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Ecriture inclusive

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"Le matrimoine n'est pas un néologisme, mais un mot effacé par l'Histoire" La chercheuse et metteuse en scène Aurore Evain. consacre ses recherches à la mise en valeur du matrimoine et des créatrices du passé.

"Le matrimoine n'est pas un néologisme, mais un mot effacé par l'Histoire"

Elle a notamment dirigé une anthologie du théâtre de femmes de l'Ancien Régime et publié en 2001 un essai intitulé L'apparition des actrices professionnelles en Europe aux éditions L'Harmattan. Elle a également mené une importante recherche sur l'histoire du mot féminin autrice. Aujourd'hui, elle tente de développer un réseau de production et de diffusion qui met en lumière ces artistes oubliées par l'histoire du spectacle vivant. Tant d'enjeux couverts par la notion de matrimoine, qu'elle définit au micro de Marie Sorbier. Le matrimoine, c'est l'héritage et les biens culturels des femmes. Écriture inclusive - Sociologie du travail.

Nous recommandons aux autrices et auteurs de marquer la mixité des sexes en déclinant les termes au masculin et au féminin (« les étudiantes et les étudiants »).

Écriture inclusive - Sociologie du travail

Un ordre alphabétique peut être adopté, mais il peut également être judicieux de faire varier cet ordre au fil du texte. Nous suggérons également, quand c’est possible, de recourir à des termes épicènes (« personnes ») ou à des formules neutres du point de vue du genre. Pour les adjectifs, il faut appliquer la règle grammaticale dite de la proximité (le masculin ne l’emporte pas sur le féminin, c’est la proximité avec le nom qui détermine l’accord de l’adjectif : « les musiciens et musiciennes ont été rémunérées »). Enfin, certains termes devraient être déclinés au féminin si les catégories auxquelles ils renvoient sont très majoritairement composées de femmes (le même principe s’applique aux groupes très majoritairement composés d’hommes).

La langue française, ce parangon de misogynie. Alors que certaines réclament l’écriture inclusive au nom de l’égalité, Marie Deveaux et Jean-Loup Chiflet affirment qu’il existe un meilleur remède pour rendre ce monde plus doux envers les femmes: s’attaquer «à notre vocabulaire infiniment plus sexuellement incorrect» que la grammaire.

La langue française, ce parangon de misogynie

D’ailleurs ils l’ont fait, en pointant et analysant tous les «mots ouvertement ou sournoisement machistes». A commencer par ceux qui ne possèdent aucun équivalent masculin, comme pimbêche, mijaurée, gourde, mégère, harpie, morue, pisseuse, rombière ou encore virago: «mot latin qui qualifiait une femme forte ayant le courage d’un homme», puis synonyme de «femme criarde» dans certains dictionnaires. Lire aussi: Transcendance du féminin Il existe également un large éventail de mots ne devenant dégradants que lorsqu’ils changent de genre. Ainsi du mot garce, longtemps féminin de gars et ne désignant qu’une simple jeune fille… Avant de devenir l’équivalent de «méchante et mauvaise» au XVIe siècle. « De nombreuses alternatives existent pour éviter un langage sexiste » La langue n’est pas neutre.

« De nombreuses alternatives existent pour éviter un langage sexiste »

Et s’il en fallait une preuve, les polémiques récurrentes sur l’écriture inclusive l’ont largement apportée ! La volonté de faire évoluer la langue pour qu’elle représente aussi bien les hommes que les femmes a en effet suscité de nombreuses levées de bouclier. Tous les prétextes sont bons pour résister, que l’on juge les innovations proposées « illisibles » (le point médian), laides (le mot « autrice » suscitant visiblement des haut-le-cœurs chez nombre de lecteurs et lectrices), voire tout à fait secondaires (« c’est pas l’écriture inclusive qui va mettre fin aux inégalités de salaire ! »). Pourtant, comme le rappelle Eliane Viennot, la langue structure nos façons de penser, et ne pas donner les outils pour nommer les femmes est un des moyens les plus subtils de contribuer à la domination masculine.

La revue lesbienne Well Well Well a été entièrement rédigée selon des règles de grammaire égalitaires. FÉMINISME - Souvenez-vous, quand vous étiez sur les bancs de l'école, de la première règle de grammaire qu'on vous a apprise: "Le masculin l'emporte sur le féminin".

La revue lesbienne Well Well Well a été entièrement rédigée selon des règles de grammaire égalitaires

Depuis, vous avez pris le réflexe de gommer dans vos phrases la forme féminine quand elle se mêle à la forme masculine. N'est-ce qu'un détail de la grammaire française ou s'y cache-t-il un enjeu plus important, celui, tout simplement, de l'égalité entre les hommes et les femmes? C'est la question que s'est posé le magazine Well Well Well, un mook (mi-magazine, mi-book) lesbien lancé en septembre dernier, financé par crowdfunding, dont le deuxième numéro sort ce samedi 6 juin avec la chanteuse Soko en couverture.

L'an dernier, la revue avait déjà bien fait parler d'elle, et pour cause: après les disparitions successives de têtue.com, de la Dixième Muse, de Lesbia Magazine, les lesbiennes se sont retrouvées sans média qui leur était destiné. "Si on ne le fait pas, qui le fait? " Doctrice ou doctoresse ? Histoire de la langue française au féminin. 2001 |Autrice ou écrivaine, doctrice ou doctoresse ?

Doctrice ou doctoresse ? Histoire de la langue française au féminin

Dans "Tire ta langue", en mars 2001 il était question du féminin dans la langue française. Comment le langage efface les femmes – Les Ourses à plumes. Anodin ?

Comment le langage efface les femmes – Les Ourses à plumes

Inutile ? Le combat pour l’écriture inclusive a suscité de nombreux débats. Le langage est la violence sexiste la plus quotidienne que subissent les femmes et les personnes non-binaires au cours de leur vie. Zoom sur quelques notions qui ont conduit à l’effacement du féminin dans la langue française. Métiers Mon médecin de famille est une femme et ma mère a toujours dit le mot « docteuresse ». Règles de grammaire. INFO L'EXPRESS - L'Académie française se résout à la féminisation. C'est une petite révolution qui s'annonce sous la coupole de l'Académie française.

INFO L'EXPRESS - L'Académie française se résout à la féminisation

Dans les tout prochains jours, la vénérable institution va reconnaître officiellement une défaite comme elle en a peu enregistré dans son histoire. Et ce dans un domaine très symbolique : la féminisation des noms de métiers. Préfète, informaticienne, députée, procureure... Si ces termes ont fini par s'imposer et entrer dans le langage courant, c'est qu'ils ont pour eux plusieurs atouts. D'abord, ils se construisent pour la plupart de manière naturelle : ajout d'un e (avocate), éventuellement d'un accent grave (infirmière), consonne doublée (chirurgienne), recours au suffixe "trice" (acupunctrice) : du classique.

"Parce que doctoresse rime avec fesse"