En Italie, une ferme hydroponique parie sur "l'or rouge" Au milieu des vignes toscanes, la plus grande ferme hydroponique d'Europe du Sud veut rendre ses couleurs à la tomate italienne, empoisonnée par des scandales d'infiltrations mafieuses, de pollution, et de main-d'oeuvre exploitée. Lancée en 2015 par Luigi Galimberti, Sfera Agricola cultive des plants hors-sol sans pesticides, dans des serres écologiques, et laisse les abeilles faire l'essentiel du travail. La ferme se veut l'une des réponses aux appels angoissés des Nations Unies sur la nécessité de trouver des moyens pour nourrir une population toujours croissante sur une planète à bout de souffle.
M. Galimberti l'assure: sa ferme produit 1 kg de tomate ou de laitue avec seulement deux litres d'eau, contre 75 litres pour les cultures en champ. Il s'appuie sur un contrôle biologique, utilisant des organismes naturels pour lutter contre les insectes et les maladies. Fini la peau dure "Notre tomate a la peau plus fine, ce qui signifie qu'elle doit être consommée immédiatement", assure-t-il. Analytics.twitter. La production de la tomate d’industrie, décrite dans le documentaire "L'empire de l'or rouge", se fait miroir de processus économiques tels que la mondialisation du commerce, la division du travail, ou la création de monopole ; en somme, la tomate d’industrie est un "concentré" de capitalisme !
Dans l'industrie de la tomate, "le capital arrive à structurer une production croissante, en employant de la technologie. Toujours moins de main d'oeuvre arrive à produire toujours plus. " (Jean-Baptiste Malet) Deuxième jour de notre semaine d’enquêtes économiques sur les “fruits du capitaliste”. Hier, nous avons fait le récit de l’histoire industrielle de la banane, un conte économique américain, parabole du système capitaliste et de la puissance qu’il confère aux multinationales. Aujourd’hui, nous nous concentrons sur la tomate, qui, comme l’écrit Jean-Baptiste Malet, est l’ingrédient central de la malbouffe autant que de la diète méditerranéenne.
"Il n’y a pas de démocratie de l’alimentation. Le capitalisme raconté par le ketchup, par Jean-Baptiste Malet (Le Monde diplomatique, juin 2017) Dans la salle d’un restaurant décorée d’ours et de cobras empaillés, au cœur de la vallée de Sacramento, en Californie, un homme mord dans son hamburger face à une bouteille de ketchup. M. Chris Rufer, patron de la Morning Star Company, règne sur la filière mondiale de la tomate d’industrie. Avec trois usines seulement, les plus grandes du monde, son entreprise produit 12 % du concentré de tomate consommé sur la planète. « Je suis une sorte d’anarchiste, explique M.
Rufer entre deux bouchées. Traversé continuellement d’un essaim de camions tractant des doubles bennes de fruits rouges, l’établissement est le plus compétitif du monde. Mises en conteneurs, elles circuleront sur tous les océans du globe. Toute l’humanité mange de la tomate d’industrie. Lorsqu’il presse le flacon Heinz pour couvrir ses frites d’une nouvelle giclée de ketchup, produisant ce bruit caractéristique que des milliards d’oreilles ont appris à reconnaître depuis l’enfance, M. Dans les usines de M. Le concentré de tomate, un produit agro-industriel mondialisé. La parution de l'ouvrage de Jean-Baptiste Malet, L’Empire de l’or rouge.
Enquête mondiale sur la tomate d’industrie (Fayard, 2017, 288 pages) a conduit la presse d'actualité à publier de nombreux articles sur la tomate dans la mondialisation. L'auteur enquête sur l'histoire et la géographie du concentré de tomates, produit phare de l'industrie agro-alimentaire. Il s'agit d'une géographie entièrement mondialisée, dans laquelle la province chinoise du Xinjiang est intégrée aux circuits mondiaux par l'intermédiaire de conglomérats agro-industriels détenus par des généraux de l'Armée populaire de Chine, comme l'entreprise Cofco. Les pays occidentaux n'en sont pas les seuls débouchés : le concentré de tomate en boîte envahit les marchés des pays en développement, y compris dans les populations les plus pauvres qui peuvent l'acheter à la cuillère dans certains pays, alors que c'est déjà l'un des produits alimentaires les moins chers.
