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2017

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Mensuel 179. Daphné Jacamon : Quand les élèves commentent en ligne... « A cette époque, il était courant d'assister aux exécutions des condamnés : auriez-vous pu vous joindre à la foule que décrit Victor Hugo dans ce texte ?

Daphné Jacamon : Quand les élèves commentent en ligne...

» Voici une question posée par Daphné Jacamon à ses élèves de seconde sur son blog de classe autour d’un extrait du « Dernier jour d’un condamné ». Et la question d’ouvrir sur de nombreuses réactions et de fructueuses interactions… Comme la plupart des internautes, nos élèves sont habitués à publier des « commentaires » en ligne sur des sites et réseaux divers : comment exploiter pédagogiquement cette pratique informelle pour mieux faire vivre la pratique scolaire du commentaire ? Le dispositif parait susceptible de constituer une communauté interprétative, sur la toile puis en classe, d’impliquer davantage les élèves comme sujets lecteurs et de les aider à construire sur les textes une distance réflexive. Amélie Mariottat : Ecrire au collège à l’âge des tablettes. Les tablettes numériques peuvent-elles transformer le travail et le plaisir de l’écriture ?

Amélie Mariottat : Ecrire au collège à l’âge des tablettes

Professeure de français au collège de Piégut-Pluviers en Dordogne, Amélie Mariottat ouvre bien des pistes en ce sens. Lors d’un atelier d’écriture hebdomadaire, elle a par exemple conduit ses 5èmes à rédiger les journaux de bord numériques d’aventuriers de l’espace. Science-fiction pédagogique ? Plutôt utilisation concrète d’un matériel dont de nombreux collèges sont en train de s’équiper. Le dispositif amène à exploiter des applications diverses (réalité virtuelle, réseaux sociaux…) et à travailler véritablement sur les écrits intermédiaires. Dans quel contexte scolaire avez-vous mené ce projet créatif ? J’enseigne dans un collège en zone rurale et classé REP où nous avons des effectifs très confortables (pas plus de 20 élèves). Virginie Schol : Tous chercheurs, même en lettres ?

Comment amener les élèves à faire l'expérience de la littérature pour construire leur réflexion sur celle-ci ?

Virginie Schol : Tous chercheurs, même en lettres ?

Comment se lancer dans une expérience pédagogique pour tenter d'en analyser les profits ? Comment organiser la collaboration des enseignant.es du secondaire et des universitaires ? Autant de questions passionnantes qu'éclaire un travail collaboratif lancé par l'enseignante-chercheuse Magali Brunel et mené dans l'académie de Nice. Professeure de français au collège du Beausset, Virginie Schol éclaire les modalités et les enjeux de ce projet qui invite à réécrire ou prolonger les œuvres lues, à l'instar des sites de fanfictions que fréquentent beaucoup d'adolescent•es.

Bilan côté élèves : « beaucoup d'enthousiasme », « des lecteurs plus actifs, qui se questionnent davantage face à une œuvre. » Et côté enseignante : une expérience « stimulante », une collaboration qui « permet d'avoir une sorte de formation au long cours ». Appareillage critique de textes. Karine Dupont-Belrhali : Quand les 5èmes écrivent un roman. Amener une classe de 5ème hétérogène à écrire un roman : une belle aventure pédagogique orchestrée par Karine Dupont-Belrhali à Seyssinet-Pariset en Isère.

Karine Dupont-Belrhali : Quand les 5èmes écrivent un roman

Au fil de séances d’accompagnement personnalisé (AP), les élèves ont imaginé, cherché, écrit, réécrit, tissé, illustré, partagé leurs chapitres avec des CM2 du secteur : « Nous avons vécu en Egypte, avec Matt et Romane, nos héros, pendant 6 mois… » Le travail mené pose de passionnantes questions : peut-on adapter à l’Ecole le dispositif de l’atelier d’écriture ? Comment mieux considérer les écrits intermédiaires pour mener un travail d’épaississement du texte ?

Pourquoi ne pas articuler écritures individuelle et collective ? Comment conduire un projet d’écriture créative sur une année entière ? Dans un tel cadre, quelle posture et quels gestes nouveaux pour l’enseignant.e ? Masculin et féminin : le manifeste. Ecriture inclusive : Des enseignant.es dans la tourmente du Manifeste. Le 7 novembre, 314 professeur•es ont déclaré vouloir ne plus enseigner la fameuse règle de grammaire sexiste « Le masculin l'emporte sur le féminin ».

