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Médias et société

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Eternité de la propagande... Illusionnisme économique sur France 2. « Les chiffres ne mentent pas, mais les menteurs adorent les chiffres [1] », aurait en substance résumé l’écrivain américain Mark Twain. Si deux et deux font toujours quatre, il existe en effet plusieurs façons de manier l’arithmétique. La première relève d’une démarche scientifique : on avance une hypothèse, on rassemble des données, et on parvient soit à la validation de l’hypothèse, soit à une indétermination — auquel cas la réflexion doit être affinée. L’autre méthode consiste à partir d’une idée préconçue, et à organiser les données de façon à en suggérer la confirmation par les « faits ».

Ce type d’acrobatie statistique a désormais un expert : François Lenglet, directeur du service « France » de France 2. Le 12 janvier 2012, Lenglet « démontre » — deux graphiques à l’appui — que « les pays qui ont le moins dépensé sont ceux qui s’en sortent le mieux [2] ». Le ressort du théorème ? Or la démonstration s’effondre si l’on choisit une autre période ou un autre groupe de pays. « Ras-le-bol fiscal » : le grand matraquage. Tout commence par une interview du ministre de l’économie le 20 août sur France Inter : « Je suis très sensible à ce ras-le-bol fiscal que je ressens de la part de nos concitoyens » explique Pierre Moscovici.

Ses sources ? Lors de ses deux semaines de vacances, ses proches « ne lui ont parlé que de ça du petit déjeuner au dîner », explique très sérieusement Le Monde en citant l’entourage de Pierre Moscovici. On assiste dès lors à un phénomène médiatique singulier : le « ressenti » du ministre devient un fait social avéré. Au lendemain de l’interview sur France Inter, Le Monde publie ainsi un article qui titre « Les contribuables constatent déjà les hausses d’impôt décidées en 2012 », et décrypte le « ras-le-bol » auquel Moscovici s’est déclaré sensible. Il aura donc simplement fallu qu’un ministre fasse part de son impression et de celle de ses amis pour que des journalistes bien intentionnés s’appliquent à démontrer qu’il s’agit d’une réalité tangible. Lu, vu, entendu : « Sexisme et remplissages » I. Aveuglements sexistes Qu’un procureur de la République ou une revue américaine de sociologie professe des énormités sexistes, et aussitôt, sans s’interroger un instant, ni émettre la moindre réserve, les médias les reprennent en chœur… 1.

Sexisme de source judiciaire « Une agression sexuelle qui a mal tourné » : c’est en ces termes que le 31 janvier, le procureur de Nîmes expliquait lors d’une conférence de presse, le meurtre d’une joggeuse survenu une semaine auparavant… Aucun journaliste n’a visiblement songé à lui demander ce qu’est une agression sexuelle ayant « bien tourné », et la lamentable formule relayée par l’AFP a si peu choqué qu’elle a même été reprise dans tous les (nombreux) articles consacrés à l’affaire – ainsi du Monde, de Libération, de 20Minutes, de France Bleu, de BFMTV, de RMC, etc. 2.

D’une manière générale, les résultats de la recherche sociologique n’intéressent guère les grands médias. 3. II. 1. 2. 3. M6 - 19h50 : (13’00 sur 20’00) 65 % Boomerang de la « gratuité » de l'information. Imaginez que vous possédiez une entreprise à la fois vénérable et rentable dont le succès repose sur la qualité d’un produit donné, la fidélité de ses clients et le prix raisonnable que ceux-ci consentent à payer en échange de ce produit. Un jour, vous embauchez un directeur général qui développe une version nouvelle, améliorée, de votre produit, disponible plus rapidement et plus facilement que l’ancienne.

Bien qu’elle se présente différemment, elle lui ressemble beaucoup, vu que ses éléments de base sont identiques. Elle plaît aux clients traditionnels et en attire de nouveaux. A dire vrai, ce succès n’est pas très mystérieux car, différente en cela de la version antérieure qui demeure payante, la nouvelle est gratuite. Résultat : le nombre de vos clients augmente, mais pas vos recettes. Et, à mesure que la version gratuite attire d’anciens habitués de la version payante, vos profits ne cessent de baisser. Quelque chose ne tournait pas rond dans cette logique-là. Nous ne sommes pas des robots, par Serge Halimi. La presse écrite sera-t-elle morte en 2032 ? M. Jeff Bezos l’avait annoncé l’an dernier. Il vient pourtant de racheter le Washington Post.

