background preloader

Fabrique de biens communs

Facebook Twitter

Six outils pour faire vivre les biens communs. Le concept de bien commun a pris une place importante dans le champ médiatique depuis l’attribution en 2009 du prix (de la Banque royale de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred) Nobel à la politologue étasunienne Elinor Ostrom.

Six outils pour faire vivre les biens communs

Cette dernière a produit une oeuvre scientifique immense démontrant magistralement que de nombreux biens communs (des ressources naturelles et des ressources culturelles) peuvent être bien gérées localement par des communautés très diverses qui se fabriquent des normes ad hoc pour éviter l’effondrement de leurs ressources (autrement appelé « la tragédie des biens communs »). Ostrom montre qu’il n’y a pas de recette toute faite, mais qu’il y a bien des principes de base récurrents [1].

C’est une véritable théorie de l’auto-organisation. Tentons d’entrer dans la matière à reculons. L’idée de faire une liste d’obstacles est venue bien tard, suite à de nombreuses discussions, ateliers, débats et conférences. Obstacle 1 : on ne les voit pas Notes. Elinor Ostrom ou la réinvention des biens communs. La théorie des biens communs, ou plus précisément des « communs », suivant le terme anglais commons, qui est plus général et moins focalisée que la traduction française actuellement utilisée, a connu plusieurs périodes : les études historiques, l’analyse du fonctionnement des communs naturels et la construction des communs du numérique.

Elinor Ostrom ou la réinvention des biens communs

«Le domaine public est aussi un moteur économique» Conservateur à la Bibliothèque d’histoire internationale contemporaine, juriste et cofondateur de la plateforme SavoirsCom1 qui se mobilise pour la défense des «biens communs de l’existence», Lionel Maurel décrypte régulièrement sur son blog (1) les attaques qui visent le domaine public.

«Le domaine public est aussi un moteur économique»

Comment analysez-vous cette «affaire» Sony-Dylan ? C’est carrément une provocation, puisqu’ils ont sous-titré ce disque «The Copyright Extension Collection». Plus largement, la gratuité dérange profondément les industries culturelles. Pour elles, dans la musique comme dans d’autres secteurs, c’est quelque chose qu’il faut combattre. Donc, il faut combattre le domaine public comme le piratage ou les exceptions pédagogiques [qui permettent d’utiliser une œuvre à des fins d’éducation et de recherche sans avoir à verser de droits d’auteur, ndlr]. L’argument qui dit qu’une œuvre tombée dans le domaine public devient moins disponible tient-il ? Non. Internet a-t-il changé la perception du domaine public ? Michel BAUWENS- Et si la ville anticipait l’émergence d’une économie peer-to-peer ?

Propos recueillis par Emile Hooge-Octobre2012.

Michel BAUWENS- Et si la ville anticipait l’émergence d’une économie peer-to-peer ?

Michel Bauwens est le fondateur de la Foundation for Peer-to-Peer Alternatives. Il est chercheur associé en sciences de l’information à l’Université d’Amsterdam, et expert auprès de l’Académie Pontificale des Sciences Sociales. Il est également administrateur de l’Union des Associations Internationales (Bruxelles).Il a commencé sa carrière dans l’industrie pour British Petroleum et Belgacom et créé plusieurs start-up dans le domaine de l’Internet. Depuis, il a enseigné l’anthropologie numérique à ICHEC/St. Louis à Brussels puis à Payap University et Dhurakij Pandit University's International College en Thaïlande et aujourd’hui à IBICT, Rio de Janeiro. On entend de plus en plus souvent parler d’échanges p2p (peer-to-peer ou pair-à-pair) et de modèles open source dans d’autres domaines que celui des médias numériques et du logiciel. Il y deux tendances lourdes qui font du modèle p2p une réalité tangible et durable. Elinor Ostrom.

Pour analyser les dilemmes sociaux, Ostrom met au point un cadre d'analyse : l'IAD (Institutional Analysis and Developpment), qui est rapidement recommandé par les institutions internationales.

Elinor Ostrom

L'IAD repose sur la prise en compte des caractéristiques du monde physique environnant, sur celles de la communauté en proie au problème, sur les règles et normes en vigueur dans le champ de la situation d'action ainsi que sur les interactions entre les acteurs. Les notions de normes, de règles et de droit occupent une place centrale dans sa pensée. Les normes sont des attributs de la communauté, les règles au contraire sont fixées de façon beaucoup plus consciente pour résoudre un dilemme social et servent de cadre à l'établissement de droits. Ostrom reprend la conception du droit de propriété en termes de faisceau de droits de John Rogers Commons et du réalisme juridique américain. Ses travaux sont peu critiqués de son vivant. Biographie[modifier | modifier le code] Ronald Coase en 2003.