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Guyane

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Guyane : la révolte d’un peuple. Crédit Photo : Entre autres revendications, les Guyanais exigent de pouvoir bénéficier de… routes.

Guyane : la révolte d’un peuple

DR. Il aura fallu une semaine de mouvements sociaux avant que les médias nationaux ne commencent à s’occuper de ce qui se passait en Guyane, qui est si connue de nos élites qu’un Macron peut en parler comme d’une... île. Comme le faisait remarquer un manifestant, « dès qu’il y a une inondation quelque part, on voit accourir un ministre, chez nous, après des jours de révolte, ils nous envoient une délégation bidon. » Mais la grève générale commencée le 27 mars a fait comprendre au gouvernement que c’est du sérieux.

Il a donc fini par envoyer deux ministres dans ce lointain département d’outre-mer, situé à 7000 km de la capitale française et surtout connu pour son centre spatial de Kourou. Guyane : la mobilisation a fait voler en éclat les préjugés. Son premier « Plan d’urgence » pour la Guyane, d’un montant de 1,085 milliards d’euros sur environ 5 ans, était dérisoire et méprisant.

Guyane : la mobilisation a fait voler en éclat les préjugés

Le collectif unitaire « Pou Lagwiyann dékolé », pour que la Guyane décolle, qui coordonne la protestation, a fait part de son insatisfaction devant ces miettes et a durci la mobilisation faute d’avancées sur l’exigence des deux milliards d’euros supplémentaires dès 2017 nécessaires pour satisfaire les revendications portant sur l’éducation, la santé, l’insécurité, le foncier, les énergies, l’économie et les peuples autochtones. La colère vient de loin : des promesses non tenues, des inégalités criantes, du comportement colonial de la France. Il aura fallu plus d’un mois de mobilisation, en pleine campagne électorale, pour qu’un accord soit signé la veille du premier tour. Un accord de sortie de crise en Guyane a été signé entre l’Etat et les acteurs locaux. Guyane : reprise du dialogue entre le collectif et le gouvernement, les barrages se poursuivent.

Un blocage « total » de la Guyane annoncé pour lundi. Le collectif « Pou La Gwiyann dékolé », qui pilote le mouvement social en Guyane, appelle au blocage complet du département après qu’un policier a été blessé vendredi dans une manifestation.

Un blocage « total » de la Guyane annoncé pour lundi

Le collectif « Pou La Gwiyann dékolé », à l’origine du mouvement de grève générale qui a démarré le 25 mars en Guyane, annonce un « blocage général » à partir de lundi 10 avril. Les barrages érigés dans les villes guyanaises seront ainsi ouverts dimanche de 7 heures (midi à Paris) à minuit (5 heures lundi), puis il y aura « fermeture totale jusqu’à nouvel ordre », avec « interdiction », même pour les personnes voulant passer « à pied », « à moto » ou « à vélo », de les franchir, a annoncé l’un de ses cadres sur la radio Péyi. Après les échauffourées qui ont éclaté vendredi devant la préfecture de Guyane, où des manifestants ont gravement blessé un policier, la situation était beaucoup plus calme samedi à Cayenne.

Lire aussi : Guyane : incidents en marge d’un rassemblement devant la préfecture. En Guyane, «on demande la considération et le respect» - Page 2. Crise sociale en Guyane. En Guyane, récit d’une négociation dans l’impasse. Le collectif Pou Lagwiyann dékolé exige 2,5 milliards d’euros en plus des mesures d’urgence proposées.

En Guyane, récit d’une négociation dans l’impasse

Ericka Bareigts rentre à Paris sans accord. Entretien avec Davy Rimane (secrétaire général de l'UTG éclairage) Guyane : « Le résultat d’une situation coloniale » Crédit Photo : Un barrage lundi 27 mars, premier jour de grève générale.

Guyane : « Le résultat d’une situation coloniale »

DR Entretien. Fabien Canavy est secrétaire adjoint du MDES (Mouvement pour la décolonisation et l’émancipation sociale). Avec lui, nous revenons sur la mobilisation qui secoue la Guyane depuis quelques jours. Quelle est ton appréciation du mouvement actuel ? C’est un mouvement qui touche toute la Guyane. On assiste aujourd’hui à un mouvement de grande ampleur qui s’interroge sur les causes. Et il y a un glissement des protestations du départ vers la recherche des causes et donc des solutions à la situation désastreuse actuelle. Des revendications qui remontent de toute la Guyane, c’est un mouvement assez inédit...

Oui et non. En quoi consiste le collectif « Pou Lagwiyann dékolé » (« Pour que la Guyane décolle ») ? Quelle est la place du MDES dans ce mouvement ? Que pense le MDES de la délégation interministérielle qui est arrivée en Guyane ? Le mouvement pourrait-il se diviser de cette façon ? Un dernier mot ? Quand la question coloniale s’invite au grand banquet de la présidentielle. Déjà secouée par les affaires et les incertitudes, c’est aujourd’hui la grève générale en Guyane qui s’invite dans la présidentielle 2017.