Une contradiction ? Les journaux ne se vendent pas bien, c’est certain, et on les achète pour une bouchée de pain. Mais rien n’annonce un tel rééquilibrage. Le patronat a donc les yeux de Chimène pour L’Opinion de M. Quand l’Etat aide des journaux qui n’en ont pas besoin Elles le sont d’autant moins que Christine Ockrent, une journaliste qui pense comme une multinationale, vient d’ajouter à son émission hebdomadaire de France Culture une matinale quotidienne d’information sur i-Télé.

Lorsque les lecteurs et les annonceurs se dérobent, le patronat n’est pas seul à se porter au chevet de la presse. Tant de miséricorde souvent mal ciblée peut déboucher sur de savoureux paradoxes. Il y a trente ans, le Parti socialiste était déjà aux affaires. L’information gratuite n’existe pas Pour Le Monde diplomatique aussi ? Et qui parfois aussi proposent. Tintin en banlieue, ou la fabrique de l'information, par Jérôme Berthaut. « On s’est aperçu que les banlieues étaient devenues pour nous des territoires étrangers, qu’il y avait une part du territoire français dont on ne comprenait plus la langue, la géographie, la sociologie... », expliquait en 2008 l’un des rédacteurs en chef des journaux télévisés de France 2.

Les habitants « ne comprennent pas ce qu’on dit et on ne comprend pas ce qu’ils disent. Ça nous a amenés à en tirer une conclusion immédiate et à nous dire : “Puisque nous sommes à l’étranger lorsque nous sommes en banlieue, faisons ce que nous faisons à l’étranger : payons-nous les services de fixeurs.” » La reprise de ce terme, qui désigne à l’origine l’accompagnateur payé pour servir de chauffeur, de guide et d’interprète aux reporters dans les pays en guerre, n’est évidemment pas anodine. Ce glissement, qui témoigne d’un changement structurel de l’information sur les quartiers populaires, nous avons pu l’observer lors d’une enquête au sein de la rédaction de France 2 (1). Transformer les médias : Nos propositions. Sondages en ligne, Facebook, blogs : manipulation, mode d'emploi. Vivre en troupeau en se pensant libres, par Dany-Robert Dufour.

L’individualisme n’est pas la maladie de notre époque, c’est l’égoïsme, ce self love, cher à Adam Smith, chanté par toute la pensée libérale. L’époque est à la promotion de l’égoïsme, la production d’ego d’autant plus aveugles ou aveuglés qu’ils ne s’aperçoivent pas combien ils peuvent être enrôlés dans des ensembles massifiés.

Et c’est bien d’ego qu’il s’agit, puisque les gens se croient égaux alors qu’en réalité ils sont passés sous le contrôle de ce qu’il faut bien appeler le « troupeau ». Celui des consommateurs, en l’occurrence. Vivre en troupeau en affectant d’être libre ne témoigne de rien d’autre que d’un rapport à soi catastrophiquement aliéné, dans la mesure où cela suppose d’avoir érigé en règle de vie un rapport mensonger à soi-même. Mais quelle est la nécessité de ce mensonge ? Notre société est en train d’inventer un nouveau type d’agrégat social mettant en jeu une étrange combinaison d’égoïsme et de grégarité que j’épinglerai du nom d’« égo-grégaire ».

Les nouveaux chiens de garde. Cela faisait longtemps que je l’attendais et le voici enfin disponible sur le net : Les nouveaux chiens de garde réalisé par : Gilles Balbastre et Yannick Kergoat Magnifique oeuvre collective, énormément d’archives, deux ans et demi de travail dont neuf mois de montage. Délicieux et intelligent, ce film, d’après le livre « Les nouveaux chiens de garde » de Serge Halimi paru en 1997, nous fait défenestrer notre tv.

A voir, partager, transmettre à tous ! Film passionnant, il nous amuse tout en dénonceant la mainmise des médias dominants qui donnent l’illusion d’une liberté de l’information qui n’est ni libre ni informative. Tous ces journalistes « stars tv » font partie de la classe de privilégiés,ce qui me fait vraiment penser à ce que dit notre ami bien connu, « A notre époque les vrais journalistes sont au chômage, ceux qui ont du travail sont des p… ». Hébergement en russie si le 1er lien saute : Les nouveaux chiens de garde – partie 1 Les nouveaux chiens de garde – partie 2.