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Zyed et Bouna / Révolte de 2005

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Bibliographie sur les emeutes. Révolte des banlieues, les raisons d'une colère, par Laurent Bonelli (Le Monde diplomatique, décembre 2005) Lapeyronnie Révolte primitive dans les banlieues. La République et sa Bête : à propos des émeutes dans les banlieues de France. La France est un vieux pays fier de ses traditions et de son histoire.

La République et sa Bête : à propos des émeutes dans les banlieues de France

Sans son apport sur le plan de la philosophie, de la culture, de l’art et de l’esthétique, notre monde serait sans doute plus pauvre en esprit et en humanité. Voilà le côté limpide, presque cristallin de son identité. Retour sur la grande révolte des banlieues françaises en 2005, par Denis Duclos (Le Monde diplomatique, août 2006) Souvent marquées par une sorte d’aveuglement volontaire, les conclusions tirées à chaud — de gauche et de droite — sur les « événements des banlieues » de novembre 2005 paraissent avoir été hâtives.

Retour sur la grande révolte des banlieues françaises en 2005, par Denis Duclos (Le Monde diplomatique, août 2006)

Elles ont peu tenu compte des nombreuses études approfondies sur la question (1), et n’ont guère replacé les événements en perspective dans le temps et dans un contexte comparatif international. Il n’est donc pas inutile d’y revenir, ne serait-ce que parce que, en l’absence d’explications plus solides, ce seront encore elles qui serviront de points d’appui aux décisions de l’avenir. La révolte des banlieues à travers les livres, par Alec G. Hargreaves (Le Monde diplomatique, novembre 2006)

A l’approche du premier anniversaire de l’embrasement des banlieues, le torrent de commentaires et d’analyses provoqués par ces désordres a enflé. Nombre de livres avaient déjà été publiés depuis le début de l’année sur le sujet. Si la multiplication des perspectives en aval de ces événements se traduit dans la diversité des termes employés pour les qualifier – faut-il y voir une « révolte », une « insurrection », une « jacquerie », une « intifada », un « mouvement social » ou des « violences urbaines » ?

–, on ne peut qu’être frappé par la constance avec laquelle revient sous presque toutes les plumes un mot prononcé deux jours en amont des morts qui, le 27 octobre, ont enclenché cette spirale de violence : « racaille ». Tout comme ce mot incendiaire, le nom de la personne qui l’a prononcé – et qui l’a réitéré à plusieurs reprises pendant la montée des violences – apparaît constamment dans les ouvrages et analyses consacrés à ces événements. Quand les banlieues brûlent... - Véronique LE GOAZIOU, Laurent MUCCHIELLI. Laurent Mucchielli,Véronique Le Goaziou, dirs, Quand les banlieues brûlent... Retour sur les émeutes de novembre 2005.

1Clichy-sous-Bois, Ile de France, 27 octobre 2005.

Laurent Mucchielli,Véronique Le Goaziou, dirs, Quand les banlieues brûlent... Retour sur les émeutes de novembre 2005

La plus importante vague d’émeutes en France depuis mai 68 se profile, elle durera pendant près de deux mois. Un fait divers est à l’origine de ces événements : la mort tragique des tristement célèbres adolescents « Ziyed et Bouna ». En tentant d’échapper à un contrôle de police, ils se cachent dans un local de transformateur edf et périssent électrocutés tandis qu’un troisième camarade, blessé, parvient à donner l’alerte. Une révolte qui échoue, c’est 20 ans de répression. Il y a dix ans, le 28 octobre 2005, en plein mois de Ramadan, les « banlieues françaises » s’enflammaient après la mort violente de gamins poursuivis par des flics.

Une révolte qui échoue, c’est 20 ans de répression

Muhittin Altun, Bouna Traore et Zyed Benna couraient pour échapper à des policiers qui n’avaient aucun motif sérieux pour les poursuivre. De ces trois mômes s’étant finalement réfugiés dans un transformateur EDF, Muhittin Altun fut le seul survivant. Des gamins d’un quartier populaire, la police nationale, des vacances scolaires et le Ramadan : tout était réuni pour que les choses virent au tragique. Un simple regard sur les statistiques des crimes racistes et sécuritaires suffirait à montrer que, depuis plusieurs décennies, ceux-ci sont ancrés dans les mœurs françaises. Le drame du 28 octobre 2005 n’est pas isolé : il y en a eu trop avant et après pour que l’on puisse le traiter isolement.

C’est un révélateur de l’évolution du climat social en France. A la télévision, Finkielkraut a été le précurseur. J'aime : Le récit médiatique de la mort des deux adolescents de Clichy-sous-Bois, par l'AFP. Où l’on découvre, non sans stupeur, les mêmes méthodes d’investigation que celles qui ont prévalu lors de la fausse agression du RER D : des informations de source officielle, diffusées sans trop se poser de questions ou poser les bonnes questions, sous l’emprise de l’urgence, de la routine, de l’effet de légitimation par les autorités [2].

