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100 classic du rap français

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N°1. ("L'école du micro d'argent", 1997) Flows métronomiques, instrus au rythme mécanique que rien ne semble pouvoir troubler...

N°1

Certains morceaux de rap sont comme des trains. Celui de 'Demain c'est loin' ne traverse que des paysages désolés : carcasses de voitures désossées, forêts de ciment, nuées de mômes shootant dans un ballon à l'ombre des tours. Depuis douze ans, le décor ne change pas. Pourtant on ne peut s'empêcher d'y remonter, presque comme un rituel, pour faire le même trajet de neuf minutes en neuf minutes, inlassablement. Akhenaton : N°2. Lunatic ("Hostile Hip-Hop vol. 1", 1996) Loin du duo double-face qui composera un premier album équilibré façon yin-yang, Lunatic est alors composé de deux moitiés jumelles, chacune plus inquiétante que l'autre.

N°2

Ali déterre la hache ? Booba enterre la colombe. N°3. X-Men ("Ma 6-T va crack-er", 1997) Jamais l’odeur de la rancœur n’avait autant été une ode à l’évasion que sur le crépusculaire ‘Retour aux pyramides’.

N°3

En une cascade de name-dropping située entre chant du guerrier et manifeste mystique, les X domptent la révolution terrestre et imposent leur way of life. Voilà ce que ça donne quand Ill & Cassidy fument les cigares du pharaon un soir de pleine lune. Cassidy (rappeur, moitié des X-Men) : "Juste après Time Bomb, on est parti à Meaux dans les studios de White & Spirit. Côté écriture, malgré la légère préparation avec Ill, on a principalement tout fait sur place. Et pour l’anecdote, on a posé le morceau assis. White (producteur, moitié de White&Spirit) : A la base, les X ne devaient pas poser sur cette instru. A l’époque, il y avait beaucoup moins de groupes de rap que maintenant, alors dès qu’un bon groupe débarquait, ça se savait tout de suite. N°4. Oxmo Puccino ("Opéra Puccino", 1998) En 1998, Oxmo déroule ses rimes amères pour rendre hommage aux enfances meurtries.

N°4

Les adjectifs manquent pour qualifier la beauté sobre du texte de Mr. Puccino et celle du beat de DJ Sek. N°5. Ideal J ("Le combat continue", 1998) Un soir à Toulon, au temps du FN.

N°5

Dix amigos squattent l'appart de l'homme que tous appellent Guy Georges. Le volume de la chaîne monte à mesure que les litres de Pastis descendent. En boucle, la prod Armageddon de Delta, la retenue sadique de Kery, les backs rocailleux des collègues, dans l'ampli comme dans la pièce... À 10. La loi du point final Oxmo Puccino ft.

à 10

Lino ("Opéra Puccino", 1998) En 1998 la France remporta deux Coupes du monde à domicile : celle de football et celle du rap. Travail foncier en altitude – deux tomes de plumes plus lourdes qu’une tonne de plomb -, schéma tactique, habileté technique, sens du placement et timing meurtrier ("Merde arrête de pomper, mec ! ") Pucc Fiction. À 15. Laisse pas traîner ton fils Suprême NTM ("Suprême NTM", 1998) 'Laisse pas traîner ton fils' est l’une des démonstrations les plus abouties de ce que fut l’art du violon-piano dans le rap français.

à 15

Présenté comme une preuve de la maturité acquise par le groupe (c’était un peu vite oublier ‘J’appuie sur la gâchette’), le morceau tournera en boucle, et pas seulement dans les chaumières des rois de la glisse. Blessé dans mon égo Ékoué. À 20. Nés sous la même étoile ("L'école du micro d'argent", 1997) C'est d'abord un bruit de chaînes, suivi d'une montée de cordes qui transportent et coupent la respiration.

à 20

Puis c'est une vision : le bleu d'une mer Méditerranée dans laquelle naissent et meurent des visages. À 25. Boxe avec les mots Ärsenik.

à 25

À 30. Tout n'est pas si facile Suprême NTM ("Paris sous les bombes", 1995) A mi-parcours de leur carrière, Kool Shen et JoeyStarr dressent un premier bilan et montrent à quel point leur histoire personnelle est liée à la mythologie du hip-hop hexagonal.

à 30

Les cyniques diraient aujourd'hui d'un morceau pareil qu'il est "jazzy", voire "passéiste". A l'époque, rien de tout ça : les scratchs rugueux de 'Tout n'est pas si facile' passaient en boucle sur la FM. Nirvana Doc Gynéco. À 35. Cherche pas à comprendre Fonky Family ("Si Dieu veut... Inch Allah", 1998) "Laisse des feuilles pour l'équipe du trèfle à quatre feuilles / Suivie de près par IAM et le 3eme Œil". Quelques mois plus tard, ces paroles, remplacées en concert, feraient place à d'autres, assassines, sur le terrible 'Sans Titre'. À 40. L'amour Ideal J ft. Rohff & Demon One. À 50. Lettre Shurik'N ("Où je vis", 1998) Plus qu’une lettre, le testament d’un grand-père à son petit-fils. Shurik’N pratique l’adieu viril et la transmission sobre. Education, persévérance, sens de l’honneur, les piliers sont appuyés. Chez moi Casey. À 55. J'appuie sur la gachette Suprême NTM ("1993...

J'appuie sur la gachette", 1993) Quatre ans avant le 'Nirvana' de Gyneco, biographie lugubre d’un suicidaire, de la naissance à l’enterrement. Pour l’occasion, Kool Shen et Joey Starr troquent leur impétuosité contre un ton grave. À 60. Mama Lova Oxmo Puccino ("Sad Hill", 1997) L’apéritif avant l’"Opéra". Kheops en Dr Dre phocéen vs. Shaggy et son tout récent ‘Mr.

Sexe, pouvoir et biftons. À 65. Comme une sarbacane La Cliqua. À 70. Le Son qui met la Pression. À 75. À 80. 28 décembre 1977 Kery James. À 85. Éternel Recommencement Youssoupha. À 100. La fièvre.