Pour compléter : Un monde, à la sauce tomate ! Le journaliste Jean-Baptiste Malet a réalisé un documentaire sur la tomate. « L'Empire de l'or rouge ». Son défi a été d’étudier son concentré de mondialisation ; En Finlande, une île exclusivement réservée aux femmes ; A la découverte de ce dispositif français ingénieux pour éviter l’érosion des côtes.. L'Empire de l'or rouge A quoi pensez-vous lorsque vous mettez du ketchup sur vos pattes ou que vous savourez votre pizza ? Consommée et échangée partout dans le monde, elle est un aliment incontournable de la cuisine contemporaine. Jean-Baptiste Malet a parcouru le monde, rencontrant cueilleurs et entrepreneurs pour comprendre la filière de ce petit fruit fragile qu’est la tomate, symbole d'une mondialisation assez folle. Sous les Radars Florence Paracuellos dans les recoins de l’actualité internationale : - Aux Etats-Unis, quatre hommes noirs, emprisonnés depuis 1995 pour meurtre, ont été innocentés l’année dernière par la justice ; Le Reportage à Jérusalem Programmation musicale.
Le capitalisme raconté par le ketchup, par Jean-Baptiste Malet (Le Monde diplomatique, juin 2017) La civilisation de la tomate La force d’un système économique tient à sa capacité à s’insinuer dans les moindres replis de l’existence, et en particulier dans nos assiettes. Une banale boîte de concentré de tomate contient ainsi deux siècles d’histoire du capitalisme. Pour son nouvel ouvrage, Jean-Baptiste Malet a mené une enquête au long cours sur quatre continents. Une géopolitique de la « malbouffe » dont il présente ici un tour d’horizon inédit. Dans la salle d’un restaurant décorée d’ours et de cobras empaillés, au cœur de la vallée de Sacramento, en Californie, un homme mord dans son hamburger face à une bouteille de ketchup.
M. Chris Rufer, patron de la Morning Star Company, règne sur la filière mondiale de la tomate d’industrie. . « Je suis une sorte d’anarchiste, explique M. Traversé continuellement d’un essaim de camions tractant des doubles bennes de fruits rouges, l’établissement est le plus compétitif du monde. Taille de l’article complet : 1 929 mots. Jean-Baptiste Malet. Comment le ketchup est devenu le nuoc mam des Américains. Emblématique des États-Unis, le fast-food est l’une de ses exportations qui rencontrent le plus de succès: chaque jour, de nouvelles adresses ouvrent leurs portes en Europe ou en Asie, diffusant à travers le monde cette «gastronomie» typiquement américaine. Il est donc pour le moins ironique que les hamburgers, les frites et le ketchup ne soient pas originaires d’Amérique, ce que laissent d’ailleurs clairement entendre leurs noms en anglais.
Ainsi, l’influence conséquente de l’Allemagne sur la cuisine américaine se laisse clairement entendre au travers de mots tels que hamburger (de Hambourg) ou frankfurter (saucisse), les french fries (frites) ne cachent rien de leurs origines franco-belges et, bien entendu, le ketchup est chinois. Hé oui, cher lecteur, le mot ketchup signifie à l’origine «sauce de poisson» dans un dialecte de la province du Fujian, la région côtière humide à laquelle on doit également le mot «thé» (te en fujianais). Ke-tchup = «saumure de poisson» Dan Jurafsky. Concentré de tomate made in China : bienvenue dans la mondialisation dégueu !
A moins de ne jamais mettre les pieds dans les grandes surfaces ou dans la plupart des restos, il y a de grandes chances que vous en ayez déjà consommé. Et en grande quantité. Le concentré de tomate chinois est omniprésent dans la world food, la nourriture mondialisée qu’on engloutit du nord au sud, quels que soient ses goûts et ses revenus. "Global sushi" ou comment la mondialisation vide les océansSauces, soupes, pizzas, surgelés… La pâte rougeâtre et visqueuse qui nimbe tous ces plats provient très souvent du Xinjiang, une province de Chine - pays qui, pourtant, consomme assez peu de tomate. Comment en l’espace de 20 ans à peine, les cueilleurs et fabricants européens et américains de concentré ont-ils été supplantés par les Chinois, qui fournissent aujourd’hui les géants de l’agro-industrie comme Heinz, Kraft Foods ou Unilever ?
