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Economie de l'information

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« Digital labor », plateformes et données (addendum à postface « Vu, lu, su ») J’ai constaté dans de récentes discussions qu’il circulait beaucoup d’idées fausses sur les relations entre travail, numérique et données. Je voudrais tenter de remettre quelques pendules à l’heure. Après les récentes polémiques autour de Facebook, c’est aussi l’occasion d’ajouter quelques pages à la postface de « Vu, lu, su ».

Voyons d’abord ce que peut recouvrir et ne pas recouvrir la notion de « digital labor », puis nous approfondirons la façon dont les données sont exploitées par les plateformes et nous nous interrogerons sur la relation, souvent faite, avec les données personnelles. Le tout peut être résumé ainsi : 1) les traces que nous laissons sur l’internet ne peuvent être considérées comme le résultat d’un travail ; 2) le modèle des plateformes a besoin de traces non orientées ; 3) l’attention récente portée sur les données personnelles est la première limite sérieuse à leur développement.

Les traces ne sont pas du travail Anton Suzanne Le modèl. Comment les industries culturelles peuvent tirer parti de la blockchain. Les coulisses des publications scientifiques. La publication d’articles est indispensable à sa reconnaissance auprès de ses collègues et donc à la progression de sa carrière.Quelles sont les limites de ce système et quelles sont les solutions d'avenir? La publication scientifique est système complexe, structuré essentiellement par les revues dont l’élaboration intellectuelle, la production technique et la diffusion commerciale sont assurées par différents acteurs.

Comment cela fonctionne-t-il ? Dans les disciplines scientifiques, la publication d'articles dans des revues se fait sur la base de ce que l’on appelle évaluation le peer review l’évaluation par les pairs. Ce système d’évaluation basé sur la mesure quantitative des publications du chercheur est considéré comme injuste au sein de la communauté scientifique, car il n’évalue pas la qualité de l’apport scientifique. La réflexion sur les publications scientifiques est donc intrinsèquement liée à celle de l’évaluation des chercheurs...

Le site OpenEdition crée par Marin Dacos. « Je ne publierai plus jamais dans une revue scientifique » Petite typologie des publicités cachées - CLEMI. Le placement de produit Difficile aujourd’hui d’allumer sa télévision, d’aller au cinéma ou de regarder un youtubeur sans qu’une voiture ou un téléphone ne soient mis en avant par les personnages à l’écran. Depuis 2010, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel impose une signalétique spécifique pour ces placements de produit (le symbole P en bas à droite de l’écran) à la télévision. Mais les youtubeurs français ou étrangers ne précisent pas toujours avoir été rémunérés par une marque pour faire la promotion d’un film ou d’un jeu vidéo. Pour y remédier, YouTube oblige désormais les vidéastes à indiquer aux internautes sur leur vidéo «Inclut une communication commerciale».

Au-delà des produits, la fiction française se met par ailleurs au placement d’idées, quasiment impossible à détecter à l’œil nu. Le publi-rédactionnel Native advertising? Sur Internet, les pratiques ont évolué et le «native advertising» a détrôné le publi-rédactionnel. Le Brand publishing** Quand la publicité se cache pour mieux séduire - CLEMI. Ressources Florence Amalou, Le Livre noir de la publicité, Paris, Stock, 2001.Denis Boutelier, Le Grand Bluff, Denoël, 1991. Marc Martin, Trois Siècles de publicités en France, Odile Jacob, 1992. Jean-Marc Lehu, La publicité est dans le film, Éditions d’organisation, 2006. Quand les marques crèvent l’écran L’objectif des agences spécialisées dans le placement de produit est d’intégrer les marques le plus naturellement possible aux scénarios qu’elles reçoivent, moyennant finance.

La publicité déguisée en information : du publireportage à la publicité native Le publi-rédactionnel mime les genres de l’information (article, reportage et interview) et la scénographie journalistique : titraille, chapeau, légende. Captologie et économie de l’attention. Tristan Harris, l’ancien « philosophe produit » chez Google et star de la Silicon Valley n’y va pas par 4 chemins : « technology is hijacking our minds » : la technologie détourne nos esprits proclame-t-il sur son site en forme de tribune : www.timewellspent.io qui veut dire « le temps bien dépensé ».

