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Christopher Lasch : La culture du narcissisme

Christopher Lasch : La culture du narcissisme
Cet article est la version revue et augmentée d’une recension parue sur ce site il y a deux ans. Je remercie Thibaut Gress de le publier sous cette nouvelle forme. (juillet 2014) Autoportrait de Narcisse Dans son livre Un art moyen [1], Pierre Bourdieu montre que la pratique de la photographie, art apparemment très libre et très indéterminé quant à son objet, est en fait fortement déterminé socialement. Presque un demi-siècle après ce livre, l’époque des photographies avec l’appareil Kodak-Pathé semble lointaine, maintenant que nous pouvons prendre en permanence des photos avec un téléphone. Au contraire, la plupart des photographies sont vouées aujourd’hui à être mises aussitôt sur Instagram, repostées sur Facebook et stockées sur un profil Google+. La photographie actuelle n’est pas moins conventionnelle ni moins normée socialement qu’à l’époque du livre de Bourdieu. De plus, nous savons désormais prendre la pause spontanément car on peut nous photographier à chaque instant.

Histoire de la pauvreté errante Recensé : André Gueslin, D’ailleurs et de nulle part. Mendiants, vagabonds, clochards, SDF en France depuis le Moyen Âge, Paris, Fayard, 2013, 536 p., 26 €. En proposant une histoire de la pauvreté errante dans la France du Moyen Âge à nos jours, André Gueslin creuse un peu plus le sillon qu’il a déjà emprunté dans nombre de ses ouvrages précédents [1]. En centrant cette fois-ci son attention sur la figure historique du vagabond, l’auteur retrace dans un langage clair et une démarche rigoureuse l’histoire totale d’une pauvreté singulière et pluriséculaire : la pauvreté errante. Comme à son accoutumée, André Gueslin mobilise une palette extrêmement riche et diversifiée de matériaux historiques, juridiques, ethnologiques, littéraires, cinématographiques, etc., pour multiplier les entrées descriptives et analytiques de ce monde qui, très justement, laisse peu de traces. Du statut au stigmate Au Moyen Âge, les vagabonds mendiants sont intégrés pour des raisons théologiques.

«Le Complexe de Narcisse», recenssion de l’ouvrage de Lasch par Guillaume Faye | Guillaume Faye Archive Article paru sous le titre de « Le Complexe de Narcisse, essai de Christopher Lasch» , in Nouvelle Ecole, 1982. « Partout, la société bourgeoise semble avoir épuisé sa réserve d’idées créatrices (…) La crise politique du capitalisme reflète une crise gène-raie de la culture occidentale. Le libéralisme (…) a perdu la capacité d’expliquer les événements dans un monde où règnent l’Etat-Providence et les sociétés multinationales et rien ne l’a remplacé. Ce diagnostic porté par Christopher Lasch, l’un des observateurs les plus lucides de l’actuelle société américaine, donne le ton du réquisitoire qu’il a fait parai-ttc contre la mentalité et l’idéologie décadente des sociétés bourgeoises, sous le titre de The Culture of Narcissism (en traduction française, Le complexe de Narcisse). L’« invasion de la société par le moi » produit, dit-il, une course sans limites vers la « sécurité physique et psychique ». La bureaucratisation des activités sociales accentue la tendance. Gostar disto:

Communication non verbale : ces gestes qui vous trahissent - Articles - Bien-être Votre interlocuteur vous inonde de paroles ou, au contraire, se fait discret. Comment cerner la personne qui se trouve devant vous? Est-elle honnête avec vous? En fait, la communication passe par le langage, mais aussi par de petits gestes révélateurs, posés inconsciemment. Le mensonge En observant votre interlocuteur, vous serez en mesure de déterminer s'il dit la vérité ou s'il ment. Le menteur Il aura tendance à dissimuler son visage; Ses narines frémiront légèrement; Il clignera plus rapidement des yeux; Ses yeux fixeront un point vers la droite. L'honnête Au contraire, la personne qui s'exprime avec franchise se penchera légèrement vers vous, buste en avant, dans une allure plus détendue; Ses pupilles seront généralement dilatées; Son sourire sera chaleureux; Ses jambes et ses bras, décroisés. La gêne Il n'y a pas que le rouge aux joues qui trahit la gêne. Le gêné Le type à l'aise Par contre, s'il est à l'aise... La confiance Votre vis-à-vis vous fait-il confiance? Sur la défensive

Tous des Narcisses impuissants (Christopher Lasch) "Les questions sociales se présentent inévitablement aussi comme des questions personnelles". Christopher Lasch Pourquoi sommes nous si passifs devant le basculement effrayant du monde ? Pourquoi le capitalisme de notre temps, dont plus personne ne conteste la crise, ne secrète t-il pas "ses propres fossoyeurs" mais plutôt de l'attentisme et de la passivité ? Pourquoi les révoltes cependant nombreuses peinent-elles à mettre le feu à la plaine ? Il y a certainement de multiples raisons pour se l'expliquer : des causes proprement politico-historiques, comme la faillite du bloc soviétique, les échecs du socialisme démocratique. Mais on peut creuser d'autres sillons aussi, plus profonds, plus inquiétants. Il s'agit de "La culture du narcissisme" de Christopher Lasch. J'y ai retrouvé la confirmation d'intuitions rencontrées ailleurs, notamment chez Pasolini bien longtemps auparavant. Pour Lasch, le trait psychologique majeur de l'homme contemporain, c'est le narcissisme.

