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Mythes sur le viol

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Le viol parfait. Le Bien est transparent : on voit à travers.

Le viol parfait

Le Mal, lui, transparaît : c’est lui qu’on voit à travers. — Jean Baudrillard C’est en filigrane de l’actualité, pourtant chaque fois que j’évoque la notion de « culture du viol » dans une conversation (en particulier dans une conversation numérique), je constate cette tendance générale à la crise d’urticaire et aux convulsions idéologiques. Une société progressiste, civilisée, transformée par plusieurs générations de luttes féministes, une société dont la brillance d’esprit se manifeste explicitement de ses réussites technologiques au déploiement mondial de son système économique, et dont la vertu est religieusement accomplie au panthéon du respect des droits humains, une société qui a atteint les hautes sphères de la distinction entre le Bien et le Mal, cette société-là ne saurait encourager le viol.

Les fausses allégations de viol sont rares. Dans l'enquête de victimation Enquête "Cadre de vie et sécurité" 2011 réalisée conjointement par l'INSEE et l’ONDRP (Observatoire National de Délinquance et des Réponses Pénales), on mesure qu'en 2009-2010, 1% des femmes de 18 à 75 ans ont déclaré avoir été victimes de violences sexuelles soit un peu moins de 220 000 femmes.

Les fausses allégations de viol sont rares

Ce taux est de 0,3% pour les hommes de 18 à 75 ans : un peu plus de 60 000 hommes seraient victimes de violences sexuelles chaque année . En 2011, d'après les statistiques centralisées par la Direction centrale de la Police Judiciaire, 4983 personnes majeures ont porté plainte pour viol en commissariat de police et de gendarmerie. On constate donc un écart extrêmement important entre le nombre de déclarations d'agressions et le nombre de plaintes enregistrées. Les viols et les agressions sexuelles sont les crimes et délits pour lesquels on porte le moins plainte en France. De nombreuses personnes croient que les femmes mentent lorsqu'elles disent avoir été violées : Normalizing Sexual Violence. Young Women Account for Harassment and Abuse Abstract Despite high rates of gendered violence among youth, very few young women report these incidents to authority figures.

Normalizing Sexual Violence

This study moves the discussion from the question of why young women do not report them toward how violence is produced, maintained, and normalized among youth. The girls in this study often did not name what law, researchers, and educators commonly identify as sexual harassment and abuse. How then, do girls name and make sense of victimization?

Coming up against “the wall of patriarchy” (Gilligan 1990, 503), early adolescence is a defining period for young women. 5 Things More Likely To Happen To You Than Being Falsely Accused Of Rape. Violé par une femme, la fin du tabou ? Sur Reddit, des témoignages s’accumulent sur un sujet dont on ne parle pas des masses, ou alors pour rigoler : le viol d'hommes, par des femmes.

Violé par une femme, la fin du tabou ?

Si vous pensiez que ce n'était pas possible : malheureusement si. J’étais en seconde, elle en terminale. Un pote et moi sommes allés chez elle après l’école, un vendredi, parce qu’elle organisait une grosse fête plus tard dans la soirée. On a commencé à boire vers 17h et je suis tombé dans les pommes avant même que la fête ne débute. Je me suis réveillé le lendemain avec une gueule de bois terrible et sans me souvenir de rien, jusqu’à ce qu’un pote me dise qu’en entrant dans la chambre, il avait vu cette fille me chevaucher alors que j’étais inconscient. Alors ça c’était pour une version soft. J’étais à une fête chez des amis, à boire quelques bières. Des questions autour du viol. Un homme ça dérape. Une victime de viol qui ne se débat pas, ça ne veut pas dire qu'elle consent. Illustration sur le viol (R.BEN ARI/MAXPPP).

Une victime de viol qui ne se débat pas, ça ne veut pas dire qu'elle consent

À toutes celles et ceux qui sont encore tenté-e-s de dire, ou de se dire en leur for intérieur, quand on leur rapporte un viol : "pourquoi n’a-t-elle pas crié, ne s’est-elle pas débattue, n’a-t-elle pas fui ? ", "moi, à sa place, jamais je ne me serais laissé faire ! " ; et si la victime est un homme : "comment est-ce possible ?

", Beverly Donofrio leur répond dans son excellent article "J'ai été violée à 55 ans et je n'ai pas crié", sur Slate.fr. Les stéréotypes ont la vie dure Pourquoi ces personnes ont-elles de fausses croyances aussi tenaces ? Le minimum serait déjà qu’elles se représentent le risque encouru par la victime face à un violeur armé ou non qui menace sa vie, à un violeur dont la détermination criminelle et la haine en font un individu extrêmement dangereux (les victimes décrivent presque toutes un regard de tueur qui les a tétanisées), à un violeur qui les nie, les chosifie, les humilie et veut jouir de leur détresse. Mythes sur les viols. Partie 1: Quels sont ces mythes ? Qui y adhère ? Partie 2 : les conséquences pour la victime Partie 3 : Les mythes sur le viol restreignent la liberté des femmesPartie 4 : Conséquences sur la propension au violPartie 5 : Les mythes sur le viol dans les médias Contrairement à la légende, la plupart des viols ne sont pas commis par un étranger dans une petite ruelle sombre « Evitez de vous habiller comme des salopes si vous ne voulez pas vous faire agresser » Michael Sanguinetti, policier canadien « Un viol, c’est avec un couteau ou un pistolet » Ivan Levaï, grand journaliste «Tant qu’un homme n’est pas muni d’une arme, d’un couteau ou d’un revolver, une femme peut toujours se défendre » Catherine Millet, intellectuelle française.

