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#EtAprès

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Conséquences sociales, économiques, sanitaires, scientifiques, écologiques, mondiales

Les épidémies ne changent donc que rarement le cours de l’histoire, mais elles l’accélèrent.



"Je ne crois pas qu'un type de régime politique, là, pour le coup, soit meilleur en anticipation qu'un autre. [...] L'urgent l'emporte toujours sur l'important et pour un scénario d'une importance donnée, si sa probabilité est faible et sa conséquence potentielle énorme, c'est toujours la faible probabilité qui l'emportera, dès lors que le décideur doit essayer de prévoir. [...] Je ne pense pas qu'on soit en présence d'un cygne noir. Tout ceci était parfaitement, non seulement prévisible mais prévu, sauf peut-être, l'ampleur de la réaction humaine." Bruno Tertrais

"C’est seulement lorsque quelque chose d’irrévocable s’est produit qu’on peut s’efforcer de déterminer à rebours son histoire. L’événement éclaire son propre passé ; il ne peut jamais en être déduit. En d’autres termes, un événement déborde les chaînes causales, les transcende et fait surgir de la nouveauté, par définition imprévisible. L’événement éclaire son passé, pas son futur." Hannah Arendt.

Antoine Flahault : un an de CoVid et après ? Un an déjà… un an depuis le premier confinement, un an que nous avons pris l’habitude d’abdiquer l’organisation de nos vies, de nos sociétés, à un virus qui a pris d’assaut la planète entière.

Antoine Flahault : un an de CoVid et après ?

Un an de masques, d’inquiétudes, de séparation de nos proches, de nouveaux variants. Un an d’espoir aussi, de recherche scientifique, d’innovations vaccinales, un an de polémiques, sur des remèdes prétendument miracle, sur les options prises par nos gouvernants... Un an, et après ? Comment cette épidémie va-t-elle transformer notre rapport au monde… que se passera-t-il ensuite, si tant est qu’on arrive un jour à bout de ce virus ? Ce sont toutes ces questions, et bien d’autres, que nous allons aborder avec l’épidémiologiste Antoine Flahault. Un an de Covid, et après ? Second tour des municipales : le décret de convocation des électeurs est paru. Création de l’institut COVID-19 Ad Memoriam. Le "monde d'après" sera-t-il si différent ? Dans le cadre de la journée spéciale de France Culture « Imaginons... le monde de demain », le Temps du débat se demande si ce monde sera si différent du nôtre.

Le "monde d'après" sera-t-il si différent ?

Y aura-t-il une « Génération Covid », comme l’écrit le quotidien italien « La Repubblica » ? À l’issue de ces semaines de confinement, serons-nous lassés de la « camisole numérique » dans laquelle nous avons vécu, comme l’imagine dans « Le Monde » l’économiste Philippe Askenazy ? Le monde d’après ressemblera-t-il, comme l’a affirmé cette semaine le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, au monde d’avant mais en pire ? Voilà quelques questions que nous abordons dans cette émission spéciale, à l’occasion de notre retour à l’antenne. Covid-19: Non, tout ne va pas changer. Quelques leçons à tirer de l’histoire « Quelques années auparavant, la maladie s’était déclarée dans les pays orientaux, où elle avait enlevé une innombrable quantité de vivants ; puis, poursuivant sa marche d’un lieu à un autre, sans jamais s’arrêter, elle s’était malheureusement étendue vers l’Occident.

Covid-19: Non, tout ne va pas changer

Ni la science, ni aucune précaution humaine, ne prévalait contre elle. » Voilà comment le grand écrivain italien Boccace décrit, dans son Décaméron rédigé quelques années après l’événement, la Grande Peste noire de 1347–1348 qui frappa Florence, emportant la moitié de la population. Les épidémies, de vieux compagnons de l’humanité Ce qui ne peut manquer de frapper, c’est le caractère exceptionnel de cette crise dans notre monde moderne, mais sa banalité à l’échelle de l’histoire de l’humanité. Si de nombreux aspects scientifiques restent, bien sûr, à éclaircir sur la maladie, des réponses peuvent être fournies sur le seul plan de l’histoire. Le monde d’après : une dictature sanitaire ? Paris, le samedi 9 mai 2020 – Sur les réseaux sociaux, des messages désabusés face à l’inconséquence des Français.

Le monde d’après : une dictature sanitaire ?

Aussi peu disciplinés que les Italiens entend-t-on, trop égoïstes pour comprendre les enjeux sanitaires, indifférents aux difficultés des professionnels de santé. Dès qu’oscille à la hausse le nombre de morts, on s’indigne du "relâchement" vis-à-vis des mesures de confinement. Pourtant, au-delà de quelques épiphénomènes, les images passées à l’infini des rues désertées, l’absence d’explosion des interventions des forces de l’ordre et de façon désolante les dénonciations que l’on a vu fleurir témoignent au contraire que d’une manière globale et majoritaire les Français ont accepté sans sourciller, sans se révolter, le confinement.

