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Déboulonnage des statues : collections de ressources

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Le 22 mai 2020, deux statues de Victor Schœlcher ont été détruites par des activistes anti-racistes, à Fort-de-France et à Schœlcher, en Martinique.



Après la mort de Georges Floyd, de nombreuses statues ont connu le même sort : Edward Colston à Bristol, Christophe Colomb à Richmond,etc...

Des réponses politiques ont été apportées. En Belgique, les autorités de la ville d'Anvers ont décidées de retirer la statue de Léopold II d'un square. En France, le Président Emmanuel Macron a dit le 14 juin dernier lors de son allocution télévisée : "La République n’effacera aucune trace ni aucun nom de son histoire".

Sollicités par les médias, de nombreux historiens, Jean-Clément Martin, Nicolas Offenstadt, Mona Ozouf ou encore Emmanuel Fureix (pour ne citer qu'eux) ont apporter une lecture historique du phénomène.

Les Clionautes vous proposent un Pearltrees regroupant des articles et vidéos relatifs à ces événements.

Ledevoir. Alain Mabanckou: "Je ne vais pas déboulonner des statues, je dois pouvoir montrer qui étaient ces personnages" Alain Mabanckou, écrivain, auteur de Rumeurs d'Amérique (Plon), est l'invité du Grand entretien de France Inter.

Alain Mabanckou: "Je ne vais pas déboulonner des statues, je dois pouvoir montrer qui étaient ces personnages"

Le nouveau livre d'Alain Mabanckou est consacré aux États-Unis, où il vit désormais. "Lorsque je m'installe quelque part se créent des souvenirs, un sentiment de bien-être, une volonté de m'attacher à une terre", raconte-t-il. "Aux États-Unis, j'étais comme tout le monde, j'avais une appréhension", dit-il, tout en disant avoir ressenti une ressemblance avec le Congo-Brazzaville, son pays natal, "lorsque j'étais à Santa Monica, en imaginant la présence des colons arrivés à Santa Monica pour coloniser cet endroit. C'est une ville très blanche, avec peu de noirs, j'étais comme une mouche dans une casserole de lait". "Lorsque vous êtes dans certains quartiers, vous sentez, en tant que noir, que vous êtes une tâche. Déboulonner nos statues? Dégradations en Martinique: Victor Hugo, né à Besançon (Doubs), était-il raciste ? Les professeurs d'histoire réagissent.

Pour vivre la concurrence des passés, sans les «déboulonner» Pour vivre la concurrence des passés, sans les trier, sans les rejeter et sans les "déboulonner" En 1793, alors les sans-culottes détruisaient les tombeaux royaux de l’abbatiale de Saint-Denis, la Convention avait décidé de déposer dans le Musée de Paris « les tableaux, statues et autres monuments relatifs aux beaux-arts » confisqués aux émigrés et au clergé.

Pour vivre la concurrence des passés, sans les «déboulonner»

Quelques mois plus tard, Grégoire, évêque et député, qualifia de « vandalisme » ces destructions. Telle est la tension dont nous avons héritée et qu’il convient de rappeler pour analyser ce que nous vivons aujourd’hui alors que des statues sont « déboulonnées » et que des groupes contestent sans aucune nuance les traces reconnues du passé[1]. Déboulonnage de la statue de Joséphine: le cri de colère de l’historien Patrice Gueniffey.

Craignant d'être déboulonnées à leur tour, plusieurs statues se jettent dans la Seine. A la suite des actions de déboulonnage de certains monuments parisiens, plusieurs statues ont préféré prendre les devants et se sont jetées dans la Seine ce matin sous les yeux ébahis de passants et de touristes. Il est 9h23 sur le pont du Garigliano quand se produit une scène surprenante : plusieurs statues enjambent le parapet et se jettent d’une hauteur de dix-huit mètres avant de disparaître dans la Seine. La surprise laisse alors place aux cris et aux scènes de panique. Une cellule psychologique est immédiatement mise en place. « J’ai déjà vu des statues entre la vie et la mort puisque j’ai eu la chance de prendre en photo celle de Michel Drucker au musée Grévin l’année dernière.

Mais voir des statues se donner la mort volontairement, ça fait vraiment un choc » explique Driss, qui a assisté à la scène. Un geste fort mais compréhensible. « Colbert et son Code noir ne sont pour rien dans l’octroi du statut d’être humain aux esclaves » Tribune.

