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Science politique

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Renaud Garcia : « La technologie est devenue l’objet d’un culte » Entretien inédit pour le site de Ballast La mobi­li­sa­tion des gilets jaunes et la 5G, le dérè­gle­ment cli­ma­tique et les fédé­ra­tions liber­taires, l’é­co­fas­cisme et les zom­bies que nous serions deve­nus : quel est le lien ?

Renaud Garcia : « La technologie est devenue l’objet d’un culte »

Un phi­lo­sophe, Renaud Garcia. Décroissant, il invite les par­ti­sans de l’a­nar­chisme, du mar­xisme hété­ro­doxe et de l’é­co­lo­gie sociale à contri­buer à la construc­tion d’es­paces popu­laires à même d’aug­men­ter l’au­to­no­mie col­lec­tive et indi­vi­duelle. Son der­nier essai, Le Sens des limites, a paru en 2018 : il réha­bi­lite le quo­ti­dien, les affects et le sen­sible contre l’abs­trac­tion du capi­ta­lisme tech­no-pro­duc­ti­viste et mana­gé­rial — et pro­pose une poli­tique d’é­man­ci­pa­tion bâtie autour de com­mu­nau­tés locales arti­cu­lées.

Enthousiaste et lucide : voi­là com­ment vous avez qua­li­fié votre regard sur le sou­lè­ve­ment des gilets jaunes au mois de décembre 2018. Íñigo Errejón : « L'axe gauche-droite est l'axe de l'establishment » De passage à Paris pour notre université d’été, Íñigo Errejón nous a accordé un grand entretien qui est désormais un rite annuel.

Íñigo Errejón : « L'axe gauche-droite est l'axe de l'establishment »

Le paysage politique a beaucoup changé depuis le début de ces échanges : notre interlocuteur a lancé son propre mouvement Más Madrid, tandis que les expériences populistes de gauche sont en crise partout en Europe et que le PSOE a repris la main sur l’agenda en Espagne. Son ancienne formation, Podemos, subit des déconfitures électorales régulières qu’il explique par « l’abandon de sa vocation transversale » et sa conversion en formation de gauche radicale traditionnelle.

Le creux de la vague est cependant l’occasion parfaite pour interroger celui qui plaide pour un populisme démocratique. Entretien réalisé par Laura Chazel, Vincent Dain et Lenny Benbara. LVSL – Il semble que les partis populistes de gauche traversent à l’heure actuelle une grave crise à l’échelle européenne.

Violence et transformation sociale : faire la révolution sans la révolution ? Les gilets jaunes auront marqué de façon indélébile l’année 2019.

Violence et transformation sociale : faire la révolution sans la révolution ?

Sans chercher à affirmer ou infirmer les reproches de ces conservateurs de tout poils, ceux ayant vu dans ce mouvement une lueur d’espoir vers une transformation de nos sociétés initiée par les masses sont inévitablement ramenés à ce débat qui n’est pas neuf : que faire de la stratégie de la violence ? Ceux qui enragent de l’injustice de nos sociétés, de la prédation de son économie sur les hommes et la nature doivent-ils entretenir cette rage, la propager, en faire une arme de transformation et une force de visibilisation ou doivent-ils au contraire en craindre les excès, les risques et les dérives ?

« Citoyens, vouliez-vous la révolution sans la révolution ? (…) Toutes ces choses-là étaient illégales, aussi illégales que la Révolution, que la chute du trône et de la Bastille, aussi illégales que la liberté elle-même »[1]. Gramsci : les relations internationales au prisme de l'hégémonie. En réduisant l’hégémonie à un simple synonyme de « domination », nombre d’auteurs et autres spécialistes des relations internationales oublient qu’un important mouvement théorique inspiré des idées d’Antonio Gramsci a donné à ce concept une approche bien plus subversive, qui permet notamment une analyse critique poussée des mécanismes qui régissent l’ordre mondial.