Des fondements de nos civilisations délaissés sans mot dire. Politique du nombre de morts. Pourquoi renoncer à la plupart de nos libertés pour sauver des vies ?

Politique du nombre de morts

Question osée mais inexistante dans le débat public car jugée indiscutable. Cette question des vies est suspendue à celle des chiffres bien incertains, voire faux, mais qui, chaque soir, rappellent la mort qui s’étend dans notre pays. Les chiffres et les affects vont de pair, ils sont au cœur de la crise. Covid-19 : le virus et la contagion de l'autoritarisme. Y aurait-il dans l'air, en plus des gouttelettes de covid, une légère propension à la dérive autoritaire ?

Covid-19 : le virus et la contagion de l'autoritarisme

Partout dans le monde ou presque, la pandémie s'est accompagnée d'un déluge de mesures qui nous sembleraient, en temps normal, tout droit sorties de la dystopie la plus sombre. Dressons une liste non exhaustive : les parlements mis entre parenthèses, les oppositions mises sur la touche, le traçage numérique des lieux et des personnes fréquentés... Et dans cette liste, j'allais oublier l'interdiction de se déplacer sauf pour motif autorisé par le gouvernement !

Cette quasi-omission montre à quel point nous nous accoutumons vite à la restriction des libertés. Certes, la crainte d'une dérive autoritaire n'est pas nouvelle, quand surgissent les circonstances exceptionnelles. La question des libertés individuelles fut l'une des premières posées au Général de Gaulle, de retour en 1958 face à la crise algérienne. Pandémie : Pourquoi "risque-t-on de voir l'épisode se répéter sous d'autres formes" ?

Dans "Grand Bien Vous Fasse", la géopolitologue Virginie Raisson-Victor a exprimé ses craintes quant aux effets de la pandémie sur la société à moyen et à long terme, sur la façon dont nous allons tirer des leçons de la situation de confinement et la résurgence potentielle de nouvelles pandémies.

Pandémie : Pourquoi "risque-t-on de voir l'épisode se répéter sous d'autres formes" ?

Virginie Raisson-Victor est chercheuse-analyste en relations internationales, spécialisée dans la géopolitique prospective, directrice du Laboratoire d'études prospectives et d'analyses cartographiques (LÉPAC). Grâce aux études qu'elle a menées dans le cadre de la prospective liées aux évolutions de la société, l'universitaire avait déjà parametré les variables et les constantes pour imaginer un scénario, telle que cette crise, possible : Les raisons de l'acceptation du confinement Parmi les nombreuses raisons qui ont conduit les Françaises et les Français à respecter spontanément la vie en confinement, la spécialiste en cite trois principales :

Débat : Affronter le Covid-19 comme l’armée affronterait son ennemi? Le monde d’après: une illusion. Le temps n'est plus à la discussion.VLDT Les débats sur le "monde de demain" fleurissent.

Le monde d’après: une illusion

Chacun dans leur coin, les changeurs de paradigme imaginent l'après Covid-19, en piétinant allègrement le seul projet européen actuellement sur la table. À mesure que les Français égrènent les semaines de confinement, l’ennui s’installe. Et, réseaux sociaux aidant, on cherche à refaire le monde. «Il ne se passe pas un jour sans qu’on me fasse trois ou quatre propositions de pétitions ou de participations à une réflexion collective», s’agace François Gemenne, spécialiste des politiques climatiques et des migrations environnementales à Sciences Po Paris et à l’université libre de Belgique.

Pour certains, la pandémie serait une chance. Après un torpillage par le gouvernement d’Edouard Philippe, les organisations membres du Pacte du pouvoir de vivre veulent croire en une saison 2. Réactions à chaud Les politiques ne sont pas absents de ce brain storming sociétal. «optimisme un peu naïf» relance écologique. 10 réflexions pour le jour d'après. “Il faut se projeter pour se protéger” Cynthia Fleury, professeure titulaire de la chaire Humanités et santé au Conservatoire national des arts et métiers, tient pour nous son journal du confinement.

“Il faut se projeter pour se protéger”

Jour 16, où il est question de Giorgio Agamben et de la responsabilité de l’idéologie néolibérale dans notre confinement. 31-3-20. Les émotions oscillent en fonction de ce que l’on croit percevoir des annonces gouvernementales : une sortie du confinement se profile vers fin avril, début mai, mais rien n’est clair – tout le monde le comprend, bien sûr – et que signifie, réellement, cette sortie du confinement ? Quelles seront ses modalités ? Après le confinement et la crise du Covid-19 : quelle société pour demain ?

