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ÉCONOMIE DE L'INFORMATION

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De l’information au piège à clics, par Sophie Eustache & Jessica Trochet (Le Monde diplomatique, août 2017) Usiner en quelques minutes des articles insolites sur le dernier sujet qui agite les réseaux sociaux, y glisser des références flatteuses aux annonceurs publicitaires, saupoudrer l’ensemble de vidéos amusantes qui feront le tour d’Internet : la recette a porté à des sommets l’audience des sites d’info-divertissement Melty, Konbini ou encore BuzzFeed. La presse traditionnelle porte sur ces jeunes concurrents un regard ambivalent fait de mépris pour un journalisme ouvertement bâclé et de fascination pour le nombre de visites qu’il génère.

Cofondateur de Melty et président de l’entreprise jusqu’en mars dernier, M. Car derrière les décors acidulés se cache un univers de forçats. Melty fonctionne en partie grâce au « contenu » fourni par des autoentrepreneurs payés en fonction du nombre de clics qu’a généré l’article : 4 euros au minimum, et un maximum de 30 euros quand le texte atteint les dix mille vues en vingt-quatre heures. L’algorithme rédacteur en chef. Danah boyd : J’en veux aux médias. Il est temps d'atterrir. Je m’interroge depuis des mois : ce que j’observe sur le terrain et sur les divers réseaux ne correspond pas à ce que disent les commentateurs. Je sais de longue date que l’infrastructure des sondages n’est plus adaptée, mais à chaque fois que j’aborde les problèmes liés aux choix des panels, on me regarde comme si j’étais une extraterrestre, et on m’ assure qu’il faut que j’arrête de me tracasser.

Au fil du temps, j’ai fini ces dernières semaines par penser que c’était moi qui avait tort. Malheureusement non. Et j’en veux aux médias. Les médias sont, en principe, censés être des contre-pouvoirs. Mais depuis des années maintenant, ils se complaisent à devenir des pouvoirs à part entière. Je crois dans les données, mais les données elles-mêmes sont devenues un spectacle. Cette élection a constitué un grand spectacle, car les médias se sont complu à le produire. Nous savons tous cela. Nous avons pris la pilule rouge [1]. Le spectacle a un coût. Danah boyd, le 9 novembre 2016 Notes. Quand les tuyaux avalent les journaux, par Marie Bénilde (Le Monde diplomatique, septembre 2016) L’avenir des journaux résiderait-il dans leur intrication avec les offres d’acteurs des télécommunications ?

Le rachat en mai par SFR de Libération, L’Express, L’Expansion, Lire ou L’Étudiant, en même temps que son acquisition à 49 % de BFM TV et de RMC, a remis au goût du jour une idée en vogue au tout début des années 2000, lorsque M. Jean-Marie Messier présidait aux destinées de Vivendi Universal : la convergence entre le téléphone et les médias. L’application SFR Presse propose ainsi des journaux aux dix-huit millions d’abonnés de l’opérateur détenu par M. Patrick Drahi. Après avoir été achetée par des annonceurs et de moins en moins par des lecteurs, la presse écrite va-t-elle devoir son salut à des distributeurs cherchant à fidéliser leur clientèle ou à en conquérir une nouvelle ? Fin juin 2016, trois millions de clients de SFR avaient téléchargé l’application, qui s’est élargie à de nouveaux journaux, comme Le Journal du dimanche, Le Parisien ou Midi libre.

Loi travail : les médias contre les libertés, par Serge Halimi & Pierre Rimbert (Le Monde diplomatique, juillet 2016) «La France est soumise aujourd’hui à deux menaces qui, pour être différentes, n’en mettent pas moins en péril son intégrité : Daech et la CGT. » Il faut rendre grâce à Franz-Olivier Giesbert d’avoir exprimé la vérité d’un journalisme français sous domination politique et financière. « Ce n’est qu’un début, continuons le combat contre la CGT », annonce l’éditorialiste-vedette du Point en ouverture d’un numéro sur « La vraie histoire du “mal français”. Blocages, violences, CGT, modèle social » (2 juin 2016).

Du référendum sur le traité de Maastricht en 1992 à celui sur la Constitution européenne en 2005, des grèves de novembre-décembre 1995 à celles contre la « loi travail » de 2016, usagers et analystes de l’information ont pu mesurer la distorsion entre le déroulement des conflits sociaux et leur mise en scène médiatique. Les deux ailes d’un oiseau de proie La presse agit comme la caisse de résonance d’un bloc politique, mais lequel ? Il n’a pas de nom, pas de visage. I-Télé : les bonnes raisons d’une grève. Editorial. La bataille qui se joue en ce moment à i-Télé est emblématique des enjeux qui traversent les médias et la profession de journaliste. Editorial. Il y a trois bonnes raisons de faire grève aujourd’hui à i-Télé, filiale de Canal+ contrôlée par le milliardaire Vincent Bolloré. La première, c’est l’arrivée de Jean-Marc Morandini, qui a déclenché toute l’affaire. On ne met pas à l’antenne d’une chaîne d’information un animateur mis en examen pour corruption de mineurs et à qui le contrôle judiciaire interdit d’être au contact de jeunes de moins de 18 ans.