HTC News Thursday, April 9, 2015 8:08 AM GMT Le ministre de l'Economie ne défend pas la création d'un nouveau contrat de travail mais il faut apporter plus de "visibilité" et de "simplicité" aux procédures pour moderniser le marché de l'emploi, a-t-il indiqué jeudi. "Si on crée un nouveau contrat, j'ai peur qu'on complexifie", a déclaré Emmanuel Macron au micro de la radio RTL alors que la perspective de nouvelles mesures autour du contrat de travail et notamment l'idée du patronat d'un "CDI sécurisé", plus facile à rompre, a récemment fait bondir les syndicats. Il faut en revanche, selon lui, promouvoir la "flexi-sécurité", en donnant par exemple aux chefs d'entreprises "plus de visibilité, plus de capacités à s'adapter" et en reconnaissant un "droit à l'erreur économique" permettant aux sociétés de s'adapter en cas de conjoncture défavorable. "Si ça devait mal se passer entre deux parties, il faut qu'en cas de désaccord, cela aille plus vite et que ce soit plus sûr", a-t-il explicité.

DÉBATS : les idiots utiles du FN avec Jacques Rancière Cet interview est tout à fait passionnant et je crois que ce n’est pas un hasard si Jacques Rancière en arrive à cette analyse, comme certains philosophes de cette génération, ils partagent un souci qui me paraît fondamental dans ces temps de crise, celui disons des « petits », des humbles. La République à laquelle nous sommes tous attachés devient effectivement un modèle élitiste et donc capable de favoriser l’extrême-droite raciste, xénophobe si elle perd sa dimension « sociale », populaire, celle qui reconnaît l’existence du droit du peuple à l’insurrection et de la lutte des classes, un mélange de spinozisme et de Marx. C’est pour cela que pour ma part je crois que sans les communistes, pas les radicaux à la Mélenchon quels que soient les mérites de ce dernier, non l’ancrage dans la classe ouvrière et dans les couches populaires, le modèle républicain est menacé et se retourne en son contraire. Il n’est pas sûr qu’il y ait contradiction. Oui, probablement. « Où est la gauche ?

Marine Le Pen : le choix des mots Deux chercheurs ont décortiqué 500 discours des Le Pen, père et fille. Mis en perspective, ces textes révèlent des ruptures lexicales, mais aussi les permanences du «code» frontiste. Les prises de parole de Marine Le Pen et de son père sont devenues un classique du brouhaha médiatique. Si bien que l’on a tendance à ne les scruter que sommairement. À l’aide de logiciels lexicométriques, les auteurs ont passé au crible près de 500 déclarations, textes et allocutions énoncés entre 1987 et 2013 par les deux dirigeants successifs du Front national (FN). Dans ses prestations orales, la présidente du FN a ainsi surinvesti les thématiques économiques, relativement boudées par son père. Les auteurs constatent que la fille évite d’employer le terme « immigrés » (40 occurrences dans le corpus, contre 330 chez son père). OPA sémantique M. Mais ce lexique, elle le réinterprète aussi. Le discours mariniste conserverait néanmoins les mêmes références mythologiques que celui de son père.

Jacques Rancière: «L'élection, ce n'est pas la démocratie» - 28 mai 2012 Le Nouvel Observateur. L'élection présidentielle est généralement présentée comme le point culminant de la vie démocratique française. Ce n'est pas votre avis. Pourquoi? Jacques Rancière. Dans son principe, comme dans son origine historique, la représentation est le contraire de la démocratie. La représentation, elle, est un principe oligarchique: ceux qui sont ainsi associés au pouvoir représentent non pas une population mais le statut ou la compétence qui fondent leur autorité sur cette population: la naissance, la richesse, le savoir ou autres. Notre système électoral est un compromis historique entre pouvoir oligarchique et pouvoir de tous: les représentants des puissances établies sont devenus les représentants du peuple, mais, inversement, le peuple démocratique délègue son pouvoir à une classe politique créditée d'une connaissance particulière des affaires communes et de l'exercice du pouvoir. Mettez-vous la campagne de Jean-Luc Mélenchon dans le même sac? Irez-vous voter?

