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Philosophie

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La philosophie est le plus au niveau d'abstraction par rapport à la connaissance. Il s'agit de sujets toujours intimement liés à l'informatique mais sans objectif d'application voir d'applicabilité.

Design de nos vulnérabilités : la Silicon Valley est-elle à la recherche d’une conscience ? En juin dernier, nous avions longuement rendu compte des propos du designer Tristan Harris (@tristanharris). Bianca Bosker pour The Atlantic l’a récemment rencontré à une soirée de désintoxication numérique à San Francisco, Unplug SF, organisé par le collectif Digital Detox. Une soirée qui montre bien que face à nos outils, nous n’avons pas vraiment le choix : soit nous devons subir les sollicitations insatiables de ceux-ci, soit complètement nous en déconnecter. Ce choix du tout ou rien, ce choix qui n’en est pas un, est pour Harris un échec de conception. Addiction : comment organiser la résistance ? Pour Bosker, Harris est en passe de devenir la conscience de la Silicon Valley. Chez Google, Harris était chargé d’améliorer la boîte de réception de Gmail. Harris partage quelque chose avec les participants de Unplug SF, estime Bianca Bosker : il appartient à cette élite de la technologie qui prend conscience des effets indésirables de ce qu’ils ont contribué à créer.

Qui manipule qui ? Comment l’employabilité a-t-elle tué le temps libre ? Au début de cet extrait de l’ouvrage The Refusal of Work (Le refus du travail : théorie et pratique de la résistance au travail), le sociologue britannique David Frayne (@TheWorkDogma), pose une simple question : « A quel moment une journée de travail se termine-t-elle vraiment ? » Le travail a envahi notre vie quotidienne Cette question, le philosophe Theodor Adorno se la posait déjà dans les années 70 dans un célèbre article sur le « Temps libre » . Selon lui, le temps hors travail avait simplement pour objectif de préparer les gens à travailler de nouveau (donc à récupérer d’un travail aliénant ou fatiguant) ou constituait une « continuation des formes de vie sociale orientée résultat » (il entend par là les activités qui ressemblent à du travail, comme faire des tâches ménagères).

Mais, pour David Frayne, une nouvelle tendance aggrave ce constat : l’actuelle pression de l’employabilité. La pression de l’employabilité La ludification et le digital labor bras armé de l’employabilité ? Comment allons-nous passer de la prédiction… à l’intervention ? Malgré leurs nombreuses limites, Big Data et machine learning promettent de nous calculer, de nous analyser, de nous prédire… de deviner avec toujours plus d’acuité nos comportements à venir. Pour autant que nous puissions prendre ces promesses au sérieux, il y a un fossé entre la prédiction et l’intervention, entre inférer quelque chose et opérer une réponse. Un fossé d’autant plus béant que peu de monde semble s’y intéresser.

Des modèles prédictifs psycho-solutionnistes ! Il ne se passe pas un jour sans qu’une étude propose une nouvelle solution prédictive, en construisant un modèle depuis de nouveaux ensembles de données. La perception de la couleur semble être très liée à notre état émotionnel, estime plusieurs études, rapporte FastCoDesign. Selon les chercheurs, les données sociales, comme les commentaires, les likes ou le nombre de publications quotidiennes sont peu corrélés à la dépression. Image : L’usage des filtres sur Instagram selon votre état de santé. Co-concevoir le monde avec les machines. L’excellent Ethnography Matters (@ethnomatters) revenait en juin, via une série de billets, sur la question de la co-conception homme-machine. L’opposition homme-machine est stérile Pour l’ethnographe Tricia Wang (@riciawang), l’opposition binaire homme-machine est nocive.

Cette opposition nous empêche notamment d’apprécier combien nous nous trompons en croyant que les machines produisent des résultats qui ne se trompent pas ou en croyant que les machines produisent des résultats sans avoir recours aux humains. Cette opposition empêche les entreprises de faire face à leurs responsabilités, notamment aux erreurs de leurs systèmes, et nous empêche d’inventer une nouvelle approche pour mieux intégrer l’intelligence humaine et l’intelligence des machines pour produire de meilleurs systèmes. Or, rappelle l’ethnographe, les humains et les machines ont toujours interagi l’un sur l’autre : nous avons changé nos outils autant que les outils nous ont changés.

