Philippe Gruca - Günther Anders. Nous, fils d'Eichmann de Günther Anders. Günther Anders, L’obsolescence de l’homme. Tome 2. Sur la destruction de la vie à l’époque de la troisième révolution industrielle. 1Peu de livres dont l’ambition est de saisir le sens de leur époque accèdent à la postérité.
Le temps contredit aisément leurs hypothèses. Le ridicule peut même les tuer si, comme les ouvrages de Günther Anders (1902-1992), ils ne connaissent qu’une traduction plus que posthume. Pourtant, voilà le second tome de son ouvrage magistral (le premier, Sur l’âme à l’époque de la deuxième révolution industrielle, 1956, avait été publié aux éditions de l’Encyclopédie des nuisances en 2002, 361 p.) qui recèle véritablement à chaque page une idée nous concernant.
Lui qui n’a connu ni la révolution de l’internet et des réseaux ni celle du téléphone portable… aide à reprendre l’approche critique des ruptures techniques qui ont scandé l’époque contemporaine. 2À première vue, ces deux idées semblent fausses. Le plein d'obsolescence. Günther Anders. Pour les articles homonymes, voir Anders.
Günther Anders a traité du statut de philosophe, de la Shoah, de la menace nucléaire et de l'impact des médias de masse sur notre rapport au monde, jusqu'à vouloir être considéré comme un « semeur de panique » : selon lui, « la tâche morale la plus importante aujourd'hui consiste à faire comprendre aux hommes qu'ils doivent s’inquiéter et qu'ils doivent ouvertement proclamer leur peur légitime »[1]. Il a été récompensé de nombreux prix au cours de sa vie pour son travail, dont le Deutscher Kritikerpreis de 1967 et le prix Theodor-W.