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Confiance dans la démocratie

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Attali - Société démoralisée. Selon leurs pères fondateurs, capitalisme et la démocratie ne pouvaient fonctionner sans respecter des règles morales fondées sur la loyauté et la transparence. Ils sont devenus l’un et l’autre des procédures vides de valeurs, vides de sens. L’obsession de la liberté individuelle a en effet conduit à la tyrannie du caprice, et au droit absolu de changer d’avis à chaque instant, sur tous les sujets, y compris sur le respect des contrats ; et donc, in fine, à l’apologie de la déloyauté. On le voit aujourd’hui dans chaque dimension de nos sociétés : plus aucun contrat ne tient.

Ni le contrat de travail. Ni le contrat sentimental. Et comme la morale vise à faire respecter par chacun les droits des autres, la déloyauté produit des sociétés dé-moralisées, au sens propre. Or, la morale est la condition du moral : une société dé-moralisée est une société démoralisée. Les affaires actuelles sont des péripéties de cette lourde évolution. J@attali.com. Yann Algan - Société de confiance. Les Français dans l'ère de la défiance | slate. Les Français font plus confiance à leur police qu'à leur justice. C'est l'un des enseignements majeurs du Baromètre de la confiance politique réalisé par TNS Sofres en décembre auprès d'un échantillon de 1.500 personnes. Il donne une image assez saisissante d'une France paradoxalement défiante à l'égard des pouvoirs, des autorités et des experts et dans le même temps confiante dans l'avenir et heureuse.

Ainsi, tandis que 7 personnes sur dix déclarent avoir confiance dans la maréchaussée, seulement 6 sur 10 déclarent la même inclinaison envers les magistrats qui, pourtant, sont censés appliquer le droit et défendre la vérité. C'est pêle-mêle l'expression d'une demande sécuritaire grandissante dans l'opinion publique, de réformes incomprises, de dysfonctionnements de la justice et d'interrogations sur son indépendance. Publicité Un Français sur quatre a confiance dans les partis politiques La représentation nationale ne convainc pas Les entreprises toujours aussi mal aimées Gilles Bridier. La société française refuse le risque. Le débat autour des déboires du gouvernement dans sa campagne de vaccination contre le virus H1N1 est absolument central parce qu'il révèle un syndrome majeur de la France d'aujourd'hui: son extrême difficulté à aborder l'un des aspects de la modernité, la complexité et ses risques.

L'époque est technologique, c'est banal de le dire, aussi bien pour la communication que pour la santé, l'environnement mais bientôt tous les aspects de notre vie sans exception, avec les biotechnologies, les nanotechnologies et l'intelligence artificielle. Or, le débat français, politique, médiatique et même au sein des communautés scientifiques, a beaucoup de mal à intégrer que cette hyper-technologie rend les choses, donc les réponses, hyper-complexes. Le monde n'est pas déterminé, il est ouvert au hasard et ce hasard nous place dans des incertitudes, des possibles, des cas rares-mais-pas-impossibles, bref il nous force à un examen «dans le détail».

Ce n'est pas nouveau dira-t-on. Publicité Eric Le Boucher.