background preloader

La philosophie à l’épreuve de la pandémie

Facebook Twitter

« Les penseurs de l’intime » : notre série en dix épisodes. La crise due au nouveau coronavirus a autant affecté notre santé que notre intimité.

« Les penseurs de l’intime » : notre série en dix épisodes

La présence de la maladie a aussi bien exacerbé nos failles et nos fragilités que révélé certaines ressources cachées, et forces insoupçonnées. Cette crise a mis en relief une génération de penseurs qui s’attachent à comprendre tant le passé que le présent grâce à l’étude des émotions. Inspirés par les historiens Alain Corbin et Arlette Farge, les anthropologues François Laplantine et David Le Breton, la sociologue Eva Illouz et le philosophe François Jullien, ils ont pris acte du passage de l’histoire des mentalités à celle des sensibilités.

Et accentué le tournant émotionnel de la vie intellectuelle. La philosophie a opéré sa mue et s’intéresse autant aux affects qu’aux concepts. Le Monde a réuni ici l’enquête réalisée par Nicolas Truong sur le sujet, ainsi que les entretiens qu’il a menés avec neuf personnalités, parus entre le 21 décembre 2020 et le 1er janvier 2021. Santé, sécurité, liberté : où est la priorité ? Santé et économie, les frères ennemis   - Ép. 1/4 - Le prix de la santé. Stopper l’économie pour sauver les vies, quoi qu'il en coûte : telle a été la première réaction du gouvernement français lorsqu’il a dû faire face à l’arrivée de l’épidémie sur le territoire.

Santé et économie, les frères ennemis   - Ép. 1/4 - Le prix de la santé

Mais que penser de cette option ? Et si l’arrêt de l’économie n’était pas tout aussi coûteux ? Le confinement aurait permis de sauver la vie de 60 000 Français, d'après une étude de l’Ecole des hautes études en santé publique. Nous aurions donc échappé à une véritable hécatombe. La France, comme beaucoup d’autres pays, a fait le choix de la santé, aux dépens de l’économie… Mais faut-il vraiment sacrifier l’une pour garantir l’autre ?

Tous les jours les êtres humains prennent des décisions qui sont des arbitrages entre leur espérance de vie et leur pouvoir d'achat. Musique : Extraits audio : "Le coronavirus vu d'ailleurs", Les Pieds sur terre (17/04/2020)"Le Salaire de la peur", Henri-Georges Clouzot (1953)“La mort”, Vladimir Jankélévitch (1966) La philosophie à l’épreuve de la pandémie avec Etienne Balibar. Imaginer le monde de demain ne peut se faire sans réfléchir à ce qui nous arrive aujourd’hui.

La philosophie à l’épreuve de la pandémie avec Etienne Balibar

Mais comment définir ce qui nous arrive ? Quand la situation nous impose de tout faire pour survivre, l’heure est-elle à la pensée ? L'invité du jour : Etienne Balibar, philosophe Une crise spirituelle À l’intérieur de la crise sanitaire, il y a une crise économique et sociale en germe, déjà en train de se développer, sauf que ses effets les plus graves sont pour le moment suspendus. La pandémie révèle les exclusions Il y a deux exigences fondamentales : celle du débat, et l’importance des services publics est au premier plan des réflexions d’aujourd’hui...

L'urgence : réinventer la conception de l'Etat L’urgence c’est de restaurer et de réinventer une conception large de l’Etat, celle de Gramsci : celle qui n’est pas centrée sur la souveraineté mais sur toutes les fonctions d’organisation et de hiérarchisation à l’intérieur de la société. Sons diffusés : L’épidémie mondiale comme catastrophe intime - Ép. 2/4 - Les philosophes face à la maladie.

En 1943, le philosophe Georges Canguilhem affirme : “La santé, c’est le luxe de tomber malade et de pouvoir s’en relever”.

L’épidémie mondiale comme catastrophe intime - Ép. 2/4 - Les philosophes face à la maladie

La santé et la maladie seraient-elles deux phases d’une seule et même réalité ? Comment le corps évolue-t-il après une catastrophe intime ? L'invitée du jour : Claire Marin, philosophe, professeure de philosophie en classe préparatoire et écrivaine Lien entre santé et maladie On a un lien entre la santé comme un certain jeu, une latitude, dit Canguilhem, la capacité à prendre des risques, la possibilité du corps de faire des écarts par rapport à sa norme habituelle, et la maladie, une forme de rétrécissement… Mais maladie et santé sont des modalités du vivant.

« L’épidémie est un rabot contre l’orgueil transhumaniste » Le philosophe Pierre Zaoui, professeur à l’Université de Paris (anciennement Paris 7), a écrit il y a tout juste dix ans La Traversée des Catastrophes (Seuil, 2010).

« L’épidémie est un rabot contre l’orgueil transhumaniste »

Dans ce livre, il interrogeait notre rapport à la mort, à la vie, à la maladie et, plus largement, aux épreuves auxquelles nous devons tous nous confronter. Une « philosophie pour le meilleur et pour le pire » précieuse à l'heure où il faut faire face à l'épidémie de Covid-19. Aujourd'hui, on #ImagineDemain avec France Culture ! Tout au long de cette journée spéciale, retrouvez à l'antenne des émissions inédites et, pour chacune, nos articles associés. Usbek & Rica : « Vivre c'est tomber malade », peut-on lire dans votre ouvrage La Traversée des Catastrophes. Pierre Zaoui : Dire que « vivre c’est tomber malade » peut s’entendre en plusieurs sens. Le "panmédicalisme" ou la gestion de nos vies par la santé. La philosophie à l’épreuve de la pandémie. Le bon et le mauvais stoïcisme. Philosophie des sciences médicales. Vulnérabilité. Santé. Éthique. Stoïcisme. Crise sanitaire. Sphères.