Satire’s war on stupid: This prank on the Democrats and an ACLU brief reveal our nation’s biggest battle Satire is cool and it’s smart. From Trevor Noah to John Oliver to Seth Meyers to Stephen Colbert to SNL’s Weekend Update, political satire in the United States is having a moment. Edgy satirists like Lee Camp and Jimmy Dore are informing viewers and covering stories ignored by the mainstream news. Our nation has a long tradition of satire, but there is no doubt that satire is currently playing a bigger role in shaping public dialogue and debate than ever before. There are lots of reasons why satire is on the rise — a sensationalist news media, the significance of internet culture, and a president who is a joke — but the key motor driving the rise of satire in our nation is the cult of stupidity. The increase in satire is directly connected to this increase in gullibility. Most folks don’t get that point. In a time when everything has become partisan, even facts and science, it is convenient to lump satire in with more of our red versus blue state drama. And this:
David Graeber, La démocratie aux marges 1Ce petit ouvrage, qui résulte de questionnements nés à la faveur de l’engagement de l’auteur dans des mobilisations altermondialistes, explore les liens entre anarchisme et démocratie à la lumière d’une distinction entre conceptions dominantes, et normatives, de la démocratie et pratiques démocratiques. C’est en se basant sur des exemples diversifiés – tels les « communautés des frontières à Madagascar ou dans l’Islande Médiévale, les bateaux de pirates, les communautés de commerçants de l’Océan Indien » ou encore ces « institutions fédérales iroquoises [qui] pourraient bien avoir eu une influence sur la Constitution des États-Unis » – que l’anthropologue David Graeber invite à rompre avec les conceptions dominantes de la démocratie. 2Cette rupture opère en plusieurs étapes, présentées sous forme de « thèses » dans l’introduction. 1 Samuel P. 3Samuel P. 4 Benedict Anderson, L’imaginaire national.
Géographie sociale et politique - Frontières et relations La langue des maîtres et sa fabrique Ce double mouvement d’euphémisation / hyperbolisation structure l’essentiel du commentaire politique, mais déteint aussi largement sur la parole prétendument factuelle des journalistes d’information. Euphémismes et hyperboles L’euphémisation consiste, étymologiquement, à positiver du négatif. Dans le discours politique, elle consiste essentiellement à occulter, minimiser et relativiser une violence, et ainsi la rendre acceptable : l’armée américaine ou israélienne bombarde par exemple toute une population : c’est, nous disent les États-majors et la plupart des éditorialistes, mais aussi bien souvent les journalistes d’information, une simple « incursion », ou une « frappe » ; un policier abat un jeune homme en fuite d’une balle dans le dos : c’est une simple « bavure » et non un homicide ; la police cogne sur des manifestant-e-s : ce n’est qu’une « intervention musclée » ; Lutte des classes et guerre des mots Médias et pouvoirs
Réceptions de la démocratie Regards sur les nombreuses critiques et les quelques éloges de la liberté et de l’égalité, depuis leur invention antique jusque dans l’après 11-septembre. Pourquoi, au XXIe siècle, s’intéresser encore à la Grèce du Ve siècle av. J. On ne trouvera pas ici d’histoire des institutions démocratiques en Grèce ancienne, même si quelques repères historiques et théoriques sont donnés dans le premier chapitre, notamment sur les figures fondatrices de la démocratie : Solon, Clisthène, Éphialte ou encore Périclès. Une démocratie critiquée par ses théoriciens En effet on oublie souvent que le régime démocratique a été contesté dès sa création tant dans son mode de fonctionnement (les poètes comiques et tragiques dénoncent à l’envi les dangers de la démagogie) que dans son principe même : Platon dans la République comme Aristote dans la Politique s’inquiètent de voir la masse populaire, inculte, influençable et indisciplinée devenir maîtresse de la cité . Athènes ressuscitée « L’Athènes bourgeoise »
