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Françoise Vergès

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[vidéo] Françoise Vergès : « Il y a dans les Outre-mer le sentiment d'un profond mépris. Françoise Vergés : « L’Etat colonial s’est immiscé jusque dans la gestion du ventre des femmes » — L'Autre Quotidien. "Le ventre des femmes" de Françoise Vergés raconte une affaire méconnue.

Françoise Vergés : « L’Etat colonial s’est immiscé jusque dans la gestion du ventre des femmes » — L'Autre Quotidien

En juin 1970, on découvre que des milliers d’avortements sans consentement ont été pratiqués à l’île de la Réunion par des médecins qui ont prétexté des opérations bénignes pour se faire rembourser par la Sécurité sociale. Derrière ces violations de la loi et les fraudes massives, on découvre les politiques antinatalistes de l’Etat français dans les Outre-mer.

Nous avons souhaité interviewer l’auteure, Françoise Vergés, pour comprendre comment des faits aussi graves ont pu se produire sans provoquer un scandale au niveau national. L’Autre Quotidien : Qu’est-ce qui vous a motivé à écrire ce livre ? Françoise Vergès : J’ai eu envie d’étudier ces événements, pour deux raisons. Qu’est-ce qui a rendu possible des faits aussi graves ? Souvenons-nous qu’à la sortie de la deuxième guerre mondiale, la surpopulation du tiers-monde, comme menace, prend une importance démesurée. Vous parlez de colonialité du pouvoir. Françoise Vergès : "Il y a dans les Outre-Mer le sentiment d'un profond mépris" Françoise Vergès : biographie, actualités et émissions France Culture. Le féminisme, quelle histoire ?! Nous sommes le 8 mars 2019 et la justice pour les femmes signifie la justice pour tous.

Le féminisme, quelle histoire ?!

Par exemple, pour ces femmes de ménage en lutte, en janvier 2018, pour leurs droits à un travail digne et dignement rémunéré. Que poursuivrait un féminisme qui ne chercherait pas à transformer le monde en profondeur et à lutter contre tous les rapports de domination ? Dans son dernier livre, c'est à un sursaut d'histoire et à un combat multidimensionnel que Françoise Vergès appelle. Un féminisme décolonial ne décrit pas une nouvelle vague ou génération de militantes, mais plutôt "la poursuite des luttes des femmes du Sud Global". La fondatrice et présidente du mouvement "Décoloniser les arts" appelle à redonner du sens à la notion de féminisme, face à une généralisation qui aurait tendance à la vider de son contenu.

Aujourd'hui, tout le monde peut se dire féministe. François Vergès définit aussi une autre notion qui figure au titre de son ouvrage, celle de "décolonial" : À propos d’Un féminisme décolonial de Françoise Vergès. Françoise Vergès : "Décoloniser le féminisme" Le féminisme décolonial selon Françoise Vergès. Françoise Vergès est une féministe décoloniale.

Le féminisme décolonial selon Françoise Vergès

Ce féminisme vise à atteindre l’intersectionnalité et la convergence des luttes, à la fois contre le sexisme, le racisme, le capitalisme, l’impérialisme. Il dénonce aussi les reliquats de l’idéologie coloniale qui structurent la société. Françoise Vergès : "Dans les années 1970, se dire féministe, c’était tout de suite "mais vous n’aimez pas les hommes", alors qu’aujourd’hui, même des femmes d’extrême-droite peuvent se dire féministes. Décolonial, cela signifie voir comment la société demeure structurellement raciste et sexiste, parce que les deux vont très souvent ensemble. " La pensée décoloniale s’inspire de plusieurs mouvements de lutte depuis les années 1960-1970, notamment le Black feminism.

Françoise Vergès : "La notion de décolonial émerge il y a à peu près dix ou quinze ans en Amérique du Sud, ça rencontre aussi ce qui existait aux États-Unis dans le féminisme noir. Françoise Vergès : "Un féminisme a soutenu la colonisation" #GhazElles. Françoise Vergès : « La lutte décoloniale élargit les analyses » (1/2) 08 avril 2019 Entretien inédit pour le site de Ballast Nous retrou­vons Françoise Vergès dans un café asso­cia­tif de Besançon. « Je ne rejette ni n’i­do­lâtre l’Europe ou le monde post­co­lo­nial », écri­vait-elle dans l’un de ses pre­miers ouvrages, Mémoire enchaî­née.

Françoise Vergès : « La lutte décoloniale élargit les analyses » (1/2)

Celle qui tient l’île de La Réunion, où elle a vécu toute sa jeu­nesse et son ado­les­cence, pour le point de départ de sa pen­sée pré­ci­sait que cette cir­cu­la­tion, entre les espaces et les langues, lui auto­rise « le détour » et l’u­sage des textes comme autant d’ou­tils. Une décen­nie plus tard, elle pré­side le col­lec­tif Décoloniser les Arts et publie l’es­sai-mani­feste Un fémi­nisme déco­lo­nial. Cette pre­mière par­tie s’ap­proche de cet adjec­tif, sou­vent décrié. Vous res­sai­sis­sez l’en­semble des outils cri­tiques à la lumière de la pers­pec­tive déco­lo­niale : est-ce une bous­sole qui n’indiquerait plus sys­té­ma­ti­que­ment le Nord ? C’est une bonne image ! Aimé Césaire (Denise Colomb)