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Inégalités

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Vous allez (à nouveau) détester les multinationales. À l’époque, dans les années 1970, les multinationales étaient mal vues.

Vous allez (à nouveau) détester les multinationales

Elles étaient alors le fer de lance de l’empire américain qui faisait la loi partout, en Europe, en Afrique, en Asie du sud-est et, surtout, en Amérique latine. On les accusait de manipuler les régimes dictatoriaux pour maintenir leur accès aux matières premières. Elles étaient derrière le coup d’Etat militaire qui a renversé le socialiste Salvador Allende au Chili, en 1973. Le regard a changé dans les années 1980. Essentiellement parce que Sony, Honda ou Toyota sont allées tailler des croupières aux géants américains, sur leur propre terrain. Le balancier de l’histoire se retourne à nouveau, pour deux raisons fondamentales. Une suprématie stérile La deuxième raison conforte cette première en légitimant l’éloignement des jeunes. La Cnuced, organisme de l’ONU pour la promotion des pays en développement, retrouve les accents qu’elle avait dans les années 1970. Le «pouvoir de marché» remis en cause.

Classement mondial de la liberté de la presse 2017. La coalition des précaires sauvera-t-elle la gauche? Guy Standing est un homme important: il a été invité à parler trois journées consécutives au Forum international de Davos, autrement dit au grand conseil que tiennent annuellement les maîtres du monde.

La coalition des précaires sauvera-t-elle la gauche?

La raison de sa venue est pourtant cocasse: cet économiste anglais spécialiste du monde du travail a parlé des laissés pour compte du libéralisme. Et si le «système» lui a réservé un si bon accueil, ce n’est pas en raison d’une soudaine sensibilité sociale, mais plutôt par réalisme. «C’était vraiment étrange de voir tous ces grands dirigeants conscients que le système est instable et produit de plus en plus de Trump», s’étonne-t-il, quand on le rencontre à l'occasion de son passage à Paris.

Un Trump que tout le monde dédaigne dans les cercles d’initiés. Sauf que voilà, la blague à moumoute est devenue quarante-cinquième président de la première puissance mondiale, et les moqueries ont laissé place à de sérieuses inquiétudes sur le déclin des démocraties occidentales. Standing. « L’élection de Trump est liée au creusement sans précédent des inégalités sociales » Romain Huret est historien des États-Unis, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (Ehess).

« L’élection de Trump est liée au creusement sans précédent des inégalités sociales »

Il s’intéresse particulièrement aux inégalités économiques et sociales dans ce pays. Romain Huret. Reporterre — La victoire de Donald Trump peut-elle être vue comme la faillite de la classe dirigeante ? Romain Huret — Oui, je pense qu’on peut formuler ça ainsi. Je serais même plus précis et plus dur envers les dirigeants actuels. Cette élection est donc liée aux inégalités sociales et économiques ?

Bien sûr. Pourtant, Donald Trump fait partie de cette élite : c’est un milliardaire ! C’est effectivement le paradoxe de cette élection. Bernie Sanders portait aussi ce message, il parlait aussi aux laissés-pour-compte. Trump est un anti-écolo notoire. La ligne des conservateurs a toujours été environnementalo-sceptique. Quelles leçons peut-on en tirer pour la France ? L’échec de Hillary Clinton vient de son silence sur les questions d’emploi et d’éducation.

Quelle politique pour réduire les inégalités ? 7 juin 2016 - De l’école au monde du travail, en passant par l’accès aux soins ou au logement, la France, l’un des pays les plus riches au monde, a les moyens de s’attaquer aux inégalités. Encore faudrait-il en avoir la volonté politique. Par Louis Maurin et Nina Schmidt, de l’Observatoire des inégalités. Extrait de l’ouvrage « Que faire contre les inégalités ? 30 experts s’engagent ». Ce texte est extrait de l’ouvrage « Que faire contre les inégalités ? Le pouvoir citoyen contre la pauvreté. La France, un pays très peu syndiqué. La France est le pays riche où le taux de syndicalisation est le plus faible : 8 % selon les données 2013 de l’OCDE, ce qui est deux fois moins que la moyenne des pays riches.

La France, un pays très peu syndiqué

La proportion de syndiqués n’a jamais été très élevée dans l’Hexagone. Le taux a chuté de 30 % à 17 % dans les années 1950, il est ensuite resté stable jusqu’à la fin des années 1970, puis a dégringolé à nouveau pour atteindre 10 % au début des années 1990, selon les estimations du ministère du Travail. Depuis, le taux est resté stable, la dernière enquête du ministère faisant apparaître une très légère remontée dans les années récentes à environ 11 %. Les écarts de taux de syndicalisation sont grands. Dans le secteur privé, celui-ci est de l’ordre de 8,7 %, contre 19,8 % dans le secteur public, selon le ministère du Travail. Les non-syndiqués laissent les syndiqués défendre leurs droits, pour en retirer ensuite les bénéfices. Inégalités. Coggle.