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Mixité sociale, Politique de la ville et politique de peuplement

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Mixité sociale : valeur essentielle ou alibi dangereux ? Article publié le 27 octobre 2014 Si la mixité sociale s’est imposée comme référence obligée de toutes les politiques publiques d’aménagement, c’est d’abord en raison des dégâts, à première vue évidents, que provoque son contraire.

Mixité sociale : valeur essentielle ou alibi dangereux ?

La logique séparatiste qui travaille les territoires a deux volets : les plus aisés se regroupent dans les beaux quartiers ou les premières couronnes résidentielles; il reste aux moins favorisés les quartiers de logement social, les centres déqualifiés ou les périphéries lointaines. Ségrégation contre entre-soi L’action publique a dû s’inscrire à contresens de cette « dérive des continents » et ses effets désastreux sur la cohésion sociale.

La ségrégation dans l’habitat est d’abord une « double peine » pour les défavorisés, ajoutant aux difficultés socio-économiques l’assignation à résidence dans des territoires mal dotés en services, cadre de vie, transports… Qu’apporte au juste la mixité aux personnes au nom desquelles elle est recherchée ? Plusieurs réponses. Portrait social 2016 : la mixité sociale : Plate-Forme de l’observation sanitaire et sociale d’Auvergne-Rhône-Alpes. Devenir minoritaire. Blancs et non-Blancs dans les quartiers mixtes. En une vingtaine d’années, la notion de mixité a saturé les discours sur la ville.

Devenir minoritaire. Blancs et non-Blancs dans les quartiers mixtes

D’un côté, elle est devenue une catégorie incontournable des politiques publiques, à la fois moyen et fin des programmes d’aménagement urbain et de logement (voir notamment Authier et al. 2006 ; Bacqué et al. 2011). Dès lors, que dire sur la mixité qui n’ait déjà été écrit ? L’ouvrage que Sarah Mayorga-Gallo consacre à un quartier multiethnique d’une ville moyenne des États-Unis est, à cet égard, éclairant. Construit en cinq chapitres qui abordent tour à tour le contexte sociodémographique, le point de vue de la population blanche, des habitants latinos et des résidents noirs d’une ville démocrate (Durham) d’un État conservateur (Caroline du Nord) historiquement lié à l’industrie du coton et à la traite des Noirs, l’ouvrage privilégie un type de territoire peu étudié : un quartier moyen d’une ville moyenne, où aucun groupe social n’est absent, ni surreprésenté.

Rénovation urbaine et mixité sociale : quel bilan 10 ans après le lancement du PNRU ? L’un des objectifs principaux du programme national de renouvellement urbain était d’accroitre la mixité sociale des quartiers, en renouvelant l’offre de logements, et en améliorant leur attractivité.

Rénovation urbaine et mixité sociale : quel bilan 10 ans après le lancement du PNRU ?

De premières études, notamment réalisées dans le cadre du Comité d’évaluation et de suivi de l’ANRU, qui a été fusionné au sein de l’Observatoire national de la politique de la ville, ont démontré que si le cadre de vie des habitants avait bien été amélioré, la composition sociale des quartier ne se modifie pas seulement à coup de pelleteuses. Cette étude menée sur la période 2003-2013 clarifie à partir de différents prismes ce qui a vraiment changé dans les quartiers en rénovation urbaine. Elle compare l’évolution des quartiers situés en zones urbaines sensibles mais non concernés par un PNRU, avec celle des 572 quartiers visés par un programme. Un habitat en légère évolution. Loi Egalité et Citoyenneté : l'USH attend de voir les résultats. L'Union sociale pour l'habitat (USH) met en ligne sur son site internet, sous la signature de son délégué général, Frédéric Paul, un billet consacré à l'impact de la loi du 27 janvier 2017 relative à l'égalité et à la citoyenneté sur le logement social et ses opérateurs.

