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Mais que fait la police ?

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L’émeute est une fenêtre qui s’ouvre sur le monde extérieur à l’État. Alors que les journaux télévisés diffusent à intervalles réguliers des images d’émeutes – en France en 2005, à Villiers-le-Bel en 2007, mais aussi en Grèce ou en Thaïlande début 2010 – les commentateurs peinent souvent à mettre des mots dessus et à expliquer ce phénomène.

L’émeute est une fenêtre qui s’ouvre sur le monde extérieur à l’État.

Alain Bertho, professeur d’anthropologie à l’Université de Paris 8-Saint Denis, après avoir étudié les banlieues et la crise de la politique, s’intéresse désormais aux émeutes comme phénomène mondial ancré dans le contemporain. "L’émeute, écrit-il, n’énonce pas une insuffisance du champ politique qui devrait s’ouvrir pour intégrer de nouvelles revendications, de nouveaux enjeux et de nouveaux acteurs. Nous sommes en présence de quelque chose de plus profond qui dit l’épuisement de l’espace public moderne et des formes d’action collective qui s’y sont déployées, qui vient affronter la nature même du champ politique moderne et son langage". Nonfiction.fr- Est-ce à dire que ce sont des mouvements apolitiques ? Arié Alimi : « Il ne reste plus à ce pouvoir que la violence »

07 février 2020 Entretien inédit pour le site de Ballast.

Arié Alimi : « Il ne reste plus à ce pouvoir que la violence »

« Allez-y franchement, n’hésitez pas à percuter. » La pluie glaçante qui s’abat sur Paris a des relents acides de gaz lacrymogène.

« Allez-y franchement, n’hésitez pas à percuter. »

Elle chasse les dernières silhouettes qui s’attardaient encore place de la République. Quelques flammèches s’élèvent çà et là des carcasses fumantes qui parsèment les rues, vestiges d’une journée incandescente. Il est 23 h 30, ce samedi 8 décembre 2018, et le sol jonché de douilles, cartouches et autres éclats de grenades, témoigne de la violence des affrontements entre les forces de l’ordre et les « gilets jaunes », qui ont secoué toute la journée la capitale.

Sur son compte Twitter, Emmanuel Macron publie un message de félicitations adressé aux policiers et gendarmes mobilisés : « Merci pour le courage et l’exceptionnel professionnalisme dont vous avez fait preuve. » Le chef de l’Etat respire : la Préfecture de police a remporté la « bataille » de la rue face aux manifestants. Quelle « violence légitime » ? Ils auront matraqué des personnes âgées, frappé des handicapés en chaise roulante, tiré au LBD sur des ados, agenouillé des classes entières, lancé des grenades à l’intérieur des appartements, tué une vieille dame — et puis bien sûr visé les yeux, lancé les GLI-F4 en cloche, arraché des mains.

Quelle « violence légitime » ?

Ils auront tout fait — la police de Macron. Maintenant la haine de la population est sortie, et elle ne rentrera pas de sitôt dans le tube. Violences policières : la volonté des gouvernants d’annihiler toute contestation. Violences policières : un mort par mois, en silence. 5 novembre 2016, Paris.

Violences policières : un mort par mois, en silence

Plusieurs centaines de personnes marchent, au départ de la place du Châtelet, laissant ainsi le Palais de Justice dans leur dos pour aller vers la place de la République. Tout un symbole. Des Noirs, des Arabes, des Blancs. Deux mondes cohabitent pour la mémoire d’Adama Traoré. Les uns protestent contre un racisme assassin, une justice sourde et muette. Données cachées. Arié Alimi : violences policières et stratégie de maintien de l'ordre. Dimanche 2 juin 2019, au Lieu-Dit, Arié Alimi, avocat des victimes de violences policières, retrace l’historique du maintien de l’ordre en France et les justifications étatiques qui l’accompagnent.

Arié Alimi : violences policières et stratégie de maintien de l'ordre

Il revient sur les quelques procès qui ont eu lieu pour condamner des membres des forces de police. A l’heure où les grand·es blessé·es des différents actes des Gilets Jaunes défilent dans Paris, s’interroger sur les violences policières n’est pas anecdotique. L’avocat Arié Alimi pose donc les bases juridiques de la violence policière et des différentes stratégies de maintien de l’ordre utilisées aujourd’hui. Tremblay, le barrage de Sivens, Mantes la Jolie, les Gilets Jaunes, le lycée Bergson … Autant d’affaires évoquées dont le point commun est de dénoncer la violence d’Etat. Vidéos de violences policières soumises à deux avocats. France Inter a décidé de mettre en lumière huit cas de violences policières présumées (sept vidéos et une série de photos) symptomatiques des violences qu'ont pu subir des "gilets jaunes".

