background preloader

Les enfants, les médias sociaux et leurs usages

Facebook Twitter

Les enfants et internet. La participation des jeunes à travers les réseaux sociaux. Les natifs numériques profitent-ils de la convergence ? Constats nuancés et pistes de réflexion pour les éducateurs. 1 Traduction de « digital natives ». 2 3 Rheingold qualifiera d’ailleurs Jenkins de « Mac Luhan du XXIe siècle » à l’occasion de la sortie d (...) 1Les textes de Jenkins consacrés à la culture de la convergence (Jenkins, 2006) manifestent un optimisme, volontiers reconnu par l’auteur, envers ce que pourraient apporter les médias sociaux. On retrouve cet optimisme dans le texte d’Howard Rheingold sur les natifs numériques1 (Allard et Blondiaux, 2007), ainsi que dans les propos des promoteurs de ce concept comme Marc Prensky ou du philosophe Michel Serres lorsqu’il évoque les « petites poucettes »2. Ces visions, particulièrement présentes dès lors qu’on évoque les médias sociaux, ont en commun de fonder leur optimisme sur une analyse de l’accessibilité offerte par Internet à de nombreux contenus ainsi qu’au potentiel participatif de la technologie sur laquelle il repose3.

Les adolescents sur Internet : expériences relationnelles et espace d’initiation. 1 D’après Houssonloge, « près de 80 % des 6/17 et près de 100 %, 96 % des 15-17 ans naviguent sur le (...) 1Les usages spécifiques d’internet et du Web 2.0 par les adolescents interrogent sur l’évolution des pratiques d’accès à l’information des futurs citoyens dans le contexte d’un espace public diffracté, mosaïque (Bastien et Neveu : 1999 ; Dahlberg : 2001), et dont le déficit d’unité est indéniablement corrélé à la montée en puissance des technologie relationnelles. Ces dernières contribuent en effet, dans leur usage courant, à fragmenter des audiences et à générer davantage des communautés circonstancielles que de véritables publics délibératifs. 2Dans un microcosme juvénile marqué par une quête d’affirmation identitaire, la violence symbolique et les jeux de positionnement hiérarchique (la recherche de popularité) demeurent omniprésents, notamment entre 12 et 15 ans (Escofet : 2012). 7L’examen de la configuration d’usage des médias par les adolescents est riche d’enseignement.

La mise en scène de la vie privée en ligne par les adolescents. Sphère privée, vie privée et intimité 1Que recouvre la notion de vie privée dans les pratiques de sociabilité adolescente médiatisée ? Comment les adolescents fabriquent-ils une représentation de leur vie privée sur les réseaux sociaux, et selon quelles logiques ? Quelles sont les corrélations existant entre la mise en scène de la vie privée et la distribution du prestige social entre pairs adolescents ?

L’objectif de cet article est de répondre à ces questions, en s’appuyant sur différents terrains d’enquête, relevant des médias sociaux, et en mettant l’accent sur la relation qui existe entre les notions de vie privée, d’intimité et d’exclusivité. 2Pour ce faire, il faut commencer par distinguer la notion de vie privée de la notion de sphère privée. Les adolescents et leur vie privée 1 Oremus, W. « Facebook Has Totally Changed Its Stance On Privacy. » Business Insider, 26 juillet 201 (...) 6Deux précautions s’imposent toutefois lorsque l’on parle du capital social des adolescents. Étude Ipsos : les jeunes, Internet et les réseaux sociaux. L’institut Ipsos a réalisé une étude pour mieux cerner l’usage des nouvelles technologies par les jeunes de moins de 19 ans. Le constat est sans appel : l’hyper-connexion des jeunes s’intensifie. 13h30 par semaine sur Internet pour les 13-19 ans Les adolescents (13-19 ans) passent en moyenne 13h30 par semaine sur Internet en 2015, contre 12h20 en 2012.

Cette augmentation est également décelée chez les plus jeunes : 5h30 pour les 7-12 ans contre 4h50 en 2012, et même 3h40 contre 2h10 en 2012 pour les enfants de 1 à 6 ans. Les enfants de plus en plus équipés Malgré l’augmentation de la taille des écrans de smartphones, les tablettes ont toujours la cote dans les foyers qui accueillent des enfants. Du côté des autres appareils, les 13-19 ans sont particulièrement mieux lotis que les plus jeunes pour le smartphone (68% vs. 12%), la télévision (41% vs. 17%) et l’ordinateur (73% vs. 20%). Les 13-19 ans sur les réseaux sociaux Étude Ipsos Junior Connect 2015.