Quand la question coloniale s’invite au grand banquet de la présidentielle

Crédit photo : DÉBORAH NEUSY Nouvelle Calédonie 1988, Guyane 2017. Quand les colonies françaises explosent malgré la contention des élections Traditionnellement, les élections présidentielles jouent un fort rôle de contention du calendrier social, bridant les contestations sociales au nom de la « grande fête démocratique » version V° République. Si, déjà dans l’Hexagone, des luttes ont perlé malgré l’approche de l’échéance présidentielle (mouvements localisés sur les lieux de travail, mobilisation pour réclamer justice pour Théo, Adama ou bien encore Shaoyo Liu etc...), les territoires sur lesquels pèse encore le joug colonial de Paris ont toujours été plus turbulents, y compris avant des élections nationales. Tous les « gros » candidats en première ligne pour défendre l’impérialisme français.

En Guyane, la ministre s’excuse, les négociations peuvent commencer. Ericka Bareigts, la ministre des outre-mer, a adressé ses excuses au peuple guyanais.

En Guyane, la ministre s’excuse, les négociations peuvent commencer

Les discussions vont enfin s’engager, alors que le mouvement social dure depuis plus de dix jours LE MONDE | • Mis à jour le | Par Patrick Roger (Cayenne, envoyé spécial) Guyane: sous le Fromager, contre un apartheid français. Tout part d’un ras le bol général.

Guyane: sous le Fromager, contre un apartheid français

Citoyens, travailleurs et élus de tous les secteurs répondent à l’appel des « 500 frères contre la délinquance », diffusé sur whatsapp. Ce groupe est créé sur Cayenne en février, à la suite d’un énième homicide près de la capitale, et défile à plusieurs reprises. Vêtus de noirs et cagoulés, ils veulent manifester sans violence mais tant en montrant leur détermination. Ils se sont faits particulièrement remarquer lors du récent passage de Ségolène Royal, en s’imposant à l’une de ses apparitions.

Le lendemain, la ministre repart pour la métropole, plus tôt que prévu et sans inaugurer le pont pour lequel elle était venue. Les 500 frères mettent le feu aux poudres et font des émules : des collectifs regroupant toutes les couches de la société se forment, d’anciens réseaux se réactivent. Les collectifs apparus dans chaque commune veulent aussi défendre les attentes propres à leur territoire : les priorités du fleuve et du littoral sont très différentes.

CP – Nous sommes tous Guyanais ! - La Cimade. Communiqué de presse Depuis quelques jours, toutes les franges de la population Guyanaise se soulèvent pour faire valoir leurs droits, dans un élan serein et enthousiaste pour une société différente et inclusive.

CP – Nous sommes tous Guyanais ! - La Cimade

Beaucoup sont nés en Guyane, d’autres y ont choisi d’y vivre, d’autres s’y sont réfugiés, dans la quête d’une vie meilleure. Que l’on soit Français, Haïtien, Brésilien, Surinamien, Guinéen, Syrien ou de quelque autre origine que la Guyane accueille aujourd’hui, nos problématiques se rejoignent : égalité de traitement sur le territoire, accès aux soins, à une éducation gratuite et de qualité, droit au logement et à un réseau de transport abordable et performant. Nous sommes tous Guyanais et nous sommes tous en colère aujourd’hui. Les chiffres clés pour comprendre la situation en Guyane. Le président Emmanuel Macron se rend jeudi dans ce territoire d’outre-mer qui avait été paralysé par une grève générale au printemps.

Les chiffres clés pour comprendre la situation en Guyane

LE MONDE | • Mis à jour le | Par Eléa Pommiers Six mois après le mouvement social qui a paralysé la Guyane, Emmanuel Macron effectue un déplacement jeudi 26 octobre dans ce vaste territoire français d’Amérique du Sud en grande difficulté. Chômage record, insécurité chronique, accès aux soins limité… la situation économique et sociale est très différente de celle de la métropole. Lire aussi : La Guyane paralysée par les mouvements sociaux. Soutien à la lutte du peuple guyanais. Le NPA et Philippe Poutou tiennent à apporter tout son soutien à la lutte du peuple guyanais. Depuis deux semaines, divers acteurs de la société civile, des socioprofessionnels et des organisations syndicales se mobilisent.

Aujourd’hui, tous les axes routiers des villes du littoral (Cayenne, Kourou, Saint Laurent du Maroni), le Port de commerce, le Centre Spatial Guyanais, la Préfecture, la Collectivité Territoriale de Guyane sont bloqués par des barrages tenus par la population et les divers acteurs du mouvement social. Guyane : les syndicats votent la grève générale à compter de lundi. Le territoire ultramarin est le théâtre d’une série de mouvements sociaux depuis plusieurs jours. Une mission interministérielle y est attendue. Touchée depuis plusieurs jours par une série de mouvement sociaux, la Guyane voit la mobilisation prendre de l’ampleur, avec le vote, samedi 25 mars, par l’Union des travailleurs guyanais (UTG) de la grève générale à compter de lundi.

La mobilisation, soutenue par des collectifs de citoyens, dénonce globalement les problèmes du territoire en matière de santé, d’éducation, d’économie, de sécurité, d’accès au foncier ou de logement. La Guyane entre en crise.