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Communs et design thinking

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Vous ne connaissez rien au merchandising (et vous avez tort !) Les bibliothécaires ont une culture professionnelle forte. C’est souvent un atout mais cela peut être un handicap lorsque nos œillères nous empêchent de regarder ce qui se passe ailleurs. Depuis le boom de la notion de troisième lieu par exemple, l’aménagement de l’espace est devenu un sujet important en bibliothèque. Pourtant, dans la littérature pro, on n’évoque presque jamais les problématiques similaires aux nôtres qui se posent dans le monde de la vente, dans les librairies et dans les commerces de détail en général. J’espère vous convaincre que nous avons pourtant beaucoup à apprendre du merchandising, l’art de valoriser les produits et d’aménager les espaces de vente.

Les points communs et les différences entre une bibliothèque et un commerce de détail Je dois m’imposer un préambule pour ne pas être taxé de vilain capitaliste voulant annexer un service publique aux mœurs du privé. Je vais arrêter là mon énumération. Merchandising et approches centrées sur l’usager en bibliothèque. Le merchandising en bibliothèque (bis) Suite à mon billet sur le merchandising (qui date maintenant de quelques mois), j’ai été sollicité par Silvère Mercier pour venir évoquer ce sujet devant les élèves conservateurs de l’INET. Avec ma collègue Amélie Pappalardo, nous nous sommes donc rendus à Strasbourg pour présenter cet aspect de la future médiathèque de Bayeux intercom. Le support de notre intervention est en ligne sur Slideshare (et feuilletable à la fin de ce billet).

En complément, je souhaitais également ajouter quelques mots ici. Une bibliothèque au début du XXe siècle (source). Une clarification pour commencer, puisque le mot peut porter à confusion : le merchandising, c’est l’ensemble des techniques employées par les commerçants pour favoriser la rencontre entre un produit et un client dans un espace de vente. Les techniques de merchandising sont d’abord nées dans les grandes surfaces avec l’apparition du libre accès mais tous les commerçants de détail y sont formés désormais (y compris les libraires). Les « nudges » – Et si les bibliothécaires étaient des paternalistes libertaires ?

Vous avez sans doute croisé ou entendu ces derniers jours le nom de Richard Thaler, prix Nobel d’économie 2017. Thaler a forgé, avec son comparse juriste Cass Sunstein, la notion de « nudge ». C’est un concept que j’aimerais vous faire découvrir si vous ne le connaissez pas car il s’inscrit parfaitement dans l’idée du bibliothécaire designer qui me travaille depuis un certain temps. Qui plus est, il me semble que la doctrine de Thaler et Sunstein permet de résoudre certaines apories qui polluent encore trop souvent nos réflexions professionnelles. Pour commencer : qu’est-ce qu’un nudge ? Un nudge, c’est un « coup de pouce » qui incite à adopter un comportement plutôt qu’un autre, sans recourir à une carotte ou un bâton, mais en jouant plutôt sur la configuration de l’environnement ou la façon de transmettre une information. Conclusion ? Quel rapport avec les bibliothèques ? L’agora, espace d’échanges. Ce projet a été réalisé dans le cadre de la session de Biblio Remix du dimanche 30 juin, à l’EESAB de Rennes.

L’idée Les participants sont partis d’une série de post-its qui contenaient notamment les idées suivantes : « changer les rôles », « des ateliers de partage de connaissances animés par les lecteurs ». De là, ils ont eu l’idée d’un espace ouvert, une agora, qui serait située à l’entrée de la bibliothèque, et où chaque habitant pourrait venir profiter de cet espace public d’échange, de transmission du savoir et de construction. L’équipe : Sylvain, Isabelle, Benoît, Gwenaël Comment ?

L’agora serait égalitaire et ouverte à tous. L’agora collecte et enregistre ces interventions afin d’alimenter la connaissance de la bibliothèque, capitalisant ainsi sur un savoir oral, ancestral et culturel. L’espace est adaptable, modulable, et il doit se trouver dans un lieu de passage, par exemple avant l’entrée de la bibliothèque. Prérequis : Objectifs : Comment : Résultat Voir aussi J’aime ça : Apprendre à construire des personas - We Love Users.

