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Économie de l'information

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« Digital labor », plateformes et données (addendum à postface « Vu, lu, su ») J’ai constaté dans de récentes discussions qu’il circulait beaucoup d’idées fausses sur les relations entre travail, numérique et données.

« Digital labor », plateformes et données (addendum à postface « Vu, lu, su »)

Je voudrais tenter de remettre quelques pendules à l’heure. Après les récentes polémiques autour de Facebook, c’est aussi l’occasion d’ajouter quelques pages à la postface de « Vu, lu, su ». Voyons d’abord ce que peut recouvrir et ne pas recouvrir la notion de « digital labor », puis nous approfondirons la façon dont les données sont exploitées par les plateformes et nous nous interrogerons sur la relation, souvent faite, avec les données personnelles. Le tout peut être résumé ainsi : 1) les traces que nous laissons sur l’internet ne peuvent être considérées comme le résultat d’un travail ; 2) le modèle des plateformes a besoin de traces non orientées ; 3) l’attention récente portée sur les données personnelles est la première limite sérieuse à leur développement. Les traces ne sont pas du travail. Comment les industries culturelles peuvent tirer parti de la blockchain. Les coulisses des publications scientifiques. La publication d’articles est indispensable à sa reconnaissance auprès de ses collègues et donc à la progression de sa carrière.Quelles sont les limites de ce système et quelles sont les solutions d'avenir?

Les coulisses des publications scientifiques

La publication scientifique est système complexe, structuré essentiellement par les revues dont l’élaboration intellectuelle, la production technique et la diffusion commerciale sont assurées par différents acteurs. Comment cela fonctionne-t-il ? Dans les disciplines scientifiques, la publication d'articles dans des revues se fait sur la base de ce que l’on appelle évaluation le peer review l’évaluation par les pairs. « Je ne publierai plus jamais dans une revue scientifique » Petite typologie des publicités cachées - CLEMI. Le placement de produit Difficile aujourd’hui d’allumer sa télévision, d’aller au cinéma ou de regarder un youtubeur sans qu’une voiture ou un téléphone ne soient mis en avant par les personnages à l’écran.

Petite typologie des publicités cachées - CLEMI

Depuis 2010, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel impose une signalétique spécifique pour ces placements de produit (le symbole P en bas à droite de l’écran) à la télévision. Quand la publicité se cache pour mieux séduire - CLEMI. Ressources Florence Amalou, Le Livre noir de la publicité, Paris, Stock, 2001.Denis Boutelier, Le Grand Bluff, Denoël, 1991.

Quand la publicité se cache pour mieux séduire - CLEMI

Marc Martin, Trois Siècles de publicités en France, Odile Jacob, 1992. Dominique Cardon et Antonio A. Casilli, Qu’est-ce que le Digital labor ?, Paris, Ina Éditions, 2015, 104 p. 1Ce petit ouvrage a au moins deux vertus : nous aider à définir le digital labor et faire dialoguer deux auteurs en désaccord profond sur la portée ou sur les significations de l’émergence de cette nouvelle pratique et de ses analyses scientifiques outre-Atlantique (Digital Labor Studies) depuis 2009. 2Antonio Casilli, enseignant à Télécom Paris-Tech et chercheur à l’Institut interdisciplinaire de l’innovation (i3), signe la première partie en s’intéressant aux critiques des usages de l’Internet et des réseaux dits sociaux.

Dominique Cardon et Antonio A. Casilli, Qu’est-ce que le Digital labor ?, Paris, Ina Éditions, 2015, 104 p.

Dans l’impossibilité d’une traduction en français du concept, Casilli voit dans ces pratiques technologisées « des formes d’activités assimilables au travail, parce que productrices de valeur, faisant l’objet d’un quelconque encadrement contractuel et soumises à des métriques de performance. 5En définitive, on peut dire que si A. 8Pour ce faire, D. Qu'est-ce que le Digital Labor ? Par Antonio A.

Qu'est-ce que le Digital Labor ?

Casilli. « Le digital labor est avant tout un domaine derecherche universitaire en plein essor. Aux États-Unis, en 2009, « The Internet as playground and factory » a été la première conférence sur ce sujet (les actes ont été publiés en 2012 sous le titreDigital Labor. The Internet as playground and factory, sous la direction de Trebor Scholz[+] NoteTrebor SCHOLZ (dir.): Digital Labor :The Internet as Playground andFactory, New York, Routledge, 2012. [1]. Economie de l'attention (Dominique Boullier) Yves Citton : "Il faut passer d’une économie à une écologie de l'attention" Publicité ciblée : l'économie de l'attention. Dans une course frénétique pour capter notre attention, chaque service veut la plus grosse part pour la monétiser auprès de tiers qui assurent le financement.

Publicité ciblée : l'économie de l'attention

Ce fonctionnement a été repéré très tôt, à la fin du XIXe siècle : avec l’industrialisation, il ne suffisait plus de produire, mais surtout de vendre. Depuis, psychologues, marketeurs, publicitaires, spécialistes des relations publiques s’efforcent d'éveiller notre intérêt pour le diriger vers les produits ou les services qu’ils souhaitent mettre en avant et nous inciter à consommer ; ou encore vers les idéologies qu’ils aimeraient nous voir suivre, la propagande étant un des moteurs de cette quête de notre « temps de cerveau disponible ». Capter notre attention. De l’incitation douce à la manipulation insidieuse : les designers, architectes invisibles de nos vies connectées. Par Alexandra Yeh, France Télévisions, Direction de l'Innovation C’est devenu l’un des marronniers favoris des journalistes en manque d’inspiration : impossible de rater, chaque année, l’indispensable papier sur la digital détox, passage obligé de l’été pour - selon les éléments de langage en vigueur - “s’éloigner des écrans” et “se reconnecter avec la nature”.

De l’incitation douce à la manipulation insidieuse : les designers, architectes invisibles de nos vies connectées

Les reporters les plus téméraires partis en immersion loin de tout réseau 4G raconteront avec force détails les bienfaits de cette mise au vert. Après l’injonction au régime estival, l’injonction à la déconnexion : les sujets changent, les diktats restent. Captologie et économie de l’attention. Tristan Harris, l’ancien « philosophe produit » chez Google et star de la Silicon Valley n’y va pas par 4 chemins : « technology is hijacking our minds » : la technologie détourne nos esprits proclame-t-il sur son site en forme de tribune : www.timewellspent.io qui veut dire « le temps bien dépensé ».

Captologie et économie de l’attention

Après avoir été un des artisans les plus zélés du piratage de notre attention, il prend aujourd’hui le leadership de la fronde contre une technologie au service exclusif de la publicité et au détriment des utilisateurs, citoyens et êtres humains que nous sommes tous. Un véritable signal d’alerte pour une économie de l’attention plus éthique, plus responsable et surtout plus respectueuse des véritables besoins des utilisateurs.