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Christopher Larsch

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Christopher Lasch : La culture du narcissisme. Cet article est la version revue et augmentée d’une recension parue sur ce site il y a deux ans. Je remercie Thibaut Gress de le publier sous cette nouvelle forme. (juillet 2014) Autoportrait de Narcisse Dans son livre Un art moyen [1], Pierre Bourdieu montre que la pratique de la photographie, art apparemment très libre et très indéterminé quant à son objet, est en fait fortement déterminé socialement. On ne prend pas de photographie n’importe quand, alors même que les appareils individuels le permettraient, mais lors des temps forts de la vie sociale : mariage, fêtes, bal de promotion etc.

Presque un demi-siècle après ce livre, l’époque des photographies avec l’appareil Kodak-Pathé semble lointaine, maintenant que nous pouvons prendre en permanence des photos avec un téléphone. Au contraire, la plupart des photographies sont vouées aujourd’hui à être mises aussitôt sur Instagram, repostées sur Facebook et stockées sur un profil Google+. Robert Cornélius, autoportrait (1839) Christopher Lasch : La culture du narcissisme. Christopher Lasch : La culture du narcissisme. Pour en finir avec le XXIe siècle. 1 Simon Leys, Orwell ou l’horreur de la politique (Paris : Hermann, 1984). 2 La Culture du narcissisme a été publiée aux États-Unis en 1979. Une traduction française a paru en (...) 1Au début de son merveilleux petit livre sur George Orwell, Simon Leys fait observer, avec raison, que nous avons là un auteur qui « continue de nous parler avec plus de force et de clarté que la plupart des commentateurs et politiciens dont nous pouvons lire la prose dans le journal de ce matin »1..Toutes proportions gardées, ce jugement s’applique parfaitement à l’œuvre de Christopher Lasch et plus particulièrement à La Culture du narcissisme, qui est sans doute son chef-d’œuvre.

Voici, en effet, un ouvrage écrit il y a déjà plus de vingt ans2 et qui demeure, à l’évidence, infiniment plus actuel que la quasi-totalité des essais qui ont prétendu, depuis, expliquer le monde où nous avons à vivre. 3Si l’admirable clairvoyance de Lasch a un secret, il n’est par conséquent pas très difficile à découvrir. «Le Complexe de Narcisse», recenssion de l’ouvrage de Lasch par Guillaume Faye | Guillaume Faye Archive. Article paru sous le titre de « Le Complexe de Narcisse, essai de Christopher Lasch» , in Nouvelle Ecole, 1982. « Partout, la société bourgeoise semble avoir épuisé sa réserve d’idées créatrices (…) La crise politique du capitalisme reflète une crise gène-raie de la culture occidentale. Le libéralisme (…) a perdu la capacité d’expliquer les événements dans un monde où règnent l’Etat-Providence et les sociétés multinationales et rien ne l’a remplacé. En faillite sur le plan politique, le libéralisme l’est tout autant sur le plan intellectuel ».

Ce diagnostic porté par Christopher Lasch, l’un des observateurs les plus lucides de l’actuelle société américaine, donne le ton du réquisitoire qu’il a fait parai-ttc contre la mentalité et l’idéologie décadente des sociétés bourgeoises, sous le titre de The Culture of Narcissism (en traduction française, Le complexe de Narcisse). La bureaucratisation des activités sociales accentue la tendance. Gostar disto: Gosto Carregando... La Culture de l'égoïsme (pour for everyone) • Climats • Notre sélection, Lasch, Narcissisme. Tous des Narcisses impuissants (Christopher Lasch) "Les questions sociales se présentent inévitablement aussi comme des questions personnelles". Christopher Lasch Pourquoi sommes nous si passifs devant le basculement effrayant du monde ? Pourquoi le capitalisme de notre temps, dont plus personne ne conteste la crise, ne secrète t-il pas "ses propres fossoyeurs" mais plutôt de l'attentisme et de la passivité ?