Mondialisation dégueu Merci, votre inscription a bien été prise en compte. Ce terrifiant phénomène pourrait s’appeler la "sino-militarisation" de la tomate. Heinz France | Notre Histoire. 1869: Henry John Heinz, le fondateur Henry J. Heinz crée son premier commerce de produits alimentaires. Il commence avec du raifort (condiment alimentaire, substitut de la moutarde) saumuré, vendu dans des bouteilles en verre pour prôner la qualité du produit aux clients. 1876: Le lancement du ketchup sur le marché Le ketchup est mis sur le marché en 1876. 1886: L’internationalisation de Heinz “Notre champ est le monde.” 1892: 57 Variétés Inspiré par une publicité qui vantait 21 styles de chaussures, Henry J. 1893: Le cornichon Heinz Pour faire connaître son stand à la foire mondiale de Chicago, Henry J. 1900: Heinz, un cadre de travail idéal Henry J. 1906: la loi de la nourriture saine (the Pure Food Act) Heinz s’est toujours engagé pour la naturalité de ses produits, allant même jusqu’à militer activement pour faire adopter la « Loi de la Nourriture Saine (the Pure Food Act)». 1941: Le lancement de nouveaux produits Non, Heinz ne vend pas que du ketchup !
1948: Un design classique. Filière -> Production de plein champ. La tomate d'industrie est cultivée en plein champ sur des planches. Ces dernières doivent être constituées de terre meuble etfavoriser l'écoulement de l'eau (pluies, irrigation) au contact de la plante. La plantation Elle s'effectuait traditionnellement avec des planteuses de racines nues de type Super prefer, en double rang sur les planches mais aussi en simple rang. La densité de plantation dépend de la vigueur végétative des variétés utilisées.
Elle se situe généralement autour de 32 000 plants/ha dans les conditions françaises. La fertilisation La fumure de fond, dont une composante sera de préférence organique, afin d'améliorer la structure du sol, apporte l'essentiel des besoins de la culture en potassium et en magnésium, ainsi que de l'azote et, si l'analyse de sol montre un déficit, du phosphore. L'irrigation Elle doit être ajustée aux besoins de la plante à chaque phase de son développement. Le désherbage La protection phytosanitaire La récolte. AMITOM - Association Méditeranéenne Internationale de la Tomate - Mediterranean International Association of the Processing Tomato. L’empire de l’or rouge : enquête mondiale sur la tomate d’industrie – Miscellanées. (6) De février 1996 à juillet 1999, la chaîne de supermarchés Sainsbury’s a commercialisé au Royaume-Uni des conserves de purée de tomates OGM vendues à bas coût et promues par une communication agressive.
L’opération s’est interrompue durant la « crise de la vache folle ». Au coin du champ, M. Li Songmin surveille la récolte. Ses tomates seront livrées par camions dès ce soir à une usine de l’entreprise Cofco Tunhe. Et ensuite ? Il l’ignore. Cofco — pour China National Cereals, Oils and Foodstuffs Corporation (Société nationale chinoise de céréales, oléagineux et produits alimentaires) — est la première entreprise de transformation de tomates de Chine. Trouver l’entrée de ces usines ne demande pas un gros effort. Première étape : Tianjin, son port et ses conserveries, à l’autre bout de la Chine.
À en croire les étiquettes, les conserves produites dans cette usine ne contiennent que deux ingrédients : des tomates et du sel. La tomate, un produit, deux filières:, Fruits & Légumes. Ainsi, les marchés de la tomate destinée au frais sont principalement régionaux du fait de la faible durée de conservation et de la fragilité des produits. La production se fait essentiellement sous serre : les principaux pays producteurs européens sont l’Espagne, l’Italie, les Pays-Bas, la France, la Belgique. La production sous serre verre, spécialité hollandaise à l’origine, est pratiquée dans la plupart des pays d’Europe : elle permet d’assurer une bonne protection contre la propagation des maladies et des ravageurs, tout en réduisant au strict minimum les traitements (production biologique intégrée).