Hubert Guillaud. Comment mieux visualiser les compétences ? L’ère du big data va-t-elle déclencher celle du post-leadership ? Dans notre imaginaire collectif, le leader charismatique est un visionnaire meneur d’hommes. "Si je m’étais concentré uniquement sur la demande du marché, j’aurais essayé d’inventer des chevaux qui courent plus vite". Par cette célèbre formule, Henri Ford résume bien l’une des qualités premières des grands leaders : la capacité à être "visionnaire". Au-delà du monde industriel, l’Histoire, la Littérature et le Cinéma regorgent de ces leaders « charismatiques » reconnus parce qu’ils embarquent leurs troupes avec une vision claire du chemin à parcourir.

Le Big Data remet le leadership Avec le "4.0", deux phénomènes concomitants bousculent les idées reçues sur la valeur d’un leader. D’une part, le monopole de la vision n’appartient plus au seul leader, car le Big Data permet d’anticiper l’avenir. Anciennement descriptive, la donnée est devenue prédictive. L’ère du post-leadership est-elle venue ? Faut-il alors libérer les entreprises de ces leaders devenus inutiles? Comment répondre au design de nos vulnérabilités. Sur Medium, Tristan Harris (@tristanharris) qui se présente comme ex-designer de l’éthique chez Google, a livré un long et passionnant article sur la manière dont le design aujourd’hui exploite nos vulnérabilités.

De plus en plus, la technologie exploite les faiblesses psychologiques, sociales et cognitives des gens, à la manière des magiciens qui cherchent à exploiter les vulnérabilités de la perception de leur public. Les concepteurs font la même chose : ils jouent de nos vulnérabilités psychologiques pour attirer et retenir notre attention, sans rencontrer beaucoup d’autres contraintes que les limites du public à les accepter. Si l’idéal de la liberté individuelle défend bec et ongle notre capacité à faire des choix libres de toutes contraintes, il continue à ignorer (ou à faire semblant d’ignorer) combien ceux-ci peuvent être manipulés et manipulables, sans en être conscients. Image : page d’accueil de l’initiative de Tristan Harris, concevoir pour bien dépenser son temps.

Au-delà du code : vers l’âge de l’”intrication” Par Rémi Sussan le 20/05/16 | 10 commentaires | 3,104 lectures | Impression Pour beaucoup, l’art de la programmation est le sésame nécessaire à la compréhension du monde moderne… et à un emploi bien rémunéré. Le fameux débat autour de l’apprentissage du code à l’école en est d’ailleurs l’illustration la plus évidente. Et si les jours du “codeur” étaient comptés ? C’est la question que pose le journaliste Jason Tanz (@jasontanz) dans un récent article de Wired au titre provocateur : “Bientôt, nous ne programmerons plus les ordinateurs, nous les dresserons comme des chiens“.

La cause de ce déclin inévitable du code, selon lui, c’est le triomphe des réseaux neuronaux et des techniques de machine learning. En effet, avec ces nouveaux programmes d’intelligence artificielle, il n’existe plus d’instructions spécifiques visant à accomplir une tâche donnée. Ce sont de vastes réseaux de nombres interconnectés, sans signification claire. La fin du code L’âge de l’intrication Une idée déjà ancienne. Quelle est la forme d’internet. Par Rémi Sussan le 25/05/16 | 8 commentaires | 2,064 lectures | Impression Louise Drulhe (@louisedrulhe), jeune designeuse issue de l’ENSAD se trouve actuellement en résidence pour trois mois à la Paillasse pour y poursuivre ses recherches sur la “forme d’Internet”, qu’elle a interrogée sous la forme d’un Atlas critique de l’Internet. Elle nous a présenté ce projet dans le cadre des “Jeudis du design” qui se tiennent régulièrement dans ce biofablab.

Il existe beaucoup de textes qui parlent des enjeux politiques liés au réseau, a-t-elle commencé, et d’autres, plus techniques, qui traitent de son architecture. Il est rare d’en trouver qui fassent le lien entre les deux à l’exception des travaux du géographe Boris Beaude, auteur de Internet, changer l’espace, changer la société qui établit une relation entre l’évolution des espaces et celles des sociétés. Lors de sa conférence, elle n’a présenté que quatre de ces quinze hypothèses. 4 hypothèses sur le réseau Rémi Sussan. Object Lessons.