Le capitalisme, voilà la « source du mal », écrit Einstein Je suis maintenant arrivé au point où je peux indiquer brièvement ce qui constitue pour moi l’essence de la crise de notre temps. Il s’agit du rapport entre l’individu et la société. L’individu est devenu plus conscient que jamais de sa dépendance à la société. Mais il n’éprouve pas cette dépendance comme un bien positif, comme une attache organique, comme une force protectrice, mais plutôt comme une menace pour ses droits naturels, ou même pour son existence économique. En outre, sa position sociale est telle que les tendances égoïstes de son être sont constamment mises en avant, tandis que ses tendances sociales qui, par nature, sont plus faibles, se dégradent progressivement. Pour des raisons de simplicité, je veux, dans la discussion qui va suivre, appeler « ouvriers » tous ceux qui n’ont point part à la possession des moyens de production, bien que cela ne corresponde pas tout à fait à l’emploi ordinaire du terme. La production est faite en vue du profit et non pour l’utilité.

Marcel Gauchet : « Notre démocratie est en passe de devenir dérisoire » XEnvoyer cet article par e-mail Marcel Gauchet : « Notre démocratie est en passe de devenir dérisoire » Nouveau ! Pas le temps de lire cet article ? Classez le dans vos favoris en cliquant sur l’étoile. Fermer Un politique qui court après l’Histoire sans la comprendre, des sociétés trop effrayées pour se diagnostiquer, une démocratie devenue inopérante. Observateur méticuleux des métamorphoses démocratiques – celles qui, au fil des ans et sans que l’on en ait conscience, ont radicalement modifié l’exercice du pouvoir, le rôle de l’Etat et les attendus des peuples à son égard sans pour autant modifier le cadre juridique originel – le philosophe et historien Marcel Gauchet fait l’inventaire implacable des bouleversements engendrés dans nos sociétés. Inquiétant – d’autant plus lorsque le phénomène survient dans un régime démocratique désormais privé de sa fonction principale, celle de “l’efficacité collective” – mais pas catastrophique puisque, le philosophe en est convaincu : c’est une phase.

« Moi Président » : trois ans de dérégulation du droit du travail et d'augmentation du chômage En 1981, François Mitterrand voulait « changer la vie ». Deux ans plus tard, le gouvernement socialiste dirigé par Pierre Mauroy engageait le « tournant de la rigueur ». Élu sur un programme de rupture avec le libéralisme à tout crin des années Sarkozy, et pour « réorienter l’Europe », François Hollande n’aura pas mis aussi longtemps à plier sous les injonctions du « réalisme » et à renoncer à ses promesses de changement. Exit la grande réforme fiscale, le contrôle de la finance, la renégociation des traités européens. Acte 1 : « Il faudra qu’il y ait moins de chômeurs » en 2014 L’expression est emblématique du virage politique engagé par la nouvelle majorité. Scène 1 : moins d’impôts et licenciements facilités Ce fut d’abord le CICE, une réduction d’impôt accordée aux entreprises selon leur masse salariale. Scène 2 : Inspecteurs et médecins du travail, des gêneurs dans le viseur L’ampleur des reculs ne se mesure qu’à travers la succession et l’accumulation des réformes. Vraiment ?

Edito de Marcel Gauchet Un tombeau pour la gauche ? Entretien avec Jacques Julliard Chaque échéance électorale importante, et spécialement, en France, l’élection présidentielle, est une expérience politique singulière, dont il y a des enseignements à tirer. Une campagne présidentielle, qui l’ignore, est une bataille de communication. Communication toujours, un thème de campagne peut se montrer efficace et se révéler peu approprié à la pratique du pouvoir. - Communication oblige. Les données du problème sont parfaitement connues : les citoyens sont très majoritairement hostiles à cette singularité française que constitue le cumul des mandats électifs, et depuis longtemps ; le personnel politique y est profondément attaché, au point que, en dépit des promesses destinées à complaire à l’opinion, l’abolition pourrait être une nouvelle fois repoussée aux calendes grecques. Pareille résistance obéit forcément à de puissants motifs. Tony Judt : une dernière victoire. - La nouvelle main invisible.

Le socialisme, une histoire de famille Associationnisme, socialisme républicain, marxisme : au cours de son histoire mouvementée, les multiples tendances du socialisme ont souvent entretenu des relations orageuses. Chacune à leur manière, elles ont voulu construire une société où le plus grand nombre présiderait à la production et la répartition des richesses. Qu’il s’agisse de son acte de naissance ou d’un éventuel décès, de ses fiançailles tumultueuses avec la République, de ses querelles de famille au sein de la gauche, l’état civil du socialisme n’est pas facile à dresser. Ce n’est en effet pas avant 1815 que les principales doctrines et expériences socialistes se développent dans ces deux foyers de la révolution industrielle que sont l’Angleterre et la France. En France, c’est un saint-simonien dissident, Pierre Leroux (1797-1871), qui revendique la paternité du mot « socialisme ». Le socialisme, l’association et l’État Cette identification du socialisme à l’extension du pouvoir d’État sera tenace en France et ailleurs.

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