Gramsci : les relations internationales au prisme de l'hégémonie

Nous publions ici la traduction d’un extrait de l’essai “Gramsci, Hegemony and International Relations : An Essay in Method”, avec lequel Robert Cox posa en 1983 la première pierre du courant néo-gramscien. Une grille de lecture qui reste plus que jamais utile pour tenter de mieux comprendre les structures qui sous-tendent le système international actuel. Reprendre l'ascendant idéologique pour déconstruire le vieux monde. Nous allons nous aventurer dans une réflexion – assurément contestable – mais qui touche du doigt, nous semble-t-il, une réalité de notre époque.

Reprendre l'ascendant idéologique pour déconstruire le vieux monde

Le totalitarisme : de catégorie scientifique à outil de disqualification politique. L'abécédaire d’Élisée Reclus. Texte inédit pour le site de Ballast La pensée d’Élisée Reclus n’a pas fini de nous mobiliser : géographe prolifique, à la fois communiste et anarchiste, féministe et végétarien, cet adversaire de la « funeste institution » que fut l’esclavage aux États-Unis a fait siennes, souvent contre son temps, la plupart des luttes pour l’émancipation.

L'abécédaire d’Élisée Reclus

Cela, il le paya de deux exils : un premier au lendemain du coup d’État de Louis Napoléon Bonaparte, un second après son engagement dans les rangs de la Commune. Proche de Bakounine, ce dernier disait de lui et de son frère aîné, Élie, qu’ils étaient « les hommes les plus modestes, les plus désintéressés, les plus purs, les plus religieusement dévoués à leurs principes » qu’il ait rencontrés au cours de sa vie bien remplie. L'illusion de la démocratie en France ? Juan Branco [EN DIRECT]

"Le néolibéralisme est imbibé de catégories darwiniennes" - Entretien avec Barbara Stiegler. La France insoumise : du parti au mouvement. Un des faits les plus notables des dernières années est l’évolution accélérée des partis vers l’adoption de formes mouvementistes.

La France insoumise : du parti au mouvement

Sous l’effet de la critique de la représentation et de l’entrée dans une société plus liquide, les entreprises politiques ont fini par intégrer de nouvelles formes d’engagement politique, pas nécessairement plus démocratiques. Les cas les plus notables en France sont En Marche ! Et La France insoumise, en partie héritière du Parti de gauche.

Les « gilets jaunes » et le malaise démocratique, par Alain Garrigou (Les blogs du Diplo, 2 février 2019) Le mouvement des « gilets jaunes » a surpris.

Les « gilets jaunes » et le malaise démocratique, par Alain Garrigou (Les blogs du Diplo, 2 février 2019)

Des commentateurs l’ont humblement avoué, ils ne l’avaient pas vu venir. Puis ils avaient parié sur l’avortement rapide d’un mouvement sans organisation. Plus éloquents que les mots furent les visages graves et inquiets des dirigeants, pris de cours par la révolte qu’ils avaient suscitée avec une mesure fiscale intempestive. Pour eux, il ne s’agit pas seulement de commentaires — qu’on pourra toujours refaire quand l’amnésie aura effacé les erreurs — mais bien de leur capacité à gouverner.

Après coup et souvent par vanité, les mémorialistes, tout à leur affaire de dénouer les causes, ne laissent souvent rien paraître. Lire aussi Serge Halimi & Pierre Rimbert, « Lutte de classes en France », Le Monde diplomatique, février 2019. Quel modèle de souveraineté populaire pour une politique d’émancipation ? Tout le monde parle aujourd’hui de « souveraineté du peuple ».

Quel modèle de souveraineté populaire pour une politique d’émancipation ?

Du Rassemblement National à la France Insoumise, chacun invoque le retour au peuple souverain comme remède aux crises politiques que traversent les nations européennes. Marine le Pen avait pour slogan « au nom du peuple » et Jean-Luc Mélenchon « la force du peuple ». Tandis que le populisme de droite se veut être « le cri des peuples européens qui ne veulent pas mourir » et se constitue de manière identitaire et xénophobe, le populisme de gauche construit sa frontière en faisant jouer le « peuple » contre les « élites » et en revendiquant les principes démocratiques d’égalité et de souveraineté du peuple. Force est de constater que populisme de droite et populisme de gauche charrient un même présupposé : l’évidence que les crises démocratiques trouvent leur solution au moins partielle dans le retour à un sujet, le peuple souverain.