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CHOMAGE, RETRAITE ET SALAIRES EN ALLEMAGNE

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Merkel revient sur l'âge de départ à la retraite. La coalition abaisse l'âge de départ à la retraite à 63 ans pour ceux qui ont cotisé 45 ans.

Merkel revient sur l'âge de départ à la retraite

Les critiques fusent. Tandis que d'autres doivent faire des économies, elle fait du social. Dans un discours de politique générale mercredi devant le Bundestag, Angela Merkel a fixé la ligne de son gouvernement pour les prochaines années: «Mettre les gens au cœur de l'action.» À la tête d'une grande coalition droite-gauche, la chancelière a plaidé avec insistance pour «l'économie sociale de marché».

Et si elle pose comme préalable à son action une gestion rigoureuse de l'économie et le refus d'augmenter la dette de l'Allemagne, elle a défendu un programme de redistribution. La chancelière a souhaité que son gouvernement «apporte des corrections» aux effets négatifs de la flexibilisation du marché du travail. Premier chantier social avant l'introduction, en 2015, d'un salaire minimum de 8,50 euros de l'heure: la réforme des retraites. Allemagne : les salaires chutent, la pauvreté avance.

Mauvaise nouvelle pour les travailleurs allemands.

Allemagne : les salaires chutent, la pauvreté avance

Leurs salaires ont chuté au troisième trimestre pour la première fois depuis quatre ans. Selon l'Office fédéral des statistiques (Destatis), les revenus des employés en République fédérale ont baissé de 0,3 % de juillet à septembre par rapport à l'année précédente. Le salaire brut moyen versé outre-Rhin atteint ainsi 3 462 euros, mais de grosses différences existent entre les différents secteurs. Crise : « Le succès des Allemands n’a rien à voir avec leurs efforts » Pourquoi la France a-t-elle décroché par rapport à l’Allemagne, en termes de compétitivité, de croissance et d’emploi ?

Crise : « Le succès des Allemands n’a rien à voir avec leurs efforts »

« Made in Germany » de Guillaume Duval On attribue généralement le succès allemand aux réformes engagées en 2000 par le chancelier SPD Gerhard Schröder, dans son « agenda 2010 » : flexibilisation du marché du travail et coupes claires dans les dépenses publiques. C’est cet effort, auquel se refuseraient les Français, qui serait payé de retour aujourd’hui. Le journaliste d’Alternatives Economiques Guillaume Duval vient de signer chez Seuil un livre très éclairant sur l’Allemagne, « Made in Germany », dans lequel il remet frontalement en question ce diagnostic.

Rue89 : Tu as la conviction que le succès allemand n’a rien n’a voir avec les réformes engagées par Schröder. Guillaume Duval : Avec Schröder, c’est la première fois que la gauche arrive vraiment au pouvoir en 140 ans. Mais le succès actuel des Allemands n’a rien à voir avec ces efforts qu’ils se sont imposés. Voyage chez les Härtzer, les travailleurs perdus du rêve allemand.

Le dénominateur commun de ces Berlinois est la précarité.

Voyage chez les Härtzer, les travailleurs perdus du rêve allemand

Plus qu’une communauté, ils forment un agrégat de destins individuels, pas forcément tragiques. Entre Eric, Harry, Benoît (1) et Mathilde, peu de points communs, si ce n’est une étiquette qui n’a pas bonne presse : ce sont des "Hartzer". Néologisme créé à partir du nom de l’artisan des réformes libérales sous Schröder (Peter Hartz), il désigne les chômeurs de longue durée et plus largement les personnes vivant de peu, par choix ou non.

Incroyablement complexe, le système social allemand permet aux plus éduqués d’en tirer profit et parfois de faire fortune, tandis que d’autres se contentent de surnager. Eric, 27 ans, sans diplôme supérieur. L’Allemagne ou le dogme du salarié low cost. Des salariés de Volkswagen protestent en 2004 contre le plan de restructuration de Peter Hartz alors à la tête des Ressources Humaines du constructeur automobile - CHRISTOF STACHE/AP/SIPA Une confiscation en bonne et due forme de l’appareil économique a été entreprise depuis la fin des années 70 par une infime minorité qui a redistribué le produit du travail des autres largement en sa faveur.

L’Allemagne ou le dogme du salarié low cost

Ce ne sont effectivement pas tant nos usines, nos industries et nos entreprises qui ne sont pas productives. Cette productivité a en fait été monopolisée au bénéfice d’une élite qui a assisté, totalement indifférente, au creusement d’un fossé entre les salaires réels et la productivité. L’Allemagne elle-même, qui s’érige en donneuse de leçon de productivité, n’a pu bénéficier d’une croissance au-dessus de la moyenne européenne qu’à la faveur de sacrifices constants exigés à sa population. Chomage en Allemagne : hausse inattendue 2013.