Loi Egalité et Citoyenneté : l'USH attend de voir les résultats

L'USH y fait preuve d'un enthousiasme modéré à l'égard de cette loi, en indiquant qu'elle marque l'achèvement d'un cycle de textes (lois Alur, Ville, Notr, Maptam) "qui modifient en profondeur le dispositif d'attribution et d'occupation du patrimoine locatif social et impactent le jeu des acteurs". Comment faire revenir des "personnes moins pauvres" ?

Une ouverture aux "évolutions systémiques" En revanche, l'USH se montre favorable à l'harmonisation des pratiques d'attribution des logements sociaux, par exemple sur le calcul du "reste à vivre" lors de l'examen des dossiers par les commissions d'attribution. De même, la fédération ne se montre pas hostile aux "évolutions systémiques" du secteur du logement social. Pour Didier Migaud, "le logement social doit mieux cibler les publics modestes et défavorisés, sans créer de ghettos"

Entre ceux qui estiment que l'objectif n° 1 du logement social est d'accueillir les personnes pauvres et ceux qui mettent en avant l'objectif de mixité sociale (donc accueillir aussi des personnes de la classe moyenne), la Cour des comptes semble à première vue avoir choisi le premier camp.

Pour Didier Migaud, "le logement social doit mieux cibler les publics modestes et défavorisés, sans créer de ghettos"

A la lecture du rapport présenté le 22 février sur "Le logement social face au défi de l'accès des publics modestes et défavorisés", sa position paraît toutefois plus subtile. En gros : aux organismes HLM de loger les pauvres dans leur parc ; aux collectivités de programmer les politiques d'habitat pour organiser la mixité au niveau du quartier et/ou de la ville.

"Mieux cibler les publics modestes et défavorisés. " C'est l'objet des quatre premières recommandations du rapport de la Cour des comptes sur "Le logement social face au défi de l'accès des publics modestes et défavorisés" présenté mercredi 22 février (voir les 13 recommandations en encadré ci-dessous).

Quels effets de la rénovation urbaine sur les quartiers ciblés ? Le LIEPP publie son rapport sur le PNRU Le LIEPP publie son rapport sur les effets du Programme National pour la Rénovation Urbaine (PNRU) Alors que l’Etat s’apprête à investir 20 milliards d’euros dans le Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain (NPNRU), le LIEPP publie son rapport sur les effets de son prédécesseur, le Programme National pour la Rénovation Urbaine (PNRU), mis en œuvre depuis 2004.

Quels effets de la rénovation urbaine sur les quartiers ciblés ?

Cette étude a été réalisée dans le cadre d’un partenariat de recherche entre le LIEPP Sciences Po - en la personne de Nina Guyon - et le Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET). Rénovation urbaine : l’action contre-productive de l’Etat dans le parc privé. Selon une étude publiée mardi, l’action de l’Etat en termes de rénovation urbaine n’a pas fait ses preuves dans le logement privé des zones sensibles.

Rénovation urbaine : l’action contre-productive de l’Etat dans le parc privé

LE MONDE | • Mis à jour le | Par Mathilde Damgé et Jeanne Dall'Orso La politique de rénovation urbaine menée par l’Etat est-elle inefficace, voire contre-productive ? Bilan positif pour la délégation interministérielle à la mixité sociale dans l'habitat. Annoncée lors du Comité interministériel à l’égalité et à la citoyenneté du 15 mars 2015, l’application stricte de l’article 55 de la loi SRU, et notamment de ses sanctions a été suivie d’effets, après une forte mobilisation des services de l’Etat déconcentré : « Toutes les communes visées par un constat de carence – elles sont 221 sur 1200 communes en retard sur leurs objectifs de production de logements sociaux - ont été vues par les préfets.

Bilan positif pour la délégation interministérielle à la mixité sociale dans l'habitat

Environ 200 ont signé un contrat de mixité sociale, ou sont en passe de le faire – dans lequel elles s’engagent à dégager des moyens pour construire du logement social », résume Thierry Repentin, nommé délégué interministériel à la mixité sociale dans l’habitat le 15 avril 2015. Les maires effectivement dessaisis de leurs compétences Dans quelques communes le préfet a mis en place des opérations d’intermédiation locative – un logement privé est loué par une association et mis à disposition d’une famille à faibles revenus. Focus. Dossier : Gentrification : le nouveau visage des villes / Gazette des communes. «Les quartiers restent, la population change» - Philippe Estèbe, géographe. Que vous inspire la réforme de la politique de la ville envisagée par le gouvernement?

