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La forêt dans les albums pour enfants. La forêt est un espace très présent dans la littérature pour enfants et en particulier dans les contes et les albums.

La forêt dans les albums pour enfants

En tant qu’espace de l’abandon, elle semble très proche de la montagne dans ses représentations mentales et y est très souvent associée. Dans les albums qui constituent notre mini-corpus, nous pouvons distinguer quatre perceptions, parfois antithétiques, de la forêt : d’abord le lieu où les protagonistes cherchent à fuir ou à s’isoler de la civilisation ; puis un lieu démoniaque ou, a contrario, enchanté ; ensuite, comme tout espace rural, un lieu de régénérescence ; enfin, un lieu de plaisirs et d’amusements.

Robert Harrison, professeur de philosophie à l’Université de Stanford et qui a travaillé sur l’imaginaire occidental, voit dans les forêts un monde à part : Fig.1 : François Place, Les royaumes de Nilandar (p.75) Mamoko, 50 histoires dans la ville : images d’une ville surmoderne. En octobre 2011, l’éditeur français Didier jeunesse sortait un ouvrage réalisé par deux auteurs/illustrateurs polonais, Aleksandra et Daniel Mizielinski.

Mamoko, 50 histoires dans la ville : images d’une ville surmoderne

Mamoko, 50 histoires dans la ville[1], constitue ce que les anglosaxons appellent un seeking book, un livre basé sur des jeux d’observations à l’instar d’Où est Charlie de Martin Handford ou des grands livres cartonnés de La joie de Lire : Le livre de l’été, Le livre de l’automne, Le livre du printemps, Le livre de l’hiver de Rotraut Susane Berner ou Dans la ville, À la montagne de Germano Zullo et Albertine. Véritable livre-jeu, Mamoko, 50 histoires dans la ville fonctionne sur l’observation attentive des personnages et des moindres détails.

Il invite à être lu et relu un grand nombre de fois pour suivre les multiples petites histoires qu’il contient. « Mam-Oko » est d’ailleurs une forme polonaise que l’on pourrait traduire par « Ouvre l’œil ! ». Fig.1. La maison, lieu de trans-spatialité : Devine qui fait quoi ! de Gerda Müller. Gerda Müller, Devine qui fait quoi, L’école des loisirs, 1999 L’album Devine qui fait quoi[1] de Gerda Müller est un album un peu particulier dans la mesure où il ne contient aucun texte à l’exception des trois mots de la première page : « Suivons ses traces… ».

La maison, lieu de trans-spatialité : Devine qui fait quoi ! de Gerda Müller

Gerda Müller est une artiste d’origine néerlandaise, née en 1926. Elle est surtout connue pour sa collaboration fructueuse aux albums du Père Castor de 1951 à 1974[2]. Elle a à son actif plus d’une centaine d’albums et de nombreuses illustrations dans des livres scolaires de primaire aux éditions Belin. Deux albums se distinguent pourtant au sein de sa production : Devine qui fait quoi, paru en 1999, et Devine qui a retrouvé Teddy, paru dix ans plus tard, à l’Ecole des Loisirs.

Les albums à la ferme, entre mutations et traditions agricoles. Martine à la ferme (1954) par Gilbert Delahaye et Marcel Marlier Si l’on demande à un groupe d’étudiants préparant le concours de professeur des écoles de dessiner ce que représente pour eux une exploitation agricole, des invariants s’affichent de suite : un ensemble de bâtiments encadrant une cour, entouré par quelques champs de formes géométriques et une grande diversité d’animaux dits « de la ferme » parqués dans la cour (moutons, cochons, vaches, poules et lapins).

Les albums à la ferme, entre mutations et traditions agricoles

La perception que ces étudiants ont de la « ferme » est une perception traditionnelle, stéréotypée. Les maisons-rurales sont d’une part de formes variées et ont d’autre part subi de profondes transformations pour satisfaire aux besoins du marché mondial. La maison-rurale isolée ne vit plus en pleine autarcie. Les animaux ont abandonné la grande majorité des corps de ferme et les bâtiments se sont progressivement ouverts pour pouvoir accueillir des machines de plus en plus imposantes. 1.

Fig. : La ferme de Martine (1954) 2. La campagne, espace interstitiel polyfonctionnel. La géographie des espaces domestiques dans les albums pour enfants. Mon voyage dans la maison de Florie Saint-Val. Fig.1 : Florie Saint-Val, Mon voyage dans la maison, couverture Florie Saint-Val, Mon voyage dans la maison, Paris : MeMo, 2011 [46p.]

Mon voyage dans la maison de Florie Saint-Val

ISBN 978-2-35289-125-3 (16€) Florie Saint-Val est une jeune graphiste, auteure d’albums pour enfants[1], diplômée de l’École Nationale des Arts Décoratifs de Paris en 2007. D’après le site des éditions MeMo, avec lesquelles elle travaille depuis un an, « ses images trouvent leur inspiration du côté de l’art brut et dans l’univers des dessins d’enfants. Encres, papiers, crayons et un zeste d’ordinateur sont les ingrédients qu’elle utilise pour réaliser des personnages insolites et développer un univers graphique farfelu et coloré[2] ». 1. C’est à travers l’itinéraire effectué par l’enfant dans sa maison que l’espace domestique est créé par l’album. Pour ce qui est du bornage de la maison, le problème est réglé dès la première de couverture. Fig.2 : Florie Saint-Val, Mon voyage dans la maison, p.5 Fig.3 : Itinéraire d’Hugo dans la maison. 2. Car les voyages. La montagne dans les albums pour enfants : de l’indomptable au territorialisé.

Alexandra Exter et Marie Colmont, Panorama de la montagne, 1938 La montagne passe pour être un espace rural par excellence, cristallisant autour de sa perception un grand nombre de représentations liées aux espaces ruraux en général.

La montagne dans les albums pour enfants : de l’indomptable au territorialisé

Selon Jean-Paul Bozonnet[1] (1977), « la montagne, telle qu’on la perçoit est une fabrication de l’esprit, un mythe ». Les représentations « mythiques » de la montagne, ou ce que j’appellerais avec Yves Winkin les figures d’enchantement, se déclinent autour de quatre concepts-clés. La montagne peut ainsi être cet Ailleurs régénérant, cette nature sauvage maîtrisée, la frontière ou encore un apex empli de spiritualité. En me livrant à un travail d’analyse à travers cette grille de lecture, je me suis rendu-compte que ces figures d’enchantement étaient soumises peu ou prou à une certaine historialité du medium et plus sûrement à une évolution des mentalités.