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Laïcité

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JE SUIS PROF : seize brèves réflexions contre la terreur et l'obscurantisme, en hommage à Samuel Paty. Le choc de l’assassinat de Samuel Paty a entrainé un déchainement de récupérations politiques et médiatiques d’une rare sauvagerie.

JE SUIS PROF : seize brèves réflexions contre la terreur et l'obscurantisme, en hommage à Samuel Paty

Flot de haine raciale, racolage politicien, intellectuels revanchards, appels à la délation, appel au combat contre ces envahisseurs qui sont déjà parmi nous et qui nous égorgeront tous ! « Et ce sont vos amis, vos protégés, c’est vous qui soutenez ces assassins ! Collabos ! ». Les profiteurs d’histoires ont volé la mort du professeur d’histoire. Ce texte de Pierre Tevanian a été publié le 22 octobre 2020 par le site Les Mots Sont Importants.

Lire la lettre de Jaurès. Oui mais laquelle ? The politics of religion / Les politiques du religieux. Ce lundi, il fallait en parler.

The politics of religion / Les politiques du religieux

Parler de l’attentat, mais cette fois-ci avec l’urgence et la sidération de l’enseignant touché par l’assassinat d’un collègue. Il le fallait pour surmonter l’effroi de l’acte barbare, mais aussi et surtout pour aller au-delà de la consternation face aux débats qui ont suivi. Il le fallait enfin parce que ce sont les thématiques de recherche que j’explore, sur lesquelles je lis et enquête depuis des années, avec lesquelles j’essaie de construire un raisonnement, de tenir une position éthique de recherche.

Pourtant, je n’avais pas envie d’en parler. L’esprit brouillé, tant par l’acte que par ce qui s’en est suivi : des récupérations, des dialogues de sourds et des insultes. J’ai donc commencé, par honnêteté, par la sidération du professeur. "Pardon à l'enfant de Samuel Paty : la France n'a pas su protéger votre père des fatwas criminelles" Rien.

"Pardon à l'enfant de Samuel Paty : la France n'a pas su protéger votre père des fatwas criminelles"

Je n’ai plus rien. Plus de larmes, plus de bougies.Plus d’envie de discuter, plus de compréhension.Plus de patience, surtout.Je n’ai plus que de la colère. Immense. Il paraît que la colère est mauvaise conseillère. Mais moi aujourd’hui, je n’ai pas envie de la faire redescendre. "Pardon de n’avoir pas été assez en colère, pardon d’avoir allumé des bougies. " Pardon à nos enfants. Pardon aux grands enfants, ceux qui pouffaient de rire dans la rédaction de Charlie Hebdo quand ils préparaient leurs bonnes blagues.Pardon aux gamins de Nice, écrasés sous les roues d’un camion, un soir de feu d’artifice.Pardon au petit garçon des policiers de Magnanville, qui a vu ses parents égorgés sous ses yeux.Pardon à l'enfant de ce professeur, décapité en pleine rue.

Georges Bensoussan : "La responsabilité d'une partie de la presse et de l'Éducation nationale est immense" Marianne : Votre enquête, publiée il y a dix-huit ans (Les territoires perdus de la République), rééditée au cours des deux décennies, suscite toujours le même dénigrement alors que les attentats se multiplient.

Georges Bensoussan : "La responsabilité d'une partie de la presse et de l'Éducation nationale est immense"

Cette omerta a-t-elle conduit à la terreur ? Georges Bensoussan : Nous nous sommes heurtés très tôt à un double silence. En premier lieu, celui du ministère de l'Éducation nationale qui avait refusé de répondre à nos questions sur la remontée des incidents en milieu scolaire. Là, pour le coup on pouvait parler d'une omerta dans ces milieux proches du PS de l’époque. En second lieu, et ici je nuancerai votre propos, lorsque le livre est sorti en octobre 2002, il n'a pas été « plébiscité par les lecteurs » tout simplement parce qu'il n’eut aucun écho médiatique à l’exception de quelques journalistes (dont Natacha Polony d’ailleurs) et d’Alain Finkielkraut qui d’emblée a défendu l’ouvrage et fut le seul à me donner la parole sur France Culture.

Mohamed-sifaoui-il-faut-montrer-et-debattre-des-caricatures-avec-tous-les-eleves-17-10-2020-2396811_23. Ces centaines d'incidents que décrivait le rapport sur la laïcité à l'école remis à Jean-Michel Blanquer. Dès son entrée en fonction rue de Grenelle, Jean-Michel Blanquer a fait de la défense de la laïcité à l'école un de ses marqueurs politiques.

Ces centaines d'incidents que décrivait le rapport sur la laïcité à l'école remis à Jean-Michel Blanquer

Triste concordance de temps, cette semaine, un premier bilan du dispositif mis en place par le ministre de l'Education début 2018 avait été présenté. Un rapport rédigé par quatre inspecteurs généraux et publié ce mardi 13 octobre, faisant le point sur "l’application du principe de laïcité dans les établissements scolaires publics". Blanquer avait mis sur pied un système à trois branches : du côté de l'administration centrale, une équipe spécialisée sur le sujet (le pôle national "Valeurs de l'école de la République", VALEREP) ; dans chaque académie, une déclinaison déconcentrée de ce cabinet, placée sous l'autorité du recteur et chargée de réagir aux signalements effectués dans les établissements scolaires grâce à une application dédiée ; et enfin, le fameux Conseil des sages de la laïcité.

Refus d'étudier Harry Potter.