«Les quartiers restent, la population change» - Philippe Estèbe, géographe

Au stade de l’intention, il est difficile de juger. Elle me rappelle, toutefois, la politique de la ville des années 90: l’Etat recommandait déjà d’agir à l’échelle de l’agglomération. Les premiers contrats de ville étaient censés être des contrats intercommunaux, et devaient permettre la constitution de politiques d’agglomérations. Sans compter que la loi «Chevènement» du 12 juillet 1999 sur les intercommunalités positionnait celles-ci, dès l’origine, comme un outil de lutte contre l’«apartheid urbain». Enfin, on retrouve de nouveau l’unité «social-urbain», qui avait été perdue pendant la parenthèse du Programme national pour la rénovation urbaine (PNRU).

Et si on essayait VRAIMENT la mixité / Frédéric Gilli. La mixité n’a pas bonne presse, le modèle d’intégration à la française non plus… au motif que les cités sont à cran, au prix de quelques amalgames rapides sur les banlieues et le terrorisme et en s’appuyant sur l’aggravation de la situation depuis quelques années, on en vient à tirer hâtivement la conclusion que l’un des volets de la politique urbaine des dernières années, la mixité, ne marche pas.

Et si on essayait VRAIMENT la mixité / Frédéric Gilli

C’est une faute logique et politique. La mixité ne se résume pas aux nécessaires logements sociaux C’est une faute logique parce que c’est construire très vite un lien de causalité entre un constat subjectif – « ça va plus mal aujourd’hui » – et un objectif politique tenant plus du totem que du décret en Conseil d’État – « la mixité ». Ce raccourci rapide s’explique par la tendance toujours présente à considérer que le plan masse et le pourcentage de logements sociaux résument une politique urbaine.

C’est un double leurre. Une forte attente des habitants. La ségrégation urbaine - Marco OBERTI, Edmond PRÉTECEILLE. La ségrégation urbaine est souvent considérée comme un facteur essentiel de la crise urbaine, liée à l’idée de ghetto et aux quartiers populaires stigmatisés à forte concentration d’immigrés. Réduite à cette seule figure, elle est vue comme contraire à l’idéal républicain, et sa réduction est un axe central de la politique de la ville en France. Mixité sociale, et après. Éric Charmes, Marie-Hélène Bacqué, Mixité sociale, et après ? , Puf-Vie des idées, 2016, 112 p., 9 €.

Ce livre est présenté et coordonné par Éric Charmes et Marie-Hélène Bacqué. Éric Charmes est directeur de recherche à l’École nationale des travaux publics de l’État (Laboratoire RIVES, université de Lyon, UMR EVS). Spécialiste des études urbaines, il s’intéresse aux formes de territorialisation locale. ''Certaines politiques de mixité sociale ouvrent la voie à la gentrification'' Mot-valise et concept flou, la mixité sociale s’impose dans le débat public pour justifier les politiques urbaines actuelles. Les sociologues Eric Charmes et Marie-Hélène Bacqué ont coordonné un livre intitulé Mixité sociale, et après ?

Dressant une comparaison entre les villes françaises et américaines pour questionner cet idéal. Sept spécialistes des études urbaines ont contribué à l’ouvrage pour déterminer pourquoi l’obsession pour la mixité sociale ne permet pas de bien appréhender la réalité. Votre livre dresse une comparaison entre les Etats-Unis et la France, en faisant intervenir des chercheurs des deux nationalités. Au nom de la mixité sociale / Christine Lelévrier. Mixité, contrôle social et gentrification / Matthieu Giroud. « Travestir la gentrification en “ mixité sociale ” est un très bon exemple de la manière dont la réalité du processus s’est effacée au profit d’une rhétorique discursive, théorique et politique qui évince systématiquement toute forme de critique et de résistance [1] » : voici les termes employés par le géographe britannique Tom Slater pour évoquer comment le succès politique et médiatique du mot d’ordre de la mixité sociale contribue à détourner les chercheurs en sciences sociales de l’étude des effets sociaux de la gentrification, notamment des mécanismes d’éviction des populations les plus fragilisées.