Carnets géographiques La révolte des banlieues à travers les livres, par Alec G. Hargreaves (Le Monde diplomatique, novembre 2006) A l’approche du premier anniversaire de l’embrasement des banlieues, le torrent de commentaires et d’analyses provoqués par ces désordres a enflé. Nombre de livres avaient déjà été publiés depuis le début de l’année sur le sujet. Si la multiplication des perspectives en aval de ces événements se traduit dans la diversité des termes employés pour les qualifier – faut-il y voir une « révolte », une « insurrection », une « jacquerie », une « intifada », un « mouvement social » ou des « violences urbaines » ? Tout comme ce mot incendiaire, le nom de la personne qui l’a prononcé – et qui l’a réitéré à plusieurs reprises pendant la montée des violences – apparaît constamment dans les ouvrages et analyses consacrés à ces événements. Car il ne faut pas confondre absence de mots avec absence de message. Gouvernement sourd, gauche aphone Rien de compliqué ni de neuf dans cette analyse. (6) Une révolte, op. cit. (8) Cité par Alain Bertho, « Bienvenue au XXIe siècle ! (17) Ibid., supplément, p. i
HISTOIRE. La Magna Carta, 800 ans de fierté anglo-saxonne La Magna Carta, ou Grande Charte, est un pacte conclu durant l’été 1215 entre le roi d’Angleterre Jean sans Terre et un groupe de barons en révolte. Cet accord porte sur des questions de fiscalité, de droits féodaux et de justice. A l’époque, c’est un flop. Au paroxysme d’une période difficile pour les deux camps, il est probable que le traité a suscité plus d’un haussement de sourcils. Ephémère accord L’ère en question est de courte durée. A la fin de l’été, ses désirs sont exaucés grâce à une bulle d’Innocent III. Dans la petite salle de la British Library où sont conservés deux des quatre exemplaires de la première Magna Carta qui ont survécu, on ne ressent rien du drame et des manigances de ces journées de fièvre politique. Une portée universelle La charte dit à peu près ceci : “Aucun homme libre ne sera saisi, ni emprisonné ni dépossédé de ses biens, déclaré hors-la-loi, exilé ou exécuté, de quelque manière que ce soit. Un sens qui ne cesse d’évoluer Pour une élite
La cartographie, contre-pouvoir du citoyen | OWNI Devant le déficit de démocratie urbaine en France, quel rôle pour le citadin-citoyen quand les acteurs de la gouvernance urbaine rechignent à déléguer un peu de leur pouvoir ? Voyage cartographique militant avec Microtokyo. Le détournement aussi original qu’iconoclaste de la cartographie, opéré par les collectifs Bijari (Brésil) et Los Iconoclasistas (Argentine) vous était présenté récemment sur Microtokyo, dans le cadre de leur travail de sensibilisation contre les projets de gentrification de deux quartiers populaires de grandes métropoles : La Barceloneta à Barcelone et Pinheiros à São Paulo. De telles interventions à la frontière de l’esthétique et du politique sont plus que jamais nécessaires. Qu’en est-il maintenant ? Esthétique et politique de la carte La pratique de la cartographie ne date pas d’aujourd’hui : Ptolémée, père de la géographie, élaborait déjà des relevés en 150 avant JC. Mais déjà, une carte, c’est quoi ? La carte comporte une double dimension politique et esthétique.
Discours sur le colonialisme (1950 - extrait) -- Aimé Césaire Une civilisation qui s’avère incapable de résoudre les problèmes que suscite son fonctionnement est une civilisation décadente. Une civilisation qui choisit de fermer les yeux à ses problèmes les plus cruciaux est une civilisation atteinte. Une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde. Le fait est que la civilisation dite « européenne », la civilisation « occidentale », telle que l’ont façonnée deux siècles de régime bourgeois, est incapable de résoudre les problèmes majeurs auxquels son existence a donné naissance : le problème du prolétariat et le problème colonial ; que, déférée à la barre de la « raison » comme à la barre de la « conscience », cette Europe-là est impuissante à se justifier ; et que, de plus en plus, elle se réfugie dans une hypocrisie d’autant plus odieuse qu’elle a de moins en moins chance de tromper. L’Europe est indéfendable. Il paraît que c’est la constatation que se confient tous bas les stratèges américains. Je réponds non.