Dans "Grand Bien vous fasse", au micro d'Ali Rebeihi, l'historien Carlos Solas, les philosophes Claire Marin et Cynthia Fleury, la professeure de littérature Belinda Cannone et le sociologue Michel Wievorka énumèrent les grands enjeux que suscite la crise actuelle pour penser la société de demain.

Après le confinement et la crise du Covid-19 : quelle société pour demain ?

Apprendre à mieux gérer les situations de crise Les invités commencent par souligner l'idée que c'est parce que le cours de la vie de chacun a été si brutalement interrompu qu'il est nécéssaire de repenser la société en période exceptionnelle : Claire Marin explique que "jamais on aurait pu imaginer il y a quelques mois à quel point on serait tous en train de vivre une rupture à une échelle planétaire et dans tous les domaines de notre existence, c'est un sentiment autant qu'un phénomène universellement partagé qui laissera des séquelles : il faudra apprendre à vivre avec ce sentiment d'une menace qui inquiète de manière vive et qui n'était plus familière depuis maintenant un demi-siècle.

“Avec la réclusion forcée, on va ainsi assister à un resserrement de l’individualisme” Cette crise du coronavirus est très post-moderne. Elle crée une rupture anthropologique dans le rapport au corps et dans le statut général de la personne. Elle isole chaque individu chez lui, tout en le maintenant en contact avec le monde. On peut trouver des similitudes avec le phénomène des hikikomori : ces adolescents japonais qui vivent en retrait et refusent de sortir de chez eux tout en communiquant avec le monde entier via les réseaux sociaux. Savoir et prévoir. Depuis l’interview d’Agnès Buzyn au Monde mardi 17 mars, les critiques pleuvent de toutes parts sur le gouvernement français. La déclaration de l’ex-ministre de la santé, selon laquelle dès janvier elle aurait prévenu le Premier ministre de la gravité potentielle de l’épidémie de nouveau coronavirus – le mettant même en garde sur le fait qu’il faudrait peut-être reporter les élections municipales – a été interprétée comme un aveu terrible : la ministre de la Santé et le reste du gouvernement savaient ce qui risquait d’arriver, et pourtant ils n’auraient pas agi à la hauteur du risque.

Depuis, chaque jour qui passe, avec son cortège d’informations sur la pénurie de tests de dépistage et de masque pour les personnels soignants, ne fait que renforcer le discrédit d’un pouvoir politique dont la cote de confiance était déjà largement entamée par la crise des gilets jaunes et la réforme des retraites. Une histoire du présent Parlons-en. Chronologie d’un scandale d’État : quand les faits dépassent la fiction. 24 janvier (cas positifs 3 ; décès 0) : nous constatons les premiers malades sur le sol français. Dans le même temps, lors d’un point presse A. Buzyn déclare que “le risque d’importation de cas depuis Wuhan est modéré, il est maintenant pratiquement nul”.26 janvier (cas positifs 3 ; décès 0) : invitée du Grand Jury RTL, A. Buzyn toujours assure que les stocks de masques sont pleins et prêts pour l’émergence d’un virus, que les autorités pourront distribuer le masque si besoin mais que dans tous les cas ils ne servent à rien.

À écouter ci-dessous : 29 janvier (cas positifs 3 ; décès 0) : l’ancien secrétaire général de la Défense et de la Sécurité nationale Louis Gautier alerte les médias sur la situation concernant la crise à venir et s’alarme de l’absence de mesures au plus haut niveau de l’État. 30 janvier (cas positifs 6 ; décès 0) : toujours selon les déclarations de A. 16 février (cas positifs 11 ; décès 0) : A. Le problème c’est qu’O. Le même jour, lors d’une interview sur RTL, O. État d'urgence.

Santé publique

Science. L'économie de demain. Conséquences sociales. Solidarités. La philosophie à l’épreuve de la pandémie. Consequences. Incertitude. 2e/3e vague. Déconfinement. On aura donc aménagé, en 2 semaines, 1000 km de pistes cyclables partout en France.

Podcasts

“Et après ?”, la nouvelle collection des Éditions de l’Observatoire créée en temps de confinement. Les Éditions de l’Observatoire lancent une collection d’ouvrage au format numérique consacrée au “monde d’après”. Diffusés uniquement en format numérique, ils sont composés d’une dizaine de pages et proposés sur les plateformes des librairies en ligne à un prix de 1,99 euros TTC. La présentation de la collection par Muriel Beyer, Directrice des Éditions de l’Observatoire "Et après ? Notre monde post-coronavirus ne sera sans doute plus le même. Quel sera le rôle de l’État ? Les ouvrages de la collection La mondialisation est un processus culturel qui ne se limite pas à l’économie, et qui a façonné de longue date la civilisation occidentale.

Date de parution : 21 avril 2020 “Au cours de ce confinement, nous n’avons assurément pas manqué d’imagination pour nous occuper intelligemment ; « lire et retrouver le sens des choses », avait même suggéré le président de la République.