Rares seraient ainsi ceux qui ambitionnent de dénoncer la dissimulation de politiques de gentrification dans la mise en œuvre de mesures visant à créer les conditions de maintien, d’installation ou de fréquentation des classes moyennes et supérieures dans des quartiers populaires diagnostiqués « en crise ». Pour une approche critique de la mixité sociale / Eric Charmes. Longtemps considérées comme des lieux de croisement et de mélange, les villes sont aujourd’hui regardées comme les théâtres d’une désagrégation du lien social [1].

Les plus aisés mettent de plus en plus explicitement en scène leur volonté de se tenir à l’écart des pauvres, avec notamment le développement des ensembles d’habitation privés et sécurisés (les gated communities). Les quartiers populaires, de plus en plus pauvres, deviennent pour leur part ce que certains sociologues n’hésitent plus à appeler des ghettos [2]. Cette ségrégation soulève de fait de graves problèmes. La mixité sociale : une chimère ? / Marie-Christine Jaillet. À regarder de plus près la manière dont l’injonction à la mixité s’est déclinée à propos des cités HLM sur lesquelles elle s’est d’abord focalisée, on discerne, derrière son invocation, divers enjeux qui se sont successivement, voire parallèlement exprimés.

« Aborder la ségrégation à partir des quartiers populaires, c’est prendre le problème à l’envers » / Renaud Epstein. Renaud Epstein, sociologue à l’université de Nantes, décrypte les déclarations de Manuel Valls, qui prône une « politique du peuplement pour lutter contre la ghettoïsation, la ségrégation ». La mixité sociale : objectif ou résultat des projets de rénovation urbaine.

Depuis 2010, Sosten Projets réalise le suivi des relogements de trois projets de rénovation urbaine à Toulouse (Bagatelle, Mirail et Empalot), en lien avec les bailleurs, les associations de locataires et la Direction départementale des territoires. Paradoxes de la mixité sociale / Revue Espaces et sociétés 2010/1. Attention : Cette offre est exclusivement réservée aux particuliers. Mixité sociale / Revue Informations sociales 2005/5. Mixité sociale, constat d'échec, et après ? / France Culture. L’ENJEU DE LA MIXITE SOCIALE DANS LES POLITIQUES URBAINES / Renaud Epstein et Thomas Kirszbaum. La rénovation urbaine comme politique de peuplement / Renaud Epstein. Politiques du logement / Revue Savoir/Agir 2013/2. Les banlieues méritent mieux qu’une «politique de peuplement» Manuel Valls doit présenter aujourd’hui, à l’issue d’un comité interministériel, toute une série de mesures pour favoriser la mixité sociale.

Extrait "Le peuplement comme politiques" Banlieues: faut-il en finir avec les «politiques de peuplement»? Lors de la conférence de presse qui a suivi le comité interministériel «Egalité, citoyenneté: La République en actes», vendredi 6 mars, Manuel Valls est revenu sur les expressions qu'il avait employées la première fois dans la foulée des attentats de janvier: «apartheid» et «politique de peuplement».

Si la première, a-t-il reconnu, «a fait couler beaucoup d'encre», la seconde, moins spectaculaire, est passée relativement inaperçue. Orientations d’attribution et convention d’équilibre territorial : contribution des organismes Hlm au diagnostic de l’occupation et du fonctionnement du parc social et à l’analyse des enjeux de mixité - Repères n° 17. Auteurs Béatrix MORAJuliette FURETSophie LAUDEN-ANGOTTI. Les secteurs de mixité sociale inscrits dans les PLU / Union pour l'habitat - Repères n°12. Auteurs J.Nika UNION-DMOP Entité. Le ghetto français. Mixité sociale : une imposture, Hacène Belmessous,

La mixité : mot d'ordre, vœu pieux ou simple argument ?