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Des analyses critiques : une dispute professionnelle positive

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Meirieu : Du bon usage des « innovations » Le numéro spécial de rentrée de la Revue « Sciences humaines » (n° 263) propose un dossier sur le thème « Éduquer au XXIème ».

Meirieu : Du bon usage des « innovations »

Ce dernier se conclut par un article de Sylvain Marcelli présentant « Huit idées pour réinventer l’école » (1). L’auteur nous prévient qu’il s’agit là, d’ailleurs, plutôt d’ « innovations » que d’ « expérimentations » au sens strict, dans la mesure où c’est bien leur caractère inventif plutôt que l’évaluation de leurs effets positifs sur les progrès des élèves et la cohérence de l’école qui est mise en avant (2)… Loin de moi, pourtant, de suspecter a priori les innovateurs.

Je fais, tout au contraire, partie de ceux qui s’agacent particulièrement de voir ces innovateurs faire l’objet d’une sorte de quête inquisitoriale de « résultats » alors qu’à côté, les pratiques ordinaires se reproduisent à l’identique dans une bienveillante indifférence. La classe inversée n'a pas réponse à tout. Il y a eu les Mooc, il y a désormais la classe inversée.

La classe inversée n'a pas réponse à tout

Si la méthode n'est pas vraiment nouvelle, elle suscite l'intérêt d'une communauté enseignante de plus en plus attentive à la pédagogie dans l'enseignement supérieur. Preuve s'il en faut : les ateliers sur le sujet ont fait salle comble lors d'un colloque organisé à Brest du 15 au 17 juin 2015 sur les questions pédagogiques. À cette occasion, AgroParisTech et l'École de biologie industrielle ont présenté leurs expérimentations, soulignant des avantages mais également des limites. Des étudiants plus actifs À AgroParisTech, Valérie Camel a transformé une partie de ses cours magistraux en classe inversée, en licence 3 et master 1. Côté étudiants, c’est plutôt un succès : "Ils trouvent l’approche novatrice et formatrice, mais cela leur demande plus de temps de travail qu’un cours traditionnel", décrit Valérie Camel.

« Avec la classe inversée, il faut savoir que l’on risque de perdre des bons élèves » Prof de SVT au lycée Dorian (Paris XI), Vincent Faillet a mesuré pendant un an l'impact de la classe inversée sur les résultats des élèves.

« Avec la classe inversée, il faut savoir que l’on risque de perdre des bons élèves »

Constat : la "flipped classroom" ne convient pas à tout le monde. Vincent Faillet, prof de SVT au lycée Dorian (Paris), a mesuré l’impact de la classe inversée. Pourquoi avoir voulu « mesurer » l’impact de la classe inversée ? En 2014, je m’étais inscris dans un cursus de doctorat, et je cherchais un sujet de thèse. Je me suis intéressé à la classe inversée, mais en me penchant sur la littérature, je me suis rendu compte qu’il y avait peu d’études sur le sujet… et que celles qui existent comportent des biais méthodologiques.

Je m’interrogeais sur l’intérêt grandissant des profs pour la classe inversée, alors qu’aucune étude scientifique rigoureuse n’existe, quant à son impact sur les résultats des élèves. Comment s’est déroulée cette expérience, concrètement ? L'apprentissage inversé : avancée ou régression. Si vous fréquentez les sites américains de pédagogie, vous aurez sans doute été surpris de constater l'engouement des enseignants pour le « flipped learning », que l'on traduit par "apprentissage inversé".

L'apprentissage inversé : avancée ou régression

La tendance est lourde et les articles sur le sujet attirent de nombreuses visites et presque autant de commentaires. C'est la Khan Academy, un site qui offre des milliers de leçons gratuitement en vidéo, qui a déclenché le mouvement. Nous-mêmes avons parlé de l'apprentissage inversé depuis plus d'un an, et encore tout récemment. L'expression "flipped learning" est due à deux professeurs de sciences, Jonathan Bergmann et Aaron Sams, qui ont utilisé cette méthode d'enseignement dès 2006. En fait, pour eux, l'apprentissage inversé tient plus du principe, voire même de l'idéologie, comme ils le disent dans un récent article, que d'une méthode à appliquer mécaniquement.

Rappelons les grandes lignes de ce principe d'apprentissage : Les enseignants aiment l'apprentissage inversé. La classe inversée pour sauver l’école. 2022. La journaliste du Monde Maryline Baumard[i] imagine l’école de demain, sur les bases de la refondation de l’école prônée 10 ans plus tôt par Vincent Peillon : « Ce que Clara a vraiment vu se modifier au fil de sa scolarité, c’est la pédagogie. « Classe inversée », qu'inverse-t-on ? La « classe inversée », concrètement Ce qui m'a d'abord intéressé avec les deux témoignages rapportés, en HG et en français, c'est le déroulement de la séance.

« Classe inversée », qu'inverse-t-on ?

Si je reprends ces deux déroulés, voici ce que je comprends : Les leurres de la classe inversée. Au dire de certains, la classe inversée constituerait une révolution pédagogique.

Les leurres de la classe inversée

Elle ferait renaître la motivation d’élèves s’ennuyant dans la classe « traditionnelle », permettrait une différenciation favorable à une meilleure réussite des élèves en difficulté, tout en offrant à tous d’être « acteurs de leurs apprentissages et producteurs de leur savoirs ». Forcer le trait pour construire l’opposition radicale des modèles. « La classe inversée n’est pas une révolution pédagogique, mais une illusion » (Paul Devin, IEN) Paul Devin est Inspecteur de l'Education nationale et secrétaire général du SNPI (syndicat des personnels d'inspection).

« La classe inversée n’est pas une révolution pédagogique, mais une illusion » (Paul Devin, IEN)

À propos de la "classe inversée" dans l'enseignement secondaire des langues - Site de didactique des langues-cultures. Ordre chronologique des contributions Pour des raisons techniques, les différentes contributions à ce blog n'apparaissent pas sur cette page, de haut en bas, dans leur ordre chronologique de publication.

À propos de la "classe inversée" dans l'enseignement secondaire des langues - Site de didactique des langues-cultures