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Bullshit jobs

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FAITES-VOUS UN BOULOT À LA CON ? L'anthropologue David Graeber, théoricien du "bullshit job", est mort. "Je me considère comme anarchiste depuis mon enfance (…).

L'anthropologue David Graeber, théoricien du "bullshit job", est mort

La plupart des gens ne considèrent pas l’anarchisme comme quelque chose de mauvais, ils pensent que c’est dingue, que c’est impossible. Mais lorsqu'on grandit dans une famille où ce n’est pas considéré comme une chose folle alors cette idée d’anarchie est très attirante", confiait David Graeber en 2016 sur France Culture. L'anthropologue et économiste américain est mort le mardi 2 septembre 2020, à l'âge de 59 ans, a annoncé sa femme Nikita Dubrovsky sur son compte Twitter.

Professeur à la London School of Economics, David Graeber avait été "remercié" de la prestigieuse université américaine de Yale en 2005, notamment en raison de ses orientations politiques. David Graeber, le penseur des "Bullshit jobs" Jeudi 3 septembre 2020, nous apprenions la mort de l'anthropologue David Graeber à l’âge de 59 ans.

David Graeber, le penseur des "Bullshit jobs"

Cet intellectuel américain avait notamment théorisé la notion de "Bullshit Jobs", des emplois créés par le capitalisme, inutiles, mais bien rémunérés. On ne peut pas faire tous les jours la même humeur, faute de quoi, on pourra me reprocher d’avoir un « Bullshit Job », « un job à la con », si vous me passez l’expression. “Jobs à la con”, capitalisme et mobilisations : David Graeber fait sa leçon. David Graeber : « Le néolibéralisme nous a fait entrer dans l'ère de la bureaucratie totale. Basta !

David Graeber : « Le néolibéralisme nous a fait entrer dans l'ère de la bureaucratie totale

: Vous dites que nous sommes désormais immergés dans une ère de « bureaucratie totale ». Quels en sont les signes ? David Graeber [1] : Il suffit de mesurer le temps que nous consacrons à remplir des formulaires. Quelqu’un a calculé que les citoyens états-uniens passent en moyenne six mois de leur vie à attendre que le feu passe au vert. Personne n’a calculé combien de temps nous passons à remplir des formulaires ! Le nombre d’occurrences du mot « bureaucratie » augmente dans les livres jusqu’en 1974, puis diminue. Le sociologue Max Weber affirmait déjà que le 19e siècle avait inauguré l’ère bureaucratique. La différence, c’est que la bureaucratie est si totale que nous ne la voyons plus.

La bureaucratie n’est plus seulement une manière de gérer le capitalisme. Tout cela est permis par la fusion progressive de la bureaucratie publique et privée, depuis les années 1970 et 1980. Les gens opposent souvent bureaucratie étatique et libéralisme économique. David Graeber: “Spotlight on the financial sector did make apparent just how bizarrely skewed our economy is in terms of who gets rewarded” David Graeber: ‘So many people spend their working lives doing jobs they think are unnecessary’ A few years ago David Graeber’s mother had a series of strokes.

David Graeber: ‘So many people spend their working lives doing jobs they think are unnecessary’

Social workers advised him that, in order to pay for the home care she needed, he should apply for Medicaid, the US government health insurance programme for people on low incomes. So he did, only to be sucked into a vortex of form filling and humiliation familiar to anyone who’s ever been embroiled in bureaucratic procedures. At one point, the application was held up because someone at the Department of Motor Vehicles had put down his given name as “Daid”; at another, because someone at Verizon had spelled his surname “Grueber”. Graeber made matters worse by printing his name on the line clearly marked “signature” on one of the forms. Steeped in Kafka, Catch-22 and David Foster Wallace’s The Pale King, Graeber was alive to all the hellish ironies of the situation but that didn’t make it any easier to bear.

Ces tâches « à la con » qui vident nos métiers de leur intérêt. Il n’est pas si fréquent de voir un article d’universitaire partagé plusieurs dizaines de milliers de fois sur Facebook.