Ecriture inclusive : Des enseignant.es dans la tourmente du Manifeste

Le Manifeste a suscité bien des réactions. Positives : environ 30 000 personnes ont d’ores et déjà signé la pétition de soutien. Négatives : fin de non-recevoir du ministre, opposition de l’Académie française, menaces ponctuelles de sanction ou de représailles, résolution de députés conservateurs, insultes en ligne, annulation de formations … Comment cette tourmente est-elle vécue par celles et ceux qui ont osé s’engager pour défendre leurs convictions ? Quelles réactions chez leurs collègues, les élèves ou les parents ? Gaël Pasquier : Apprendre à interroger la langue et ses normes.

Des élèves constatent dans le dictionnaire l’absence de mots pour désigner les hommes ou les femmes exerçant certaines professions, puis créent ces noms à partir des règles de fonctionnement du lexique : comment, à cet exemple, intégrer l’éducation à l’égalité des sexes aux apprentissages de la classe ?

Gaël Pasquier : Apprendre à interroger la langue et ses normes

En quoi est-il intéressant de questionner avec les élèves les normes de la langue pour saisir comment elle se construit, comment elle nous construit, comment nous pouvons la reconstruire ? Ancien professeur des écoles, Gaël Pasquier est maître de conférences en sociologie à l’ESPE de Créteil et membre de l’Observatoire Universitaire International Education et Prévention (OUIEP).

Ses recherches portent sur les pratiques enseignantes et les politiques éducatives en faveur de l’égalité des sexes et des sexualités, la lutte contre le sexisme et contre l’homophobie. Ses analyses éclairent remarquablement la tension entre le devoir d’enseigner les normes et la nécessité de les interroger. Eliane Viennot : Un travail continu contre la domination masculine. Une règle grammaticale jugée sexiste par beaucoup de professeur.es et d’élèves, un manifeste de 314 enseignant.es, un tapage politique et médiatique : d’où vient ce mouvement et où va-t-il ?

Eliane Viennot : Un travail continu contre la domination masculine

Professeure émérite de littérature française de la Renaissance, Eliane Viennot a lancé et coordonné le manifeste, nourri de ses recherches et de ses réflexions. Dans un savoureux fascicule, « Non, le masculin ne l'emporte pas sur le féminin ! », elle a par exemple retracé le long effort des grammairiens et des académiciens, à partir du 17ème siècle, pour masculiniser le français, viriliser les noms de métier, changer les accords d’usage. Faisant ici le point sur le mouvement aujourd’hui enclenché, elle répond aux détracteurs et aux conservateurs : « La domination masculine, ça suffit, il faut qu’elle régresse, partout. »

Alice Zeniter reçoit le 30ème prix Goncourt des Lycéen. A Rennes, le 16 novembre 2017, le 30ème prix Goncourt des Lycéen•nes a été attribué à « L’art de perdre ».

Alice Zeniter reçoit le 30ème prix Goncourt des Lycéen

Sur 3 générations, ce roman d’Alice Zeniter redonne présence à l’histoire peu racontée des harkis. Les élèves de 56 lycées ont fait leur choix parmi les 15 romans qui figuraient dans la première sélection du prix Goncourt. Alice Zeniter était une des 4 autrices qui en constituaient la sélection finale (avec Véronique Olmi, Monica Sabolo et Brigitte Giraud). Un juste rééquilibrage ? Rappelons que les programmes scolaires sont basés essentiellement sur des écrivains masculins, que le jury Goncourt est très majoritairement composé d’hommes, que le prix Goncourt sur les 30 dernières années n’a récompensé que 5 femmes. . . . « Un conflit dont on parle trop peu » Margot, Lycée Leonard de Vinci, Tremblay-en-France (93) Ecrire avec "Un livre à part" : Des enseignantes témoignent. Le site Un livre à part permet-il vraiment de travailler des compétences d’écriture par le plaisir de la créativité et de la collaboration ?

Ecrire avec "Un livre à part" : Des enseignantes témoignent

Rien de plus probant que d’envisager une telle question par « l’expérience utilisateur ». Depuis la rentrée 2017, des enseignant.es ont d’ores et déjà testé le dispositif. Isabelle Albertini, au lycée Dumont d’Urville à Toulon, Caroline Leteinturier, au collège Alphonse Allais à Honfleur, Laure Mayer, au lycée Maurice Janetti de Saint-Maximin, nous expliquent ici les modalités du travail mené en classe, les intérêts qu’elles y ont trouvés, les potentialités de l’outil.

Bilan de cette expérience d’écriture authentique : émulation et motivation, travail possible de réécriture sur les premiers jets, pédagogie différenciée, réflexion sur les possibles narratifs … Arnaud Bourget : Un berceau pour l'écriture numérique. Comment le numérique peut-il faciliter l’écriture en classe ?