Vidéos de violences policières soumises à deux avocats

Nous avons soumis ces huit séquences à deux avocats, l'un proche des forces de l'ordre, l'autre proche des "gilets jaunes". Les manifestations de "gilets jaunes" ont donné lieu à de nombreuses scènes de violences partout en France depuis le 17 novembre. Des violences contre les forces de l'ordre et par les forces de l'ordre. Ces dernières estiment qu’il y a eu 1 000 blessés dans leurs rangs. De l'autre côté, 1200 à 1700 "gilets jaunes" ont été blessés par des Flash-Ball ou des grenades. Depuis le 1er décembre, sur son fil Twitter, le journaliste David Dufresne recense les vidéos circulant sur les réseaux sociaux et présentant des cas plus ou moins manifestes de violences policières.

Violences policières : un élu raconte. Témoignage inédit pour le site de Ballast Mardi 11 décembre 2018, Kremlin-Bicêtre, dans le Val-de-Marne. La mobilisation lycéenne bat son plein et les images des adolescents de Mantes-la-Jolie à genoux, mains derrière la tête, hantent encore tous les esprits. Les élèves du lycée Darius Milhaud n’ont pas obtenu l’autorisation de tenir une assemblée générale au sein de l’établissement ; les forces de l’ordre interviennent dans la matinée.

Pierre Garzon — vice-président du Conseil départemental et élu PCF du canton de Villejuif — s’est interposé avec l’espoir de mettre un terme à ce qu’il nomme une « provocation » policière. Allo @Place_Beauvau - c’est pour un signalement - from:davduf. La police et les indésirables. En décembre 2015, dix-huit adolescents et jeunes adultes du 12e arrondissement de Paris déposaient une plainte pénale collective à l’encontre de onze policiers d’une même brigade : le Groupe de Soutien de Quartier (GSQ), surnommé la « brigade des Tigres » du fait de son écusson représentant un tigre fondant sur une proie.

La police et les indésirables

Les plaignants reprochaient aux policiers des violences physiques, des attouchements sexuels, des arrestations arbitraires, des destructions de biens et des injures racistes, à l’occasion de contrôles d’identité entre 2013 et 2015 [1]. Le 4 avril 2018, trois des policiers mis en cause ont été condamnés en première instance pour violences volontaires aggravées [2]. La plainte, parce qu’elle concernait un grand nombre de faits, reprochés aux mêmes policiers sur plusieurs années, a donné lieu à une enquête qui n’a pas seulement porté sur les faits dénoncés mais a également interrogé les pratiques quotidiennes de cette brigade, et les instructions qui lui étaient données.

Je ne connaissais pas Jérôme Laronze. Je ne connaissais pas Jérôme Laronze.

Je ne connaissais pas Jérôme Laronze

Pas plus que je ne connaissais Angelo Garand, Joseph Guerdner, Amine Bentounsi, Rémi Fraisse, Adama Traoré ou les autres victimes de meurtres policiers . Mais parmi les horreurs que nous livre chaque jour l’actualité, celle-ci est tombée si près de moi que j’ai tremblé.

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Charonne, 8 février 1962 : anthropologie historique d’un massacre d’État. 1Nul n’ignore la définition de l’État selon Max Weber, presque devenue un lieu commun des sciences sociales.

Charonne, 8 février 1962 : anthropologie historique d’un massacre d’État

Le sociologue l’a résumée dans une conférence de 19191; partant d’un aphorisme de Léon Trotski (« Tout État est fondé sur la force »), il énonçait : « il faut concevoir l’État comme une communauté humaine qui […] revendique avec succès pour son propre compte le monopole de la violence physique légitime »2. Or, quand on considère la notion de « crime d’État », on en vient à penser qu’une telle définition doit être complétée, car ce type de crime, si on en admet l’existence, suppose une opposition entre violence légitime et violence illégitime. « Allions nos forces » Pour des relations de confiance. Les logiques politiques de la répression policière. La sévérité de la répression policière qui s’abat sur les mobilisations contre la loi Travail, comme elle s’est abattue sur la COP21, la Nuit debout, sur certaines grèves ou encore sur les étrangers sans papiers et réfugiés, n’envoie pas seulement des manifestants à l’hôpital, en garde-à-vue, en centres de rétention ou en détention [1].

