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La Grèce doit-elle sortir de l'euro?

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Athènes dans le chaos. Le scénario catastrophe grec. - Des gaz lacrymogènes autour du parlement grec.

Le scénario catastrophe grec

REUTERS/Panagiotis Tzamaros - Quelles seraient les conséquences géopolitiques d’une faillite de la Grèce? Dans un long article très argumenté, le professeur Thanos Dokos, directeur général de la fondation ELIAMEP (Fondation hellénique pour la politique européenne et étrangère), l’équivalent grec de l’IFRI (Institut Français des Relations Internationales), envisage le pire. L’opinion publique grecque, dégoûtée, se détournerait de l’Europe, et même de l’Alliance atlantique et regarderait vers l’est, en particulier vers la Russie et la Chine. Elle reprendrait goût aux solutions autoritaires. Publicité «Déséspérés et humiliés» Ce scénario catastrophe est le moins probable, explique le professeur Thanos Dokos. «On a du mal à imaginer un Etat membre de l’Union européenne et de l’OTAN devenir faible au point de ne plus pouvoir fonctionner en tant qu’Etat. “Je n’ai que 5 euros et la panique me gagne” Une employée d’un organisme public de logement des travailleurs bientôt supprimé par le gouvernement menace de sauter.

Athènes, le 15 février 2012 Endettés, inquiets, déprimés, de nombreux Grecs cherchent un soutien moral dans les centres d’aides Ekpizo. Reportage à Athènes lors d’une thérapie de groupe. Le visage tendu, les participants à la séance échangent quelques saluts coincés avant de s’adosser au mur. Comme s’ils avaient peur de s’asseoir sur les chaises disposées en cercle, comme pour une thérapie de groupe. Lorsque leur interlocutrice entre dans la salle, le climat glacial se détend un peu. Quatre se sont déjà suicidés Juriste, elle tente de donner des conseils à ceux qui souhaitent négocier un délai avec leur banque.

La Grèce se révolte contre la Troïka, le Parlement se couche. Greek Crisis Du même auteur En ce dimanche 12 février, le Parlement grec devait adopter la dernière feuille de route de la Troïka, d'une insondable cruauté, en fait un chantage pur et simple : en cas de refus du Parlement grec d'adopter ledit plan, la Troïka ne libèrerait pas les 130 milliards d'euros de prêt et les salaires des fonctionnaires ne pourraient pas être versés en mars.

La Grèce se révolte contre la Troïka, le Parlement se couche

Mais ce plan a provoqué une énorme mobilisation à Athènes où dimanche soir, 100 000 (estimation AFP) à 200 000 (France 2) manifestants ont convergé au centre ville et encerclé le Parlement, certains harcelant la police tandis que d'autres mettaient en feu des immeubles de la capitale, une cinquantaine au total dont des banques, la bibliothèque nationale et le plus vieux cinéma de la ville. L'Europe saigne la Grèce pour sauver l'euro. (Wimbledonian - Flickr - cc) Vendredi soir, après maintes péripéties et la démission de plusieurs ministres, le gouvernement a fini par un accepter un nouveau plan d’austérité encore plus dur que les précédents.

L'Europe saigne la Grèce pour sauver l'euro

Hier soir, c’est le Parlement qui a avalisé à son tour cette nouvelle saignée, pour reprendre le mot de Joseph Stiglitz. La grande régression sociale 22 % de baisse pour le salaire minimum ! Voici ce que la majorité des ministres et des députés ont accepté pour satisfaire les exigences de la troïka technocratique, FMI, Commission Européenne et BCE. La Grèce doit sortir de l'euro ! (Aranjuez1404 - Flickr - cc) Cette année sera la quatrième année de récession en Grèce.

La Grèce doit sortir de l'euro !

Le taux de chômage approche les 20 %. Les plans actuels semblent davantage accentuer le mal que le soigner. Pourtant, les dirigeants européens persistent à ne pas étudier sérieusement la seule solution viable, une sortie de l’euro. L’horreur économique à Athènes. Athènes: les casseurs au service des bancocrates. (Flunitrazepam - Flickr - cc) Du même auteur Le Mémorandum II, c'est la guerre.

On le savait de toute façon. La Place de la Constitution devient ce soir un champ de bataille. Pas le seul. Plan assez réussi pour l'instant. La Grèce divise les éditorialistes mainstream. ALBA : comme l'UE mais en différent (et en mieux ?) Exclusif: dans une lettre commune, syndicats et patronats grecs dénoncent la baisse des salaires. Pourquoi il faut soutenir le peuple grec (et le laisser sortir de l'euro)

(Manifestation à Athènes - Flickr - Piazza del popolo - cc) Dimanche soir, le Parlement grec a voté un plan absolument inhumain qui avalise une baisse de 22% du salaire minimum — qui va passer sous les 500 euros nets par mois —. Face à cette horreur européenne, il convient de réfléchir aux issues qui s’offrent à la Grèce. Quand les transferts ne sont pas suffisants… Bien sûr, davantage de solidarité permettrait d’aider la Grèce, mais cette solidarité est aujourd’hui freinée par le trucage des comptes, les déficits et le fait que les pays européens et le FMI financent déjà la trésorerie du pays depuis deux ans, même si la Grèce n’est pas responsable de tout.

Du coup, elle est difficilement vendable aux peuples et aux dirigeants politiques, notamment en Allemagne, qui tient les cordons de la bourse dans cette construction baroque qu’est la monnaie unique. L'Europe est-elle le talon d'Achille de la Grèce?