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La Vamp, image féminine du film noir

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La beauté et les vamps au cinéma. Les femmes fatales au cinéma. Article de Lucie Wibault. A une époque qui ne parlait pas d’égalité mais où les femmes étaient perçues comme une menace potentielle, les fantasmes masculins se répandaient sur les écrans.

Les femmes fatales au cinéma. Article de Lucie Wibault

La femme fatale est belle et sexy, intelligente et blasée, mystérieuse, calculatrice, ambitieuse et parfois sans morale, et elle manipule les hommes littéralement subjugués. La femme fatale se révèle sous de multiples visages pour alimenter tous les fantasmes. Elle est à la fois drogue et poison, mais aussi objet de fascination et d’effroi.

La femme fatale conduit les hommes par le bout du nez pour mieux les mener à leur perte. Bref elle joue un rôle très négatif. Elle fait des ravages chez le héros qui est aveuglé par sa beauté provocante. Le propre des femmes fatales est d’avoir un but à atteindre, l’argent constitue l’un de leurs principaux enjeux. Partie 1 : Un mythe Le personnage de la femme fatale apparaît d’abord en Europe aux alentours de 1910. "Femme fatale, femme assassine dans le film noir : devier le stéréotype" Les criminelles sont des personnages marginaux dans le film noir qui préfère mettre en scène le pouvoir de manipulation de la femme fatale, pouvoir lié au thème érotique abondamment exploité par le thriller.

"Femme fatale, femme assassine dans le film noir : devier le stéréotype"

Le film noir nous emmène au-delà du mythe et de l’archétype lorsqu’il met en scène des assassines. The Postman Always Rings Twice (Tay Garnett, 1945) et Leave Her to Heaven (John M. Stahl, 1945) dressent des portraits de femmes dont les actes criminels trahissent les contradictions internes, la déchirure entre idéal de soi et vie quotidienne décevante, humiliante. Women killers are minor characters in films noirs which more often than not relate the stories of femmes fatales who use their sex-appeal to manipulate men in thrillers.

Laura de Otto Preminger (1944. Avertissement : l’analyse du film révèle des éléments importants de l’intrigue, dont l’identité du meurtrier !

Laura de Otto Preminger (1944

Otto Preminger a montré une ténacité à toute épreuve pour réaliser Laura, œuvre atypique dans la déferlante de films noirs qui envahissent les studios américains en 1944. Alors que Billy Wilder, en adaptant Assurance sur la mort de James M. Cain, reste fidèle à l’univers des petits escrocs et des femmes fatales inhérent au roman noir, Otto Preminger conçoit une œuvre bien plus ambigüe, qui confronte deux influences littéraires opposées : le hard boiled d’un côté et le roman à mystère dans la veine de ceux d’Agatha Christie de l’autre. Pour construire son récit et ses personnages à la forte dualité, il ne cesse de jouer sur cette opposition de style.

Ève de Joseph L. Mankiewicz (1950. La voix qui nous fait pénétrer dans ce film, la voix de celui qui incarne la duplicité dans ce qu’elle a de plus fielleux (Addison), est aussi celle d’un personnage qui se proclame grand connaisseur et observateur du monde du théâtre décrit ici : « (…) As you know I have lived in the theater as a trappist monk lives in his faith. » (« Comme vous le savez, j’ai vécu au sein du théâtre comme un moine trappiste vit dans sa foi. ») Quelle mascarade sachant que Mankiewicz, qui a projeté un peu de lui dans le personnage de DeWitt, ignorait tout de cet univers, quoi qu’il rêvât d’en faire partie !

Ève de Joseph L. Mankiewicz (1950

C’est sans doute aussi que la transposition est faite pour être transparente au spectateur : en réalité, Mankiewicz nous parle du monde du cinéma, de ses coulisses meurtrières et de ses luttes d’influence pour un coin sous les spotlights. Mais revenons en arrière dans l’histoire, nous aussi (ce n’est pas Mankiewicz qui nous reprocherait ce procédé). L’Eve des origines, l’origine d’Eve. Le Faucon maltais de John Huston (1941. "Pour un premier film, ce n'est vraiment pas mal" : cette sentence un peu condescendante, répétée un peu trop facilement lorsqu'il s'agit d'une première oeuvre, ne devrait plus avoir lieu d'être après la vision de ce coup d'essai de John Huston : un coup d'essai transformé en coup de maître comme tant d'autres exemples et parmi les plus récents Little Odessa de James Gray ou Un faux mouvement de Carl Franklin pour en rester dans le domaine du film noir.

Le Faucon maltais de John Huston (1941

#9-De Dracula à Rita Hayworth, du vampire à la vamp. De l’homme à la femme Contrairement à ce que l’on pourrait croire, pas d’évolution progressive du côté du genre.

#9-De Dracula à Rita Hayworth, du vampire à la vamp

Dès les débuts – prometteurs – du mythe du vampire, au XVIIIe siècle, le vampire peut être une femme. C’est même souvent ce prototype qui fascine et inspire les écrivains (qu’on pense à Goethe et à sa « Fiancée de Corinthe »). La très réelle Comtesse Bathory contribuera d’ailleurs à alimenter le mythe de la femme vampire. Au XIXe siècle, Bram Stoker lui-même fut fortement influencé par la Carmilla de son compatriote Joseph Sheridan Le Fanu (pas de chauvinisme, nombre d’Irlandais portent un nom d’origine française suite aux guerres de religion qui ont chassé les Protestants hors de France). Sucer le sang : du sens propre au sens figuré Pas tellement de lente évolution non plus d’un sens propre vers un sens figuré.

Gilda, réalisé par Charles Vidor. Le facteur sonne toujours deux fois - Critique et avis par Les Inrocks. Le Grand Sommeil (1946) de Howard Hawks. Titre original : « The Big Sleep » Elle : Très beau film noir avec le couple mythique formé par Humphrey Bogart et Lauren Bacall.

Le Grand Sommeil (1946) de Howard Hawks

Le scénario est vraiment très complexe, difficile à suivre. Note : "Les Tueurs", de Robert Siodmak. Noir, c'est noir.

"Les Tueurs", de Robert Siodmak

Un superbe mélo avec Burt Lancaster dans son premier grand rôle, ensorcelé par la fatale Ava Gardner. Dans une bourgade perdue, deux tueurs débarquent dans le Diner's local et extorquent l'adresse de leur cible : Ole, dit "Le Suédois", tient depuis peu la station-service, dans cette ville où nul ne connaît son passé. Prévenu à temps, il ne fait rien pour échapper à ses assassins.