Amartya Kumar Sen, La démocratie des autres. Pourquoi la liberté n’est pas une invention de l’Occident, traduit de l’américain par Monique Bégot, Paris, Payot et Rivages (Manuels Payot), 85 p., 10 euros. 1La démocratie est certainement le fil conducteur de l’ensemble de l’œuvre – a priori épars – de l’économiste et philosophe Amartya Sen. D’une part, sa foi en la démocratie apparaît comme la raison première de sa volonté de défier le « théorème d’impossibilité » établi par Kenneth Arrow au début des années cinquante, et comme une ligne directrice dans sa recherche en théorie du choix social. D’autre part, dans ses analyses de problèmes sociaux plus empiriques, comme la famine ou les inégalités hommes-femmes, il considère que la solution réside dans la pratique de la démocratie et que, d’une manière générale, elle constitue un élément indispensable du développement. Plus fondamentalement enfin, la démocratie apparaît comme l’objectif qu’il cherche à servir par ses travaux en contribuant à alimenter le débat scientifique et public.
Simone Weil et le colonialisme Qui est coupable de menées anti-françaises ? Simone Weil En condamnant Messali à deux années de prison, le tribunal a écarté l’inculpation de menées antifrançaises. Il n’en est pas moins certain que l’amour de la France n’est pas très vif en ce moment au cœur des populations nord-africaines. Pour moi, je suis Française. J’accuse l’État français et les gouvernements successifs qui l’ont représenté jusqu’à ce jour, y compris les deux gouvernements de Front Populaire ; j’accuse les administrations d’Algérie, de Tunisie, du Maroc ; j’accuse le général Noguès, j’accuse une grande partie des colons et des fonctionnaires français de menées antifrançaises en Afrique du Nord. Lors des occupations d’usines, en juin 1936, la France s’est divisée en deux camps. À ce moment, en juin 1936, les hommes « de gauche » avaient compris comment, en France, se posait le problème. Je n’oublierai jamais le moment où, pour la première fois, j’ai senti et compris la tragédie de la colonisation. (10 mars 1938)
«La démocratie directe en Suisse est le fruit d'une longue histoire» FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - L'historien Olivier Meuwly détaille les origines du système suisse de démocratie directe, qui fait l'objet d'un vif intérêt de la part de nombreux «gilets jaunes». Selon lui, ce système unique au monde serait difficilement transposable ailleurs. Olivier Meuwly est un historien suisse, membre du Parti libéral-radical. Il a récemment publié Une histoire de la démocratie directe en Suisse (éd. Alphil, 2018). FIGAROVOX.- «L'expression ‘démocratie directe' fleurit avec la crise des «gilets jaunes»... Olivier MEUWLY.- Le regain d'intérêt en Europe pour une démocratie directe (parfois faussement appelée participative) remonte à une trentaine d'années mais la question fut longtemps confisquée par les groupements dits populistes. Quelles sont les origines historiques de la démocratie directe suisse? La démocratie directe en Suisse a une longue histoire. L'idée moderne de démocratie directe naît sous la Restauration avec la montée en puissance du mouvement libéral.
Perspectives sur le colonialisme à travers L'Enracinement de Simone Weil (1)« Le problème d’une doctrine ou d’une foi pour l’inspiration du peuple français en France, dans sa résistance actuelle et dans la construction future, ne peut pas se séparer du problème de la colonisation (2). » Par cette constatation, tirée de l’essai « À propos de la question coloniale dans ses rapports avec le destin du peuple français », écrit à Londres en 1943 et donc contemporain de la rédaction de L’Enracinement, Simone Weil fait un rapport très clair entre enracinement – la recherche d’une solution à l’effondrement de la France devant les forces allemandes – et le problème de la colonisation. Je me propose ici d’examiner comment elle est arrivée à lier enracinement, thème de son essai majeur du même nom, et colonisation qui, au moment de la rédaction de L’Enracinement, semble faire partie intégrante de ce thème. Prenons d’abord le volet colonisation de notre diptyque. « Je n’oublierai jamais. C’était au moment de l’Exposition coloniale. Et elle poursuit :