background preloader

Curée médiatique

Facebook Twitter

La bien triste Europe de monsieur Leparmentier. Il fut un temps béni où les grands écrivains français faisaient de leur philhellénisme une vertu et un courage.

La bien triste Europe de monsieur Leparmentier

Il fut un temps où Chateaubriand pouvait s'enorgueillir de placer dans ses Mémoires d'Outre-Tombe cette réaction des Grecs à sa sortie du Ministère : « Leurs espérances les plus fondées étant dans la générosité de la France, ils se demandent avec inquiétude ce que présage l'éloignement d'un homme dont le caractère leur promettait un appui. » Les temps ont bien changé et, désormais, l'heure est davantage au mishellénisme d'un Pierre Loti qui n'avait à la fin de sa vie pas de mots assez durs pour la « Grécaille. » Aussi la grande presse ne se lasse-t-elle pas de nous décrire les Grecs comme seuls responsables de leurs malheurs actuels. Et pire, comme travestissant à dessein cette vérité éclatante pour faire payer aux autres leur propre gabegie. Le conte de fées balte. Grèce : la croisade d’Arnaud Leparmentier, vice-pape du Monde.

Au moment où nous écrivons, les pressions s’accentuent sur la Grèce pour qu’elle accepte les mesures de rigueur imposées par ses créanciers.

Grèce : la croisade d’Arnaud Leparmentier, vice-pape du Monde

Après la reddition grecque, les éditocrates applaudissent Alexis Tsipras. A Athènes, des médias à genoux, par Valia Kaimaki (Le Monde diplomatique, mars 2015) Contrairement à ce qui se passe dans la plupart des pays européens, en Grèce les chaînes de télévision et de radio privées disposent, depuis 1989, de licences dites « provisoires », sans avoir jamais versé le moindre centime à l’Etat.

A Athènes, des médias à genoux, par Valia Kaimaki (Le Monde diplomatique, mars 2015)

Grèce : Les Échos désertent le terrain économique et administrent des leçons de morale. Récemment, un grand nombre d’économistes et de personnages « influents » ont alerté les créanciers de la Grèce sur l’inanité de leurs calculs concernant la résolution de la crise : Joseph Stiglitz, Paul Krugman, Thomas Piketty, les experts du FMI, son ancien directeur (pour son grand retour), son actuelle directrice, mais aussi Michel Rocard ou Dominique de Villepin pour ne citer qu’eux...

Grèce : Les Échos désertent le terrain économique et administrent des leçons de morale

Autant dire un aréopage que l’on ne peut guère soupçonner de sympathies bolchéviques. Voilà qui, pensait-on, ne pourrait manquer d’attirer l’attention des Échos, qui se présente lui-même comme « le quotidien de l’économie ». Mais c’était sans compter sur les capacités d’adaptation des éditorialistes et chroniqueurs du journal, qui ont préféré, avec le référendum grec, abandonner le terrain de l’analyse économique pour adopter une posture de défenseur de la morale et de l’éthique. Une dette se rembourse, un budget s’équilibre. Les Grecs sont coupables. Et de poursuivre : Et ce n’est pas fini : Grèce : « On a aussi crié un grand “non” aux médias ! » Dégoûtés des médias traditionnels, massivement pour le « oui », les partisans du « non » au référendum grec – et tout particulièrement les jeunes – ont cherché en ligne leurs infos sur « les coulisses du drame ».

Grèce : « On a aussi crié un grand “non” aux médias ! »

(D’Athènes) Dans le quartier d’Exarchia à la population jeune et très à gauche, la télévision ne fait pas vraiment partie du décor. « Personne n’en a ici. Quel intérêt ? C’est de la pure propagande ! Paresseux, profiteurs, anti-européens : des Grecs répondent aux idées reçues diffusées à l'occasion du référendum. Il est tentant de répondre à la situation grecque par des phrases toutes faites.

Paresseux, profiteurs, anti-européens : des Grecs répondent aux idées reçues diffusées à l'occasion du référendum

Le pays s’est endetté pendant des années ? Qu’il rembourse après s’être bien « goinfré ». Les mesures d’austérité imposées sans nuance depuis 2010 ont aggravé les conditions de vie de millions de familles ? Référendum en Grèce : les éditocrates et la démocratie en 140 signes. Sitôt l’annonce faite par Alexis Tsipras, Premier ministre grec, de l’organisation dimanche 5 juillet d’un référendum sur le plan d’austérité « proposé » par l’ex-troïka, les éditocrates eurobéats se sont déchaînés sur Twitter.