Mythes sur les viols. Partie 1: Quels sont ces mythes ? Qui y adhère ?

Les mythes sur le viol. Partie 2: les conséquences pour la victime. Les cultures enclines au viol et les cultures sans viol. Les études interculturelles. Partie 2 : le cas de la culture occidentale Je vais commencer une petite série sur les cultures enclines au viol. Je débuterai par le résumé des études d’anthropologie, notamment celles qu’a menées Peggy Reeves Sanday, et qui l’ont conduit à penser qu’il existait des cultures sans viol et des cultures enclines au viol . Femmes Minangkabau L’anthropologue Peggy Reeves Sanday a étudié plusieurs sociétés préindustrielles afin d’établir leur vision du viol, mais aussi de la sexualité et des rapports entre les hommes et les femmes. En 1982, elle a ainsi publié une première étude interculturelle où elle comparait 156 sociétés du monde entier 1 . Les cultures enclines au viol et les cultures sans viol. Le cas de la culture occidentale. Partie 1 : les études interculturelles Partie 3 : Alcool, fêtes & viol – les fraternités étudiantes aux États-Unis J’ai commencé une petite série d’articles sur les cultures enclines au viol.

Les cultures enclines au viol et les cultures sans viol. Le cas de la culture occidentale

Après vous avoir présenté le concept de cultures enclines au viol (à comparer aux cultures sans viol) , je vais discuter maintenant du cas des cultures occidentales. L’enlèvement des Sabines, par Francisco Pradilla Selon plusieurs autrices1,2, la culture euro-américaine est une culture prônant le viol. Les cultures enclines au viol et les cultures sans viol. Le cas de certains lieux hautement propices au viol : les fraternités. Partie 1 : les études interculturelles Partie 2 : le cas de la culture occidentale Dans les articles précédents, nous nous sommes intéressées aux cultures sans viol et aux cultures enclines au viol, comme la culture occidentale.

Les cultures enclines au viol et les cultures sans viol. Le cas de certains lieux hautement propices au viol : les fraternités

Dans cette partie, nous nous intéresserons à des micro-cultures, et en particulier à celles des fraternités étudiantes des Etats-Unis, que plusieurs universitaires, dont Peggy Reeves Sanday, ont étudiées, et qui se sont révélées être parfois très enclines au viol. Les fraternités et les sororités sont des organisations sociales pour les étudiants, essentiellement de premier cycle, et qu’on retrouve principalement en Amérique du Nord, notamment aux États-Unis. Elles portent très généralement comme nom un ensemble de lettres grecques (par exemple : Alpha Delta Phi). En France, ce système particulier de fraternités et de sororité n’existe pas. Les violeurs. Parmi les mythes sur le viol, il y a l’idée que les violeurs sont des psychopathes, des malades mentaux.

Les violeurs

Bien pratique, cette idée fait du viol non pas un phénomène de société, mais un ensemble de faits divers isolés. Elle est bien sur démentie par de nombreux éléments concrets, à commencer par le nombre de viols par an en France (environ 75 000 d’après l’Observatoire National de la Délinquance, chiffre probablement sous-estimé puisque de nombreuses femmes ne parlent jamais du viol qu’elles ont subi), mais aussi par leur impunité (90% des femmes ne portent pas plainte, 98% des agresseurs ne seront jamais condamnés; de plus la plupart des viols sont requalifiés en agressions sexuelles).

Il est difficile de mettre un chiffre là-dessus mais la majorité des femmes ont déjà subi une agression sexuelle. J’ai subi plusieurs agressions sexuelles dans ma vie ainsi qu’une tentative de viol, et cela n’a rien d’exceptionnel. Etc, etc. Les victimes coupables, ou Yaka et Yakapa au dur pays de la réalité. Après un petit résumé des croyances sur le viol, j’aimerais me pencher sur un aspect particulier de ces croyances, qui est très présent dans les discours aussitôt qu’on parle de viol.

Les victimes coupables, ou Yaka et Yakapa au dur pays de la réalité

Il s’agit de la responsabilité des victimes. Mais pourquoi cette responsabilité? Quand le ministère de l’intérieur alimente la culture du viol. EDIT : la page a été modifiée !!! Le ministère de l'Intérieur a publié l'an dernier une page de Conseils aux femmes pour leur sécurité. (merci à la marquise pour l'information). Quand un chroniqueur du Plus se prend pour un chevalier blanc contre le viol. Je suis tombée la semaine dernière sur ce billet d'un chroniqueur sexo du Plus, journal qui a déjà eu quelques soucis avec le viol et ferait bien, au passage, de relire certains textes de ses chroniqueurs avant de persister sur un sujet d'évidence pas maîtrisé (et je reste gentille). On va le dire tout net un homme ne peut pas donner de conseils sur le viol aux femmes. Non il ne peut pas ; qu'il en donne aux hommes sur le sujet s'il veut, qu'il apprenne aux centaines de milliers d'hommes agressés à se défendre, aux dizaines de milliers d'hommes violés à se défendre mais pas aux femmes.

Comme nous l'avons déjà vu, les femmes sont éduquées à inhiber leurs comportements agressifs. Je vous l'avais montré par différentes expériences ; très tôt, on éduque les filles à ne pas être agressives, à ne pas se défendre et à être passives. Il va ensuite leur être enseigné d'avoir peur et surtout du viol, le méchant loup des filles de plus de 12 ans. Revenons donc au texte de notre ami Courbet.