background preloader

Michel SERRES

Facebook Twitter

Eduquer au XXIe siècle. Entre 1900 et 2011, tout a changé pour les écoliers qui vivent à présent dans le virtuel et dans une société multiculturelle, analyse Michel Serres. Il faut aider l'école à prendre la mesure de cette nouvelle ère. Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par Michel Serres, de l'Académie française Avant d'enseigner quoi que ce soit à qui que ce soit, au moins faut-il le connaître.

Qui se présente, aujourd'hui, à l'école, au collège, au lycée, à l'université ? Ce nouvel écolier, cette jeune étudiante n'a jamais vu veau, vache, cochon ni couvée. En 1900, la majorité des humains, sur la planète, travaillaient au labour et à la pâture ; en 2011, la France, comme les pays analogues, ne compte plus qu'un pour cent de paysans. Sans doute faut-il voir là une des plus fortes ruptures de l'histoire, depuis le néolithique. . - Il habite la ville. . - Son espérance de vie va vers quatre-vingts ans. . - Alors que leurs parents furent conçus à l'aveuglette, leur naissance est programmée. Bilan temporaire. Je répète. «Avec le numérique, le prof se recentre sur le cœur du métier» Michel Serres - Les nouvelles technologies : révolution culturelle et cognitive.

Michel Serres : "Nous sommes face à une renaissance de l’humanité" - Société. Parler de demain, n’est-ce pas avant tout savoir décrire le monde d’aujourd’hui ? Seule Madame Soleil peut décrire le monde de demain. D’ailleurs, si vous consultez des personnes qui font de la prospective, cela devient vite tout à fait comique : ils se trompent à chaque coup… Forcément. Pour la simple et bonne raison que l’innovation est toujours inattendue. Elle passe le plus souvent par un endroit que l’on ne pouvait pas imaginer. Dans les années 1950, par exemple, beaucoup prédisaient aux maîtresses de maison de l’an 2000 l’aide de plusieurs robots pour faire la vaisselle et la cuisine, descendre la poubelle, etc.

Au lieu d’un robot, nous avons eu un ordinateur. Pourtant, personne ne pensait que les opérations de l’esprit pouvaient se robotiser plus facilement que les mouvements du corps, d’apparence plus simples. Comment doit-on alors s’y prendre pour évoquer l’avenir ? La question pertinente est : qu’y a-t-il de nouveau aujourd’hui ? Dérangez-nous encore une fois. Rien de moins. Serres : "Ce n'est pas une crise, c'est un changement de monde".

Michel Serres est une vigie plantée en haut du mât de notre époque. Du haut de son gréement, de ses 82 ans, de sa culture encyclopédique, de son temps partagé entre les cultures française et américaine qu'il enseigne, ce philosophe académicien nous décrit les changements qu'il observe sur l'équipage humanité que nous sommes. En curieux de tout qu'il est, il guette avec impatience et gourmandise les évolutions qui nous arrivent, comme un des matelots de Colomb aurait scruté l'horizon dans l'espoir de nouvelles terres. Son constat sur notre époque est simple : le monde, depuis cinquante ans, traverse une révolution comme l'humanité n'en a connu jusque-là que deux d'une telle ampleur.

Avec un constat pareil, un autre que lui serait grognon et inquiet. Serres est un optimiste impénitent. L'avenir du nouveau monde appartient à Petite Poucette *, ainsi qu'il a baptisé l'archétype du "nouvel humain" encore en devenir, en référence à son usage du téléphone et de l'ordinateur. Pourquoi?