Le récit médiatique de la mort des deux adolescents de Clichy-sous-Bois, par l'AFP

Avec cette différence de taille : deux adolescents sont morts. Déclenchée pendant la nuit du 27 octobre 2005, la flambée de violence dans certains quartiers populaires a été abondamment couverte par les médias. A titre d’exemple, l’AFP a publié en dix jours pas moins de 250 dépêches sur le sujet. Révoltes de 2005 : dix ans après, un traitement médiatique tristement ordinaire.

La commémoration des dix ans du décès de Zyed Benna et Bouna Traoré, morts électrocutés en tentant de fuir des policiers, et des révoltes qui s’ensuivirent dans certains quartiers populaires, a été l’objet d’une couverture médiatique d’une certaine ampleur, notamment dans la presse d’informations générales.

Révoltes de 2005 : dix ans après, un traitement médiatique tristement ordinaire

À la lecture de nombre d’articles consacrés à ces événements, dont beaucoup prétendent raconter « ce qui a changé en 10 ans dans les banlieues », le moins qu’on puisse dire, c’est que le traitement médiatique des quartiers populaires, lui, n’a pas changé ! Petit échantillon des procédés éditoriaux et des stéréotypes journalistiques, au mieux maladroits, au pire malveillants, qui structurent le traitement médiatique des « banlieues » et de leurs habitants. En matière d’enquête d’opinion, le JDD se distingue également, en sondant… ses lecteurs en ligne – sans garantie méthodologique d’aucune sorte, par conséquent. Émeutes de 2005 : les critiques de la presse étrangère, miroir déformant du malaise français. “Apartheid”, “intifada”, Paris incendié et hordes d’islamistes assoiffés de sang… Il y a 10 ans, les journaux du reste du globe fantasmaient les émeutes en banlieues et donnaient des leçons au système d’intégration républicain.

Émeutes de 2005 : les critiques de la presse étrangère, miroir déformant du malaise français

Mais sous les critiques parfois gratuites se planquait alors la caricature d’un certain malaise français, lui, bien réel. Une décennie plus tard, on fait la revue de presse. Ce bandeau, Fox News l’a bien vite déprogrammé – jugé trop scandaleux (Source) Clichy-sous-Bois : le procès du “fossé racial” La mort de Zyed Benna et de Bouna Traoré à Clichy-sous-Bois, le 27 octobre 2005, avait déclenché des émeutes sans précédent dans les banlieues.

Clichy-sous-Bois : le procès du “fossé racial”

Le procès des deux policiers rappelle que, dix ans après, la situation reste tendue. Courrier international 16 mars 2015 | Partager :

Ladj Ly

LA TENTATION DE L’EMEUTE. Arte 2010. La séance du dimanche : La tentation de l’émeute. Qu’a-t-on fait pour éviter que les émeutes de 2005 se renouvellent ?

La séance du dimanche : La tentation de l’émeute

Que sont devenus les émeutiers et que reste-t-il de leur motivation ? Documentaire "Clichy pour l’exemple" en streaming. 50 min • Ce docu n'a pas de note.

Documentaire "Clichy pour l’exemple" en streaming

2005-2015 : la révolte des quartiers populaires. 2005-2015, la révolte des quartiers (1/4): «C'était notre révolution, notre Mai 68» 2005-2015, la révolte des quartiers (2/4): «Ça faisait tant d'années qu'on se faisait frapper !» Clichy: quand les familles réclament justice - vidéo dailymotion. Médias et quartiers: Clichy-sous-Bois, la rupture. "L'État nous a carrément oubliés" : témoignages de jeunes de Clichy-sous-Bois. Clichy-sous-Bois (93), mardi 27 octobre 2015. Dix ans après la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré, les jeunes prennent la parole au micro de Konbini. Le 27 octobre 2015, le maire de Clichy-sous-Bois a inauguré l’allée Zyed Benna et Bouna Traoré. (Crédits : Simon Meheust) Clichy-sous-Bois, c’est une petite commune de 30.000 habitants en Seine-Saint-Denis (93). En théorie, c’est à 23 kilomètres de Paris, pas bien loin de la ville Lumière. Deux petits vieux discutent, les jambes croisées sur leur siège métallique, en regardant la Nationale 370.

Des jeunes se dirigent vers la Mairie, où une commémoration est prévue, dix ans jour pour jour après la mort de Zyed et Bouna. Mardi 27 octobre 2015, le ministre de la Ville a inauguré une stèle en mémoire de Zyed Benna et Bouna Traoré.