Si Jean-Marc Morandini a naturellement droit à la présomption d’innocence, sa situation est incompatible avec l’exercice digne du métier de journaliste : le lien de confiance avec les téléspectateurs est brisé. Deuxième raison, la brutalité des méthodes de Vincent Bolloré. Cela ne justifie pas de vider les bureaux des grévistes pendant le week-end ou de pousser au départ des journalistes à force de découragement et de vexations. Rue89: Google finance la culture. C’est bien ? Oui, mais. En octobre dernier, la Cinémathèque de Paris a inauguré sa dernière exposition : « De Méliès à la 3D, la machine cinéma ». C’est une histoire des machines à faire des films : des premières caméras de Méliès à la mythique caméra Technicolor pour arriver en fin de parcours aux caméras 3D... et au carboard de Google. Le cardboard, c’est ce petit « casque » de réalité virtuelle coûtant moins de dix euros, en carton, qui permet de regarder des productions en réalité virtuelle sur son téléphone.

Une belle avancée, c’est certain, à l’heure où les casques de réalité virtuelle coûtent des centaines d’euros. Mais le cardboard mérite-t-il pour autant de figurer dans l’expo, comme s’il était une étape majeure de l’histoire du cinéma ? Si telle n’est pas l’intention des commissaires, c’est tout de même ce qu’implique le parcours... Technologie Street View Tout s’explique à la conférence de presse. Visite virtuelle des réserves de la Cinémathèque - Capture d’écran La Cinémathèque ravie Soft power. On a pisté la publicité sur Internet. Florilège de publicités aperçues sur un site de streaming illégal - montage de captures d’écran C’est pas joli-joli. Mais on l’a tous fait. Aller sur ces sites un peu pourraves, et pas franchement légaux, pour y dégoter un film à regarder, ou un épisode de série à rattraper.

Ces moments où le désœuvrement est tel qu’on est prêt à pourrir notre ordinateur de pubs et à vivre un enfer temporaire. Ici, une fenêtre s’ouvre seule sur un clip pour un jeu à la gloire de Sparte. Il faut dire que les sites de téléchargement ou de streaming illégaux vivent principalement des revenus publicitaires – et d’abonnements, aussi, qui flirtent avec l’arnaque. Depuis longtemps lancé dans une quête pour endiguer ledit piratage, c’est tout naturellement que le ministère de la Culture a décidé de frapper ces sites là où ça fait mal. Bref, c’est le bordel. Avant 2010 : la pub, surtout un plan à trois La publicité avant 2010, surtout un plan à trois - Andréa Fradin/Rue89 Après 2010 : la grande braderie automatique. R89: Pourquoi y a-t-il autant de contenus sexistes sous les articles ? Comment les marchands d’attention ont rendu le Net « sordide et chaotique » Libé : La culture engraisse d'abord les moteurs de recherche /a. Les biens culturels (musique, presse, télévision, cinéma, radio, jeux vidéo…), largement accessibles en ligne aujourd’hui, représentent une part importante des usages et des revenus des acteurs du Net, comme Google et Facebook.

C’est la conclusion d’une étude du cabinet Roland Berger, commandée par le Groupement européen des sociétés d’auteurs et de compositeurs (Gesac), et rendue publique jeudi. De l’eau au moulin des sociétés de gestion des ayants droit (1), relativement réservée sur la proposition de directive sur le droit d’auteur que la Commission européenne a présenté le 14 septembre. «Je veux que les journalistes, les éditeurs et les auteurs soient rémunérés équitablement pour leur travail, peu importe que celui-ci soit réalisé dans un studio ou dans un salon, diffusé hors ligne ou en ligne, publié via un photocopieur ou relié à un hyperlien sur Internet», avait ainsi souligné le président Jean-Claude Juncker dans le discours sur l’état de l’Union 2016. Frédérique Roussel. Médias: le shopping mondial des oligarques / 2 vidéos /a. (pdf)RSF 2016 medias les oligarques font leur shoping. “Médias : les oligarques font leur shopping”: la nouvelle enquête de RSF | RSF.

Скачать доклад (на русском) “Oligarques”: le nom est né en Russie, mais Reporters sans frontières (RSF) l’a choisi pour désigner ces magnats qui acquièrent ou bâtissent des empires médiatiques pour les mettre au service de leurs intérêts économiques ou politiques. Le phénomène est mondial : la tendance est à la concentration, dans des groupes où les médias (télévisions, radios, journaux, sites web) voisinent avec la banque, la téléphonie, l’immobilier, le BTP, etc. Le tout bien souvent pour le plus grand bonheur de ces États, tels la Chine, qui ont adopté le capitalisme pour mieux étouffer la démocratie.800chaînes de télé existent en Inde, mais toutes celles qui diffusent de l'nformation sont aux mains de barons politiques ou d’industriels Le rapport Médias: les oligarques font leur shopping dresse un paysage où le journalisme et la liberté d’informer se heurtent à un mur invisible, celui de l’argent et des conflits d’intérêts.

Le Monde : Bientôt autant de lectures de presse numérique que papier /a. LE MONDE ECONOMIE | • Mis à jour le | Par Capucine Cogné La presse numérique poursuit son essor. L’étude ONE d’AudiPresse, publiée jeudi 22 septembre pour la période juillet-septembre, révèle que la lecture digitale représente désormais 49 % du total de la consommation de presse en France.

Entre les visites sur les sites, les applications de presse et la lecture en version PDF, la presse numérique continue donc à se développer rapidement. Alors que l’audience globale de la presse a augmenté de 1,3 % depuis 2015, la diffusion print (dont la presse gratuite) poursuit son déclin avec une baisse de 1,5 %. La presse française reste puissante : 97,6 % de Français déclarent lire la presse chaque mois, quel que soit le support, soit 50,8 millions de lecteurs. Ils lisent en moyenne 5,5 titres différents, avec en moyenne 1,3 quotidien et 4,2 magazines. La lecture numérique se fait encore à 47 % à partir d’un ordinateur. Lire aussi : Presse : 45 % des lectures sont numériques. Médias: quand Macron était l'agent double de Minc dans la bataille du «Monde»