Elle interroge également sur le sens politique d’un moment répressif ouvert par le décès de Rémi Fraisse le 26 octobre 2014 et maintenu par l’état d’urgence à la suite des attaques terroristes. La mort d’Adama Traoré, une affaire d’État. Si l’on peut parler de crime d’État, c’est que ces tragédies à répétition, dont sont victimes des Français noirs ou arabes, ne constituent pas seulement un dérapage. Elles contredisent les discours officiels, mais elles confirment un choix politique effectif, réitéré sous les gouvernements successifs, qui se traduit en actes sur le terrain. On a davantage parlé des violences policières depuis l’instauration de l’état d’urgence, en particulier au cours des manifestations contre le projet de loi Travail. L’esprit du judaïsme, la police et la règle du jeu. « Le roi d’Egypte leur dit : ‘Pourquoi, Moïse et Aaron, débauchez-vous le peuple de ses travaux ?

Allez à vos affaires. Pharaon ajouta : ‘Vraiment, cette population est nombreuse à présent dans le pays, et vous leur feriez interrompre leur corvée ?’ Boucherie 1891. « L’objectif est maintenant de frapper les corps » Pierre Douillard-Lefèvre a été mutilé par un tir de lanceur de balle de défense (LBD) en 2007 quand il était lycéen. Aujourd’hui étudiant en sciences sociales, il vient de publier un essai édifiant sur l’armement répressif du maintien de l’ordre : L’Arme à l’œil, aux éditions Le Bord de l’eau. Il a été "interdit de séjour" le 17 mai à Nantes. Pierre Douillard-Lefèvre Reporterre — À Rennes, le 28 avril dernier, un étudiant de 20 ans a perdu l’usage de l’œil gauche, atteint par le tir d’un lanceur de balle de défense (LBD) [1]. La presse parle de « nouvelle arme ». Pierre Douillard-Lefèvre — J’ai moi même perdu un œil suite à un tir de cette arme dans une manifestation lycéenne, en 2007.

"Stop à la haine anti-flic" - Etat d'Exception. Réveil citoyen sur les violences policières. Présumés terroristes. Loi antiterrorisme : les lobbies des télécoms ont l'oreille des députés. Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par Martin Untersinger. Tarnac, une instruction française. Difficile de dire quand a débuté l’«affaire» de Tarnac – du nom d'un petit village du plateau des Millevaches, en Corrèze, dans lequel se sont installés, depuis le début des années 2000, des jeunes gens, «néoruraux» pour les uns, «anarcho-autonomes» pour les autres.

L'histoire a commencé avant que les journalistes ne lui donnent son nom, c’est certain. Gardiens de la paix parisiens sous la IVe République. Contrôles d'identité : la police sévèrement jugée. Encore une promesse de campagne de François Hollande qui se rappelle à son bon souvenir : « Lutter contre le “délit de faciès” lors des contrôles d'identité avec une nouvelle procédure respectueuse des citoyens » (proposition n° 30). Deux sondages publiés vendredi 9 mai révèlent non seulement la réalité vécue lors de ces contrôles, mais également son effet négatif sur l'image des forces de l'ordre. Polis - Autorité. “Personne ne peut nous empêcher d'être là” Police et pauvreté urbaine. Signalement IGPN / Inspection Générale de la Police Nationale / Organisation. Policiers contre dealers. La relation avec la police, deuxième regard sur Trappes. Honte a la police francaise. La lettre de Valls à Hollande qui torpille la réforme Taubira.

Lettre de Manuel Valls, ministre de l'intérieur, à François Hollande, président de la République, en date du 25 juillet 2013. Know Your Rights! Help End Discriminatory, Abusive & Illegal Policing! Éclairons nos ministres et apaisons nos élus. Manuel Valls, ministre de l’intérieur, se dit “surpris”. Christian Estrosi, “indigné”, ce qui ne permet guère de voir la différence avec son état normal. « Le sécuritaire, ce n’est pas la sécurité » “la frénésie sécuritaire”, par Laurent Mucchielli. Le sécuritaire n’est pas la sécurité. “la frénésie sécuritaire”, par Laurent Mucchielli. Police de rue dans les quartiers populaires. Portrait d’un policier de la brigade anti-criminalité dans une « cité ghetto » française.

Dx.doi.org/10.4000/champpenal.8214 – gilles_horvilleur

Les citoyens et leur police. La sécurité urbaine, affaire d’État ou problème local. Nanterre ne veut plus oublier. De l’oubli à la reconnaissance municipale du 17 octobre 1961. Southland, ou la traversée des frontières à Los Angeles. La police et les « médinas algériennes » en métropole. Comment la police s’est éloignée des citoyens. Une histoire récente de la police en France. L’Apache et l’Îlotier. Comment la force devient publique. L’ordre public de la police. La police et les Algériens : continuités coloniales et poids de la guerre d’indépendance. Réguler les espaces publics : le rôle ambivalent des nouveaux métiers. Cédric Moreau de Bellaing. Enquêter sur la violence légitime. Contrôles d’identité : de quel droit. Contrôles d’identité, de quel droit ?