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Faut-il sauver l'automobile ?

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La crise automobile est structurelle. Ne nous laissons pas leurrer par les constructeurs automobiles et par les entreprises sous-traitantes du secteur automobile.

La crise automobile est structurelle

La crise actuelle de l’automobile n’est pas une crise conjoncturelle, mais une crise profonde et structurelle dont les fondements datent non pas de 2008 mais remontent au début des années 2000. C’est désormais la question urgente à traiter : il faut sauver le soldat automobile. Les patrons en rajoutent dans la surenchère à coup de milliards nécessaires pour sauver l’industrie automobile, les syndicats montent également au front pour « sauver l’emploi » du secteur automobile, les politiques de gauche comme de droite sont tous d’accord pour mettre sous perfusion d’argent public une industrie automobile à la dérive, au passage en s’asseyant sur les travaux issus du Grenelle de l’Environnement, et les médias entretiennent le mythe de la crise conjoncturelle liée à la crise financière de 2008. Lettre à Arnaud Montebourg. J’apprends que PSA se casse la figure et que vous-même, Arnaud Montebourg, vous aimeriez bien remettre la prime à la casse pour soutenir l’industrie automobile.

Lettre à Arnaud Montebourg

Je suis un ancien employé de l’industrie automobile, viré il y a moins de 2 ans dans des conditions que je ne vous exposerez pas, mais qui maintenant travaille comme technicien cycle. Je vous croyais assez intelligent pour avoir remarqué que l’industrie automobile est un énorme moteur du capitalisme sauvage ou financier, que c’est le royaume de la mondialisation, et qu’à chaque fois qu’ils vendent moins de voitures, il y a un politique pour augmenter nos impôts et les donner toujours aux mêmes riches qui vous licencient tout de même à la première occasion qui fera plaisir à l’actionnaire.

Je croyais que vous aviez vu le film d’Al Gore et que le monde n’était plus comme avant (1). Nouvelle lettre à Montebourg, le défenseur de l’industrie automobile. Je vous ai écrit sans aucune réponse de votre part.

Nouvelle lettre à Montebourg, le défenseur de l’industrie automobile

Passez-vous votre temps à sauver l’industrie automobile au point de ne pas lire vos courriels? Mon pauvre anticapitaliste, vous me faites franchement pitié. Vous ne savez rien de l’industrie automobile dans laquelle j’ai passé 22 ans chez un sous-traitant. Savez-vous ce qu’est ce beau monde mondialisé que vous devriez plus combattre que sauver? Combien de pays peut faire une malheureuse pièce détachée avant d’être montée sur une voiture d’une usine française? Savez-vous que certaines pièces détachées roulent les fins de semaine dans des camions frigorifiques pour ne pas avoir de rupture de chaine? Savez-vous qui sont les camionneurs qui livrent dans les usines de l’industrie automobile? En réalité, tout cela c’est du flan. Faut il sauver les poulets Doux ou les voitures PSA. Le plan Montebourg pour produire plus de voitures est dépassé. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Eric Quiquet, premier vice-président (EE-LV) de Lille-Métropole chargé de la mobilité L'annonce de la fermeture du site PSA d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) a suscité un émoi et une réponse des pouvoirs publics symptomatiques d'une schizophrénie très française.

Le plan Montebourg pour produire plus de voitures est dépassé

Au-delà de stratégies industrielles douteuses, l'injonction à produire des voitures semble vaine face à la baisse tendancielle des achats. Ce recul des ventes est-il d'ailleurs une surprise ? Conformément à la loi sur l'air, les agglomérations de plus de 50 000 habitants ne sont-elles pas tenues de mettre en œuvre des plans de déplacements urbains ayant pour objet de "réduire la place de la voiture" en favorisant les transports collectifs et les modes doux ?

Dix-sept ans après son adoption, la loi sur l'air a produit ses effets. Un modèle unique a vécu, celui de la propriété de son véhicule et l'autosolisme. Eric Quiquet, premier vice-président (EE-LV) de Lille-Métropole chargé de la mobilité. Citroën Aulnay, histoire intime. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Denis Cosnard La position du corps, il s'en souviendra longtemps.

Citroën Aulnay, histoire intime

Les cuisses tendues, le dos arqué, les bras qui s'affairent sous le capot ouvert. Des heures passées à monter des filtres à air sur des ZX. Entre le pare-chocs et le moteur, la place est chiche. Et la chaîne avance en permanence. La façade de la voiture tape contre les jambes, forçant à reculer sans cesse. Une pause de dix minutes le matin, durant laquelle on reste sur place, devant les carcasses en suspension, en cherchant la meilleure posture pour effacer un peu la fatigue. Une deuxième pause plus tard - huit minutes seulement.

Mehmet Sari, 38 ans, a commencé à travailler à Aulnay-sous-Bois en 1994.