Ce système permet également de produire sur la quasi-totalité de l’année. Il est consommateur d’énergie : la plus usuelle est le gaz naturel, le plus souvent accompagné de cogénération pour améliorer l’économie et l’efficacité énergétique du projet. Les serres les plus novatrices utilisent des sources d’énergie moins chères, comme la chaleur d’un incinérateur par exemple. Le Cabanon - FAQ. WPTC - The World Processing Tomato Council. The World Processing Tomato Council (WPTC) is an international non-profit organization representing the tomato processing industry. Currently, its members represent more than 95% of the volume of tomatoes processed worldwide. The organization was created in May 1998 during the 3rd World Processing Tomato Congress held in Pamplona (Spain).
The structure of WPTC is organized in three geographic groups corresponding with the main producing areas: > The Mediterranean area is represented by AMITOM (Mediterranean International Association of the Processing Tomato – headquartered in France) > The Northern America group is constituted by the following associations: - CTGA (California Tomato Growers Association – California) - CFLP (California League of Food Processors – California) - OPVG (Ontario Processing Vegetable Growers – Canada) - OFVPA (Ontario Fruit and Vegetable Processors Association – Canada) > The Other countries group is constituted by the following associations: WPTC objectives Membership.
Les Chinois croquent la tomate transformée française. Pékin, de notre correspondant. Les Chinois débarquent là où on ne les attendait pas : dans les conserves françaises. Le géant chinois de la transformation de tomates, Chalkis, a pris le contrôle majoritaire, pour 7 millions d'euros, de Conserves de Provence. La coopérative agricole Le Cabanon, ex-propriétaire, gardera 45 % de la société, dont le dirigeant de Chalkis, Liu Yi, devient le nouveau président. Les investissements chinois à l'étranger sont encore rares, et celui-ci est d'autant moins banal que Chalkis est une filiale d'un énorme conglomérat qui constitue le fer de lance économique et militaire de la Chine dans la province occidentale du Xinjiang.
Le «Corps de production et de construction du Xinjiang» (XPCC) est un véritable Etat dans l'Etat aux marches de l'empire, avec ses pouvoirs de police et de justice, dont les dirigeants ont des grades militaires. «Les trois rouges». L'appétit de Chalkis est sans limite. Défense des frontières. Pierre Haski. Le capitalisme raconté par le ketchup, par Jean-Baptiste Malet (Le Monde diplomatique, juin 2017) Planetoscope - Statistiques : Consommation mondiale de bouteilles de Ketchup. La production de Ketchup 650 000 000 / an Il se vend 1,8 million de bouteilles par jour dans le monde. Marque phare des Etats-Unis, Heinz est présent sur le marché des Ketchup depuis 140 ans. La sauce tomate Ketchup a fait le succès du groupe et la notoriété de Heinz. L'entreprise de Pittsburgh a un chiffre d'affaires record de 10 milliards de dollars (7 Mrds euros) en 2011.
Après reconstitution, la sauce tomate est mélangée avec différents ingrédients : sucre, sel, vinaigre… Seules 7 personnes connaîtraient la recette exacte de la préparation du ketchup Heinz. Après la cuisson, l’étape de conditionnement permet de remplir plus de 630 millions de bouteilles par an, soit une toutes les 20 secondes. Enfin, après les validations qualité, les flacons sont rassemblés, mis en cartons et partent vers plus de 50 destinations dans le monde, mais en grande partie vers l’Europe. La consommation de Ketchup L'origine du Ketchup La recette du Ketchup Le vinaigre blanc, sert de conservateur au ketchup. Chalkis dérape sur les tomates Le Cabanon. Comprendre la saga du ketchup | Collaborateurs. Le concentré de tomate, un produit agro-industriel mondialisé. La Chine-Afrique de la tomate. Unitom remet la conserverie Le Cabanon sous les feux des linéaires.
Grâce à la tomate, la ville nigériane de Kano se voit déjà en « Dubaï du Sahel »