« Colbert et son Code noir ne sont pour rien dans l’octroi du statut d’être humain aux esclaves »

De peur de commettre le plus grand péché en histoire, l’anachronisme, il est sage d’attribuer à un bienheureux de jadis les titres du martyrologe de son temps. Vivant, Jean-Baptiste Colbert (1619-1683) fonde et témoigne. Enzo Traverso : Les déboulonneurs de statues n'effacent pas l'histoire, ils nous la font voir plus clairement – ACTA. Dans le sillage du mouvement global contre le racisme et les violences policières né en réaction au meurtre de George Floyd par un policier blanc de Minneapolis, de nombreuses statues symbolisant l’héritage de l’esclavage et de la colonisation ont été prises pour cible un peu partout dans le monde.

Enzo Traverso : Les déboulonneurs de statues n'effacent pas l'histoire, ils nous la font voir plus clairement – ACTA

En France l’actualité a ainsi été marquée ces derniers jours par l’action menée par la Brigade Anti-Négrophobie contre la statue de Colbert devant l’Assemblée Nationale. Dans cet article, traduit du site Jacobin, Enzo Traverso soutient que la vague iconoclaste à laquelle nous assistons, loin de nier le passé, est au contraire porteuse d’une « nouvelle conscience historique » qui vise à libérer le passé du contrôle des oppresseurs. L’anti-racisme est une bataille pour la mémoire. C’est l’une des caractéristiques les plus remarquables de la vague de protestations qui a déferlé sur le monde après l’assassinat de George Floyd à Minneapolis. Explosions d’iconoclasme Le point de vue des vaincus. « Du déboulonnage comme leçon d’histoire et comme lieu de mémoire », par Pierre Tevanian. Les actions de déboulonnage qui défraient la chronique ont suscité une inflation de condamnations hyperboliques à droite, aussi bien, de manière prévisible, dans la droite lepéniste que, de manière plus inquiétante, dans la droite dite républicaine ou celle dite centriste du président Macron.

« Du déboulonnage comme leçon d’histoire et comme lieu de mémoire », par Pierre Tevanian

Tout aussi inquiétant, à mon sens, est le relatif silence des partis de gauche, ou la faiblesse de leur soutien. Plusieurs voix se sont certes élevées pour défendre la légitimité d’un questionnement des lieux de mémoire qui façonnent notre espace public, mais en ne défendant pas, ou peu, le principe du déboulonnage, en particulier lorsqu’il n’est pas réalisé « dans les formes », par les « autorités compétentes », mais résulte d’une action directe menée par des militant.e.s. Il me semble quant à moi que ces actions méritent un soutien bien plus franc. Pourquoi déboulonne-t-on des statues qui n’intéressent (presque) personne ? Depuis le déboulonnage de la statue d’Edward Colston à Bristol le 7 juin dernier, la présence des statues dans l’espace public est devenue une question médiatique.

Pourquoi déboulonne-t-on des statues qui n’intéressent (presque) personne ?

À travers la statue vandalisée de Colbert, la France s’interroge sur son passé esclavagiste. La statue de Jean-Baptiste Colbert, ministre sous Louis XIV et rédacteur du Code noir, sur la traite des esclaves, au XVIIe siècle, a été vandalisée lors d’une action antiraciste, à Paris, le 23 juin.

À travers la statue vandalisée de Colbert, la France s’interroge sur son passé esclavagiste

Pour la presse étrangère, cet acte invite la France à mener une réflexion sur son histoire esclavagiste. Après les États-Unis et le Royaume-Uni, la France s’attaque à ses statues : “Colbert […] est la dernière victime, en France, de la fronde faite aux statues de personnages historiques liés au passé esclavagiste du pays”, souligne le quotidien espagnol El Mundo. Trônant devant l’Assemblée nationale, la statue de ce ministre et homme de confiance de Louis XIV a été aspergée de peinture rouge et de l’inscription “Négrophobie d’État”, le 23 juin.

Colbert est connu pour avoir rédigé, à la fin du XVIIe siècle, le Code noir, d’après une ordonnance royale, qui “réglementait l’esclavage dans les colonies françaises, les relations entre esclaves et maîtres et autorisait les châtiments corporels”. Martinique : Destruction de deux statues de Victor Schoelcher. Deux statues de Victor Schœlcher brisées par des manifestants en Martinique. Plusieurs manifestants ont fait tomber, vendredi, à Fort-de-France et à Schœlcher, en Martinique, deux statues de Victor Schœlcher, l’homme qui a décrété l’abolition de l’esclavage, le 27 avril 1848.