Référendum en Grèce : les éditocrates et la démocratie en 140 signes

Et, en amoureux de la Grèce, ils n’ont pas manqué de rendre de vibrants hommages à la démocratie, sans jamais, au grand jamais, céder à la facilité, au raccourci ou à l’invective. Démonstration avec les tweets de trois d’entre eux (Jean-Michel Aphatie, Arnaud Leparmentier et Jean Quatremer), exemples exemplaires de la tendance de certains « grands » journalistes à abandonner toute volonté d’informer avec rigueur et à oublier tout sens de la mesure lorsque les choses ne se passent pas comme ils l’auraient souhaité [1].

TF1 et Arte unis contre l’indiscipline des Grecs - Ma vie au poste. La bien triste Europe de monsieur Leparmentier. Les joies de l’écriture automatique, par Pierre Rimbert (Le Monde diplomatique, mai 2015) L'euro, ou la haine de la démocratie. Curée médiatique contre le référendum « irresponsable » d’Alexis Tsipras. En 2011 déjà, l’annonce d’un référendum, finalement abandonné, sur le « plan de sauvetage » européen avait provoqué une levée de boucliers médiatique.

Curée médiatique contre le référendum « irresponsable » d’Alexis Tsipras

Grèce : l'inévitable contribution de BHL à la propagande anti-Tsipras. Grèce : quand les médias privés font la propagande du oui au référendum. Des images bidonnées, des spots terrorisants, une répartition des temps de parole ubuesque... les télés privées plaident lourdement pour l'approbation du nouveau plan d'austérité.

Grèce : quand les médias privés font la propagande du oui au référendum

La contestation s'exprime sur le net. Ouest-france. Ce prince des démagogues, porté au pouvoir en multipliant les promesses folles et ne connaissant comme ligne politique que la victimisation, a désormais atteint le point de non retour : il se réfugie dans un référendum incendiaire en prétendant que l'Europe n'a cherché, jusque là, qu'à « humilier le peuple grec ».

ouest-france

Prospérité à crédit Il a beau user jusqu'à la corde l'argument infantile d'une opposition entre « austérité » et « Europe sociale et solidaire », il va prochainement être rattrapé par une réalité implacable : le reste de l'Europe, qui a avalé tant de couleuvres grecques depuis quinze ans, n'accepte plus de payer pour des irresponsables qui mordent la main qui les maintient en vie. Médias grecs : contre Tsípras, des attaques à la chaîne. «Commandante Tsípras, il est tant que tu te casses ! Où as-tu mené le pays ?» Hurlait une fois de plus vendredi matin l’animateur de la station de radio Real FM en s’adressant au Premier ministre grec, assimilé donc à un guérillero. Quand les médias dominants boutent la Grèce hors d’Europe. À l’occasion d’un référendum que beaucoup d’éditocrates ont considéré comme « dangereux », force est de constater que se sont multipliés, avant le scrutin, les tribunes, analyses et autres partis pris afin que « la raison » et « le bon sens » l’emportent (forcément synonyme de « oui » ) ; et pour ce faire, tous les raccourcis sont bons, comme celui qui consiste à distinguer « la Grèce » ou « les Grecs » d’une part, et « l’Europe » ou « les Européens » de l’autre.

Au prix d’une regrettable confusion entre une aire géographique, une union politique (remontant à 1981 dans le cas particulier) et une union strictement monétaire ayant moins de 15 ans, le peuple grec et ses dirigeants se voient marginalisés sinon ostracisés sur la scène européenne, renforçant ainsi le point de vue des « vrais Européens » qui s’élèvent contre les « mauvais payeurs » grecs, décidément « irresponsables ».

Illustration exemplaire et visuelle de ces approximations sémantiques qui portent à conséquence. Couverture médiatique du référendum en Grèce : le meilleur du pire. Boule de cristal Il y a d’abord eu LE tweet visionnaire, le 27 juin, de ce très grand connaisseur de la Grèce qu’est Jean Quatremer, correspondant de Libération à Bruxelles : Aucun doute : les « sources » de Jean Quatremer sont fiables. Presque autant que les sources d’Arnaud Leparmentier, du Monde, qui a eu lui aussi des illuminations [2] : On vous le dit : visionnaires. Précipitation À noter également la précipitation qui a conduit le site France TV infos à publier une « fausse » photo de Grecs faisant la queue devant un distributeur de billets :

Le crépuscule d'une époque. Propagande contre le gouvernement grec sur France Info. Un chroniqueur de la radio d’information du service public concentre en 2 minutes et 16 secondes un maximum de lieux communs infondés et hostiles au gouvernement grec. Grèce : ils osent tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît (en vidéo) Référendum grec : « C dans l’air », un modèle de pluralisme unanime.