background preloader

DICTATURE EN MARCHE

Facebook Twitter

Interpellation du journaliste Taha Bouhafs : « Une nouvelle atteinte à la liberté de la presse » Tribune. Le journaliste Taha Bouhafs a été interpellé mardi 11 juin alors qu’il réalisait un reportage sur une manifestation de soutien à des travailleurs sans papiers dans un centre Chronopost à Alfortville (Val-de-Marne), pour le site d’information Là-bas si j’y suis. Selon une source policière citée par l’AFP, les forces de l’ordre ont dû intervenir pour empêcher des manifestants de s’introduire dans l’entreprise. C’est à ce moment-là que le journaliste Taha Bouhafs a été interpellé, alors même, dit-il, qu’il avait mentionné son statut de journaliste. Il a ensuite été placé en garde à vue. A l’issue de celle-ci, le 12 juin, il s’est vu remettre une convocation au tribunal de Créteil afin d’être jugé le 25 février 2020 pour « outrage et rébellion sur une personne dépositaire de l’autorité publique ».

Lire aussi Le journaliste militant Taha Bouhafs poursuivi pour « outrage », son téléphone mis sous scellé Collectif. Edouard Philippe et le croche-pied à une manifestante. Dans la série « The Good Place » (Netflix), l’héroïne s’étonne, en arrivant au paradis, de ne pas pouvoir prononcer d’insanités.

Edouard Philippe et le croche-pied à une manifestante

Elle veut dire « Fuck » ou « Shit », sa bouche dit « Fork » ou « Shirt ». De même, chez le gouvernement, certains mots ne sortent jamais. « Violence policière », par exemple. Au mieux, cela devient « images inacceptables ». Interrogé au JT de France 2, le Premier ministre Edouard Philippe est invité par Laurent Delahousse à visionner une courte vidéo où l’on voit un policier faire un croche-patte parfaitement gratuit à une jeune femme. Elle chute brutalement. La scène est violente, choquante. Voudrait-on démontrer que les violences policières sont le fruit d’une politique délibérée qu’on ne s’y prendrait pas autrement.

De la sidération… "The Great Hack": la partie visible de l’iceberg. "L’État a recours à des répertoires de violence qui montent en intensité jusqu’à ce qu’il ait réussi à écraser ou discipliner ce qui gêne les classes dominantes" Le corps du jeune Steve récemment retrouvé dans la Loire, Zineb Redouane morte après le tir d’une grenade lacrymogène, 24 gilets jaunes éborgnés et cinq mains arrachées, des supporters algériens matés pendant la Coupe d’Afrique des nations (CAN) jusqu’à en perdre un oeil, des militants écolos gazés … non non, on n’est pas à Hong-Kong ou dans l’abominable Russie, mais bien en France, ce qu’ont d’ailleurs parfois tendance à oublier certains de nos médias mainstreams préférés.

"L’État a recours à des répertoires de violence qui montent en intensité jusqu’à ce qu’il ait réussi à écraser ou discipliner ce qui gêne les classes dominantes"

Depuis le mouvement insurrectionnel des gilets jaunes, notre police, en roue libre, se lâche complètement : elle cogne, éborgne et provoque, protégée par le gouvernement, et se fait la garante du maintien de l’ordre économique, social et politique en France. A un point tel que même la presse étrangère tendance conservatrice comme le quotidien britannique The Independent pointe du doigt le “maintien de l’ordre” à la française. Peux-tu te présenter et expliquer d’où tu parles ? Interview réalisé par Selim Derkaoui. “Le gouvernement ne reconnaît pas qu'il est dans un affrontement politique et n’admet qu'une répression de criminels, de délinquants ou de terroristes” On le voit, on le sent, notre pays bascule silencieusement dans un régime autoritaire, où les violences policières contre les manifestants est nettement plus importante qu’elle ne l’était il y a dix ans.

“Le gouvernement ne reconnaît pas qu'il est dans un affrontement politique et n’admet qu'une répression de criminels, de délinquants ou de terroristes”

L’usage de tous les dispositifs juridiques permettant de réprimer, d’enfermer, et d’empêcher les manifestants d’agir se fait, quant à lui, de manière de plus en plus excessive et en toute impunité. Pour donner sens à un quotidien empli de vidéos de brutalités policières qui circulent sur les réseaux sociaux, d’arrestations préventives, de gardes à vue ou de justices expéditives à l’encontre des gilets jaunes, nous avons demandé à Vanessa Codaccioni, auteure dernièrement aux éditions Textuel de “Répression, l’Etat face aux contestations politiques”, de nous expliquer les mécanismes et les origines de ce à quoi nous assistons depuis maintenant plusieurs mois en France.

Il y a deux moments qui sont extrêmement répressifs en France : Vichy et la guerre d’Algérie. Par exemple ? En France, la reconnaissance faciale attestera bientôt de votre «identité numérique»