Après avoir été un des artisans les plus zélés du piratage de notre attention, il prend aujourd’hui le leadership de la fronde contre une technologie au service exclusif de la publicité et au détriment des utilisateurs, citoyens et êtres humains que nous sommes tous. Un véritable signal d’alerte pour une économie de l’attention plus éthique, plus responsable et surtout plus respectueuse des véritables besoins des utilisateurs. Les designers d’interface à la manœuvre Les comportementalistes (ou behavioristes) ont théorisé il y a déjà longtemps comment conditionner les êtes humains en s’appuyant sur différentes méthodes de stimulation. Une modification profonde de nos comportements. De l’incitation douce à la manipulation insidieuse : les designers, architectes invisibles de nos vies connectées. Par Alexandra Yeh, France Télévisions, Direction de l'Innovation C’est devenu l’un des marronniers favoris des journalistes en manque d’inspiration : impossible de rater, chaque année, l’indispensable papier sur la digital détox, passage obligé de l’été pour - selon les éléments de langage en vigueur - “s’éloigner des écrans” et “se reconnecter avec la nature”.

Les reporters les plus téméraires partis en immersion loin de tout réseau 4G raconteront avec force détails les bienfaits de cette mise au vert. Après l’injonction au régime estival, l’injonction à la déconnexion : les sujets changent, les diktats restent. Avec, toujours, une dimension culpabilisante et un reproche implicite : si vous passez trop de temps sur les réseaux sociaux, c’est de votre faute. Comme le régime, la déconnexion ne serait donc qu’une question de volonté ? Des lignes de code pour court-circuiter nos cerveaux Pour cela, les designers des plateformes ont leurs recettes. Vers une déontologie du design ? Economie de l'attention (Dominique Boullier) Yves Citton : "Il faut passer d’une économie à une écologie de l'attention" Publicité ciblée : l'économie de l'attention. Dans une course frénétique pour capter notre attention, chaque service veut la plus grosse part pour la monétiser auprès de tiers qui assurent le financement.

Ce fonctionnement a été repéré très tôt, à la fin du XIXe siècle : avec l’industrialisation, il ne suffisait plus de produire, mais surtout de vendre. Depuis, psychologues, marketeurs, publicitaires, spécialistes des relations publiques s’efforcent d'éveiller notre intérêt pour le diriger vers les produits ou les services qu’ils souhaitent mettre en avant et nous inciter à consommer ; ou encore vers les idéologies qu’ils aimeraient nous voir suivre, la propagande étant un des moteurs de cette quête de notre « temps de cerveau disponible ». Capter notre attention Les médias, de diffusion ou sur internet, sont devenus les principaux vecteurs de cette captation. Notre attention est multiforme. Avec internet, ces métiers ont largement évolué. Cibler les messages Vers une écologie de l’attention.

Qu'est-ce que le Digital Labor ? Par Antonio A. Casilli. « Le digital labor est avant tout un domaine derecherche universitaire en plein essor. Aux États-Unis, en 2009, « The Internet as playground and factory » a été la première conférence sur ce sujet (les actes ont été publiés en 2012 sous le titreDigital Labor. The Internet as playground and factory, sous la direction de Trebor Scholz[+] NoteTrebor SCHOLZ (dir.): Digital Labor :The Internet as Playground andFactory, New York, Routledge, 2012. [1]. Plusrécemment un ouvrage majeur sur la question estparu : Digital Labour and Karl Marx, de Christian Fuchs[+] NoteChristian FUCHS, Digital Labour and Karl Marx, New York, Routledge, 2014 [2], chercheur autrichien en activité en Angleterre. . [3] et, en novembre 2014, la New Schoolde New York a accueilli un autre colloque sur lesujet : Digital Labor : Sweatshops, Picket Lines, Barricades[+] Note Voir le site web de la conférence [4].

Mais qu’est-ce que, finalement, le digital labor ? Dominique Cardon et Antonio A. Casilli, Qu’est-ce que le Digital labor ?, Paris, Ina Éditions, 2015, 104 p. 1Ce petit ouvrage a au moins deux vertus : nous aider à définir le digital labor et faire dialoguer deux auteurs en désaccord profond sur la portée ou sur les significations de l’émergence de cette nouvelle pratique et de ses analyses scientifiques outre-Atlantique (Digital Labor Studies) depuis 2009. 2Antonio Casilli, enseignant à Télécom Paris-Tech et chercheur à l’Institut interdisciplinaire de l’innovation (i3), signe la première partie en s’intéressant aux critiques des usages de l’Internet et des réseaux dits sociaux.

Dans l’impossibilité d’une traduction en français du concept, Casilli voit dans ces pratiques technologisées « des formes d’activités assimilables au travail, parce que productrices de valeur, faisant l’objet d’un quelconque encadrement contractuel et soumises à des métriques de performance. 5En définitive, on peut dire que si A. 8Pour ce faire, D. Cardon opte d’abord pour un retour sur l’histoire du web et de ses interprétations. 9D. 10Selon D. 11Plus encore, D.