Deux statues de Victor Schœlcher brisées par des manifestants en Martinique

Relayée sur les réseaux sociaux, la vidéo de la chute de ces statues, réalisée par les activistes eux-mêmes, qui se présentent comme antibéké et anti-héritage colonial, a provoqué une vague d’indignation. Une jeune femme soupçonnée d’avoir participé à l’action a été placée en garde à vue et, à l’issue, convoquée au tribunal le 9 juillet, selon son avocat, Dominique Monotuka. « Schœlcher n’est pas notre sauveur », ont écrit dans un communiqué les manifestants, qui sont aussi ceux qui ont bloqué pendant plusieurs semaines, fin 2019 et début 2020, les hypermarchés chaque week-end.

Lire notre enquête : Chlordécone : les Antilles empoisonnées pour des générations Emmanuel Macron condamne ces actes « avec fermeté » Associé à l’abolition de l’esclavage. Les jeunes, à l'origine de la destruction des statues de Victor Schoelcher s'expliquent. Une carte interactive recense les statues en liaison avec l'esclavage au Royaume-Uni. "La République n’effacera aucune trace ni aucun nom de son histoire", a déclaré fermement Emmanuel Macron hier soir, dans une allocution officielle portant sur les dernières étapes du déconfinement.

Une carte interactive recense les statues en liaison avec l'esclavage au Royaume-Uni

Sans directement mentionner le décès de George Floyd – événement pivot et amplificateur de la lutte du mouvement BlackLivesMatter –, le président faisait ainsi référence à des dégradations de plus en plus nombreuses liées au mouvement. Ces deux dernières semaines, on a pu observer la conquête de l'espace public par des associations luttant contre la glorification des actes coloniaux et esclavagistes perpétrés au cours de l’histoire. Partout dans le monde, notamment au Royaume-Uni et en Belgique, plusieurs porte-parole d’associations ont ainsi remis en cause la présence de plusieurs statues de figures politiques et militaires, ayant acquis pouvoir et privilèges par l'esclavagisme. Des Lyonnais veulent voir disparaître des oeuvres dont la statue de Louis XIV sur la place Bellecour. Balayer l’Histoire de nos espaces publics la rendra-t-elle plus digeste ?

Des Lyonnais veulent voir disparaître des oeuvres dont la statue de Louis XIV sur la place Bellecour

C’est l'idée d'une communauté d’internautes lyonnais qui s’est affairé à recenser l’ensemble des statues, plaques, rues, ponts et autres monuments érigés à l’effigie de Colons ou de figures de l’esclavagisme dans l’agglomération lyonnaise. Une carte interactive a même été créée pour cibler une cinquantaine de lieux qui pose problème, chacun accompagné d’un commentaire personnalisé. Une longue liste dans laquelle on retrouve quelques monuments bien connus des Lyonnais dont la statue de Louis XIV sur la place Bellecour (installée en 1825 et classée monument historique depuis 2015). La raison évoquée : ce dernier « a très largement participé au développement de la traite négrière ». La statue de John A. Macdonald de nouveau vandalisée à Montréal.

Ce monument, érigé sur la place du Canada en mémoire de celui qui fût, entre autres, le premier chef de gouvernement du Canada ( de 1867 à 1873 puis de 1878 à 1891) est régulièrement la cible d’actes de vandalisme et de graffitis accusant les autorités fédérales et le personnage d’être raciste et colonialiste. Le monument a essuyé pas moins d’une quinzaine d’actes du genre depuis trois ans. Les méfaits de la nuit dernière ont été revendiqués par le mouvement antiracisme Macdonald Must Fall qui milite pour que le passé raciste de l’ex-premier ministre conservateur soit publiquement reconnu et que les monuments en son honneur soient retirés des lieux publics.

Les membres du mouvement Macdonald must fall réclament que la statue soit plutôt exposée dans un musée où le contexte historique qui y est associé pourra être expliqué plus en détail aux visiteurs. Statua di Giulio Cesare danneggiata nelle Fiandre. A Lille, des tensions entre les manifestants contre la statue de Faidherbe et... La situation est tendue ce samedi 20 juin, autour de la statue du général Faidherbe, sur la place Richebé, à Lille.