Pourquoi les révoltes cependant nombreuses peinent-elles à mettre le feu à la plaine ? Il y a certainement de multiples raisons pour se l'expliquer : des causes proprement politico-historiques, comme la faillite du bloc soviétique, les échecs du socialisme démocratique. Mais on peut creuser d'autres sillons aussi, plus profonds, plus inquiétants. Il s'agit de "La culture du narcissisme" de Christopher Lasch. J'y ai retrouvé la confirmation d'intuitions rencontrées ailleurs, notamment chez Pasolini bien longtemps auparavant. Pour Lasch, le trait psychologique majeur de l'homme contemporain, c'est le narcissisme. Christopher Lasch : « Le moi assiégé. Essai sur l’érosion de la personnalité »

Critique Christopher Lasch : les malheurs de Narcisse LE MONDE DES LIVRES | 27.03.08 | Christopher Lasch (1932-1994) appartient à une catégorie très bien représentée dans la sociologie américaine, mais qui a peu d'équivalents en France : c'est un sociologue qui échappe à l'alternative entre la théorie et l'enquête pour saisir ce qui fait l'unité d'une période ou d'une époque de la société démocratique. Il s'appuie, bien sûr, sur l'exemple américain, mais ses analyses sont assez aisément transposables aux sociétés européennes. C'est aussi un penseur politique qui échappe aux clivages usuels, puisqu'il se veut socialiste tout en reconnaissant de nombreux mérites à certaines traditions conservatrices.

Il n'est donc pas surprenant qu'il cite souvent avec approbation certains auteurs conservateurs comme Daniel Bell ou Norman Podhoretz, mais cela ne l'a nullement conduit à se réjouir des politiques dites conservatrices, suivies à partir des années Reagan. Commander ce livre Share and Enjoy. La culture du narcissisme. Un livre de Christopher Lasch nous éclaire sur les dérives égocentriques de notre société.

L’individu est coupé du sens que lui donne les autres ou l’ensemble de la société par la très haute idée qu’il a de lui même. Le sujet de « La culture du narcissisme » ouvrage de Christopher Lasch paru il y a trente ans, en 1979, porte sur l’évolution de la psychologie des humains -les monades égoïstes pour reprendre l’expression de Jean-Claude Michéa- dans la société libérale (lisez capitaliste) « post-moderne ». C. Lasch (1932-1994) est presque exactement contemporain de Guy Debord et ce travail partage avec « La société du spectacle », ouvrage auquel il renvoie explicitement, le même type de réception publique officielle : un silence assourdissant.

Le sujet de Lasch est un homme dont la compétence technique livrée aux grandes entreprises ne permet plus de pourvoir lui-même à ses besoins matériels. Nous sommes tous des sales gosses de Narcisse. Passée inaperçue en Europe, une enquête récente de l’Université d’État de San Diego (CA) souligne la tendance croissante vers le « narcissisme » chez les étudiants de premier cycle universitaire ; ce comportement ayant augmenté de 30 % entre 1982 et 2009.

Ainsi, beaucoup de jeunes Américains se considèrent assez talentueux et promis à un succès certain pour délaisser la connaissance, au point que le temps consacré aux études à considérablement diminué. Et les résultats scolaires qui en ressortent ont sensiblement chuté. Christopher Lasch –un historien américain– avait déjà annoncé ce verdict dans un ouvrage publié plus de trente ans auparavant : La culture du narcissisme. Tout avait été dit dans ce solide essai de 300 pages qui affronta, lors de sa publication en France en 1981, une ignorance totale de la part de la critique. Trop avant-gardiste. Dérangeant. Naissance du Narcisse post-moderne Belle brochette d’illuminés. Portrait du Narcisse contemporain Je n’aime que moi. Dr Jean M. Christopher Lasch : Narcisse, nouvelle figure du capitalisme. Bon nombre d’auteurs contemporains insistent sur la vitalité du capitalisme comme culture : non plus une société non marchande, qui subsisterait à côté d’une économie de marché, mais une société de marché indissociable d’une économie de marché et mieux encore une société animée, cultivée par l’esprit du capitalisme, arôme spirituel du monde contemporain.