Arnaud Bourget : Un berceau pour l'écriture numérique

Le site « Un livre à part » est un nouvel outil proposé en ce sens par Arnaud Bourget. Point de départ : l’enseignant.e publie sur le site le 1er chapitre d’une histoire. Les élèves sont invités à en rédiger des suites, et des interactions sont alors possibles pour un travail d’amélioration. Quand toutes les suites sont rédigées, les élèves votent anonymement pour celle qu’ils considèrent la plus réussie et qui devient le point de départ d’un nouveau cycle d’écriture. « De ce travail collaboratif sortira une œuvre unique, disponible en téléchargement et en livre. Des enseignant.es s’engagent : « Nous n’enseignerons plus que le masculin l’emporte sur le féminin »

« Armez-vous d’un courage et d’une foi nouvelle », écrivait Racine en 1691. Et si tel redevenait désormais le bon usage ? Plusieurs centaines d’enseignant•es annoncent ne plus vouloir transmettre la règle selon laquelle « le masculin l’emporte sur le féminin ». Et privilégier la règle de proximité, qui dominait depuis le latin jusqu’au français du 17ème siècle. Voici témoignages et explications depuis le lieu où se construisent nos usages des mots et du monde : depuis l’Ecole. On y verra combien ces 10 professeur•es signataires du manifeste aiment le français.

Ariane Bach. Viviane Youx : Pour un français non sexiste. « Le masculin est réputé plus noble que le féminin à cause de la supériorité du mâle sur la femelle », stipulait le grammairien Beauzée en 1767. C’est bien pour fortifier la domination des hommes sur les femmes qu’a été édictée la règle grammaticale selon laquelle le masculin l’emporte sur le féminin.

Une telle vision du monde est-elle encore acceptable ? En ce cas, n’est-il pas indispensable d’abandonner la règle qui depuis des décennies l’institue dans l’esprit des élèves? Es contre une règle scélérate. 7 novembre 2017 : 313 enseignant•es publient un manifeste. Ils s’y engagent à ne plus enseigner la règle grammaticale selon laquelle « le masculin l’emporte sur le féminin ». Explications ? Cette « règle scélérate », récente, peut être facilement remplacée, par exemple par la règle de proximité qui a longtemps été d’usage en français, à l’instar du latin. Cette « règle scélérate », idéologique, a été édictée au 17ème siècle pour asseoir dans la langue la hiérarchie des sexes. Cette « règle scélérate », institutionnalisée, contribue à faire du sexisme la norme, linguistique, scolaire, sociale. . « Nous, enseignantes et enseignants du primaire, du secondaire, du supérieur et du français langue étrangère, déclarons avoir cessé ou nous apprêter à cesser d'enseigner la règle de grammaire résumée par la formule « Le masculin l'emporte sur le féminin »

. • La première est que cette règle est récente dans l'histoire de la langue française, et qu’elle n’est pas nécessaire. Par-delà les frontières : Apprendre en eTwinning. Du 26 au 28 octobre 2017, à Malte, plus de 600 enseignant•es de toute l’Europe ont partagé expériences, réflexions et ressources à la Conférence annuelle eTwinning. Le dispositif invite à nouer des partenariats pédagogiques par-delà les frontières, géographiques, culturelles et linguistiques : comment peut-il aider à rendre l’Ecole encore plus inclusive ? Et l’Europe elle-même encore plus riche de sa diversité ? En voici un exemple, éclairant. Professeures en collège, d’une part à Marseille, d’autre part à Caen, Heather Braindbridge et Kristie Segond ont mené, avec des collègues des Pays-Bas, de Norvège et d’Allemagne, un projet autour des migrants et des réfugiés.

Un magazine numérique collectif est venu rassembler les interrogations, enquêtes, interviews et lectures. Dans quel contexte avez-vous mené ce projet ? A ce titre, nous essayons de choisir des livres à étudier qui ont un lien avec l'actualité. eTwinninng en maternelle : Et si on se racontait des histoires ? Alicia Patapam est l’héroïne d’un livre espagnol pour enfants : il pleut, elle s’ennuie, se plonge dans un livre et, captivée, tombe dedans.

