commentaire philosophique s’autorisait de lui-même à s’affranchir de toute connaissance positive de l’objet de son discours. A : La culpabilité kantienne B : La notion de « règle » bien comprise. L’art désacralisé. Recensé : Jean-Pierre Cometti, Art et Facteurs d’art.

L’art désacralisé

Ontologies friables, « Aesthetica », Presses universitaires de Rennes, 2012, 217 p., 16€. Quelle place tient l’art dans nos vies ? Quel rapport entretient-il avec notre culture et nos usages ? Peut-on encore parler d’« Art » quand les enjeux financiers et la puissance du marché contredisent l’idée de son autonomie, ou quand des biennales dictent le rythme et les attentes d’une production artistique subordonnée à un dispositif et à un thème ? Y a-t-il encore « œuvres » quand elles se font performance et événement, processus plutôt qu’objet, ne doit-on pas alors envisager à rebours de les délivrer de la fétichisation et la réification ?

Quant l’art grec perdit ses couleurs. L’art grec, on le sait aujourd’hui, était multicolore et bariolé : mais le mythe de sa blancheur remonte à l’Antiquité elle-même. P. Jockey retrace l’histoire, haute en couleurs, de ce mythe et de ses implications esthétiques, morales et idéologiques. Recensé : Philippe Jockey, Le mythe de la Grèce blanche, Histoire d’un rêve occidental, Paris : Belin, 2013. 208 p, 19 €.. « Tu es vraie, pure, parfaite ; ton marbre n’a point de taches [1] ». Ernest Renan adresse en 1876 cette Prière sur l’Acropole à une Grèce toujours idéale, symbolisée par l’immaculée blancheur de ses temples. Philippe Muray : la gloire de Rubens. C’est un livre tout à fait étrange que viennent de rééditer les Belles Lettres en rendant hommage à La gloire de Rubens de Philippe Muray, publié initialement chez Grasset en 1991 [1] et marquant un jalon important quant à la bonne intelligibilité de l’œuvre de Muray.

Philippe Muray : la gloire de Rubens

Si ce dernier crie son amour pour Rubens, il ne consacre pourtant pas tout son livre à celui-ci ; s’y laisse deviner la matrice de ce qui deviendra la critique la plus féroce et la plus drôle qui fût des « Modernes » contre lesquels Muray exalte avec bonheur la réalité des chairs, la beauté de la vie, l’incarnation des femmes. Ces dernières occupent chez Muray le premier rôle, et la modernité pourrait presque être associée à l’inversion de la signification du féminin contre laquelle Muray cherche à faire de Rubens le plus sublime des antidotes. Artpress on line : Accueil. Peinture et Langage. Boileau, L’Art poétique. Concordance des arts. CONSTANTIN BRANCUSI. Le Centre Pompidou vous propose de nombreuses visites, parcours et ateliers pour découvrir le bâtiment, les collections, les expositions temporaires, la création des 20e et 21e siècles.

CONSTANTIN BRANCUSI

L'ensemble des visites, générales ou thématiques, offrent la possibilité d'établir des liens avec les programmes scolaires, adaptés à chaque niveau. Parcours, ateliers et événements de la Galerie des enfants permettent aux plus jeunes dès 2 ans, de se familiariser à l'art moderne et contemporain par la manipulation ou l'expérimentation. Le programme d’activités Visites des collections permanentes et des expositions temporaires Les visites s'adressent à tous les niveaux scolaires. Elles permettent d'aborder les œuvres à partir de notions fondamentales dans l'apprentissage du langage de la création et sont associées aux thèmes d'enseignement abordés dans les programmes scolaires. Parcours Histoire des arts dans « Modernités plurielles » Ateliers Les ateliers pour le jeune public se déroulent en deux temps.

Poulenc l’éclectique. La condition musicale. Recensé : Bernard Sève, L’Instrument de musique : Une étude philosophique, Paris, Seuil, 2013, 370 p., 25 €.

La condition musicale

L’Instrument de musique est un livre auquel il est assurément difficile de rendre justice dans un bref compte rendu, tant il fourmille d’idées et d’intuitions qui surgissent au détour de chacune de ses belles pages, où se nouent des dialogues philosophiques dont les interlocuteurs vont d’Aristote à Nelson Goodman ou Gilbert Simondon, de Bach à Ligeti et Lachenmann, de Raphaël à Chagall ou Christian Marclay. Bernard Sève y défend une hypothèse qu’il décline dans toutes ses conséquences : à savoir que la musique n’existerait que « sous condition organologique » (p. 86).