Qu’est-ce qu’un persona ? Définition Un persona est un archétype représentant un groupe de personnes dont les comportements, motivations et buts sont proches. Les personas sont utilisés en Design1, Ergonomie, Marketing, Informatique, etc. pour permettre au(x) concepteur(s) de déterminer ce que le produit ou service doit faire et comment il devrait fonctionner. Exemple Origines La méthode des personas a été créée par Alan Cooper. À quoi servent les personas ? Les personas sont des outils d’aide à la conception et de communication. Lorsque les comportements et les buts de plusieurs personas sont trop différents pour être servis par un même produit, il convient de fabriquer plusieurs produits distincts.

Pour illustrer cette idée, nous pouvons nous appuyer sur l’exemple fourni par Cooper dans « About Face 3: The Essentials of Interaction Design ». En résumé, les personas servent à : Mais surtout, ils aident la prise de décision dans la conception d’un produit. Comment les construire ? 1. 2. 3. 1. Design thinking. La Culture est-elle « structurellement » un bien commun. Au début du mois, Henri Verdier, l’administrateur général des données de l’Etat et directeur de la DINSIC, a publié un billet important sur son blog, intitulé : «La Silicon Valley est-elle en passe de devenir la capitale de la culture ?». Il y analyse les mécanismes qui ont placé les grands acteurs américains du numérique, type Google, Amazon, Facebook ou Netflix, en situation de quasi-hégémonie sur le plan culturel au niveau mondial.

Mais c’est la conclusion de son billet qui attire tout particulièrement l’attention, car pour contrecarrer cette emprise grandissante des GAFAM, il appelle à une convergence entre le monde de la Culture et celui des Communs numériques : Outre le fait que l’on trouve en France bien peu de personnages officiels pour tenir ce type de discours d’ouverture, j’ai trouvé particulièrement intéressante la manière dont Henri Verdier fait un détour par le droit pour justifier le rapprochement entre Culture et Communs. Maximalisme contre Communs WordPress: Dans "communs"

Transformer les bibliothèques en « Maisons des Communs » sur les territoires – – S.I.Lex – J’ai plusieurs fois essayé sur ce blog de creuser la question des liens entre bibliothèques et Communs, voire d’essayer de repenser la bibliothèque en elle-même comme un Commun (voir ici, notamment). Or il se trouve que le mois dernier, j’ai été invité par la médiathèque Gilbert Dallet de Crolles dans le Grésivaudan à participer aux côtés de Lionel Dujol à un événement intitulé « Biens communs de la connaissance : un enjeu pour les bibliothèques« .

J’ai souvent eu l’occasion de croiser Lionel Dujol ces dernières années et il s’agit d’un des membres de la première heure de SavoirsCom1, mais c’est la première fois que nous avions l’occasion d’intervenir tous les deux sur ce sujet lors d’une conférence publique. Or grâce à Anne Baudot, organisatrice de cet événement, nous disposons d’une retranscription de nos propos et des échanges avec la salle qu’elle a bien voulu partager avec nous et diffuser sous licence Creative Commons, ce qui me permet de poster le document ci-dessous.

Extrait : L'ABF s'engage pour les communs des savoirs et l'accès ouvert à Internet - En ouverture du Congrès annuel de l’ABF, Actualitté rapporte cette annonce : La Charte du droit fondamental des citoyens à accéder à l’information et les savoirs par les bibliothèques détaille, en 8 articles, les différents droits que les citoyens peuvent revendiquer, et que les bibliothèques s’efforcent de satisfaire. On trouve dans ce texte l’absence de censure, le libre accès à Internet, le partage de la culture et du savoir en bibliothèque, le respect de la vie privée et des données personnelles. Il se réfère explicitement aux communs de la connaissance et préconise largement l’emploi des licences libres et le respect du domaine public. Autant dire qu’il me semble en toute cohérence avec le Manifeste de SavoirsCom1 et je me réjouis que ces idées essaiment et se diffusent.

Voici les 8 points fondamentaux : Pour ma part, je crois qu’il faudra compter ce texte parmi les références qui marqueront l’histoire des bibliothèques… les grands textes ne sont pas si nombreux :