A l’École maternelle la Maison du Jardinier, à Saint-Léonard dans le Pas-de Calais, les élèves en ont réalisé une version enrichie avec leurs correspondants espagnols : chacune des classes avait en charge de faire découvrir un conte aux partenaires en amenant un nouveau personnage dans le livre initial. eTwinning en lycée pro. Peut-on lancer un projet eTwinning avec des élèves de lycée professionnel ? Mensuel 178. Lettres : Quand une œuvre devient un Fakebook. « Fakebook » est un site qui permet de créer de faux profils et de faux murs ressemblant à ceux du célèbre réseau social. Professeure de lettres au collège Les Hauts Grillets à Saint-Germain-en-Laye, Elsa Copete l’a utilisé pour demander à ses 4èmes de faire vivre leur lecture de romans de Victor Hugo et d’Emile Zola. Sur la Page des Lettres de l’Académie de Versailles, elle éclaire les objectifs, les étapes et les intérêts de ce dispositif d’adaptation via un réseau social d’une œuvre littéraire patrimoniale.

Les étudiants de Raphaël Luy, professeur de français en Suisse, ont quant à eux donné vie directement sur Facebook aux personnages du « Père Goriot » de Balzac. Françoise Cahen : Et si on codait Molière ? Laurence Miens : Vers une lecture numérique du texte littéraire ? Anne-Gaëlle Camus : Réseaux sociaux, réseaux d’écriture. Sophie Rousseau : L’écriture et l’imaginaire tout au long du cycle 3.

Le numérique favorise l’écriture en réseau : peut-il alors favoriser la coopération entre les classes et les niveaux, en particulier dans le cadre de la liaison cycle 3, toujours à fortifier ? C’est le pari du projet « e-maginaires » développé dans la Sarthe depuis 2015 : les classes du département sont invitées à bâtir des fictions autour de genres dont elles s’approprient ainsi les particularités (robinsonnade, science-fiction, conte …) et les élèves via leurs personnages entrent alors en relation épistolaire. Ainsi, au Mans, les 6èmes de Sophie Rousseau, du collège REP + Vauguyon, et les élèves d’Estelle Lallier, de l'école Michel Ange, ont-ils partagé leur créativité pour la faire fructifier. Gaël Gilson : Apprendre avec le jeu vidéo en lettres ? Le jeu vidéo constitue une pratique culturelle de masse, mais reste un objet culturel illégitime. Par-delà le plaisir, peut-on y trouver du sens ? Réforme du programme de français : Ce que les professeurs en disent...

Pierre-Antoine Brossaud : Vers un renouveau de l’écriture scolaire ? Lettres : Hélène Paumier : Quand des lycéen.ne.s créent une maison d’édition. La rentrée en Français : Quels horizons ? Mensuel 177. Christian Lardato : Un sentier poétique à travers la cité. Aurélie Palud : Mannequin challenge littéraire au lycée. Les humanités numériques : Un nouvel enjeu pour l’Ecole ? Britannicus au lycée : Des journaux intimes en ligne. Magali Lesince : Quand les collégiens se font booktubers.

C. Guerrieri et S. Passeron : Des lycéens lecteurs à l’heure des youtubers ? Lola Le Berre : Instagram en arts plastiques ? Amélie Fleury : Raconter avec des robots ? 20 conseils pour l’oral de l’E.A.F. Cyril Mistrorigo : Ciel ! Des robots en cours de français ! Le musée imaginaire des 6èmes de Christelle Lacroix.

Pasticher Ponge : De l’appli à l’exposition. Mensuel 176. L'Ecole combat-elle l'homophobie ? Yoan Fontaine : La modernité au travail en lettres. Valérie Tabuteau : A la conquête littéraire de l'ICN. Karine Veillas : A l’écriture, collégiens ! Grégory Devin : Ecrire en classe avec Twitter. Mensuel 175. Lettres : Mme la ministre, l'agrégation s'obstine à ignorer les femmes... Sarah Pépin-Villar : Antigone encore à la une ! Humanités numériques : travaux pratiques en lettres. Eduspot : A la recherche des humanités numériques. Laure Mayer et Isabelle Albertini : Mystifications poétiques au lycée.

Lettres : Delphine Poirier : Quand des tablettes vampirisent le collège. Claire Berest : Vers une culture de l’égalité filles-garçons à l’Ecole ? Francoise Cahen : Favoriser en classe l'égalité filles-garcons. Aurélie de Mattéis : Plaisirs des mots à l’heure numérique. Delphine Morand : Cartoun pour partager et enrichir ses pratiques. Alain van Sante : Vers un territoire d’innovation pédagogique ? Mensuel 174. Lettres : Isabelle Farizon : Nouvelles pratiques lettrées au lycée. Eidos 2017 : Et si on hackait l'Ecole ? Créativité augmentée au collège : Un château hanté par des élèves ! Conférence Lyon 2017 : Le grand défi de l’EMI. Conférence Lyon 2017 : Quand l’EMI transforme l’Ecole. FEI16 : Amélie Mariottat : Faire du français par l’EMI. Le numérique a-t-il un sexe ?