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Liberté de la presse

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Haro sur la caricature. Les marges d’expression de la caricature et du dessin de presse se réduisent chaque jour un peu plus et aucun sujet ne semble épargné.

Haro sur la caricature

Dernier exemple en date, suite à la parution d’un dessin de Gerald Scarfe (en illustration) qui commentait les élections en Israël, la rédaction du Sunday Times qui l’avait publié a présenté ses « excuses sans réserve » au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Alors que le dessin ne fait que critiquer la politique du chef de gouvernement et n’est en aucun cas antisémite (aucun signe religieux n’est visible et la légende précise « Est-ce que le cimentage de la Paix continue ?»)

, le rédacteur en chef Martin Ivens a rencontré la communauté juive britannique et déclaré « Le Sunday Times exècre l’antisémitisme et n’entreprendrait jamais de blesser le peuple juif, ou tout autre groupe ethnique ou religieux ». En France, il faut rappeler que Charlie Hebdo est toujours l’objet de poursuites pour des dessins sur Mahomet et sur Marine Le Pen. La liberté d’expression aujourd’hui en France, en droit, en fait.

« La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme, tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. » – Article 11 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen (DDHC) de 1789, fondement de la République démocratique française.

La liberté d’expression aujourd’hui en France, en droit, en fait

En droit, la liberté d’expression est une liberté dite « fondamentale » c’est à dire qu’elle fait partie de l’ensemble des droits primordiaux pour l’individu, essentiels dans une société démocratique. Ainsi, « L’imprimerie et la librairie sont libres » (article 1 de la loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881) de sorte que « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi » (article 10 DDHC).

Attendu que toute caricature s’analyse en un portrait qui s’affranchit du bon goût pour remplir une fonction parodique (…) Fini de rire. La liberté d’expression aujourd’hui en France, en droit, en fait. Comment la presse a affirmé et protégé son rôle civique. Ce détour par l’histoire permet de mieux saisir les missions de la presse d’information politique et générale : assurer le bon fonctionnement d’une société démocratique par l’information les citoyens.

Comment la presse a affirmé et protégé son rôle civique

Comme le proclamait Georges Clemenceau lors des débats sur la loi de 1881, « La République vit de liberté »[+] NoteDébats parlementaires, séance du 1er février 1881, JORF, 2 février 1881, page 120. Le 18 juin 1881, le rapporteur du Sénat, Eugène Pelletan, explique : « La presse à bon marché est une promesse tacite de la République au suffrage universel. Ce n’est pas assez que tout citoyen ait le droit de voter. Il importe qu’il ait la conscience de son vote, et comment l’aurait-il si une presse à la portée de tous, du riche comme du pauvre, ne va chercher l’électeur jusque dans le dernier village ?

[9] La mission de la presse d’information politique et générale est bien de donner vie à l’agora, à la réunion des citoyens, sans laquelle la démocratie n’est qu’un mot creux. [11].