Certains ont en quelque sorte ausculté nos psychismes pour (dé)montrer le formatage de nos consciences, de nos désirs, de nos valeurs par « l’éthique » et les cultures du capitalisme. Certains ont poussé le bouchon plus loin et redonné vie à un courant que l’on croyait enterré, un surgeon du freudo-marxisme qui critique autant la culture du capitalisme que les pratiques de ses opposants. L’avènement des nouveaux Narcisse Pas de passé et no future Sans doute qu’à la racine, il y a l’évidement du moi et le sentiment d’impuissance qui l’habite. Publicité et médias y sont pour quelque chose Le détachement ironique comme moyen d’évasion.

Le triomphe de Narcisse? La philosophie face au malêtre de l'individu postmoderne. Jean-Marc Triffaux, psychiatre et Professeur de psychologie médicale à l’Université de Liège, m’a demandé de traiter de la question du narcissisme devant des psychiatres, psychanalystes et psychologues. La conférence a eu lieu le 24 octobre 2013. Elle était organisée par la firme pharmaceutique Lundbeck. Le thème que je vais aborder ce soir relève de ce qu’on appelle « l’exercice imposé ». Jean-Marc Triffaux, en m’invitant dans le cadre de ces conférences, m’a proposé d’aborder la question du narcissisme comme figure du malêtre de l’individu contemporain/ postmoderne. Dans mes travaux, je n’utilise jamais la notion de « narcissisme », pas plus d’ailleurs que celles de « postmodernité » ni de « malêtre ». Je ne sais trop comment nous en sommes arrivés, au fil de nos amicales discussions préparatoires, à cet intitulé ; mais il est là, et je ne vais pas me dérober. Il est un fait que cette notion de narcissisme est omniprésente aujourd’hui.

Mon métier, c’est la philosophie. LE NARCISSISME ET LA CULTURE MODERNE. Il s’agit donc d’analyser ses conditions historiques d’émergence à partir de la démocratie et de l’individualisme pour comprendre ce qui le spécifie. Certains auteurs comme Marcel Gauchet, Christopher Lasch, Gilles Lipovetsky, Alain Ehrenberg, Charles Taylor, Jean-Pierre Lebrun, Robert Castel ont mis en avant des caractéristiques de cet homme centré sur lui-même. Il faudrait reprendre ces analyses philosophiques, sociologiques et psychanalytiques pour comprendre ce que le narcissisme engendre comme manière originale d’être-au-monde. Le narcissisme permet de nommer le plus souvent ce qui peut être interprété comme un symptôme d’un « malaise de la modernité » et il est alors décrit comme un effet pathologique de la logique individualiste exacerbée.

Mais on peut se demander s’il ne pointe qu’une faillite, une impasse de l’individualisme ou s’il ne révèle pas une défaillance de ce modèle du sujet. Un séminaire de Florianne Gani. # Le narcissisme et la culture moderne Pour aller plus loin... Christian Ruby : De l’individualisme à l’obsession narcissique. Christopher Lasch, La culture du narcissisme, La vie américaine à un âge de déclin des espérances, 2006. Christian Ruby Par cet ouvrage, l’éditeur nous propose une publication nouvelle de la version française du Complexe de Narcisse, parue antérieurement chez Robert Laffont, en 1981, et largement tombée dans l’oubli. Le lecteur qui a quelques souvenirs de ses lectures de jadis verra avec plaisir revenir au-devant de la scène de la recherche sociologique et de la scène des débats politiques cette sorte d’admonestation fin de siècle. À l’époque, en effet, le 20e siècle tirait à sa fin, et les promesses du 21e siècle étaient encore dans les limbes.

Au demeurant, il convient d’être très attentif au mode de réception appliqué à cet ouvrage, couvert et largement surchargé désormais de commentaires réactifs. Car, on peut, à tout aussi bon droit, tirer de l’ouvrage une leçon plus vigoureuse. Un système de contrôle rigoureux inaperçu. Or, justement, l’ensemble de ce processus est masqué. Résumé.