Environ 200 manifestants se sont réunis à l'appel de l'association Survie Nord, pour demander le retrait de la statue de l'ancien administrateur colonial lillois, qui officiait notamment au Sénégal. Une action dans la lignée de plusieurs rassemblements organisés aux Etats-Unis, au Royaume-Uni ou en Belgique, pour demander le "déboulonnage" de statues à l'effigie de personnages historiques de l'ère coloniale. Bourges : la statue Jacques Coeur vandalisée. Christophe Colomb, Edward Colston… : ces statues que les militants antiracistes déboulonnent après la mort de George Floyd. La scène est spectaculaire : dans la ville anglaise de Bristol, lors d’une manifestation de colère après la mort de George Floyd, des contestataires ont fait rouler la statue tout juste déboulonnée du marchand d’esclaves Edward Colston.

En s’y mettant à plusieurs, ils sont parvenus à la faire basculer par-dessus un pont et à la faire chuter dans la rivière Avon. Des images qui ont fait le tour du monde… et qui sont loin d’être isolée. En Angleterre comme aux Etats-Unis, mais aussi en Belgique, plusieurs statues renvoyant à l’histoire coloniale et au racisme ont été prises pour cible ces derniers jours dans le cadre du mouvement Black Lives Matter.

De la même manière qu’à Bristol, les manifestants sont parfois parvenus eux-mêmes à leurs fins. Allemagne – Une statue de Lénine érigée sur fond de controverse. Lénine, symbole d'avenir? C'est du moins l'intime conviction d'un petit parti d'extrême gauche allemand qui a dévoilé samedi une statue du dirigeant communiste à Gelsenkirchen, une initiative pour le moins controversée. «Avec la crise financière, et cette crise du coronavirus, les jeunes (...) ont compris que ce système capitaliste dans lequel nous vivons n'est tout simplement plus porteur d'avenir», assure Léna, 23 ans, une militante communiste de longue date.

Passé négrier : faut-il débaptiser les rues ? (8) L'intégralité de l'allocution d'Emmanuel Macron du 14 juin 2020. Déboulonner les statues? "Ces questions méritent un débat public" répond cet historien. (18) (PDF) Débaptiser les lieux portant le nom de Colbert « le racisme ne trouvera pas de solution avec des gadgets bricolés »

Faut-il déboulonner les statues des personnalités marquantes de l'esclavage ou de la colonisation ? (26) Faut-il déboulonner les statues liées au racisme ? - C à Vous - 11/06/2020. Faut-il déboulonner les statues liées au racisme ? « Histoire, mémoire, patrimoine : Emmanuel Macron a mélangé ces termes » Déboulonner des statues pour contester la mémoire. Requiem pour des statues ? par Emmanuel Fureix. ‎L'invité de 8h20 : le grand entretien : Nicolas Offenstadt, historien : "Emmanuel Macron fait une grosse confusion entre l'Histoire et la mémoire" sur Apple Podcasts. Racisme : F.X. Fauvelle réagit au déboulonnage des statues. François-Xavier Fauvelle est historien et archéologue français spécialiste de l'Afrique.

En 2019, il est devenu le premier professeur du Collège de France à détenir une chaire permanente et intégralement consacrée à l'histoire de l'Afrique ancienne. Il répond ici aux questions de Sciences et Avenir. Sciences et Avenir : Qu'est-ce que ces événements vous inspirent en tant qu'historien ? Déboulonnage des statues : « L’anachronisme est un péché contre l’intelligence du passé » Angoulême: une ville dans le déni de son passé esclavagiste et colonial. « Colbert n’est pas l’auteur principal du Code noir, ni le maître-penseur de l’esclavage français » Tribune. Au moment où les statues de commerçants d’esclaves tombent à Bristol (Royaume-Uni), il est difficile de ne pas ressentir des frissons d’émotion devant une justice en retard de presque trois cents ans. Angoulême: une ville dans le déni de son passé esclavagiste et colonial. Sarah Gensburger, sociologue de la mémoire : «Le déboulonnage est une façon parmi d'autres de transformer le sens des statues»

Ces dernières semaines ont été marquées par des appels à déboulonner certaines statues de personnages ayant eu un rôle dans la traite négrière en France (comme Colbert par exemple). Aux États-Unis, en Angleterre et en Belgique, des militants sont passés à l’acte. Déboulonner des statues ou les repeindre en rouge ? "La France a débaptisé des noms de collabos, pourquoi pas celles qui portent des noms de négriers? " Les statues meurent-elles aussi ? En 1848, l’abolition de l’esclavage - 28 minutes - ARTE. Ghana : sur le lac Volta, le calvaire des enfants esclaves.