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Photoreportage

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Ces fausses photos qui circulent après les attaques de Paris. Certains internautes profitent de l’émotion collective pour manipuler des images sur les réseaux sociaux. Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par Les Décodeurs Entretenir la psychose, faire le buzz, diffuser de fausses informations pour attiser la haine… Les photos détournées qui ont commencé à circuler après les attentats de Paris montrent une nouvelle fois combien certains internautes profitent de l’émotion collective pour manipuler les images à des fins peu avouables, sans que ceux qui les partagent ne s’aperçoivent de la tromperie.

En voici quelques exemples, repérés samedi 14 novembre sur Twitter. Lire Situations de crise : 7 conseils pour déjouer les rumeurs Des scènes de joie à Gaza… qui datent de 2012 Les attentats de Paris ont-ils provoqué des réjouissances dans les territoires palestiniens, comme l’affirmait cet internaute sur Twitter (l’auteur a supprimé son tweet depuis) ? Des rues parisiennes désertes… en plein mois d’août Des faux messages de la mairie de Paris Or il n’en est rien.

Les photos du Débarquement de Robert Capa au cœur d’une polémique. Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par Gabriel Coutagne Depuis plusieurs semaines, la polémique enfle dans le milieu des historiens de la photographie. Sur son blog, A.D. Coleman, un ancien critique photo du New York Times, tente de démontrer que les célèbres photos du Débarquement, prises par le photojournaliste Robert Capa, ne mériteraient pas l’aura légendaire qui les entoure depuis leur publication dans le numéro de Life paru le 19 juin 1944. Ces onze photos, surnommées The Magnificent Eleven, seraient les seules à avoir survécu parmi une centaine d’images capturées par Capa sur Omaha Beach, au milieu d’une violence extrême. La maladresse d’un laborantin survenue au moment du développement expliquerait pourquoi seule une petite partie des clichés subsiste. Une « crise de nerfs » ? C’est cette version des faits que A.D. L’objectif est de prouver que Robert Capa aurait fui la violence des combats, victime de ce que Coleman appelle une « crise de nerfs ».

Gélatine fondue Juste un peu flou. La retouche et le photojournalisme imaginaire. Philippe Lopez, Typhoon survivors, exposition World Press Photo à Perpignan (édition 2014, photo AG). Les paradoxes du photojournalisme sont apparus avec brutalité lors de la dernière sélection du World Press Photo. D’un côté, un prix attribué à un sujet de société, l’homophobie en Russie, «pour montrer que le photojournalisme ne traite pas seulement de la guerre et qu’on peut trouver une bonne histoire juste de l’autre côté de la rue» (Patrick Baz). Une revendication moderniste, qui tranche avec la tradition belliciste du plus important prix du domaine.

De l’autre, la mise en exergue de la condamnation de la retouche numérique, qui a conduit le jury à disqualifier 20% de la sélection au dernier tour du concours. Une déploration aussi usuelle que réductrice, qui enferme le photojournalisme dans une fiction intenable. Comme l’écrivait Gisèle Freund dès 1936, bien avant Photoshop: «La photographie, quoique strictement liée à la nature, n’a qu’une objectivité factice. MàJ. Sur le même thème. Sergey Ponomarev : « Le photographe professionnel doit donner du sens à l’image » Le Monde.fr | • Mis à jour le | Propos recueillis par Marie Sumalla ((propos recueillis)) Le photographe russe Sergey Ponomarev a fait ses classes pendant huit ans à l’agence Associated Press. Aujourd’hui photojournaliste indépendant, à 34 ans, il est correspondant de guerre pour le New York Times. Depuis, il réalise régulièrement pour le quotidien américain des reportages autour du monde, de Gaza à Maïdan, en passant par Damas.

Selon lui, photographier, c'est construire du sens. Travailler pour un média aussi prestigieux que le New York Times a-t-il une influence sur votre éthique ? Sergey Ponomarev : Je n'ai aucune pression quant à cette responsabilité car je m'impose de rigoureux critères de travail, les éditeurs savent et me font confiance. Les règles que je me suis fixées sont d'abord photographiques : je ne mettrai jamais en scène une image, je ne demanderai jamais à une personne de prendre la pause ou de bouger de telle ou telle façon. Maïdan, Damas... Le World Press Photo redessine le photojournalisme | L'image sociale. John Stanmeyer, « Signal », Djibouti City, 26 février 2013.

Mads Nissen, « Jonathan Jacques Louis, 21 ans, et Alexander Semyonov, 25 ans, à Saint-Pétersbourg ». Nous y sommes. En retenant une photographie stylisée de John Stanmeyer, le World Press Photo faisait en 2014 un premier pas visible, mais pas encore tout à fait assumé, vers une réécriture des problématiques du journalisme visuel. Répétant cette année ce choix, appuyé sur une composition elle aussi très graphique du danois Mads Nissen, l’institution l’accompagne d’un discours tranché marquant l’éloignement avec LE modèle majeur du photojournalisme depuis le début du XXe siècle: la photographie de guerre et de catastrophes. Lorsqu’on se rend en septembre au festival de Perpignan, gardien de l’orthodoxie, on est frappé par l’extraordinaire stabilité stylistique du photojournalisme depuis cinquante ans (du moins celui sélectionné par le filtre Visa).