Ces tâches « à la con » qui vident nos métiers de leur intérêt

C’est arrivé cet été. David Graeber, anthropologue américain couramment qualifié d’anarchiste, s’est penché sur la prolifération de ce qu’il appelle des « bullshit jobs ». En français : des boulots « à la con ». Graeber assure que « des tas de gens passent leur vie professionnelle à effectuer des tâches qu’ils savent sans réelle utilité ». Il estime que ces emplois n’ont pas d’autre raison d’être que celle de ne pas créer de chômeurs supplémentaires. Cette thèse fait écho, en France, aux travaux de Béatrice Hibou. Rue89. Béatrice Hibou. Béatrice Hibou (B. C’est un phénomène de plus en plus dénoncé par les mouvements protestataires ou défenseurs du service public, car c’est là certainement que les gens se sentent le plus touchés dans leur sens du métier.

L'invasion des «métiers à la con», une fatalité économique? Vers une société de «jobs à la con» ? Avez vous un «job à la con» ?

Vers une société de «jobs à la con» ?

Si vous avez le temps de lire cet article devant votre ordinateur au boulot, la réponse est probablement oui. Et à en croire la viralité (1) du pamphlet consacré aux «bullshit jobs» (en VO) signé David Graeber, anthropologue à la London School of Economics et une des figures du mouvement Occupy Wall Street, vous n’êtes pas pas le seul. Dans un court essai (2) publié dans le magazine de la gauche radicale britannique Strike !

Le 17 août, l’universitaire, qui n’aime pas qu’on le définisse comme anarchiste, décrit ce qu’il a baptisé le «phénomène des jobs à la con». Soit, selon lui, l’aliénation de la vaste majorité des travailleurs de bureau, amenés à dédier leur vie à des tâches inutiles et vides de sens, tout en ayant pleinement conscience de la superficialité de leur contribution à la société. Are you paid to look busy? Do you actually perform meaningful work all day or are you paid to look busy, asks anthropologist David Graeber.

Are you paid to look busy?

Photo by John McBride & Company Inc. /The Image Bank. Emplois Foirreux – Bullshit Jobs / par David Graeber. Hier je suis tombé sur cet article en effectuant ma lecture quotidienne de BoingBoing: “Bullshit Jobs” Article brillant qui nous permet de se poser quelques questions, certes gênantes mais trop peu abordées.

Emplois Foirreux – Bullshit Jobs / par David Graeber

J’ai donc décidé de traduire l’article pour les gentils barbus qui lisent peu ou pas l’anglais. La traduction est maison donc approximative (même si j’ai essayé de faire de mon mieux) et je suis sûr qu’elle est bourrée de fautes d’orthographe et de grammaire. Dans les années 30, John Maynard Keynes avait prédit que, à la fin du siècle, les technologies seront suffisamment avancées pour que des pays comme le Royaume Uni ou les Etats Unis envisagent des temps de travail de 15 heures par semaine. Il y a toutes les raisons de penser qu’il avait raison. Et pourtant cela n’est pas arrivé. Pourquoi donc, l’utopie promise par Keynes – et qui était encore attendue dans les années 60 – ne s’est jamais matérialisée?

On the Phenomenon of Bullshit Jobs. Pourquoi David Graeber soutient le revenu de base. Les bureaucrates amoncellent les papiers pour décider de ce que nous et notre travail valons.

Pourquoi David Graeber soutient le revenu de base

Mais ironiquement, suggère l’anthropologue américain David Graeber, ce sont ces fonctionnaires qui effectuent le travail le moins sensé de tous. Si nous donnions à chacun un revenu de base forfaitaire et éliminions ces emplois bureaucratiques ? Cette interview est issue d’une conversation avec le journaliste américain Paul Solman, dont une partie a été diffusé dans un reportage sur la chaîne publique Public Broadcasting Service. Traduction: Audrey D’Aquin Donc, vous aimez cette idée de revenu de base ?